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Auteur Sujet: L’effondrement mon cul…  (Lu 16516 fois)

27 octobre 2014 à 22:56:17
Lu 16516 fois

costa


Salut.

Bon, je sais, le texte du "gros" date mais bon (désolé, mais l'intitulé de la rubrique t'octroie ce titre, donc j'en profite ;D).

Ayant surfé sur pas mal de sites et blogs depuis pas mal de temps, on peut se rendre compte que l'avis de David dans ce texte est minoritaire. Pour beaucoup de personnes qui se préparent, effondrement = brutal = chaos = il faut des flingues et beaucoup de munitions et ça va chier grave sa mère!

Pourtant, je pense qu'il a raison.
Je ne m'étais pas exprimé à l'époque où il a écrit ce texte, alors pourquoi je le fais aujourd'hui? Parce que de plus en plus de personnes pensent que l'effondrement sera brutal et que ça va chier grave sa mère!
Observons ce qu'il se passe ou s'est passé dans d'autres contrées: ex URSS, Argentine, Cuba...
Il s'est passé quoi là bas? les gens ne se sont pas entretués, les survivants ne sont pas que des Hommes sur armés, leur civilisation n'est pas comparable à l'univers de Mad Max.
Les gens ont appris à ... se démerder comme ils peuvent! Un super exemple est Cuba: avec pas grand chose, ils arrivent à vivre. Avec des voitures de 50 ans... ils vont jusqu'à récupérer les bouteilles pour en faire des verres. Tout, absolument tout est recyclé!
En ex URSS, pareil, les gens se sont adaptés.
Ah oui, mais sur le blog de Ferfal, on voit qu'en Argentine c'est craignos... ah oui, et avant la faillite du pays, qu'en était-il? L'Amérique du sud est un continent qui a toujours été plus craignos qu'ici...
Je pense que la situation va se barrer en c*u!lle en douce, car les banksters et les politicards feront tout pour adoucir les angles pour éviter les émeutes. Et si ça échoue, il y aura peut-être des émeutes... de courte durée (pendant lesquelles effectivement il faudrait mieux se calfeutrer chez soi).

Pourquoi je réagis maintenant? notamment parce que aujourd'hui, j'ai quelqu'un qui m'a demandé si je connaissais un stand de tir pour qu'il s'inscrive pour acheter une arme parce que ça va chier grave sa mère! Je lui ai expliqué comment en acquérir une... de catégorie B, ça l'a à priori dissuadé (il n'a pas l'air au courant qu'il y a plusieurs catégories). Parce qu'il y a plus de vidéos sur Youtube de types qui prédisent que ça va chier grave sa mère que de types qui expliquent que ça va se barrer en c*u!lles petit à petit comme c'est déjà le cas en ce moment, et qu'il faudra s'adapter, et que l'entre-aide sera importante, et que ça se passe comme ça / s'est passé comme ça dans d'autres contrées, leur pays ne ressemble pas à l'univers de Mad Max pour autant...

Voilà, pensée du jour, j'ai décidé d'écrire ce que je n'ai pas écris il y a 1 an. J'aurais peut-être dû... mais je pense qu'il est important à ce jour, de faire passer ce genre de message, ici et ailleurs...

P.S. rien contre les mères, ça peut chier grave son père aussi si vous voulez  ;#

A+

28 octobre 2014 à 00:34:19
Réponse #1

Ulf


Citer
Observons ce qu'il se passe ou s'est passé dans d'autres contrées: ex URSS, Argentine, Cuba...
Il s'est passé quoi là bas? les gens ne se sont pas entretués, les survivants ne sont pas que des Hommes sur armés, leur civilisation n'est pas comparable à l'univers de Mad Max.

L'image véhiculée par les médias des preppers amerloques est certes ridicule. Cependant, dans des cas de faillite de l'état (URSS, Argentine...) qui maintient l'ordre et assure la sécurité des personnes (et des biens "accessoirement"...) ?

Alors OUI, ça n'a pas été l'entre-tuade, mais à mon avis, il y a du y avoir plus d'un fait divers glauque /  cas de justice expéditive ...  En ce qui concerne les pays sombrant dans la guerre civile, c'est encore pire.

