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Auteur Sujet: "Être gentil n'implique pas d'être con"  (Lu 5543 fois)

13 novembre 2014 à 16:55:45
Lu 5543 fois

psydomos


Salut!


En consultant le journal Le Monde, je suis tombé sur cet article qui je pense, a sa place ici:

Franck Martin : « Etre gentil n’implique pas d’être con »
Le Monde.fr | 13.11.2014 à 07h35 • Mis à jour le 13.11.2014 à 09h38 |

« J’ai quitté mon travail de publicitaire à cause… ou devrais-je dire grâce à cette phrase », explique Franck Martin, l’auteur de l’ouvrage Le Pouvoir des gentils, à paraître aux éditions Eyrolles, le 14 novembre, au lendemain de la Journée de la gentillesse. Ladite phrase – « La relation (de gentillesse) prime sur le plus beau des contenus »– est la contraction d’un enseignement de Paul Watzlawick, psychologue et membre fondateur de l’école de Palo Alto. « Vous avez beau être le meilleur technicien du monde dans votre matière, estime M. Martin. Si vous n’êtes malheureusement pas capable de créer une relation de confiance – qui s’exprime elle-même par des comportements de bienveillance, de respect et d’honnêteté, donc de gentillesse – ce que vous aurez à donner, à vendre, à communiquer ne sera pas pris en considération. »

Aujourd’hui, M. Martin dirige Congruences, une société spécialisée dans la communication et le management des équipes. Il est convaincu qu’« on peut avoir des relations humaines profondes », sous couvert de trois conditions : l’authenticité, l’estime de l’autre et l’empathie, trois attitudes de gentillesse au sens propre. Mais attention, être gentil n’implique (surtout) pas d’être pris pour un con…
Quel est l’intérêt d’être gentil, disons… dans son milieu professionnel ?
On peut prendre en main un projet en respectant les avis, les visions différentes, qui pourraient même parfois s’exprimer de manière conflictuelle. Car la gentillesse fait fleurir la confiance, crée des contextes qui dissipent la méfiance, met en place des contextes de bonne humeur et de plaisir. Les gens gentils attirent la gentillesse et permettent aussi de mieux vivre, de mieux travailler ensemble, de mieux échanger dans le respect et l’authenticité de ce que nous sommes.
Mais être gentil, ne veut pas dire « être couillon » (pour ne pas dire « con » !). C’est souvent ce qui est dit aux gentils… Etre qualifié ainsi veut parfois tout dire, quand on s’attache à la manière dont les mots sont prononcés : le fameux « il est bien gentil » a rendu cette qualité longtemps obsolète. La gentillesse, la vraie, l’authentique, la profonde, se voit et se vit dans le temps. Elle est tout, sauf une faiblesse qui nous rend fragile, elle est un élan, une force qui va permettre à vos interlocuteurs de s’ouvrir à vous autant que vous vous ouvrez à eux. En prenant ce « risque », si léger, de la rencontre et de la confiance a priori.
Comment ne pas tomber dans le « trop bon, trop con » au travail ?
Cela implique de se fixer deux règles. La première est la capacité à aller au bout d’une relation, même si celle-ci vous semble parfois délicate dès son démarrage. Cette détermination consiste à accepter la vision de l’autre, surtout si elle est opposée à la vôtre… Pas facile d’accepter l’autre de manière inconditionnelle et ce que cela implique en termes d’écoute, de flexibilité comportementale et d’adaptation. Comprendre et partager le point de vue de l’autre n’a jamais voulu dire se perdre soit même et faire preuve de faiblesse. Celui qui « conduit » la communication, c’est le plus souple, certainement pas le plus rigide.
La deuxième règle est l’obligation de fixer un cadre, écrit dans l’idéal, et qui sera élaboré par l’ensemble des personnes concernées. Puis qui sera respecté, par nous-mêmes. Et qu’une autorité s’attachera à faire respecter par tous… Y compris et d’abord – vous l’aurez compris, par lui-même ! On peut, on devrait même essayer de travailler avec des gens que l’on apprécie. Certains disent parfois que l’on ne peut pas travailler en famille ou avec des amis. Je m’insurge contre cela. C’est tellement mieux, mais cela nécessite – encore plus que dans un contexte classique – de mettre en place, de respecter et de faire respecter, ce fameux cadre.
Des 16 règles d’or que vous dispensez dans « Le Pouvoir des gentils », quelles sont les 3 à mettre au-dessus du panier de la gentillesse ?
Etre bienveillant, respectueux et honnête !
La bienveillance est un synonyme de la gentillesse qui consiste à être attentif au bien-être de l’autre, et qui installe encore une fois cette relation de confiance qui est nécessaire au partage et à la réussite de tout projet. C’est une qualité de cœur.
Le respect, pas celui inspiré par la crainte du grade ou de la réputation de son interlocuteur, mais par cette valeur morale, bien différente de l’inclination, qui parle d’estime de l’autre, qui que soit l’autre et quel que soit son grade. Quoi de plus merveilleux que de se sentir pris en compte, respecté et écouté ?
L’honnêteté, parce que sans elle, tout est fichu à plus ou moins court terme. Je ne parle même pas de l’honnêteté de base qui consiste à respecter la loi, mais bien de l’honnêteté intellectuelle qui se traduit par des comportements congruents et authentiques. La congruence, c’est lorsque ce que vous dites avec les mots colle précisément avec ce que vous montrez par vos comportements, et ce que vous pensez profondément. La malhonnêteté, aggravée par le manquement au cadre défini, crée les contextes de révolte. Et si vous ajoutez à cela un traitement inhumain, vous avez entre les mains une poudrière en devenir.
La gentillesse a non seulement toute sa place, mais elle est stratégique pour mener à bien un projet. Et encore plus le projet de redressement de notre pays. Economiquement, mais aussi relationnellement, socialement."

