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Auteur Sujet: Diabete  (Lu 4841 fois)

24 octobre 2015 à 19:03:21
Lu 4841 fois

Patapon


Yo les zami(e)s,

Je me permet d'en causer ici, puisque lors de nos activités, nous sommes tous susceptibles de rencontrer le problème.

Dans mon club d'AMHE nous avons accepté cette année un jeune (20 ans) atteint d'un diabète de type A, sous pompe à insuline (certificat médical et tout).

Nos entrainements de semaine, sur deux heures n'ont jamais posé trop de problèmes (biensûr: éviter les coups sur la pompe et le corps à corps).

Ce WE nous organisions un stage de deux jours de remise à niveau. Sans parler d'un haut niveau, j'ai un peu mis les watts sur la préparation physique par rapport aux entrainements.

Vers 16 heures, après le goûté, je vois notre médecin en chef (pour cause: il est médecin), s'inquiété du cas de notre jeune. Ce dernier était, en effet, dans un état d'hypoglycémie bien installé. Nous avons donc insisté pour qu'il aille tester sont niveau de sucre, et nous nous sommes aperçu qu'il était en effet assez bas (pas critique, mais l'effort demandé pour se lever et aller jusqu'à son sac devenais....un effort).

Problème suivant: il n'avait pour se sucrer qu'une barre de chocolat (nuts, ou un truc du genre). Si j'ai bien compris, dans ce genre de situation, un "sucrage" c'est classiquement 20g de sucre (l'équivalent de 5 sucres en morceaux, au cas où).

Du coup, en attendant la fin du cour, je l'ai fais s'assoir par terre contre un mur (pour éviter qu'il ne se casse la gueule d'un banc) et on a pu discuter (me permettais de voir son niveau de vigilance, toussa). Un autre problème, c'est qu'il n'a qu'un "profile" sur sa pompe qu'il ne sait pas utiliser, et, autre probème en cas de soucis, il n'a absolument rien sur lui pour nous permettre éventuellement de stabiliser une perte de connaissance.

En voyant tout cela, et après concertation, nous avons donc décidé d'en parler à ces parents pour mettre en place les choses suivantes:
  • Voir son endoctrino pour mettre en place un profile pour les journées un peu plus chargée
  • Augmenter, sur ces journées, le nombre de test (passer de 5 à 9-10) pour gérer la chose plus finement
  • Venir avec un auto-injecteur de glucagen (glucagon) au cas où (en sachant qu'il faut faire attention au stockage. Mais par chance notre salle est équipée d'une cuisine et d'un frigo)
  • Avoir un protocole de façon à ne pas nous retrouver comme des cons en cas de soucis, sans savoir que faire et surtout que dire à d'éventuels secouristes.

Donc si vous voyez quelques commentaires ou d'autres choses à faire, je suis preneur.

Tcho

Hugo
« Modifié: 24 octobre 2015 à 19:13:12 par Hurgoz »
"Prenez soin de la méthode avec laquelle vous vous mettez des choses dans le crâne."

24 octobre 2015 à 21:45:35
Réponse #1

Loriot


A 20 ans il doit être en mesure de comprendre par lui même non? A moins d'autres problèmes...
Sinon plutôt que des injections n'y a t il pas de sucre facilement assimilable par voie oral à utiliser? Sous forme de pâte ou de pastilles? Il me semble.
Quand Pourine veut la lune tu lui baises les pieds

24 octobre 2015 à 22:45:23
Réponse #2

costa


Salut.

Je laisse les docs en parler, mais en attendant, je vous transmet ce que m'avait dit un toubib que j'ai soigné, et avec qui j'en ai parlé:

A quelques exceptions près, la voie orale suffit. Il faut qu'il s'astreigne à prendre du sucre dès qu'il sent qu'il est en hypo.
Les injections, c'est quand l'hypo est déjà assez importante, avec troubles des fonctions supérieures (et qu'il n'est plus forcément capable de prendre du sucre par voie orale?).

