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Auteur Sujet: Survivre...et après ?  (Lu 7491 fois)

06 décembre 2014 à 12:08:14
Lu 7491 fois

Suzanne


Comment gérer l'après quand tout va bien ?
L'adaptation à une situation de danger ne signifie pas savoir s'adapter ensuite à une vie sans dangers.

J'ai lu quelques anciens fils, dont celui ci
http://www.davidmanise.com/forum/index.php/topic,5530.msg102927.html#msg102927

comment on passe d'une situation où on a mobilisé des ressources qui deviennent obsolètes, superflues et inutiles quand tout va bien ?
Combien de temps ça prend ? Est ce que la gravité, l'intensité la répétition et la durée de la situation de crise influe sur la capacité à retrouver un mode normal ?

Je me demande si c'est comme après un moment de grand plaisir, l'après est terne, il faut gérer un creux de la vague. Serait ce pareil après un moment plutôt négatif (et finalement, est ce négatif ?)
Est ce qu'on se laisse pourrir la vie par des petites choses, parce qu'on est attentif aux énormes, alors que les petites ont le pouvoir de détruire aussi.

06 décembre 2014 à 12:26:06
Réponse #1

Anke


Bon...
ça vaut ce que ça vaut hein...

Les "gueules cassées quoi"...Comment veux-tu faire ? Comment t-y retrouver ?
Comment faire quand tu es seul...

"- C'est terminé !
- Rien n'est terminé! Rien ! Tout continue à cause de vous. C’était pas ma guerre. C'est vous qui m'avez appelé, pas moi ! J'ai fait ce qui fallait pour gagner, mais on n'a pas voulu nous laisser gagner.
Et je suis revenu dans le monde. Et j'ai vu ces larves m'attendre à l'aéroport, me conspuer comme un criminel. Ils m’ont traités de toutes les saloperies, ils m’ont appelés le boucher. Mais qui sont ils pour me faire des reproches ! Qui sont ils. Est-ce qu'ils étaient à ma place en pleine jungle ? Ils nous jugent mais ils ne savent pas de quoi ils parlent !....
- C’était un moment dur pour tout le monde, Rambo. Tout ça c’est du passé maintenant.
- Pour vous ! Pour moi, la vie civile, c'est rien. Au combat, on avait un code d'honneur. Tu couvres mes arrières, je couvre les tiens. Mais ici il n'y a plus rien !...
- Tu es le dernier d’un groupe d’élite. Ne finis pas comme ça.
- Là bas je pilotais un avion de chasse, je pouvais conduire un tank. J'avais en charge un million de dollars de matériel. Mais ici j'arrive pas avoir un boulot ! Gardien de parking !! ... Où ils sont tous… Où ils sont. Mes amis, les Delta Force. J’avais tous les gars avec moi, là-bas. Là-bas j'étais toujours avec les autres. C'étaient mes amis. Ici j'ai plus rien. Vous vous souvenez de Dan Forest ? Quand j'ai vu cette publicité, j'ai pris un marqueur fluorescent. J’ai écris « à renvoyer à Las Vegas », parce qu’on passait notre temps à parler de Las Vegas, avec cette put**n de bagnole. Cette Chevrolet 58 décapotable, il en parlait tout le temps. Il disait qu'on roulerait jusqu'a s’en faire crever les pneus...
Cette baraque où on était, il y a un gosse qui s’est pointé. Ce gosse, il avait une boite pour cirer les pompes. Il a dit « chaussures s’il vous plaît, chaussures », moi j'ai dit non, puis il continue a demander, alors Joe a dit oui. J’suis allé chercher 2 petites bières. Et la boite est piégée. Il ouvre la boîte, son corps explose en morceaux dans toute la pièce. Il est étendu, il hurle à la mort, j'ai des bouts de chair partout sur moi. Comme ça. J'ai dû enlever les morceaux vous savez, ma veste était couverte de mon ami ! Du sang et tout, et j'essayais de remettre tout en place, et son ventre s'ouvrait, ses entrailles me tombent dessus. Et il y avait personne pour nous aider ! J'étais perdu, et il se met a crier : « Je veux rentrer chez moi, je veux rentrer chez moi ». Il s'arrêtait plus de crier. « Je veux rentrer chez moi, je veux conduire ma Chevrolet 58 ». J'arrivais pas à trouver ses jambes. J'arrive pas à trouver ses jambes. Je peux pas sortir ça de ma tête. Ça fait pourtant 7 ans. Chaque jour j'y pense. Je me réveille et je sais plus où je suis. Je parle plus a personne. Des fois toute une journée. Toute une semaine... J'arrive pas à oublier..."

Oui, je sais c'est pas du Kant ou du Freud... Mais quand même... Y'a des moments... C'est compliqué, difficile.

06 décembre 2014 à 14:57:40
Réponse #2

Anke


"mais je sais que des gens forts existent, super fort et qui savent entourer comme il faut pour réparer quelqun. la force se transmet. Mieux vaut entourer quelqun pour le rendre fort, et qu'il évacue lui même son truc, que de le laisser seul, la solitude affaiblie."