http://www.lemonde.fr/m-perso/article/2014/11/13/franck-martin-etre-gentil-n-implique-pas-d-etre-con_4522673_4497916.html

Qu'en pensez-vous?

A+
"Je sais que je ne sais rien" Socrate
"Le progrès est ce qu'on en fait, confier son dernier souci à des milliers d'inconnus qui n'en n'ont rien à foutre ou permettre de vrais moments de vie démultipliés.."
Patrick, o "cacique" do CEETS

13 novembre 2014 à 17:55:27
Réponse #1

bpc


je trouve qu'il y a pas mal de gens qui on justement comme stratégie, l'apparence de la gentillesse:
 leurs "bienveillance, honnêteté et respect" sont factices et s'adressent aux naïfs de bonne volonté.


mais sinon, quand c'est sincère, c'est le plus agréable des cadres d'actions.

14 novembre 2014 à 11:00:32
Réponse #2

Black timber wolf



Qu'en pensez-vous?


Qu'il ya des gens qui ont du temps à perdre   :(

14 novembre 2014 à 16:30:49
Réponse #3

psydomos



Qu'il ya des gens qui ont du temps à perdre   :(

????

C'est un peu léger comme argumentation là quand même, pourrais-tu développer davantage le fond de ta pensée, s'il te plaît?

Je trouve personnellement que cette démarche est intéressante car elle rejoint l'idée de bienveillance mise en valeur sur le forum.

Être gentil doit être prit dans le sens de ne pas se croire un petit flocon de neige unique, comme le disait David, et accepter le fait que les autres ont des choses à apporter dans un projet commun est fondamental.

Cela commence justement par le respect des idées des autres pour pouvoir créer un débat et choisir la meilleure solution indépendamment des aspirations individuelles. une telle démarche permet de progresser beaucoup plus rapidement et efficacement tout en créant une atmosphère propice à la vie en groupe.

De plus en écoutant les autres et en créant un climat de confiance, on permet également de créer des relations qui ne sont pas basées sur la peur et la domination mais sur le libre échange et le soutien mutuel, ce qui est toujours plus viable à long terme. La stratégie du mâle alpha de meute telle qu'on peux la voir dans de nombreux groupes d'animaux démontre que la lutte pour le pouvoir (ou le contrôle des femelles) vas souvent déployer plus d'énergie que la quête de subsistance, ce qui au final n'est pas forcement rentable pour le groupe en lui même.

Cependant, cela ne signifie pas se faire marcher sur les pieds pour autant, puisque la gentillesse ne fonctionne pas à sens unique. Il s'agit donc de créer une situation dans laquelle on démontre aux autres qu'ils gagneraient à accepter une relation de respect et de gentillesse au lieu du conflit.