Dans tous les cas, le diabétologue est LA personne avec qui il doit en parler et mettre au point son protocole. C'est du cas par cas en fonction de l'activité et de sa condition physique...

Question HS... au risque de passer pour un nul, à quoi correspond le HE de AMHE?

A+

24 octobre 2015 à 23:46:52
Réponse #3

Enid


Historiques Européens
"Personne n'interdit à qui que ce soit de vivre sa vie comme un voyage ou comme autre chose qu'il se choisit. Y'a des contraintes, mais elles sont quand-même vachement larges. Faut juste pas avoir l'ambition de prouver à belle-maman qu'on est sain d'esprit." Karto

Ancien pseudo : lourse

25 octobre 2015 à 00:08:53
Réponse #4

Patapon


Yo,

A 20 ans il doit être en mesure de comprendre par lui même non? A moins d'autres problèmes...

Yep, en théorie...c'est ce qu'on pensait aussi. Mais là, pour avoir discuté un moment avec lui, avant cette année, il a très peut pratiqué de sport. Donc pas du tout habitué à gérer ce genre de contraintes, et maintenir l'équilibre du trop-trop peu de glycémie.
Après, j'ignore pourquoi il c'est laissé embarquer dans le cercle le l'hypoglycémie comme ça.

Citer
Sinon plutôt que des injections n'y a t il pas de sucre facilement assimilable par voie oral à utiliser? Sous forme de pâte ou de pastilles? Il me semble.

Les injections, c'est quand l'hypo est déjà assez importante, avec troubles des fonctions supérieures (et qu'il n'est plus forcément capable de prendre du sucre par voie orale?).

C'est ça. Et comme le cerveau a besoin de sucre pour fonctionner, que l'apport par voie orale n'est plus possible, et qu'il continu d'en bouffer même en syncope, il faut un moyen pour le lui fournir et éviter des lésions.

Dans tous les cas, le diabétologue est LA personne avec qui il doit en parler et mettre au point son protocole. C'est du cas par cas en fonction de l'activité et de sa condition physique...

Exactement. Nous, à notre niveau, on a juste besoin des infos sur quoi faire et quoi communiquer à d'éventuels secours en cas de soucis (genre quel niveau est normal pour lui, des trucs comme ça), et d'une solution pour le stabiliser et éviter des lésions.

Tcho

Hugo
« Modifié: 25 octobre 2015 à 00:20:23 par Hurgoz »
"Prenez soin de la méthode avec laquelle vous vous mettez des choses dans le crâne."

25 octobre 2015 à 10:29:32
Réponse #5

Al Bundy


Yo

-Il est bizarre votre médecin, il s'inquiète d'une situation qui peut devenir une urgence mais ne fait rien?

-"dans ce genre de situation, un "sucrage" c'est classiquement 20g de sucre (l'équivalent de 5 sucres en morceaux, au cas où)" C'est un minimum symbolique, en réalité faut y aller sans se poser de questions

-"Du coup, en attendant la fin du cour, je l'ai fais s'assoir par terre contre un mur (pour éviter qu'il ne se casse la gueule d'un banc) et on a pu discuter (me permettais de voir son niveau de vigilance, toussa). " Faux, on attend pas, que quelqu'un aille chercher de la bouffe et/ou un appel à un médecin pour conseils plus poussés, c'est une urgence potentielle
-->"il n'a absolument rien sur lui pour nous permettre éventuellement de stabiliser une perte de connaissance" En cas de perte de connaissance c'est PLS, appel au 15 et surveillance cardio-respiratoire, rien d'autre, le sucrage n'a plus d'importance que pour l'équipe du SAMU

- "Nous avons donc insisté pour qu'il aille tester sont niveau de sucre, et nous nous sommes aperçu qu'il était en effet assez bas (pas critique, mais l'effort demandé pour se lever et aller jusqu'à son sac devenais....un effort)." Ce qui est bien c'est que t'as compris qu'un chiffre ne colle pas forcément avec une clinique, dans un sens ou dans l'autre, on peut voir des gens bien avec des chiffres aberrants ou des gens moins bien des qu'il y a une petite variation. Mais y a quand même une interprétation potentiellement dangereuse: "assez bas mais pas critique", si y a un risque, surtout comme tu le dis avec une manifestation clinique, faut pas interpréter.