Ouais...
En attendant ( et ça n'a rien contre toi Suzanne.), quand t'as fait le "job", qu'est-ce qui te reste ? Combien de gosses morts il a fallu que je ramène aux urgences en les portant dans mes bras ?
Tiens un exemple.. On arrive en 1992 au domicile pour une pendaison. Y'a une dame pendue avec un fil electrique à la porte du salon. Au pied y'a un petit garçon en short rouge et tee-shirt blanc. Y'a de grosses larmes qui coulent de ses grands yeux bleus. Pas de cris, pas de plaintes, juste ses larmes.
Comment tu t'apelles mon bonhomme ?
Kevin... et c'est mon anniversaire aujourd'hui... j'ai 4 ans....

put**n ! comment que je pourrais bien t'expliquer que je me reveilles regulièrement  vers 04.00, en larmes encore aujourd'hui.

Et qu'il me faut bien continuer à "vivre" avec ça, tous les jours... en continuant "d'encaisser" toutes les couleuvres qu'il faut avaler tous les jours. Continuer d'aller bosser en... oh, et puis ça sert à rien d'épiloguer...

Parfois le courage me manque... Parfois c'est trop lourd...

Y'a Pics, un jour, en arrivant sur intervention ( pompier en belgique), il entend un "floc" près de lui. Il se retourne, c'est une jeune femme avec son bébé dans les bras qui vient de s'écraser en sautant du 5eme.

On fait quoi, nous, maintenant ?

Et encore, on a pas vécu le pire...
Je pense aux soldats en particulier... Allons donc demander à un mec qui est allé en Algerie faire la guerre de nous raconter... Bizarre hein, pas un, PAS UN... ne dit quelque chose...



On est seuls...

06 décembre 2014 à 16:03:04
Réponse #3

Patapon


Yo,

Se couper laisse une cicatrice; certaines restent indéfiniment.

C'est aussi "simple" que ça: il n'y a aucune différence entre les blessures, qu'elles soient physiques, émotionnelles, morales, psychiques, etc

Il y a quelques années, j'ai cherché comment effacer certains passages de ma vie, comment les oublier. Après pas mal d'heures de méditation, je me suis aperçu que c'était des parties de moi que je m'apprêtais à effacer...

Tcho

Hugo
"Prenez soin de la méthode avec laquelle vous vous mettez des choses dans le crâne."

06 décembre 2014 à 16:37:05
Réponse #4

Pouçot


Je me demande si c'est comme après un moment de grand plaisir, l'après est terne, il faut gérer un creux de la vague.


Dès le départ, le postulat est biaisé, selon moi.
L'après peut très bien ne pas l'être, terne.

De plus, je ne vois pas très bien ou tu souhaites en venir exactement.
Tu gagnerais peut-être à restreindre le champ de tes questionnements =>

Serait ce pareil après un moment plutôt négatif (et finalement, est ce négatif ?)
Est ce qu'on se laisse pourrir la vie par des petites choses, parce qu'on est attentif aux énormes, alors que les petites ont le pouvoir de détruire aussi.

Mais c'est peut-être que ton sujet m'ouvre personnellement trop de portes de réflexion et euh bon ... bah ... je sors.

@ Anke :

... Ca va pas fort, dis ...  :'(

Ton anecdote résonne en moi plutôt fortement : dans la vie, on m'appelle plus souvent Kevin que Pouçot ( ;#) et mon père s'est pendu quand j'étais enfant également.
Pour ma part, j'ai vraiment failli crever une seule fois, en me foutant à la baille un soir d'hiver.

Ce sont là mes deux plus importants contacts directs et personnels avec la mort, et avec la notion que vous appelez après.

Bah après, dans un cas comme dans l'autre, il a bien fallu continuer.
Toutes les histoires que j'ai pu entendre, émanant de personnes qui ont côtoyé la mort de près, vont dans le même sens : on a simplement un regard différent sur le monde ... et plus d'humour. ( ;#)

En attendant ( et ça n'a rien contre toi Suzanne.), quand t'as fait le "job", qu'est-ce qui te reste ? Combien de gosses morts il a fallu que je ramène aux urgences en les portant dans mes bras ?

Il te reste ta conscience, peut-être ce qui est le plus précieux; et surtout l'exemplarité.
La foi indéboulonnable que tout ça n'aura pas été fait en vain, et que d'autres prendront ta place après.

Combien de gosses il t'aura fallu amener aux urgences en les portant dans tes bras pour qu'ils ne meurent pas ?

On fait quoi, nous, maintenant ?

On fait ce qu'on a toujours fait, et ce qu'on fait le mieux : on prolonge la vie.
On aide et on aime. On compose, à défaut de passer outre, avec les coups de bambou et les ras l'cul, avec les plaies qui saignent et celles qui sont en passe de cicatrisation, et si faut prendre le risque de s’abîmer l'émail à force de trop serrer les dents, on le prend.

On est seuls...

On n'est pas seuls.
Au mieux, et pour ne pas te contredire brutalement, on naît seuls, puis on rencontre d'autres solitudes avec lesquelles on tisse des liens plus ou moins solides, plus ou moins longs, mais qui nous permettent de ne plus l'être, seuls.