Mais oui, je suis d'accord, l'entraide sera très importante quel que soit le cas.
« Modifié: 28 octobre 2014 à 00:53:22 par Ulf »

28 octobre 2014 à 07:44:34
Réponse #2

Anke


Hum.... L'effondrement est déjà là !
S'armer ? Y'aura toujours un mec( une fille) qui en aura un(e) plus gros(se) flingue (quéquette) que le(la) mien(ne) ou qui sera plus fort ou plus teigneux que moi.

L'entraide ? Mwouais... Je ne compte pas trop là-dessus... En situation, c'est bien souvent "chacun pour ma gueule"...

En revanche, je crois indispensable de réfléchir autrement. De recibler ses réels besoins, d'acquerir du savoir et du savoir faire et surtout pas dans les domaines dans lesquels "on" nous demande d'être compétents aujourd'hui. Je crois à l'échange de compétence genre "troc" ( ça se fait un peu je crois déjà...).

Mes deux coups de marteau...

28 octobre 2014 à 10:33:29
Réponse #3

musher


Le discours alarmiste a toujours été plus porteur que le discours modérateur donc si tu veux que ton blog, ta vidéo soit lu, vu, liké, faut dire que ça va chier grave sa mère

Ensuite la prévision du chaos est pour certains l'occasion d'assouvir certain de leur fantasme (Avoir un GROS flingue) vis à vis de la société : "Ouais ben, tu seras bien content que je puise te protéger avec mon 357 Magnum quand ce sera la révolution !"

Après ça va dépendre du lieu.
Plus les ressources seront peu disponibles, plus le risque d'émeutes et de pillage sera important.
En ville, les risques de pillage seront plus importants qu'à la campagne.
Par contre, à la campagne, les vols de carburant, ça va donner.

Dans nos sociétés occidentales, tout le monde (enfin tout ceux qui possédent quelque chose : une maison, une voiture...) a intéret à ce que ça se passe pour le mieux car on a tous plus à perdre qu'à y gagner du chaos.

28 octobre 2014 à 11:02:45
Réponse #4

Tompouss


L'entraide ? Mwouais... Je ne compte pas trop là-dessus... En situation, c'est bien souvent "chacun pour ma gueule"...

En revanche, je crois indispensable de réfléchir autrement. De recibler ses réels besoins, d'acquerir du savoir et du savoir faire et surtout pas dans les domaines dans lesquels "on" nous demande d'être compétents aujourd'hui. Je crois à l'échange de compétence genre "troc" ( ça se fait un peu je crois déjà...).

En situation de crise "durable" les gens seront bien obligés de s'unir pour subsister, du temps des homo sapiens déjà on était assez malin pour comprendre qu'ensemble on était plus fort et qu'on pouvait faire plus, ce serait quand même un comble qu'en étant plus "évolué" on ne comprenne pas ça, du moins pour une bonne partie des gens quoi...

Après si je suis dans cet état d'esprit c'est sans doute à cause du contexte dans lequel j'ai grandi, élevé par mes grands parents en milieu rural. Chacun se donnait un coup de main et se prêtait les engins agricoles (tracteurs, motoculteurs) ou pour le travail du bois (scies circulaires, à bandes, tronçonneuse) et se donnait mutuellement un coup de main pour les gros travaux.
Pour le jardin on s'échangeait des plants (tomates, poivrons), des arbres, des semences et aussi une partie de la récolte.
On donnait notre surplus de foin au paysan qui en échange nous donnait du lait frais ou de la viande, idem pour les surplus de fruits, que l'on revendait parfois en bord de route pour acheter des biens non échangeables.
On allait installer/réparer un réseau électrique, d'eau ou encore un chauffe eau en échange de quoi untel, plus calé en mécanique jetais un oeil au tracteur qui ne tournait plus très rond...

Au final quand je vois les valeurs que m'ont inculquées mes grands parents je comprend pourquoi j'ai du mal avec cette société moderne  :-[
Everybody swears that they are solid, but ice is solid too... until you put some heat on it.