Après bien évidement cela n'est pas inconditionnel et même si l'autre ne le souhaite pas, on pourra continuer à être gentil tant que cela ne met pas en péril sa propre survie.

Car même dans cette option, se montrer sous son meilleur jour est encore un avantage dans le sens où les différents partis en présence ne se sentent pas menacés et entretiennent une illusion de domination qui sera d'autant plus facile à mettre à terre quelle semble acquise par le ou les hostiles, ceux-ci ayant abaisser leurs seuils de vigilance. 
C'est d'ailleurs pour cette raison que l'on as aussi intérêt à être gentil tout en restant ferme avec ceux qui vont feindre la gentillesse pour mieux nous avoir. En lâchant la bride on peut mieux voir jusqu'où l'autre est près à aller et préparer sa riposte en conséquence pour bloquer toute tentative de domination réelle.


Mais ce n'est que mon avis lié à mes expériences....

A+!
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Patrick, o "cacique" do CEETS

14 novembre 2014 à 18:12:31
Réponse #4

Ulf


Citer
La stratégie du mâle alpha de meute telle qu'on peux la voir dans de nombreux groupes d'animaux démontre que la lutte pour le pouvoir (ou le contrôle des femelles) vas souvent déployer plus d'énergie que la quête de subsistance, ce qui au final n'est pas forcement rentable pour le groupe en lui même.

Mais c'est rentable sur le long terme pour l'espèce en évinçant les faibles des femelles.

Pour le reste...

L'auteur confond gentillesse/bienveillance avec empathie.


14 novembre 2014 à 18:42:01
Réponse #5

camoléon


Citer
La stratégie du mâle alpha de meute telle qu'on peux la voir dans de nombreux groupes d'animaux démontre que la lutte pour le pouvoir (ou le contrôle des femelles) vas souvent déployer plus d'énergie que la quête de subsistance, ce qui au final n'est pas forcement rentable pour le groupe en lui même.

Merci Ulf de mettre en valeur ce paragraphe, car pour moi il s'agit carrément d'un non sens et d'une connerie, peut être inspiré par un darwinisme de base.
Le mâle alpha ne "lutte pas pour le pouvoir", dans le sens ou l'humain pourrait l'entendre. Il maintient juste son statut et par ce fait même il maintient aussi la cohérence et l’efficacité du groupe,sa bonne santé, donc sa survie, comme tu le faisais remarqué.
"Pour vivre heureux (et vieux), marchons invisible et silencieux"

"Le courage est le juste milieu entre la peur et l'audace"

"Je marche au pas de Loup"

14 novembre 2014 à 19:14:43
Réponse #6

Anwen


Au final, quand les comportements ne sont pas spontanés,  qu'il y a calcul, quel qu'il soit, ne s' agit il pas de nos bon vieux rapports de force ? Ou d'hypocrisie ?

Quelqu'un à dit : "il ne faut pas être gentil, il faut être vrai".
Contredisez moi, vous m'enrichissez.
Concernée mais pas consternée :)

14 novembre 2014 à 21:09:17
Réponse #7

zapi


dans le cadre d'une relation de travail: le fait d'etre gentil est un plus, c'est etre un bon commercant, quand on est a l'ecoute du desir de ses clients on est plus a meme de les satisfaire, de meme pour obtenir quelque chose de ses collaborateurs, a partir du moment ou la notion de respect est présente le fait d'etre gentil est un plus: on n'énerve pas tout le monde, moins de stress et sur le long terme c'est profitable

15 novembre 2014 à 16:39:43
Réponse #8

cosmikvratch


si j'ai bien lu, le propos porte surtout sur le management, la gestion d'équipe, la collaboration professionnelle.

sans être fan du qualificatif "gentil", je suis assez d'accord sur le fond:
Le management agressif et rigide fonctionne mal. Faire intérioriser les enjeux d'une décision à son interlocuteur plutôt que de le mettre face à une tâche imposée est payant le plus souvent. Et bien-sûr ça implique de penser l'autre capable de comprendre (bienveillance), et une capacité à cerner comment "fonctionne" l'interlocuteur (empathie).

J'ajoute qu'agressivité et rigidité dans le management sont le plus souvent des témoins d'une faiblesse ou d'une volonté défensive de masquer une contradiction... et interprétés comme tels dans beaucoup de cultures.