Tu sais, Anke, y'a quelqu'un qui a écrit ici, un jour : "Faut JAMAIS décramponner ! Et s'accrocher à la vie comme un morpion sur un poil de cul ! Parce qu'il y a toujours un espoir, même mince."

C'était toi.  ;)

07 décembre 2014 à 08:04:09
Réponse #5

Djeep


BJR Il faut surtout éviter de faire de psychologie de comptoir derrière un clavier style Doctissimo. Chaque individu ayant un vécu et un ressenti totalement différent. En cas de besoin consulter est une très bonne chose HN
Allumez le feu :-)
Donnez un titre honorifique à un clampin et il se sentira l'âme d'un petit chef !

07 décembre 2014 à 09:45:34
Réponse #6

Djeep


...J'y ai découvert que juste une présence aimante est plus efficace que la morphine...

BJR Pour avoir accompagné ma mère mourante d'un cancer généralisé dans une unité de soins palliatifs, ton affirmation est une "fumisterie". C'est un simple constat "médical" avancé sans aucune méchanceté particulière envers toi  ;) HN
Allumez le feu :-)
Donnez un titre honorifique à un clampin et il se sentira l'âme d'un petit chef !

07 décembre 2014 à 11:09:52
Réponse #7

Tompouss


Anke et pareil pour les autres professions médicales ou qui gravitent autour de la sécurité des personnes (policiers, soldats du feu...), je sais qu'on retient plus facilement les mauvaises choses que les bonnes (peut être la nature humaine) mais si la médaille a un côté bien lugubre il y a aussi son revers à savoir toutes ces vies que vous avez prolongées.

Je sais c'est facile de dire ça quand on est pas directement confronté à ces événements, de surcroît quand on aurait pas la force de faire ce que vous faites mais bon...  :(


 :calin:
« Modifié: 07 décembre 2014 à 12:08:25 par Tompouss »
Everybody swears that they are solid, but ice is solid too... until you put some heat on it.

07 décembre 2014 à 12:26:55
Réponse #8

Djeep


BJR Toujours se méfier d'un cas particulier que l'on aimerait faire passer pour la norme  ;) HN
Allumez le feu :-)
Donnez un titre honorifique à un clampin et il se sentira l'âme d'un petit chef !

07 décembre 2014 à 21:49:15
Réponse #9

gobiq


BJR Toujours se méfier d'un cas particulier que l'on aimerait faire passer pour la norme  ;) HN

bonjour,
survivre ,et après?...

je ne viens pas chercher ici une analyse de mon cas.juste apporter mon expérience pour le sujet.

après avoir traverser plusieurs épreuves que je ne développerais pas ici parce que cela n'a pas d'intérêt ,j'en suis arrivé a ne plus rien ressentir de fort,comme si mes sentiments s'était atrophiés ,par exemple ,il y a 14 mois j'ai perdu ma mère (que j'adorait)et je me suis contenter de gérer la situation comme une autre,sans plus, je n'ai pas verser une larme.
parallèlement ,je ne rit plus non plus,je n'éprouve plus de joie, je me contente de prendre les choses comme elles viennent.
je ne le vie ni bien ,ni mal ,je le vie c'est tout.

 est-ce une réaction courante chez les personnes exposées a ce genre de ...........traumatisme?




08 décembre 2014 à 02:35:07
Réponse #10

Outdoorsman


J'ai eu plusieurs accidents en montagne où je suis passé très près de la barrière. Dans certains cas, ça a été un épisode éclair où j'ai juste eu de la chance (un rocher de la taille d'une voiture qui s'écrase à 1 m de moi), dans d'autres cas il a fallu me battre pendant des heures pour survivre.

A chaque fois, je n'en ai que plus apprécié la vie ensuite. J'ai eu le sentiment d'avoir éprouvé la fragilité et la précarité de la vie (l'impermanence diraient les bouddhistes).

Au final, je considère que c'est une chance qui m'a été donnée. La fragilité fait la préciosité et je pense que c'est bien d'en être conscient. Cela permet de se centrer sur l'essentiel (et il peut être différent pour chacun), de prendre soin de ceux qu'on aime, d'être présent c'est à dire d'être disponible pour vivre l'instant présent.



"On a beau donner à manger au loup, toujours il regarde du coté de la forêt. " Ivan Tourgueniev
"Là où il y a une volonté, il y a un chemin" Edward Whymper
"Dégaine toi du rêve anxieux des bien-assis" Léo Ferré

08 décembre 2014 à 06:59:05
Réponse #11

François


Je n'irai pas jusqu'à dire que ce fut une chance pour moi de voir la mort en face, de croire pendant quelques semaines que j'allai mourir dans les heures suivantes. Mais c'est sûr que cela a changé ma façon de voir la vie pour les dizaines d'années qui ont suivi. Et de manière positive, je crois. Ça a été une prise conscience et même une sorte de libération. En une phrase, je ne saurai mieux dire que Gandhi : "vis comme si tu devais mourir demain. apprends comme si tu devais vivre toujours". Le reste suit.
« Modifié: 08 décembre 2014 à 07:12:56 par François »
Espérer le meilleur, prévoir le pire.