28 octobre 2014 à 12:56:21
Réponse #5

Anke


Tompouss, on va dire que je suis plus pessimiste que toi... Peut-être que je ne "crois plus en l'homme"... Mais bon, c'est peut-être une période'=" fluctuante" pour moi en ce moment... Mais, quand je vois ce que je vois... J'ai envie de me barrer au fin fond de nul part, loin du genre humain.
C'est ma période " pessimiste" !
Pardon à tous.

28 octobre 2014 à 13:08:24
Réponse #6

raphael


Souvenez vous des grèves des camionneurs : pénurie de carburant. Cela frisait parfois l’émeute aux stations encore ouvertes. J'imagine quand une situation de pénurie dure et que cela touche à l'alimentaire  :blink:
Se connaitre et s'accepter


28 octobre 2014 à 13:29:30
Réponse #7

Tompouss


Je comprend Anke je suis tout aussi blasé par l'humain que toi, mais j'espère encore qu'une bonne claque sous forme de crise majeure remettra tout ce petit monde en face des vraies valeurs et des vraies priorités... Je sais que beaucoup de gens ont une mentalité pourrie (abandon de déchets, comportement à risques pour les autres, induvidualisme et esprit de compétition poussés à leur paroxysme) mais je veux laisser une chance à mon prochain de me dire "t'as vu tu t'étais planté sur mon compte"
Everybody swears that they are solid, but ice is solid too... until you put some heat on it.

28 octobre 2014 à 13:36:07
Réponse #8

costa


Salut.

Je me relis, et je constate que j'ai oublié de préciser un truc important dans ma petite réflexion... je parle sur le long terme.
A mon avis, sur le court terme, en France, bien sur qu'il y aura des émeutes... de là à penser que des hordes entières d'être affamés vont forcer tous les lieux habités pour tuer et violer et piller, j'ai un doute, du moins en France. Je pense que si on se fait discret, en restant chez soi si ça pue vraiment pendant ces jours là... enfin voilà, je ne vois pas le chaos de ce genre là s'installer un France.
Bon, au cas où je me plante, faudra effectivement user des armes à feu, pelles, haches, ZAT NIKTEL, bref, à protéger ma vie... . Si c'est le cas, il y a souvent des signes avant coureurs: donc, on dégage avant que ça ne dégénère...

Sur le long terme, l'entre aide, en France, ce ne sera peut-être pas généralisé, mais de là à ce qu'on soit dans une configuration: chacun pour soi, confiné dans ma BAD (à la mode en ce moment) et celui qui approche, je le bute (parce qu'en parfait petit survivaliste, j'ai15 flingues et ai stocké 10000 cartouches), il y a des intermédiaires je pense.

Personne ne peut prédire ce qui arrivera. Une chose est sûre: plus c'est lent, moins c'est violent. Comme Anke, je pense qu'on est déjà en pleine crise, et que ça va continuer, mais comme c'est lent, les gens gueulent mais continuent de vivre le petite vie... Par contre, si du jour au lendemain, plus de bouffe, là, ce sera les émeutes. Nos "élites  ::)" l'ont compris, et font tout pour nous plumer et nous foutre dedans en s'assurant qu'on puisse quand même bouffer, ça évite que les gens descendent dans la rue pour tout casser.

Ensuite quand je parle d'entre aide, c'est sur des petits réseaux qu'on a déjà tissé avant. L'entre aide généralisée, je n'y songe même pas, l'être Humain contemporain... enfin, je ne pense pas la chose possible. à voir

Et, oui, je ne parle pas de guerre civile / guerre tout court / épuration ethnique, etc...

A+

28 octobre 2014 à 13:38:37
Réponse #9

costa


En revanche, je crois indispensable de réfléchir autrement. De recibler ses réels besoins, d'acquerir du savoir et du savoir faire et surtout pas dans les domaines dans lesquels "on" nous demande d'être compétents aujourd'hui. Je crois à l'échange de compétence genre "troc" ( ça se fait un peu je crois déjà...).


Je pense que cela sera une nécessité, et que c'est vers ça qu'il faut s'orienter pour les jours sombres...

AMHA

28 octobre 2014 à 13:41:58
Réponse #10

Moleson


Je pense qu'il fait savoir de quel effondrement on parle et à quelle vitesse il arrive.