Savoir si ça s'adapte aux relations quotidiennes non professionnelles, voire privées... on rejoint le sujet très anglo-saxon du "développement personnel" dont je ne suis pas un grand fan. Selon moi vouloir maîtriser son comportement, sa personnalité jusque dans la sphère intime implique une perte de spontanéité et au final d'identité.
Ca ne se justifie à mon avis que si l'on rencontre des problèmes relationnels importants et qu'on en souffre.

Mes deux balles...
Life's a bitch (and then you die)

17 novembre 2014 à 04:08:04
Réponse #9

psydomos


Merci Ulf de mettre en valeur ce paragraphe, car pour moi il s'agit carrément d'un non sens et d'une connerie, peut être inspiré par un darwinisme de base.
Le mâle alpha ne "lutte pas pour le pouvoir", dans le sens ou l'humain pourrait l'entendre. Il maintient juste son statut et par ce fait même il maintient aussi la cohérence et l’efficacité du groupe,sa bonne santé, donc sa survie, comme tu le faisais remarqué.

Salut!

C'est effectivement le cas pour certaines espèces, pas forcement pour d'autres il me semble, comme les morses  par exemple. Ceux du pacifique Sud organisent leurs reproduction à travers des joutes oratoires, autant pour "séduire" les femelles que pour impressionner les autres mâles, les femelles vont alors choisir un partenaire et s'accoupler avec lui dans l'eau.

 Alors que ceux de l'Atlantique ont eux une stratégie basée sur le conflit violent. Un mâle dominant avec un "harem" personnel d'une vingtaine de femelles qu'il garde jalousement durant toute la saison du rut, qui dure 4 mois environ, multipliant les combats avec les autres prétendants en permanence. Cela entraine régulièrement sa mort que ce soit suite à ses multiples blessures ou lors d'un combat, voir tout simplement d'épuisement, sachant que le moment du rut correspond à un important amaigrissement des mâles adultes en général.

Ici les 2 stratégies sont totalement différentes et pourtant les 2 sous-espèces arrivent à perdurer depuis très longtemps avec succès chacune dans son aire de répartition. L'homme à été beaucoup plus dangereux pour la survie de l'espèce que la stratégie de reproduction.
Tout cela n'est donc pas aussi simple qu'une histoire de simple "rentabilité génétique" qui de fait me semble beaucoup plus proche d'un hypothétique "darwinisme de base". Ces animaux sont extrêmement sociaux, vivants hors période de reproduction en groupe de plusieurs milliers d'individus avec des relations sociales complexes constatées.
D'ailleurs dans les faits, les sciences des comportements des animaux tendent à démontrer que de nombreuses espèces animales développent des stratégies sociales complexes et qu'on y constante des tempéraments très variés d'un individu à l'autre, qui sont déterminants dans les actions de chacun. Exactement comme les humains.

Au final, quand les comportements ne sont pas spontanés,  qu'il y a calcul, quel qu'il soit, ne s' agit il pas de nos bon vieux rapports de force ? Ou d'hypocrisie ?

Quelqu'un à dit : "il ne faut pas être gentil, il faut être vrai".
Je crois que je comprends l'idée que tu veux exprimer, trop planifier ses rapports sociaux à souvent tendance à dénaturer le discours.

Mais il ne faut pas perdre de vue que, de fait, on ne fait rien de manière véritablement spontanés, tout passe en premier lieu par des "grilles de lecture" culturelles et résultant de l'expérience personnelle de tout un chacun, consciemment ou non.
À travers elles, qu'on le veuille ou pas, on fait toujours un calcul de "rentabilité" de nos actes. Et c'est justement une certaine homogénéité relative de ces grilles au sein d'un même groupe qui permet de vivre en société, mais aussi qui sert de base pour établir les frontières de la notion de folie dans les différents ensembles culturels de l'humanité. Et ils peuvent être très différents d'un endroits à l'autres du monde!

Ayant l'occasion de travailler régulièrement avec des membres de quelques communautés indigènes du Brésil, j'ai parfois rencontré des groupes ayant des grilles de lectures tellement différentes des nôtres que si ils étaient largués en plein Paris (et en faisant abstraction de la langue et de l'apparence qui mettraient la puce à l'oreille) seraient surement interné très rapidement car considérés comme "fou".