08 décembre 2014 à 07:26:46
Réponse #12

mrfroggy



Je pense aux soldats en particulier... Allons donc demander à un mec qui est allé en Algerie faire la guerre de nous raconter... Bizarre hein, pas un, PAS UN... ne dit quelque chose...



On est seuls...

J ai été élevé (jusqu a mes 10-12 ans) par un homme qui est allé en Algérie.
La seule chose qu il racontait a ce propos, c est qu après tout ça ,qu il préférait les animaux aux Hommes.
Les Hommes qui sont nés pour jouir véritablement de la vie font ce qui leur plaît, à l’heure où cela leur plaît, et ne perdent pas leur temps à prévoir l’avenir, à se garer de catastrophes imaginaires. (Alfred Capus)

08 décembre 2014 à 10:09:36
Réponse #13

Anke


Tu sais Suzanne, je crois que le titre de ton post est évocateur : " Survivre... et après ?"

Je cris simplement qu'il n'y a pas "d'après".

Une fois que tu "y es passé(e)", tu es "marqué".. pour la restant de tes jours.
Auquel cas, il faut apprendre à "vivre" avec ça.
En ce qui me concerne, ce n'est pas de me réveiller la nuit qui est difficile, mais plutot d'être confronté à la vie "normale".

Rambo le dit assez bien je trouve : "Et je suis revenu dans le monde...Au combat, on avait un code d'honneur. Tu couvres mes arrières, je couvre les tiens. Mais ici il n'y a plus rien !..."

Ce qui pour moi est difficile, c'est peut-être de ne pas "me retrouver" dans la vie d'aujourd'hui. Notamment au niveau du boulot ! Du coup, j'ai arrèté pour quelques temps.
Quand j'ai choisi de faire ce métier, je l'ai fait parce que j'avais certaines valeurs : notion de service AU PUBLIC, don de soi etc... ce genre de "conneries" quoi. Et je m'aperçois que ça, ben c'est juste plus d'actualité.
Aujourd'hui, il est clair que ce dont on a besoin, c'est d'un nom sur un planning, pour être dans la légalité.
J'ai été à mon compte pendant 15 ans et j'ai repris mon taf d'inf dans le secteur public et privé depuis 4 ans.

La "claque" de découvrir comment c'était devenu...

"Oh, Mr Anke ! Vous nous interessez, vous avez, une grosse expérience ( oui, bon, j'ai fait ce qu'il y a de plus "dur" dans ce métier, mais bon, y'a pas de quoi se gargariser non plus..) et nous vous embauchons et nous vous promettons de prolonger les contrats, ne vous tracassez pas !"
J'ai même entendu :" je n'ai jamais laissé tomber personne..."
Deux ou trois mois après :
"Ah, je suis désolé, nous n'allons pas renouveler... Les "fonds" sont en baisse...On a pas la "lisibilité" pour les temps à venir..." ' Et encore si je n'avais pas senti le vent venir et demandé ce qui allait m'arriver, j'aurais juste eu une lettre recommandée !
Y'a personne qui a eu les c*u!lles de venir me le dire en face !
m*rde, j'estime que j'avais au moins droit à ça !

Et puis j'ai vu de jeunes infirmières pleurer de fatigue, submergées, terrorisées par les tâches qu'elles avaient à faire ( 7 retours de bloc en moins de deux heures par ex, à gèrer seule, comment veux-tu bien faire ton boulot ? Comment veux-tu ne pas mettre en danger les gens qui te sont confiés ?).
De ma carrière je n'avais jamais vu ça...
Alors, oui, on est "aimants" c'est sûr, on ne siat pas faire autrement, mais allez voir dans les vestiaires ou les salles de pause... L'ecoeurement est omniprésent.

( Je me "vide" un peu là non ? mouarf !)

Et il n'y a pas que le milieu de la santé. Pour en avoir parlé avec des potes et le spy du travail à Paul en ploie, c'est un peu général dans les professions de "services aux personnes".

Pour finir, je ne crois que personne ne regrette ce qu'il a fait. On l'a fait parce qu'il fallait le faire, point.

Mais aujourd'hui, on a l'impression d'être juste des bouts de viande qu'on balade, voire que l'on vend ( quand t'es intérimaire, c'est le cas !), alors qu'on pensait qu'on était autre chose.

Ch'ai pas... c'est peut-^tre l'époque qui veut ça...

Du coup, j'ai choisi de me mettre entre parenthèses pendant quelques temps. Je récupère un peu le pognon qu'on m'a taxé pendant ces quanrantes ans ( j'ai un peu honte... mais bon... c'est mieux que de faire des conneries sous le mode "burning-out") et je fais des surins... Mais va falloir que j'y retourne, ça fait pas un pli, et là... ça va être un peu compliqué....

Le "Après"...