J'aurai juste à répéter que si il y a une seule possibilité dans la logique à ce que la situation devienne une urgence, on ne réfléchit pas, on fait ce qu'on a apprit en x ou y formation de secourisme, pas plus, pas moins.

Pour ce qui est de sa futur surveillance c'est à lui de voir, suite à cet incident, avec son diabétologue
« Modifié: 25 octobre 2015 à 11:07:53 par Al Bundy »
Être libre consiste dans le fait de tirer du seul exercice de notre vie le sentiment de contentement. N.G.

25 octobre 2015 à 10:54:13
Réponse #6

wolf


Juste une précision que je n'ai pas lu:

Résucrage avec des sucres rapides ET des  sucres lents ( biscotte  pain pate....) histoire de maintenir la glycémie longtemps au dessus du minimum.

 Je plussoie a 2000 % pour tel au 15 pour avis au moindre doute.

"Be the type of person that when your feet touch the floor in the morning, the devil says: "aww shit, they're up"   Dwayne johnson

25 octobre 2015 à 12:31:48
Réponse #7

DavidManise


Coucou,

Plusieurs fois j'ai eu des stagiaires diabétiques, y compris en stages avancés où on ne mange pas...  mais je les trie.

Je m'explique :

- je ne prends que ceux qui ont l'habitude et l'expérience de gérer finement leur glycémie SUR LE TERRAIN et en activité, et à jeûn...  sinon ils viennent pas.  Point.

- je ne prends pas ceux qui me semblent un peu léger sur le sujet...

- je ne les prends pas s'ils ne sont pas en mesure de m'expliquer clairement la marche à suivre en cas de pépin, et sans certif médical non plus, éviemment :)

Le problème c'est pas tellement le diabète, c'est l'inadéquation contexte / diabète / stratégie de gestion du truc...

David
"Ici, on n'est pas (que) sur Internet."

Stages survie CEETS - Page de liens a moi que j'aimeu

25 octobre 2015 à 15:38:07
Réponse #8

nfkb


- les pompes modernes peuvent être surveillées par un petit moniteur externe, la plupart peuvent donner l'information de la glycémie en temps réel. De ce fait, le patient peut vite savoir s'il doit se resucrer et doit aussi pouvoir prend la main sur le profil d'injection de l'insuline. Bizarre qu'il ne dispose pas de matériel "récent"

- oui au resucrage+++ le liquide est souvent plus rapide à faire remonter la glycémie (par contre je mets un bémol au resucrage violent par du SG30% en IV (variation brutale d'osmolarité mal vécue par certaines cellules cérébrales), mais ça c'est du débat médical de réanimation, pas le lieu ici)

- donc je plussoie pour un nouveau passage par la case endocrinologue pour gérer son activité sportive/alimentation/pompe et il est inacceptable qu'il n'ait pas de GLUCAGON et -/ou qu'il ne sache pas s'en servir. S'il fait un coma hypo dans la pampa, ça le sauvera.
« Modifié: 26 octobre 2015 à 06:52:57 par nfkb »

25 octobre 2015 à 16:24:36
Réponse #9

Le Tervueren


Salut,

Visiblement, le garçon devrait causer de ses activités avec son endoc, il n'a pas l'air d'être très au jus au niveau des réglages de sa pompe. Et on ne peut pas lui en vouloir, c'est pas inné. Ce serait pas mal qu'il lui en parle, dans ce cas là. Peut être n'a t'il pas eu trop d'infos aussi ? A discuter avec lui pour la question du glucagon aussi, pour voir qu'il en ait en cas de besoin.