Un effondrement économique avec des structures étatiques en place, ça donne Cuba. Un effondrement économique avec des structures d’États qui disparaissent ça donne l'Argentine. Même cause, pas le même effet.

Et là ou l’État n'est plus présent pour assurer la sécurité, autre chose ce mets en place.

L'armement individuel ou la défense du domicile "notion reconnue dans la nouvelle loi française sur les armes" est une composante parmi de nombreuses autres, mais elle n'est certainement pas à vilipender.

Finalement la campagne c'est la ville et je ne voix pas d'émeutes comme à Londres dans une petite ville.


28 octobre 2014 à 15:32:20
Réponse #11

Kam


Citer
Ah oui, mais sur le blog de Ferfal, on voit qu'en Argentine c'est craignos...

Marrant. Je ne connaissais pas ce site (c'est pas que je le regrette, hein!). Et je me dis en voyant le déballage de gadgets dont il parle que la crise ne doit pas toucher tout le monde...

Je n'ai pas suivi ce que l'on a raconté ici (en France) sur l'Argentine. J'étais à l'étranger... en Argentine, justement (et d'autres pays voisins). Quand tu regardes ce site, tu as l'impression que Mad Max rôde sur les routes de Patagonie... C'est pas vraiment ce que j'y ai vu. Je ne connais pas Buenos Aires donc je ne vais pas en parler, mais dans le reste du pays, la vie est plutôt tranquille. Bien sûr, il y a la crise, mais le niveau de vie reste bien supérieur à celui de pays voisins comme le Pérou ou la Bolivie. Il n'y a pas non d'égorgeur dans chaque rue. Il y a des braqueurs, oui... en France aussi. Il y a des types à la rue, oui, comme partout. Et pour l'anecdote, le truc qui m'a le plus "choqué" en revenant en France, c'est le nombre de mendiants dans les rues des grandes villes - j'avais oublié.

Et le problème, c'est que l'on se met à élaborer des théories sur des choses comme celles-là, fausses à la base. Imaginez qu'un Argentin aille sur le site d'un chantre français de l'insécurité. Ce dernier lui dresserait un tableau tout aussi édifiant de notre pays.

Citer
Un effondrement économique avec des structures d’États qui disparaissent ça donne l'Argentine. Même cause, pas le même effet.

(...)

L'armement individuel ou la défense du domicile "notion reconnue dans la nouvelle loi française sur les armes" est une composante parmi de nombreuses autres, mais elle n'est certainement pas à vilipender.

C'est l'illustration de ce que je viens de dire. Libre à toi de défendre cette thèse, mais si tu veux prendre un exemple, prends celui de la Syrie ou de la Tchétchénie, pas celui de l'Argentine...

28 octobre 2014 à 18:40:44
Réponse #12

Moleson


Je pense que l'ONU c'est pas un organisme de parano. Et entre la parano et des scénario à la Mad Max et une augmentation significative de l'insécurité il y a un monde.

Citer
Using data recorded by police in 15 countries on the incidence of robbery, homicide and car theft, the report focuses on the possible effects of economic stress, in particular during the global financial crisis of 2008-2009.  In 8 of 11 countries undergoing economic upheavals, a link between economic factors and crime could be clearly established.....
"The presence of youth gangs, the availability of weapons and potential targets, drug and alcohol consumption and the effectiveness of law enforcement all play a significant role in enabling or restraining overall crime levels", the UNODC report states.

http://www.unodc.org/unodc/fr/frontpage/2012/February/economic-crises-can-trigger-rise-in-crime.html

Que les gens se posent la question est a mon sens légitime et ça ne sert à rien de tout nier, sauf à pousser la plupart vers des gourous qui eux sont sérieusement paranoïaques.

Et il ne sert a rien de prendre l'exemple de pays en guerre civile, par exemple l’Afrique du Sud devrait sembler à 99% des Français comme un pays hautement dangereux.

Nous avons vécus en Europe dans une sécurité très importante et il est normal que l'on veuille la conserver.

D'ailleurs l'assouplissement important de la loi sur les armes avec le volet défense fin 2013 en France n'est pas totalement hors du temps et par hasard.

Après il s'agit de faire la part des chose, de savoir exactement ce que l'on peut faire et pas faire et quels sont les conséquences. Ça c'est de l'éducation et ça bouge aussi.