Si je me suis un peu laissé aller et fais du HS, je te prie de m'excuser.
« Modifié: 08 décembre 2014 à 10:19:27 par Anke »

08 décembre 2014 à 14:19:19
Réponse #14

Al Bundy


"Une mémoire saine est une mémoire évolutive, un traumatisé voit sa mémoire bloquée sur l’événement" (à peu près ça) B.C.
Regarde ça: https://www.youtube.com/watch?v=rd13inJYbQk

Ne soit pas sensible aux adjectifs de certaines réponses, la psychologie de comptoir n'existe pas, les plus grands "penseurs" ne font qu'exprimer clairement quelque chose que tout le monde pourrait savoir (et qui parfois, voir souvent est très discutable).
Personne ne peut avoir tout lu et avoir tout les éléments pour avoir une pensée pure de toute contradiction, et en attendant, on a encore le droit d'exprimer ses réflexions.
Bref,

Sur le sujet qui englobe pas mal de chose, comme le dit encore Mr Cyrulnik, il est impératif d'associer une multitude de disciplines afin d'avoir une vue globale plus nette d'un problème.
Le stress post traumatique, c'est de la biologie avec tout ce que cela comporte (on pourra en parler), de la psychologie avec tout ce que cela comporte (on pourra en parler), et dieu sait qu'il y a une chiée de facteurs (qui peuvent de plus être liés et influer les un sur les autres).

L'erreur (qui n'est pas imputable aux auteurs des posts, car comment peut on prendre en compte un facteur qu'on ignore?) qu'on peut observer ici et qui peut être source de tensions, c'est que certains posteurs pensent via qu'un facteur (parfois à faible valeur), ça donne un dialogue de sourds

Alors essaye de prendre cela en compte et part à la recherche d'informations qui ne t’amèneront pas à une conclusion, mais à un état qui pourrait tendre vers l'équilibre.

Mon post à finalement peu de contenu, mais j'essaye d'ouvrir au contenu, on verra bien comment tourne le dialogue  ;)

Ps: un complément à ton analyse de l'amour: https://www.youtube.com/watch?v=k-193mgw_Kg

Et Merci pour le coup de motivation Anke j'entre en ifsi le mois prochain  ;D
« Modifié: 08 décembre 2014 à 14:24:30 par Al Bundy »
Être libre consiste dans le fait de tirer du seul exercice de notre vie le sentiment de contentement. N.G.

08 décembre 2014 à 19:30:17
Réponse #15

rezemika


Citer
"Une mémoire saine est une mémoire évolutive, un traumatisé voit sa mémoire bloquée sur l’événement" (à peu près ça) B.C.

Le point sensible, AMHA, c'est "l'entre-deux". Après un problème grave, on reste forcément bloqué. L'important éant d'arriver à reprendre ses esprits et à penser à autre chose. Et en général, c'est plus simple quand on a acquis l'assurance que ça ne se reproduira pas.

Si une personne se blesse gravement dans une usine avec une machine-outils, il y aura d'abord de longs débats sur la sécurité dans la dite entreprise, et puis on ajoutera un carter sur la machine.
Ca devient problématique quand la peur de l'accident se transforme en paranoïa.
Une paranoïa omniprésente, avec des extincteurs tous les 10 mètres, des gilets de sauvetage autogonflants avec sifflet fluo sur une barque d'étang, ou des caméras à chaque coin de rue.

Benjamin Franklin disait : "Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l'une ni l'autre, et finit par perdre les deux.".

C'est un peu HS, mais je crois que ce sont deux sujets parallèles.
Si on pense tout le temps au terrorisme, on finit avec un plan Vigipirate (et toutes les joyeusetées sécuritaristes qui vont avec).
Si on pense tout le temps à son dernier accident en date, on finit dépressif.

AMHA, bien loin d'une psychologie de comptoir, ce post et tous ceux qui y ressemblent sont en fait des lieux de partage, où chacun peut lâcher du lest, être écouté, être compris.



@Anke : Je crois que si, c'est encore d'actualité. Tous ceux qui sont dans les services publiques sont terriblement utiles. Ils sont indispensables. On ne peut pas suffisament les remercier. Et du coup personne ne le fait, sauf ceux qui sont en vie grâce à eux. Ils ont pris conscience du truc. Moi quand je vois un pompier, un SMURiste ou un de leurs collègues, je lui dit merci. Merci Anke. ;)
« Modifié: 08 décembre 2014 à 20:44:47 par rezemika »
Citation de: Ernest Renan
La société ne doit rien exiger de celui qui n'attend rien d'elle.

08 décembre 2014 à 20:48:48
Réponse #16

Djeep


Bonjour Djeep,.......
BJR Tu ne sembles pas avoir analysé ce que j'ai cherché à te faire comprendre ::) HN
Allumez le feu :-)
Donnez un titre honorifique à un clampin et il se sentira l'âme d'un petit chef !

08 décembre 2014 à 21:22:15
Réponse #17

Al Bundy


"Citation

    "Une mémoire saine est une mémoire évolutive, un traumatisé voit sa mémoire bloquée sur l’événement" (à peu près ça) B.C.


Le point sensible, AMHA, c'est "l'entre-deux". Après un problème grave, on reste forcément bloqué. L'important éant d'arriver à reprendre ses esprits et à penser à autre chose. Et en général, c'est plus simple quand on a acquis l'assurance que ça ne se reproduira pas."