Là, je m'éloigne un peu mais c'est un bon exemple, pas plus tard qu'hier soir, je participais d'un rituel dans une communauté résurgente, les Pitaguary, à 30 km de la ville, où j'ai pu voir des indigènes être possédés par des "encantados" de différentes origines, hommes, femmes ou enfants décédés depuis plus ou moins longtemps. parfois ce peut être aussi des entités non-humaines, comme la Capoira, le Caboclo da Mata (le métis de la forêt) ou la Mãe d'Agua (mère de l'eau) par exemple.
Et tous cela entrecoupé d'invocations de Jésus é du Pai Tupã, le nom que les missionnaires Jésuites donnaient au dieu catholique en langue Tupi lors de la colonisation et que le Pajé (guide spirituel spécialisé dans le contact avec les encantados) de la tribu m'a expliqué comme étant pour lui "le même dieu que ces ancêtres priaient déjà avant même que la bible existe".

 Cette situation était considéré comme parfaitement normal par tous les membres de la tribu présent et certains n'y prêtait qu'a peine attention, d'autres venaient dire bonjour à un parent reconnu. Mais au final, tous écoutaient ce qui se disait.
Imaginez votre réaction si votre cousin se mettait debout sur la table en plein repas de Noel ou au milieu d'une  messe pour se mettre à parler avec une voix très étrange parcouru de spasmes, le visage métamorphosé, en vous disant qu'il était votre arrière-arrière-grand père et qu'il avait des choses à dire.... c'est plus ou moins ce qui se passait à ce moment là.

Ceux qui sont possédés dans les villages indigènes ne sont pas considérés comme fou pour autant, même si tous considèrent que c'est une situation de perte temporaire de contrôle de soi, qu'il faut "s'abandonner" pour laisser l'encantado prendre le contrôle total du corps.

Pourtant de nombreuses études anthropologiques démontrent qu'étrangement, ce qui ce dit à ces moments-là est toujours de circonstances et sont des messages très chargés de sens relativement pragmatique quand on lit entre les lignes, ayant essentiellement des buts de résolution de conflits interne au groupe où individuels. De là à arriver à la conclusion que ses périodes d'inconsciences ne sont sans doutes pas si inconscientes mais belle et bien un moyen de "gestion de l'infortune", il n'y a qu'um pas et c'est actuellement ce qui fait consensus au sein des sciences sociales même si les modalités de cette gestion peuvent faire l'objet d'interprétations diverses.

Ce que je veux dire c'est qu'il est innocent de penser qu'on fait les choses spontanément, on fait toujours un calcul, plus ou moins sain et parfois même illogique, de ses propres actions. Car en retour on s'attend à un éventail plus ou moins étendus de réactions conformes dans le cadre de la part de grille culturelle que l'on partage avec ses interlocuteurs. Sinon on ne pourrait tout simplement pas communiquer.

Faire preuve de gentillesse/bienveillance/empathie ou au contraire d'agressivité/tentative d'intimidation ou de domination est donc toujours un choix que l'on fait individuellement, "consciemment" ou non.

C'est d'ailleurs sur cette base que l'on fonde la justice dans la majeure part des pays du monde, car pour être juger coupable il faut être responsable de ses actes et donc en avoir conscience.  Dans le cas contraire, la personne étant considérée comme malade/victime irresponsable de ses actes sera en premier lieu orientée vers une institution dans le but d'être soigné ou pour le moins tenter de minimiser les effets de sa pathologie dans les cas les plus problématiques.

Comme le dit cosmivratch, ce texte, qui n'est qu'un bref résumé d'une pensée plus complexe détaillée dans le livre,  est d'abord proposé pour le monde professionnel. Mais je pense que l'on peut étendre la majeure partie du concept à la vie en société en général. En gaspillant moins d'énergie à la rivalité et au rapport de force et plus à aider son prochain et l'accepter différent de nous, on avancerait plus vite et mieux de manière générale.