28 octobre 2014 à 18:48:28
Réponse #13

Kam


Oui enfin le rapport de l'ONU dit simplement que les crimes et actes de délinquance augmentent en temps de crise. Je ne pense pas que ce soit un scoop. ;)

Je disais simplement plus haut qu'il est parfois bon de prendre un peu de recul lorsque l'on utilise le cas d'un pays ou une situation que l'on ne connaît qu'à travers certains médias (souvent orientés - difficile d'ailleurs de faire autrement) pour justifier ses thèses.

28 octobre 2014 à 20:01:15
Réponse #14

Ulf


Citer
Mais oui, je suis d'accord, l'entraide sera très importante quel que soit le cas.

*Éclaircissement -> quel que soit le cas; y compris si tout va bien  :)

28 octobre 2014 à 20:17:03
Réponse #15

Moleson


*Éclaircissement -> quel que soit le cas; y compris si tout va bien  :)

Ce qui est très intéressant est que dans la crise Argentine c'est exactement ce qui c'est passé

http://repositorio.cepal.org/bitstream/handle/11362/10935/79143158I.pdf?sequence=1

Table 30, page 156

28 octobre 2014 à 20:30:07
Réponse #16

Greed


L'ex yougo est peu être une bonne maquette de ce que donnerais un pays comme la france?

Pour ceux qui était née à cet époque peuvent peu être en parler?

28 octobre 2014 à 21:49:18
Réponse #17

Phil67


L'ex yougo est peu être une bonne maquette de ce que donnerais un pays comme la france?
La comparaison ne me semble pas très judicieuse.

L'ex-Yougoslavie a toujours été un assemblage de peuples avec des cultures vraiment très différentes et des territoires morcelés et imbriqués.

Étant jeune j'avais traversé plusieurs fois la Yougoslavie de part en part avec mes parents. Il n'y avait pas grand-chose de commun entre la zone frontalière avec l'Autriche et l'Italie, le littoral, la zone frontalière avec l'Albanie et la Grèce ou l'intérieur du pays. On avait quelques fois l'impression de voyager dans le temps avec presque 20 ans d'écart de développement entre différentes régions ou de faire un saut culturel entre l'Europe et la Turquie (qui avait laissé plus de traces qu'en Grèce) en 1/2h de voiture.

De plus la seconde guerre mondiale avait laissé de gros antagonismes avec un découpage en petits états indépendants dont certains collaboraient plus activement avec les nazis.

La France ne peut pas se comparer avec un puzzle aussi hétérogène de cultures, territoires et histoires.
Nous avons deux vies, la seconde commence lorsqu'on réalise qu'on en a qu'une.

29 octobre 2014 à 09:52:13
Réponse #18

Champi


D’avance, je suis navré pour le pavé dans la mare (en terme de longueur de texte). 

Je sais que ça va paraître un peu à côté de la plaque par rapport à la direction que prend la discussion en général, mais je tiens tout de même à dire ce que le point de vue de David a changé pour moi. 

Sans faire de 3615 Ma vie, ça faisait plusieurs années que je broyais du noir, d’abord un peu, puis en continue et de manière progressivement croissante, à cause des sujets « classiques » : désastres dans la finance, l’écologie, la politique, surveillance généralisé, les comportements humains, la raréfaction des ressources, etc. Toujours progressivement, ma perspective du monde qui considérait des choses comme « préparation du survivaliste dans son bunker » comme étant une réflexion ludique mais rien de plus, a commencé à muter et à voir de plus en plus de choses qui avaient du sens. 

Évidemment, ça a eut son impact sur le moral : moins on croit en nous, en la communauté, plus on se sent isolé et plus on se replie, ce qui engendre une dégringolade lente et progressive vers un désespoir latent, faible peut-être, mais bel et bien présent.  Et quand on croit toucher le fond, y’a toujours quelqu’un pour nous lancer une pioche.  C’est le genre de chose qui contribue à mener au scénario de l’effondrement (que je vais pas étoffer). 