Non, la phrase tirée de son exposé est éprouvée sur le plan psycho-physiologique, c'est un principe.
On ne vit plus le traumatisme mais on vit inlassablement la représentation du traumatisme.
Le déclenchement du processus de résilience dépend de 1000 facteurs, on ne reste pas forcement bloqué, mais peu importe, c'est lorsqu'il y a blocage qu'on doit chercher comment s'en sortir, ex:
-Il explique une expérience apparemment concluante: certains soldats doivent écrire une lettre avant leur départ, pour créer un travail de représentation intime qui va les blinder face à l'horreur mais que parallèlement les soldats non entrainés qui sont prostrés dans des bunkers, seulement exposés aux risques et aux alarmes, voient leur angoisse et stress augmenter fortement pour déboucher sur un vrai traumatisme, non pas par une boucherie, mais par simple représentation (aspect psy)
-Il explique qu'on est inégaux dans nos réactions selon qu'on est gros ou petit transporteur de sérotonine, pouvant aller d'un extrême nerveux sensible à l'autre extrême gros pépère que rien de fait sourciller (aspect physio)

Alors oui on peut naturellement enclencher un processus de résilience comme on remonte à cheval après une chute, ça peut être aussi simple, comme ça peut devenir très compliqué (pour ça que la manière rude de nos grands parents avaient tout de même un certain taux de réussite auquel des personnes d'aujourd'hui s'accrochent encore)

On peut avoir besoin de médicaments comme on peut avoir besoin de comprendre,
Comprendre comment on marche, travailler la psychologie, la philosophie
Point important qu'est la philosophie qui n'existe plus de nos jours, qui a un réel effet psychologique en restituant l'essentiel, nous pauvres consommateurs qui exigeons santé plaisir performance...
Alors qu'il y a pas si longtemps, avant la guerre ou l'industrie, on avait la peine de mort, les maladies, la pauvreté etc...
Notre disposition à gérer la vie et ses attentes devient aussi vraiment pourrie lol

Mais je ne ferai pas mieux que les pro, et tout ceci étant très accessible, pour ceux que le sujet intéresse, vous pouvez déjà regarder la vidéo.




Être libre consiste dans le fait de tirer du seul exercice de notre vie le sentiment de contentement. N.G.

09 décembre 2014 à 15:18:37
Réponse #18

Al Bundy


L’hyper-vigilance "n'est qu'un" symptôme du trouble présent, mais le trouble peut disparaitre, et même entaché d'un événement traumatique qui fera parti de la vie, le processus de résilience "abouti" signifie que par un travail (en partie bien sur) sur la représentation (travail perso, médoc, psy, ou le tout combiné), la mémoire aura recommencé à évoluer et ne sera plus polluée par les assauts de son "cerveau".
On réfléchit beaucoup trop de manière symptomatique, j'ai un symptôme je vais traiter ce symptôme et tout ira bien, c'est faux.

"Être confronté aux vraies limites de la vie oblige à prendre du recul avec nos croyances, et nos envies de s'arranger le confort avec encore plus de croyance. Donc on ne voit plus la même chose que les autres, on ne peut plus se protéger avec nos mensonges. On vit la vie de plein fouet. Des fois ça fait plus mal, mais des fois c'est meilleur aussi."

 Tu fais allusion à plusieurs éléments:

-"Les autres": Nous considérons beaucoup trop l'opinion, alors que nous ressentons et réagissons à une opinion que nous imaginons et plaçons dans l'entité "groupe" ou dans un individu. Et forcement après une épreuve, il y a foule de sensations qui peuvent jaillir et nous pourrir: culpabilité, honte etc...
Nous nous faisons du mal nous même.
https://www.youtube.com/watch?v=0j0dz9aHGRg

-"se protéger avec nos mensonges": Oui et non, nous sommes des être émotionnels, qualifier des représentations de mensonge et faux, puisque nous fonctionnons comme cela et que c'est le choc qui troubler ces représentations (voir sur le passage sur la lettre des soldats, ils entrainent leur représentations pour ne pas la voir troublée)
Ex. Tout le monde (ou presque) s'imagine, espère, craint la mort, alors qu'il est impossible de concevoir l'inconcevable, et si nous l'imaginons, c'est bien parce que c'est notre nature de vivre par les représentations.

A ce thème nous pourrions greffer "l'imagination" qu'il faudrait dompter, l'imagination qui découle en partie de l'ignorance de certains sujets (ici médicale) peut s'emparer de nous dans des moments ou pour des sujets qui ne la concerne pas, et nous emmener vers des sensations très désagréable (imaginer une perte provoque la même sensation que la perte, anticiper quelque chose qu'on imagine confine dans l'angoisse).

Je ne sais pas si il y a une fatalité à vivre bloqué, il y a un facteur chance c'est sur (trouver un bon thérapeute, être bien entouré si on a besoin d'aide extérieur pour se motiver etc) mais il y a une quantité énorme de choses à faire, qui commence par la volonté de travailler/s'entrainer, puis chercher assez loin pour trouver les outils, les pistes etc...