C'est en tout cas ce que je constate comme bénéfice au sein des communautés indigènes qui malgré des conditions de vies très difficiles ont fait le choix  de plus d'entraide et de générosité, de la bienveillance et de la gentillesse en général.
Ce phénomène est particulièrement visible dans les groupes tribaux des régions périurbainesayant décidée de revendiquer leurs statuts indigènes dans  les 30 dernières années, après plus d'un siècle à les nier pour survivre, souvent bordées ou même ancienne partie de favelas voisines caractérisées par la domination et la violence permanente alors qu'au sein des espaces occupé par ces groupes, on peut dormir dans le jardin en hamacs ou les fenêtres grandes ouvertes et se promener de jour comme de nuit sans soucis.... la confiance mutuelle demeure au sein de la communauté et elle est spontanément offerte à celui qui arrive de l'extérieur dans le bénéfice du doute, vite comblé par la démonstration d'un retour ou non.
Mais il est vrai que celui qui s'aventurerai à transgresser de manière explicite ce commun accord ou viendrait de l'extérieur dans le but de créer des problèmes serait puni de manière particulièrement exemplaire si pris sur le fait. Il y en a d'ailleurs peu qui peuvent témoigner l'avoir vécu. Les indigènes n'ont que rarement l'habitude d'appeler la police ,qui ne leurs veux d'ailleurs pas forcement beaucoup de bien, de fait.

Gentil ne veut pas dire être con, on peux aborder la vie avec le sourire charmant d'un chaton, mais avoir derrière de grosses canines de jaguar prêtent à agir si besoin, sans les montrer plus que nécéssaire.

Mais encore une fois, je ne prêtant pas détenir la sacro sainte vérité vrai  ;), ce n'est que mon constat personnel.

Pour finir, une petite photo que j'ai prise durant un rituel du Toré  de leaders indigènes  de 5  groupes du tronc Potyguara de ce week-end, histoire de mettre une image sur mes mots:



A+!
"Je sais que je ne sais rien" Socrate
"Le progrès est ce qu'on en fait, confier son dernier souci à des milliers d'inconnus qui n'en n'ont rien à foutre ou permettre de vrais moments de vie démultipliés.."
Patrick, o "cacique" do CEETS

17 novembre 2014 à 11:29:58
Réponse #10

Black timber wolf


Citer
C'est effectivement le cas pour certaines espèces, pas forcement pour d'autres il me semble, comme les morses  par exemple. Ceux du pacifique Sud organisent leurs reproduction à travers des joutes oratoires, autant pour "séduire" les femelles que pour impressionner les autres mâles, les femelles vont alors choisir un partenaire et s'accoupler avec lui dans l'eau.

Errr ....Je pense que tu veux dire les elephants de mer, les morses sont une espèces arctiques.
Ces 'joutes oratoires'  que tu mentionnes de les mâles elephants de mer  n'ont pas pour but de séduire les femelles, car elles ont très peu à dire en la matière, mais  de tester l'endurance, force et  le détermination des adversaires.
Ce serait une perte de temps de corriger toutes les erreurs que tu as cités concernant le comportement des animaux et leurs raisons, alors je voudrais simplement dire; quand on se référant au comportement des animaux, il est toujours préférable de connaître les faits plutôt que d'appliquer ses propre interprétations et les idées préconçues.


17 novembre 2014 à 14:59:16
Réponse #11

Anwen


Citer
Je crois que je comprends l'idée que tu veux exprimer, trop planifier ses rapports sociaux à souvent tendance à dénaturer le discours.

Par spontanéité je voulais dire sincérité en fait.
Dans le domaine du travail, la gentillesse peut mener au paternalisme, mais c'est bien mieux que le harcèlement dont sont victimes trop de personnes, quand la demande de productivité, la compétition entre collègues fait rage (j'ai donné  :'().

Sinon, pour résoudre ses problèmes, chaque type de civilisation à ses propres ressources, et ces exemples de "possessions" dans d'autres cultures, sur d'autres rivages, sont acceptées par tous ceux de la "tribu"  comme un média ou plutôt un médiateur, facilitant le dialogue et les échanges en cas de blocage. Ça me fait un peu penser au chamanisme mais je ne suis pas experte, juste intéressée. Dans la civilisation occidentale, nous avons pratiquement perdu ce recours à la "magie" (était religion ou para-religion) et dans les grandes villes ou milieu péri-urbain, l'"hystérie" est la descendante (et la cousine des pratiques que tu décris) mais elle est accueillie de manière péjorative, quand, à court de langage politiquement correct ou réfréné par notre morale , l'esprit emprunte d'autres voies pour s'exprimer.

La vraie gentillesse, au sens noble du terme, ou empathie, ou compassion qui sont des presque synonymes, c'est la meilleure des choses. Compatir (souffrir avec), aider les autres, se sentir utile. Mais il faut connaitre ses limites. Et trop de gentillesse, çà peut être de la connerie mais aussi de l’orgueil.