Tout ça pour en venir où ? Et bien ça va sembler bête mais quand y’a un couillu comme David qui débarque à grand coup de taloches mentales et qui dit en somme « Fais pas le con, en situation de crise, on n’est pas tous des chacals » en prenant appui sur des sources comme « A Paradise Built in Hell: The Extraordinary Communities That Arise in Disaster » de Rebecca Solnit, de concepts comme les 50-45-5, et bien ça redonne deux choses fondamentales : le recul et l’espoir

Quand on a le nez dans le guidon, qu’on trébuche à cause de la quantité de saloperies qu’on découvre et qu’on s’indigne, y’a un moment où on ne voit plus que du noir dans la société.  C’est partiellement vrai mais quand on se borne à creuser dans une direction, on en oublie de regarder ce qu’on a sous le nez et ce qui nous entoure.  Alors la taloche rappelle que « oui, y’a des saloperies », mais comme le dit David dans son propos « inutile de combattre…il faut construire », il est plus facile d’aller contre quelque chose que d’agir pour.  Le recul est vital pour réaliser qu’il faut se sortir la tête de l’eau et dans la mesure du possible et de ses capacités, jeter des bouées à ceux qui sombrent à côté de nous (et comme vous le dîtes, Internet n’aide pas à relayer le positif).

Et je dirais que l'espoir est primordial.  A partir du moment où je me suis dis « mais, je ne suis pas si isolé que ça », ça a radicalement changé ma perspective.  La foi en la nature humaine est importante puisque l’homme n’est pas fait pour évoluer seul mais intrinsèquement travaille en groupe pour survivre.  De vous avoir tous et de vous voir interagir, même si les rencontres sont rares, ça redore le blason.  On recommence à respirer, à croire, à se dire que « ok, ça va être rude, mais on peut y arriver ».  Ca donne la niaque et ça, c’est le plus beau cadeau qu’on puisse faire. 

Alors je ne dis pas qu’il faut être naïf pour autant sur la nature humaine et oui, y’aura des pourris, mais pas dans les proportions qu’on s’imagine.  Il faut juste s’y préparer en étant constructif pour éviter tout effondrement et s'il y a une "crise rapide" (quelque soit sa nature), faire son possible pour pas être dans les 50 qui paniquent, au moins être des 45 qui voudront aider et, si on est assez bon, canaliser les forces vives et aider en étant des 5%. 

Et avant tout, je suis reconnaissant que David et vous tous, au lieu de me lancer une pioche alors que je touchais le fond, vous m’ayez fourni la corde pour ressortir de ce trou macabre.  Ca change une vie et je suis convaincu que si on continue de matraquer que le scénario de l’effondrement, c’est nauséabond et qu’on l’évitera, on sortira d’autres de leurs sombres puits.

29 octobre 2014 à 10:18:13
Réponse #19

Djeep


BJR N'est ce pas normal qu'une société évolue dans un sens positif ou négatif ? C'est ce qui permet à ses membres de trouver des solutions plus ou moins pérennes. Il y a ceux qui pleurnichent et ceux qui agissent. HN
Allumez le feu :-)
Donnez un titre honorifique à un clampin et il se sentira l'âme d'un petit chef !

29 octobre 2014 à 11:38:21
Réponse #20

Ulf


La comparaison ne me semble pas très judicieuse.

L'ex-Yougoslavie a toujours été un assemblage de peuples avec des cultures vraiment très différentes et des territoires morcelés et imbriqués.

...

La France ne peut pas se comparer avec un puzzle aussi hétérogène de cultures, territoires et histoires.

On en prend pourtant le chemin, et à grande vitesse.

Factuellement.

Promène toi à Grigny (par exemple).
1 L'état peine à y appliquer sa loi
2 La majorité de ses habitant n'aura pas la même culture que toi

En ce qui concerne la Yougo, étant marié à une Serbo-Bulgaro-Macédono-Russo-... (elle va me tuer  ;#)...
Elle te dirait que les Bulgares, Serbes et Macédoniens partagent beaucoup de leur culture, langue, religion etc.
Les turcs, les albanais et associés... c'est un autre peuple et une autre culture...

29 octobre 2014 à 12:49:44
Réponse #21

DavidManise


Wooo-popopop...