« Modifié: 09 décembre 2014 à 15:26:23 par Al Bundy »
Être libre consiste dans le fait de tirer du seul exercice de notre vie le sentiment de contentement. N.G.

09 décembre 2014 à 17:47:40
Réponse #19

Oim


Citation de: Suzanne
... tant pis, ça sera mon dernier message...
:-[

Citation de: Suzanne
me revoilà...
  :)

Tu restes alors ?
Cool   :up:

C'est intéressant ce fil, il y des trucs qui me parlent pas d'autres plus et je ne compte pas partager de trucs persos mais je vous lis et c'est instructif.
" The trouble with the world is that the stupid are cocksure and the intelligent are full of doubt. "  GrandMaster B.R.
"tous les survivalistes ne sont pas paranoiaques, mais b*rdel j'ai l'impression que tous les paranoiaques deviennent survivalistes..." Le taulier

09 décembre 2014 à 18:02:09
Réponse #20

cassepied


peut être  pas au bon endroit donc ça sera a viré ....
22 octobre 1983 un militaire est malade son super pote décide de le remplacer pour la patrouille du lendemain avec l'accord de son supérieur
il deviendra alcoolique pendant 9 ans et guérira du jour au lendemain en sauvant un enfant d'une bahine
 
je te dit bonjour, mon grand frère, qui a été sympa avec son pote sinon tu ne serai plus là

09 décembre 2014 à 20:48:17
Réponse #21

Al Bundy


l'imagination dont je parle, (les mensonges) c'est les représentations qui sont coupées des signaux reçus. Sans lien avec la réalité. Une représentation qui résulte de l'exprérience j'appelle pas ça de l'imagination, même si c’est un travail créatif de représentation. les représentations sont rangées dans un imagier. Dans l'imagier il y a aussi des représentations de leures, de créations de toutes pièces.

Je répondrais plus tard sur un autre paragraphe, j'essaierai d'être claire.

Je dis que le thème de l'imagination pourrait être greffé au thème de la représentation car il peut exister parfois un lien vicieux entre les deux.
Je ne dis pas que c'est ton cas, j'essaye de décrire la mince partie du squelette du Traumatisme que je connais un peu. (je me garderai bien de tenter une analyse en public et alors que je n'en ai même pas les compétences lol)
Être libre consiste dans le fait de tirer du seul exercice de notre vie le sentiment de contentement. N.G.

09 décembre 2014 à 21:37:42
Réponse #22

curwood


Hi, Anke ;)
C'est dur de rentrer le soir  l'esprit serein.
C'est  le job,on fait notre job.
C'est vrai, qu' après les affres psycho-existensielles de certains de nos contemporains ...
Comment dire...

10 décembre 2014 à 00:56:17
Réponse #23

Tekkel


**Post-Fleuve**

Je lis un point commun à ces récits et je me permets d'apporter ma pierre à l'édifice, à partir de l'analyse de mon vécu (qui n'engage que moi, donc):

Mon problème de "l'après" tourne autour du choc, et/ou la culpabilité de l'impuissance. Impuissance à sauver ou à se sauver soi-même, physiquement et mentalement.

Je le reformule ainsi : A un moment donné, j'ai été incapable de conserver une forme d'intégrité physique et/ou mentale, une sorte de schéma/coquille qui m'apportait l'équilibre dans mon rapport intérieur<=>extérieur. Je me sens coupable/inadapté/incapable.

Ce traumatisme, bien que passé, continue de me poser ses questions :
- Pourquoi moi ?
- En quoi est-ce un échec ?
- Qu'est-ce que cela dit de ma vision de ma valeur d'être humain ?
- Qu'est-ce que cela dit de ma vision de l'humanité en général ?

J'ai eu quelques discussions avec des soldats plus ou moins gradés et pour eux  les questions suivantes se posaient aussi :

- Qu'est-ce que MA normalité ?
- Qu'est-ce que LA normalité ?

Pour moi, l'exemple du soldat renvoyé à la vie civile qui reste hanté par son vécu est le plus parlant :

- Il a intégré des capacités/réactions émotionnelles nécessaires à le rendre performant/efficace.
- Il a été sur le terrain et a vécu le traumatisme de se sentir non-performant/inefficace/dépassé.
- Il est renvoyé dans une normalité qui n'est plus la sienne et dont les valeurs lui sont différentes voire étrangères.
- Il se retrouve isolé, hanté par son vécu, incapable de le passer NI par le filtre des ses capacités passées car inopérantes là où il est, NI par le filtre des capacités/réactions émotives type qui l'entourent car trop ordinaires, maigres, simplistes pour gérer l'extra-ordinaire.

Au final :
Après le traumatisme, comment se re-définir ? A partir de quoi et comment ?

Je pense qu'à plusieurs échelles, il en va de même pour les sauveurs de profession ( soldats, pompiers, santé ) ou de vocation ( bon samaritains, actes citoyens...) qui n'y arrivent pas.
Il en va aussi de même pour l'individu lambda quand il s'agit de se sauver lui-même d'une menace, sans succès.
Il se retrouve dans la situation de devoir se re-définir dans SA normalité/SES valeurs (pensée) qui lui semblent tout à coup hostiles, car incapables de gérer ce qu'il a vécu (émotion).