La survie de la "race" humaine, c'est peut être aussi, le sauvetage du meilleur de nous même, de ce qui nous permet de nous regarder dans la glace sans honte, de rester droit dans ses bottes et dignes d'être appelés humains : l'humanité.

 ;)

PS : ne me traitez pas de bobo ou de bisounours, j'en suis pas, nanmé !!!
Mois aussi j'ai un p'tit schlass dans mon EDC sac à mains  :love:
Contredisez moi, vous m'enrichissez.
Concernée mais pas consternée :)

17 novembre 2014 à 17:21:04
Réponse #12

psydomos


Errr ....Je pense que tu veux dire les elephants de mer, les morses sont une espèces arctiques.
Ces 'joutes oratoires'  que tu mentionnes de les mâles elephants de mer  n'ont pas pour but de séduire les femelles, car elles ont très peu à dire en la matière, mais  de tester l'endurance, force et  le détermination des adversaires.
Ce serait une perte de temps de corriger toutes les erreurs que tu as cités concernant le comportement des animaux et leurs raisons, alors je voudrais simplement dire; quand on se référant au comportement des animaux, il est toujours préférable de connaître les faits plutôt que d'appliquer ses propre interprétations et les idées préconçues.

Effectivement j'ai fait une erreur d'inattention, j'ai rajouté Sud à Pacifique alors qu'il s'agit du Pacifique nord et plus particulièrement la région autour du détroit de Béring. Je m'en excuse.

Pour le reste, je ne tiens pas cela de mes interprétations personnelles et idée préconçues (???? l'anthropomorphisme n'est pas vraiment ma tasse de thé) , n'étant pas zoologiste et encore moins spécialiste des morses, je me contente de chercher par curiosité personnelle des études ou des articles tirés de faits observés dans le cadre de protocoles scientifiques qui me semble valables et de les citer. Donc là pour le coup, si tu veux savoir, je me réfère à aux articles suivants:

Nowicki, Stirling & Sjare, « Duration of stereotypes underwater vocal displays by make Atlantic walruses in relation to aerobic dive limit », Marine Mammal Science, vol. 13, no 4,‎ 1997, p. 566–575

Hollis Fay, « Ecology and Biology of the Pacific Walrus, Odobenus rosmarus divergens Illiger », United States Department of the Interior, Fish and Wildlife Service,‎ 1982

Terre sauvage, Paris, Nuit et Jour « Gestes d'amour : La tendresse et les rites amoureux chez les mammifères marins », no 2 hors-série,‎ novembre 1989, p. 24-27

Et aussi un reportage que j'avais vu sur la reproduction du morse atlantique il y a quelques années.

Donc pour la deuxième fois, c'est super de critiquer et personnellement je n'ai rien contre quand c'est légitime, je suis toujours prêt à apprendre. Mais je n'accepte pas des " ce serait une perte de temps d'expliquer" comme légitimation de la critiques parce qu'avec des raisonnements comme ça, on en serait encore à casser des cailloux au bord du Rift! Et ce n'est pas vraiment l'esprit du forum....

Je suis donc au contraire très intéressé par ce que tu pourrais m'apprendre, vue que j'imagine que tu possèdes les qualifications suffisantes pour te permettre ce genre de jugement, je te demande sincèrement de bien vouloir expliquer pourquoi d'après ce que tu sais cette explication que je donne est mauvaise ou incomplète.

Et si au passage tu pouvais me transmettre des travaux scientifiques qui vont dans ce sens je serais ravi de pouvoir les consulter.

A+!
"Je sais que je ne sais rien" Socrate
"Le progrès est ce qu'on en fait, confier son dernier souci à des milliers d'inconnus qui n'en n'ont rien à foutre ou permettre de vrais moments de vie démultipliés.."
Patrick, o "cacique" do CEETS

 


Keep in mind

Bienveillance, n.f. : disposition affective d'une volonté qui vise le bien et le bonheur d'autrui. (Wikipedia).

« [...] ce qui devrait toujours nous éveiller quant à l'obligation de s'adresser à l'autre comme l'on voudrait que l'on s'adresse à nous :
avec bienveillance, curiosité et un appétit pour le dialogue et la réflexion que l'interlocuteur peut susciter. »


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