OK avec les collègues pour le resucrage. Sucres rapides pour tout de suite (pour faire remonter la glycémie) ET sucres lents pour stabiliser le truc dans la longueur. Ce qui se fait souvent dans les hosto, c'est compote, et confiote/biscotte dans ces cas là.

Et +1 pour l'appel au 15 en cas de doute. Faut jamais hésiter. Ca m'arrive aussi de les appeler en garde (je suis interne de psy, donc plus trop au jus pour certains trucs), vaut mieux les enquiquiner plutôt que de ne rien faire, en plus ils sont souvent compréhensifs ;)

25 octobre 2015 à 20:03:33
Réponse #10

Troll


Bonjour,

Mon ancien professeur de boxe était diabètique. Lorsqu'il sentait venir la baisse de régime dûe à l'hypoglycémie - avec l'expérience, il était capable de distinguer une fatigue "normale" à l'effort d'une fatigue dûe à un manque de sucre - il prenait du "lait concentré sucré".

En terme de conditionnement, il s'agissait d'un format "tube de dentifrice". Il en prenait, sur le coup, l'équivalent de deux bonnes cuillères, pour pouvoir assurer jusque la fin du cours en appuyant malgré tout un peu moins. On peut acheter ce genre de lait, sous ce format, de la marque N***lé en supermarché.

Le soir, immédiatement en rentrant chez lui, systématiquement, une grande ration de pâtes / riz complet.

Voici ce qu'il prenait.

Dans l'absolu, je rejoins l'avis général sur le fait que le problème n'est pas tant le diabète lui-même, dans ce cas comme dans celui de mon prof, mais plus dans sa gestion.

Bien cordialement,

Troll
Semper potest proficio

25 octobre 2015 à 20:28:52
Réponse #11

fry


Sur une hypoglycémie pendant l'effort comme décris ici la conduite est plutôt simple et invariable.

- Arrêt de l'effort, mise au repos, resucrage.

Soit ça s'améliore, le plus probable, en quel cas prendre le relai avec des aliments tenant un peu plus au corps, déjà décris au dessus (féculents divers).

Soit ça ne s'améliore pas ou ça s'aggrave et alors un avis au 15 sera justifié.

Le resucagre résoudra la situation dans à peu près tous les cas. Sauf problème de réglage de pompe ou prise inconsidérée d'insuline chez ceux qui se gèrent à l'injection, il n'y a pas de raison qu'une personne sentant venir l'hypoglycémie et étant entouré, en arrive jusqu'au coma hypoglycémique. Si ça ne passe pas avec le resucrage initial, on en donne à nouveau 10 minutes après, et ainsi de suite jusqu'à que ça passe (et on continue à manger des choses plus consistantes à côté). Pensez à éviter le chocolat qui est à faible index glycémique malgré son statut légendaire de sucrerie par excellence dans l'imaginaire collectif.

Même pour les personnes chez qui ça arrive (et tous les SMUR ont au moins 3 ou 4 patients avec carte d'abonnement à l'année chez qui ils se déplacement au minimum une fois par mois voire plusieurs fois dans la même semaine pour des coma hypoglycémiques profonds), une fois réveillés par les thérapeutiques, ils sont 9 fois sur 10 -ou davantage- laissés à domicile avec la même conduite à tenir que vue au dessus (manger quelques aliments sucrés, puis des féculents) sous surveillance familiale pour les prochaines heures, alors que dix minutes avant ils étaient aréactifs sur le tapis du salon.

L'hypoglycémie est une situation parfois impressionnante mais très facilement réversibles avec des procédures toujours identiques et simplissimes. Le glucagon va trouver son intérêt dans les randos, situations d'isolement relatif comme le disait nfkb, ou au domicile si le patient est retrouvé par sa famille avec des troubles neurologiques. Pour un cours de sport hebdomadaire d'1 ou 2h, avec tout un groupe de personnes alertes et intelligentes, on a le temps de voir venir et de réagir tranquillement comme ça a été fait. Un kit d'injection peut néanmoins être stocké sur place pour le principe, mais au froid, pas au fond du sac en plein été quand il fait 28° dans la salle.