C'est une vision assez froide et méthodique, parce que la réalité, c'est que chacun est complètement bouffé par ses émotions et ses sentiments.
Pour moi, le traumatisme ce sont ces affects qui tournent en boucle et dont on n'arrive pas à sortir.
La pensée n'arrive pas à passer au-dessus d'eux ni à les arrêter. Pire, elle passe à travers eux, se construit en eux pour justifier ce que l'on pense être ou ce que l'on fait ensuite.

En gros je te paraphrase Al Bundy, mais où tu parles de mémoire et de pensée, je préfère parler d'émotions et de ressentis car je vis le phénomène comme un processus viscéral.

Mon idée a été ( est toujours ) de ramener ces émotions qui tournoient dans les profondeurs, à la surface, dans ma pensée consciente. Et de les passer à la moulinette de l'analyse rationnelle, froide et méthodique.
Quand je me sens partir en vrille, je me pose, je m'observe, je démêle par des mots précis petit à petit, cette monstrueuse pelote qui m'étouffe.
Parler, écrire, parler encore, raconter, re-dire mais différemment.
Pas forcément ce qu'il s'est passé. Parfois il s'agit juste de poser le vrai nom de l'émotion qui tente de me submerger.
Je pose mes tripes sur la table et j'inspecte. Les émotions-paravents comme la rage, la colère, cachent souvent l'angoisse, la peur, la honte...

La méthode ci-dessus est une forme d'auto-analyse que j'ai apprise à travers la lecture de livres sur le développement personnel et donc j'ai beaucoup parlé avec ma psychiatre. Elle marche plutôt bien dans les phases aïgues comme les terreurs noctures, ou quand un stimulus extérieur (comme une odeur, une situation) tire un élastique du passé trop violemment et que l'on se retrouve catapulté dans son enfer personnel.
Par contre, les conséquences à long terme d'un traumatisme étant plus profondes et plus sournoises, il m'a fallu des dizaines d'années (et certaines grosses auto-baffes durant la psychothérapie) pour en comprendre les causes et conséquences sur mes choix et comportements à priori anodins.

L'esprit a des manières parfois tordues de se protéger.
Puisqu'il est question de "survivre à" et "survivre après", je pense que la résilience peut prendre des formes difficiles à accepter. On est dans le choix du pire et du moins pire, et pas dotés des mêmes cartes pour choisir.
Comprendre de quelle manière s'est installée sa forme de résilience et accepter que l'on ait pu se faire du mal en prenant celle-ci plutôt qu'une autre mais qu'à ce moment là, on a fait au mieux, avec ce que l'on avait...C'est violent. Et salvateur.
Cela veut dire que l'on peut encore évoluer, faire mieux avec ces nouvelles cartes en main.

Pour moi, "l'après", c'est "faire avec".
Faire au mieux, faire de son mieux, pour retrouver l'équilibre, accepter ce qui a changé, ce que l'on est devenu, faire de ses faiblesses une force.

10 décembre 2014 à 15:47:56
Réponse #24

Camaro


C'est vrai qu'il n'y a pas de maniere uniforme de gerer l'apres d'un evenement traumatisant. Je crois que cette gestion est fortement tributaire de notre personnalite avant l'evenement.
J'ai toujours ete assez optimiste durant mes "avant" et cela m'a mene a encore plus aimer la vie dans mes "apres". J'ai arrete de me plaindre pour des c*nneries et je savoure tous les instants de cette vie si fragile.
J'ai un toit sur ma tete, a manger dans mon assiete, une sante correcte et des amis bienveillants. C'est l'essentiel. Tout le reste c'est du bonus.

Mais j'ai lu plus haut une chose qui m'interpelle. C'est effectivement plus facile de positiver si l'on sait que l'evenement ne se reproduira pas. Si l'evenement est recurrent, l'angoisse que la prochaine fois soit celle de trop, ca peut empecher d'etre serein.

Ce qui moi m'a beaucoup aide c'est de pouvoir en parler. Mais il y a des choses qui ne peuvent etre comprises que par ceux qui les ont vecues aussi. Un psy sait ecouter sans juger, mais il ne peut pas comprendre, et donc il lui est tres difficile de m'aider a comprendre.
Or je crois qu'il y a trois etapes consecutives dans le cheminement : (se) comprendre, (s')accepter, (s') aimer.
Mais comment passer a l'etape 2 si l'on n'a pas reussi la 1 ?
Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort ... mais parfois ca fait vachement mal.

 


Keep in mind

Bienveillance, n.f. : disposition affective d'une volonté qui vise le bien et le bonheur d'autrui. (Wikipedia).

« [...] ce qui devrait toujours nous éveiller quant à l'obligation de s'adresser à l'autre comme l'on voudrait que l'on s'adresse à nous :
avec bienveillance, curiosité et un appétit pour le dialogue et la réflexion que l'interlocuteur peut susciter. »


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