ce sont sans doute des principes très pertinents en théorie, mais la confrontation avec la réalité les mets parfois à mal.
"on a besoin de plaisir pour apprendre" : malheureusement dans toutes les formations il y a des thèmes qui n'emballent pas les élèves, mais par lesquels ils doivent passer. il faut aussi apprendre à passer par dessus...
par exemple, le point 2 peut paraitre une évidence, mais quoi faire quand on se retrouve face à quelqu'un qui ne veut pas apprendre, ou qui ne s'en donne pas les moyens ? qu'est ce qu'on fait quand les moyens de l'instructeur sont limités ? personnaliser l'enseignement c'est super, mais c'est très coûteux (en ressources humaines, matérielles, temps, etc.)
un point que je ne vois pas abordé : un bon instructeur est un instructeur compétent et expérimenté dans son domaine d'enseignement. et ça, les apprenants le remarquent très vite. on ne peut enseigner que ce que l'on maîtrise (Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement,
Et les mots pour le dire arrivent aisément. => je l'ai vérifié très souvent). mais un bon instructeur est avant tout un bon pédagogue, et ça ce n'est pas donné à tout le monde, indépendament du niveau de compétence... bien enseigner, ça s'apprend
quant à la remarque sur l'évaluation, je ne suis pas du tout d'accord avec. il n'existe pas une évaluation, mais des évaluations adaptées à des buts différents. l'évaluation pratique est parfois intéressante, le problème est qu'il est parfois délicat de séparer les différentes composantes d'un "échec". l'autre inconvénient, là encore, c'est que c'est coûteux en temps et en matériel. et surtout tous les enseignements ne peuvent pas être évalués par la pratique.
en formation aéronautique pratique, l'évaluation des compétences est la norme (competence based assessment). l'instructeur a une fiche avec les compétences que l'élève doit atteindre, il les évalue à chaque séance, note la progression de l'élève et l'atteinte des objectifs. le briefing et le débriefing sont deux phases importantes de chaque séance de formation. c'est l'occasion de bien faire passer les objectifs qui vont être évalués durant la séance, et ensuite expliquer ce qui a été, et ce qui n'a pas convenu.
point 3 : les humains apprennent sur le tas. c'est vrai, mais bien souvent ça introduit un biais : les élèves finissent par avoir du mal à prendre du recul face aux problématiques rencontrées, et à faire abstraction. (ça me fait penser au proverbe : pour un marteau, tout probleme est un clou)
un point qui n'est pas toujours facile pour les instructeurs : éviter de s'écouter parler : c'est le gros danger des cours magistraux (qui sont parfois nécessaires). on peut être tenter de faire un étalage de connaissances, qui n'apporte rien aux élèves. dans tous les cas, pas facile de garder l'attention, de voir ceux qui décrochent, etc...
j'aime bien la remarque sur le fait que tout le monde voudrait apprendre les techniques secrètes de ninja, etc... j'ai souvent rencontré un comportement opposé : celui qui ne veut pas avoir à réflechir, mais juste avoir un bouquin de procédures (ce que j'appelle les presse-bouton)
moss, qui a affronté quelques hordes de stagiaires...