Une reprise de l'éducation thérapeutique avec son diabétologue en incluant cette notion de sport sera salutaire, ça a aussi été largement dit sur le fil.

25 octobre 2015 à 20:31:02
Réponse #12

h


Je laisserai nos urgentistes répondre mieux que moi, mais pour comprendre le diabète:
http://www.hegp.fr/diabeto/index.html
http://www.hegp.fr/diabeto/traitement.html

31 octobre 2015 à 15:05:14
Réponse #13

Nikolapland


Salut!

Diabétique type I déclaré depuis près de 20ans, gymnaste à un bon niveau depuis aussi longtemps, biologiste, intervenant sur des formations de bushcraft/survie en milieu naturel et pratiquant les expé bushcraft (en me nourrissant exclusivement ou presque de la nature) sur 10 à 20 jours en solitaires en milieux extrêmement isolés (personne, pas une route et pas une baraque à moins de 20km et parfois sans communications), je suis plutôt au fait de ce genre de choses.

J'ai toujours été plutôt opposé aux pompes à insuline, qui au delà de la gêne extérieure lors d'activités, sont très bien dans le cas d'un mode de vie régulier, mais ne sont pour l'instant pas capables de gérer les variations brutales d'activité et de changement de métabolisme (passage de 3/4 bons repas consistants en faisant au mieux 1 ou 2h d'activité réelle dans la journée, à un passage à 1, voire 0 repas / repas pauvres en glucides et 10/20 bornes de marche ou 5h d'activité intense dans la journée).

La première chose à savoir, c'est que le corps produit en permanence du sucre dans le cadre de son métabolisme et que si on ne met pas d'insuline, la glycémie finira par remonter. Le risque se pose quand on pratique une activité qui puise rapidement beaucoup de ressources : dans ce cas, la consommation de sucre est plus rapide que sa production et induit l'hypoglycémie (à plus forte raison si on injecte des doses trop importantes d'insuline, qui va fortement baisser la disponibilité du sucre pour le cerveau et les organes).

Perso, quand je fais ce genre de changements de rythme (même juste pour un we), je divise ma dose d'insuline lente par 2 (ou d'1/3 si je garde malgré tout des repas réguliers) et j'arrête l'insuline rapide. Ensuite, même si je connais bien mon organisme, je fais des glycémies régulières pour contrôler mon taux de sucre au moindre doute haut ou bas, ainsi qu'avant et après les gros efforts. En fonction de ça, je me "resucre" en conséquence ou, si je suis vraiment trop haut, me fait une légère injection d'insuline rapide pour réguler. Le tout est d'essayer, dans ses conditions, de réguler sa glycémie en légère hyperglycémie (généralement autour de 2g/l pour un diabétique ou légèrement en dessous pour ceux à métabolisme lent et stable ou qui sont plus gênés par les hyperglycémies que les hypoglycémies).

Pour les activités intenses dans un cadre "normal" (par exemple, une grosse séance de sport dans la vie de tous les jours), je diminue les doses d'insuline rapide de 15 à 30% ou augmente ma glycémie en me sucrant avec sucre et biscuits (pour la durée) environ 30min à 1h avant.

En gros, pour un stage de plusieurs jours avec activité intense, il faut réduire assez drastiquement les doses d'insuline, en gardant une régulation sur une base d'insuline lente, (pour compenser une surproduction naturelle et continue de sucre par l'organisme). Il faut aussi absolument des contrôles réguliers.