On peut toujours faire de grandes typologies approximatives, trouver des frontières à ces grands groupes d'humains, et dire "eux".  Dans les faits la réalité est toujours beaucoup plus complexe et si tu regardes le détail tu vois que dans certains cas deux serbes ne peuvent pas se piffrer entre eux, et qu'un des deux s'entendra super bien et partagera plein de valeurs avec un albanais. 

Sisi, ça peut arriver :)

Les grosses emmerdes commencent dès qu'on commence à faire abstraction des différences AU SEIN DES GROUPES.  Quand il commence à décrire des caractéristiques communes à tous les Albanais, Français, Européens, Musulmans, ou whatever on est :

1) toujours dans l'inexactitude ;
2) toujours dans le préjugé ;
3) toujours en train de créer un "autre" qui peut devenir un ennemi, une vermine, un non-humain qu'on peut tuer, mutiler, génocider, etc.

On est tous des homo sapiens, bordel.  Et les différences culturelles et génétiques au sein de notre espèce sont ce qui permet notre robustesse en tant qu'espèce.

Les thèses à la Chauprade sur les guerres de civilisations et les X grands groupes dans le monde, c'est juste poser les bases théoriques d'une guerre mondiale de plus.

Faut arrêter ce bordel.  Vraiment.

Ce qui ne veut pas dire qu'on se laisse enc**er, égorger ou démonter la gueule.  Mais pour ça y'a pas besoin de créer des catégories très vastes... 

Bisous ;)

David
"Ici, on n'est pas (que) sur Internet."

Stages survie CEETS - Page de liens a moi que j'aimeu

29 octobre 2014 à 15:27:05
Réponse #22

musher


Le cas de la Yougoslavie est intéressant.

On a des peuples de plusieurs origines, cultures, religions, histoires différentes qu'on a obligé à vivre ensemble en 1918 sous une royauté d'origine serbe.

Pendant la 2ème GM, ça redevient un patchwork.
En 1945, ça redevient un pays (dictature communiste), jusqu'à son explosion dans les années 90.

Lorsque la chappe disparait (royauté serbe ou régime communiste), des gens qui cohabitaient, s'entretuent parce que on leur dit qu'ils ont pas la même religion, que leur grands parents ont été massacrés par les grands parents des  autres (soit lors de l'occupation nazi avec les milices pro nazis, soit à la libération avec l'armée de libération communiste).

En France, on a un peu ce tereau à represailles.

Citer
Les grosses emmerdes commencent dès qu'on commence à faire abstraction des différences AU SEIN DES GROUPES.  Quand il commence à décrire des caractéristiques communes à tous les Albanais, Français, Européens, Musulmans, ou whatever on est :

1) toujours dans l'inexactitude ;
2) toujours dans le préjugé ;
3) toujours en train de créer un "autre" qui peut devenir un ennemi, une vermine, un non-humain qu'on peut tuer, mutiler, génocider, etc.

Sur ce, je vais aller boire un qahwa avec mon pote Ahmed  ;D

29 octobre 2014 à 16:18:46
Réponse #23

Nem-Rod2


Bah ! Il faut être plus optimiste. L'homme à une faculté d'adaptation incroyable et savent s'unir quand il le faut.
Cela étant, rappeler ce petit adage qui fait réfléchir n'est pas de trop:
- Quand ils sont venus chercher les Juifs, j'ai rien fait.
- Quand ils sont venus chercher les Noirs, J'ai rien fait.
- Quand ils sont venus me chercher, personne à rien fait.

29 octobre 2014 à 16:24:54
Réponse #24

Bomby


Wooo-popopop...

On peut toujours faire de grandes typologies approximatives, trouver des frontières à ces grands groupes d'humains, et dire "eux".  Dans les faits la réalité est toujours beaucoup plus complexe et si tu regardes le détail tu vois que dans certains cas deux serbes ne peuvent pas se piffrer entre eux, et qu'un des deux s'entendra super bien et partagera plein de valeurs avec un albanais. 

Sisi, ça peut arriver :)

Les grosses emmerdes commencent dès qu'on commence à faire abstraction des différences AU SEIN DES GROUPES.  Quand il commence à décrire des caractéristiques communes à tous les Albanais, Français, Européens, Musulmans, ou whatever on est :

1) toujours dans l'inexactitude ;
2) toujours dans le préjugé ;
3) toujours en train de créer un "autre" qui peut devenir un ennemi, une vermine, un non-humain qu'on peut tuer, mutiler, génocider, etc.

