Demande de précision: les aciers complexes, ce sont bien ces aciers qui comportent autre chose que du fer et du carbone ? Ou bien ça englobe en plus les traitements thermiques *étranges* style cryogénisation.
L'oxydation inter-granulaire est elle un *vrai* problème en ce qui concerne l'adepte de "camping sauvage outillé" en condition lambda (moyenne montagne pluvieuse) ?
Ce M7 aurait été super sympa en 1095 à 57-58 HRC .
J'appelle "acier complexes" ceux qui comprennent autre chose que du Fe, du carbone (moins de 1,3%) et du manganèse tout en ayant très peu de souffre, phosphore et autres impuretés.
On oublie souvent le manganèse, pourtant sans cet additif récent nombre d'utilisateur "d'acier carbone comme au bon vieux temps" pleurerait leur mère au moment de la trempe. Idem en présence de nombreuses impuretés.
Les aciers complexes (qui peuvent être très résistant à l'oxydation ou pas) comportent des additifs de plusieurs types :
- Ceux qui permettent une meilleure trempe (on doit moins se grouiller et on peut tremper de grosses pièces). Le plus courant c'est le manganèse et le molybdène (ce dernier permettant même une trempe à l'air)
- Ceux qui évitent le grossissement du grain (bon pour la solidité, la qualité du tranchant)
- Ceux qui permettent la formation de carbures très durs, si possibles petits (molybdène, vanadium, titane, tungstène, niobium...) ce qui est bon pour la durabilité du tranchant sous certaines conditions (typiquement : couper du carton qui contient de la silice ou dépecer un sanglier).
- Ceux qui limitent l'oxydation (le chrome...). Sachant qu'il existe plusieurs type d'oxydation.
- Ceux qui permettent de conserver les propriétés de l'acier à chaud (utile pour les machines devant travailler vite avec de gros copeaux, RAB pour un couteau)
Le traitement cryogénique permet seulement de transformer complétement l'austénite en martensite pour les aciers dont "Ms" est bas et donc le "Mf" situé à une température inférieure à 0°C.
Il permet aussi parfois de créer des carbures plus petits sous certaines conditions. Dans certain cas, les traitements cryogéniques peuvent changer la résistance à la corrosion en l'amoindrissant.
L'oxydation perforante et inter granulaire (qui est présente aussi dans les aciers simples au carbone en milieu salin, encore plus sur les forgés) n'est pas un problème....si on entretien ses outils.
C'est là qu'il faut se souvenir qu'acier "inox" n'est pas une bonne appellation. Il serait préférable de garder à l'esprit le mot anglais "stainless" (kirouille moins).
A défaut on se retrouve avec les problèmes des premiers "M16" au Vietnam : comme on avait laissé entendre que ces armes "en plastique et métaux légers" étaient "sans entretien" : le soldat a rapidement fait l'impasse sur l'entretien. Évidemment, il y a eu des problèmes.
L'oxydation peut devenir un problème aux endroits cachés (sous les manches par exemple). Il existe aussi des formes d'oxydation favorisés au niveau des zones de contrainte et/ou lorsqu'on fait subir une usure mécanique.
Il faut aussi se méfier quand deux métaux différents (ou ayant subis un TT différent) sont au contact en milieu conducteur (eau saline...).
De même un étui en cuir au Chrome (acide) ou favorisant la stagnation de l'humidité (vive les étuis de bois) vont favoriser l'oxydation.
On retrouve donc l'importance primordiale du design du couteau (et de l'étui).