Enfin, il faut toujours avoir une vingtaine de sucres en morceaux sur soit. En effet, un resucrage "classique" (en conditions normales) à 5 sucres, ne sera pas toujours suffisant dans le cadre d'un effort continu et intense, et dans ce genre d'activités de longue durée, les hypo peuvent se répéter.

Pour les pompes, la gestion va donc se faire au préalable sur une diminution de la sensibilité (régulation à une glycémie plus haute que la normale). Et le reste, c'est de la gestion par le malade.

Niveau encadrement, si vous acceptez des diabétiques, il faudra absolument rappeler régulièrement (sans être trop lourd non plus, surtout si le malade se connaît bien) de prendre des glycémies de contrôle, sans se contenter forcément d'un "je vais bien" si la personne paraît un peu "légère" sur la connaissance de son corps.
En tant qu'encadrant d'activités physiques, vous devez TOUJOURS avoir avec vous (ou pas trop loin), de quoi resucrer les stagiaires (diabétiques ou non!), avec à disposition du sucre (quand je pars 2 semaines, je prends 500 à 700g de sucre avec moi) et des gâteaux/biscuits. Il est bien d'avoir des briques de jus avec aussi : le mélange 5-7 sucres dans un verre de jus d'orange/multifruits est surement un des trucs les plus efficaces pour resucrer et a l'avantage d'être facile à ingérer, même quand on est dans le gaz.

Il faut aussi surveiller la cohérence du dialogue au cours des activités et en fin d'activité : même s'il répond, un mec (ou une nana) en hypo aura tendance à être très évasif, voire incohérent dans ses réponses à des questions un peu techniques. Ca peut être un moyen de "contrôler" sans pour autant être lourd pour le diabétique.

Le risque le plus important est moins pendant l'effort, que pendant les phases de repos et notamment la nuit, où on est moins vigilants, voire totalement dans l'incapacité de surveiller son corps (quand on dors) et qu'alors on peut se laisser surprendre par une hypo. Un diabétique se doit de toujours anticiper sur son activité et ses capacités de surveillance sur les 6-12 heures qui suivent. Pour les encadrants et l'entourage, la surveillance au réveil est importante : si un diabétique ne se réveille pas ou paraît incohérent dans ses propos au réveil, il faut le resucrer.

Dans la majorité des cas, il est donc facile de faire remonter la glycémie, tant que le diabétique est en état d'avaler quelque chose (il faut parfois insister un peu). S'il est couché, le mettre en position assise et l'aider à boire son verre de jus sucré, voire avec 2-3 gâteaux s'il peut mâcher. Une fois la glycémie remontée, les gâteaux (sucres lents) ou rajouter du sucre, ne servent plus à rien et il faut juste se remettre dans le rythme normal (ou adapté pour les expé/stages/etc.) pour ne pas induire une hyperglycémie derrière. Surveiller la glycémie 2-3 fois dans les 2 heures qui suivent.

Dans les cas extrêmes (perte de connaissance, convulsions), où la personne n'arrive pas à manger, l'injection de glucagène (en intramusculaire) devient indispensable (mais pas toujours facile à faire en cas de convulsions : il a fallu 6 pompiers et 1 médecin pour me tenir quand j'ai fait une grosse crise il y a 16ans) et l'appel au 15 ou au 18 avec demande d'un médecin est plus que recommandé : en effet, dans ces cas là, c'est que peuvent survenir des lésions cérébrales et qu'une surveillance sur plusieurs heures et dans les jours qui suivent est nécessaire.

Voilà :) Après, chaque diabétique est différent et il est indispensable à chaque malade, d'apprendre à connaître les réactions de son corps, tout en sachant qu'on ne peut jamais tout contrôler : on aura toujours des hypo et des hyperglycémies (même pour les non-diabétiques), le tout est de savoir les voir venir et surtout, de les anticiper! Un diabétique, s'il a cette maîtrise de soi, peut faire tout et n'importe quoi sans aucun problèmes, aussi bien que n'importe qui, voire mieux, malgré parfois quelques petits coups de mou.