On est tous des homo sapiens, bordel.  Et les différences culturelles et génétiques au sein de notre espèce sont ce qui permet notre robustesse en tant qu'espèce.

Les thèses à la Chauprade sur les guerres de civilisations et les X grands groupes dans le monde, c'est juste poser les bases théoriques d'une guerre mondiale de plus.

Faut arrêter ce bordel.  Vraiment.



Puis-je tenter d'apporter quelques nuances supplémentaires ami David ?

Les catégorisations culturelles ("civilisationnelles" pour certains) sont forcément fausses en ce que, comme tu le dénonces justement, elles procèdent intrinsèquement d'une généralisation abusive ( attention : pléonasme inside !).

Pour autant, elles peuvent nous donner des clés de lectures intéressantes, et parfois importantes, et par exemple nous amener à comprendre certaines attitudes ou comportements qu'autrement nous ne saurions probablement apprécier que de façon erronée voire hostile.

Pour être plus clair, encore, ces clés de lecture peuvent même parfois aider à ne pas attribuer à des critères raciaux des comportements qui relèvent le plus souvent essentiellement de la culture/civilisation/éducation.

Prenons-y donc ce qu'il y a de bon, et laissons le reste. Sous les couches culturelles, nous sommes en effet tous des homo sapiens, mais pour communiquer intelligemment nous ne pouvons faire totalement abstraction des couches culturelles.

Quant aux théories d'affrontements de civilisations, là aussi il me semble important de chercher à faire autant que possible la part des choses. Je crois personnellement que c'est un outil qui permet de lire la géopolitique sous un certain angle et qui de ce fait présente une utilité.

Comme les catégorisations "abusives" évoquées  plus haut, auxquelles d'ailleurs il est par essence relié, cet outil simplificateur est à la fois intrinsèquement faux et en même temps utile pour mettre en évidence certains aspects de la réalité.

Si c'est le seul outil  qu'on utilise pour appréhender des réalités forcément complexes, forcément on va dans le mur.

Mais il a au moins le mérite, considérable, d'aider à visualiser rapidement les risques de montée en tension blocs contre blocs, entre blocs artificiellement construits.

Et sans doute aussi celui d'obliger à tenir compte des biais culturels et civilisationnels avant de prétendre agir dans le domaine géopolitique (on reproche souvent par exemple à nos amis américains de ne pas tenir suffisamment compte de ces facteurs, ce n'est pas forcément systématiquement faux).

Evidemment, excessivement utilisé, et lié aux catégorisations abusives précédemment évoquées, c'est un parfait outil conceptuel de guerre généralisée des gentils Uns contre les méchants Autres, je pense que c'est ce que tu voulais dire un peu plus haut.

Rentrons dans les nuances. Faisons le tri. Utilisons les outils conceptuels en tenant compte de leurs limites, et comme des outils de lecture et d'analyse, pas comme des œillères définitives.

Pour reprendre l'exemple de l'analogie entre la France d'aujourd'hui et la Yougoslavie d'avant son explosion, il est à la fois vrai et faux de dire que la situation est sensiblement différente et vrai et faux de dire qu'elle est sensiblement similaire. Et le degré final de similitude auquel chacun conclura après discussion et réflexion n'est pas le plus important ni le plus intéressant. Ça nous donnerait simplement des raisons d'être plus ou moins optimiste, ce qui n'est pas réellement d'un grand intérêt.

Ce qui est intéressant (et ce que la discussion ici engagée permet), c'est d'identifier précisément en quoi ces situations se ressemblent et en quoi elles diffèrent. Ce qui peut nous donner des clés de lecture pour tenter d'agir sur certains points et tenter d'éviter d'agir sur d'autres.

Cordialement,

Bomby

 


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Bienveillance, n.f. : disposition affective d'une volonté qui vise le bien et le bonheur d'autrui. (Wikipedia).

« [...] ce qui devrait toujours nous éveiller quant à l'obligation de s'adresser à l'autre comme l'on voudrait que l'on s'adresse à nous :
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