Enfin, pour ce qui est des médecins, pompiers, infirmiers...c'est triste à dire, mais y'en a as le 1/4 qui sait ce qu'est le diabète insulinodépendant et comment le gérer malheureusement...mais bon, c'est une autre histoire. ;)

Niko
Nikolapland
https://wild-arts.fr
La véritable sagesse consiste à ne pas s'éloigner de la nature, mais à mouler nos actes sur ses lois et son modèle... [Sénèque]

05 novembre 2015 à 13:21:35
Réponse #14

nfkb


, tout en sachant qu'on ne peut jamais tout contrôler : on aura toujours des hypo et des hyperglycémies (même pour les non-diabétiques),

Bonjour,

je tiens juste à préciser que pour les gens qui ne reçoivent pas d'insuline exogène (comprendre sous forme d'injection) ou de médicaments hypoglycémiants il est rarissime de faire une hypoglycémie (sévère).
L'exception la plus fréquente si j'ose dire survient lors d'une intoxication alcoolique aigüe chez un alcoolique chronique http://www.nfkb0.com/2014/11/03/hypoglycemie-et-intoxication-alcoolique-aigue/ . Les exceptions rarissimes sont  certaines maladies métaboliques complexes (glycogénoses) l'insuffisance hépatique aigüe et la tumeur qui sécrète de l'insuline (insulinome).

Ensuite, lorsque l'on est sain, et encore plus si sportif, on ne fait pas d'hyperglycémie significative. J'ai porté un holter glycémique pour le fun et je peux vous dire que chez moi il ne s'est rien passé en matière de variation de glycémie ni dans un sens ni dans l'autre.  http://www.nfkb0.com/2015/01/05/holter-glycemique/

09 décembre 2017 à 16:34:11
Réponse #15

Nikolapland


Nfkb, j'ai l'impression qu'il y a confusion entre le diabète de type 1 (insulinodépendant) et 2 (gras ou non-insulinodépendant). Le premier, dont il est question ici (dont je suis atteint), présente une sensibilité bien plus forte à l'activité physique, aux conditions externes (température, stress, etc.), à l'alimentation et le tout, en lien avec les doses d'insuline (injection ou pompe). Il n'y a pas de traitement oral réel pour le type 1 (malgré des recherches en ce sens). Alors oui, un sportif, bien équilibré, se connaissant bien, etc. aura peu d'hypo et d'hyper et moins encore à des niveaux sévères, mais il y en aura tout de même. Mais ça se gère bien et n'empêche absolument pas d'avancer, de vivre, de faire des expé au milieu de nulle part 😉 Et pour le diabète type 2, c'est plus vrai encore et même indispensable!
Voilà, pour moi, la prochaine expé dans 2 mois à Bornéo et le diabète est bien le dernier de les problèmes 😉
http://nikoxyd.free.fr/html/Into_The_Wild/Kalimantan2018/Indonesie_Kalimantan_2018.html
Nikolapland
https://wild-arts.fr
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10 décembre 2017 à 06:33:22
Réponse #16

nfkb


Nfkb, j'ai l'impression qu'il y a confusion entre le diabète de type 1 (insulinodépendant) et 2 (gras ou non-insulinodépendant).
http://nikoxyd.free.fr/html/Into_The_Wild/Kalimantan2018/Indonesie_Kalimantan_2018.html

Hello,
je connais moins bien le diabète qu'un diabétique mais je ne confonds pas les deux. Relis mes propos, je parle de sujets sains, comprendre vierge de toute pathologie. Bien sûr on peut discuter l'acception de ce mot. En effet, atteint d'un diabète, tu peux te sentir "sain" par ton comportement, etc. Et on peut trouver des gens qui ne se connaissent pas de pathologie qui sont tout à fait malades.

Mon message répondait surtout à tes derniers mots "on aura toujours des hypo et des hyperglycémies (même pour les non-diabétiques)"

bye
bye


 


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