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Auteur Sujet: Autorisation de tir de loups  (Lu 27555 fois)

22 septembre 2013 à 18:38:35
Lu 27555 fois

Outdoorsman


Début septembre le gouvernement a autorisé dans 2 départements (Alpes Maritime et Var) les chasseurs à tirer sur les loups.

Rappelons :
1/ que cette espèce est protégée
2/ que des tirs pouvaient être réalisés par des agents de l'ONCFS dans un nombre limité et planifié

Cette dernière décision me fait honte.
Le retour des grands prédateurs dans les Alpes étaient pour beaucoup un espoir ; la preuve qu'il restait encore de la place pour une nature sauvage en France, que nous étions capable de partager l'espace.

Pour moi le progrès c'est pas l'hyper domination, c'est au contraire la capacité à vivre ensemble.

Bien sûr, ce retour pose des problèmes aux éleveurs de moutons. C'est à prendre en compte.
Mais revenir aux battues aux loups, c'est revenir au 19e siècle.

Ce week end 2 loups ont été abattus.

Je suis triste et j'ai honte.

Je sais que tout le monde ne sera pas d'accord avec mon point de vue, je ne veux pas lancer un débat. Je veux juste informer sur cette décision du gouvernement.

http://www.ledauphine.com/drome/2013/09/20/chasse-et-lousp
http://www.ledauphine.com/france-monde/2013/09/22/deux-loups-abattus-en-moins-de-24-heures-par-des-chasseurs
"On a beau donner à manger au loup, toujours il regarde du coté de la forêt. " Ivan Tourgueniev
"Là où il y a une volonté, il y a un chemin" Edward Whymper
"Dégaine toi du rêve anxieux des bien-assis" Léo Ferré

22 septembre 2013 à 19:14:42
Réponse #1

mrfroggy


je partage egalement ton sentiment  :'(
c est un gros retour en arriere, la connerie a encore frappée...
Les Hommes qui sont nés pour jouir véritablement de la vie font ce qui leur plaît, à l’heure où cela leur plaît, et ne perdent pas leur temps à prévoir l’avenir, à se garer de catastrophes imaginaires. (Alfred Capus)

22 septembre 2013 à 19:16:10
Réponse #2

wolf


"Be the type of person that when your feet touch the floor in the morning, the devil says: "aww shit, they're up"   Dwayne johnson

22 septembre 2013 à 19:59:36
Réponse #3

bilbo78



22 septembre 2013 à 20:07:11
Réponse #4

Patapon


 >:(

Et le tir aux cons, on peu???
"Prenez soin de la méthode avec laquelle vous vous mettez des choses dans le crâne."

22 septembre 2013 à 20:09:56
Réponse #5

Al Bundy


Sans compter les non officiels,
Il y a trois semaines, j'étais dans un chalet très isolé, un habitant garde forestier à la retraite m'expliquait qu'ils étaient obligés,
"Vous comprenez avant on tirait 70 chevreuils, maintenant avec les loups il n'y en a plus, tout est artificiel, les loups n'ont plus leur place ici" (mots pour mots)

Avec un argumentaire sur les attaques de faons aussi...
Être libre consiste dans le fait de tirer du seul exercice de notre vie le sentiment de contentement. N.G.

22 septembre 2013 à 20:23:03
Réponse #6

mrfroggy


il y a toujours des bonnes raisons..
Les Hommes qui sont nés pour jouir véritablement de la vie font ce qui leur plaît, à l’heure où cela leur plaît, et ne perdent pas leur temps à prévoir l’avenir, à se garer de catastrophes imaginaires. (Alfred Capus)

22 septembre 2013 à 20:26:54
Réponse #7

Ulf


>:(

Et le tir aux cons, on peu???

 ;)

On traite de sales cons les chasseurs mais il faut regarder l'ensemble des acteurs de cette tartuferie.

1 les professionnels de la filière ovine qui subissent des dégâts. Au lieu de tuer des loup, pourrait on plutôt jouer sur l'indemnisation ET les obliger à adopter des contres mesures pour protéger les troupeaux ?

2 la préfecture/collectivité locale qui a du bien écouter la filière ovine et pas assez de contre avis...

3 l'ONCFS... qui est aux ordres de la préfecture...

4 Certains chasseurs qui flippent de voir une diminution du nombre de bracelets... Autant pour la conservation du gibier on peut compter sur cette communauté (qui veille à la conservation d'un biotope donc indirectement ils sont efficaces), autant pour la conservation des prédateurs de gibier... faut les surveiller.

Mais ouais, nous vivons une époque d'une  tristesse...

Chez nous, c'est le cerf que l'on souhaite "réduire": 200 bracelets pour 100 bêtes. Ce n'est pas la filière ovine qui est venue pleurer dans le bureau du préfet mais la filière sylvicole.

En fait les sales cons dans l'histoire, ce sont ceux qui font passer l'économie, pensent à court terme et dénigrent tout le reste (la terre et la culture).

22 septembre 2013 à 20:32:12
Réponse #8

Patapon


T'es pas sérieux? Nan mais sans déconner?!

"Vous comprenez, les trucs ils ont besoin de bouffer pour vivre....du coup on peu plus s'amuser....."

;)

On traite de sales cons les chasseurs mais il faut regarder l'ensemble des acteurs de cette tartuferie.

1 les professionnels de la filière ovine qui subissent des dégâts. Au lieu de tuer des loup, pourrait on plutôt jouer sur l'indemnisation ET les obliger à adopter des contres mesures pour protéger les troupeau.

2 la préfecture/collectivité locale qui a du bien écouter la filière ovine et pas assez de contre avis...

3 l'ONCFS... qui est aux ordres de la préfecture... dans le lot c'est les moins pires.

4 Certains chasseurs qui flippent de voir une diminution du nombre de bracelets... Autant pour la conservation du gibier on peut compter sur cette communauté (qui veille à la conservation d'un biotope donc indirectement ils sont efficaces), autant pour la conservation des prédateurs de gibier... faut les surveiller.

Mais ouais, nous vivons une époque d'une  tristesse...

Sans dire trop de conneries, il y a indemnisation pour le bétail tué par les loups... ;)

Bref: c'est vraiment lamentable!

Hugo (Pas content! Pas content!.....!)
"Prenez soin de la méthode avec laquelle vous vous mettez des choses dans le crâne."

22 septembre 2013 à 20:34:55
Réponse #9

Ulf


Oui enfin bon, si c'est une indemnisation de pùte d'assureur, avec franchise et des coefficients à la con pour encore moins compenser ton manque à gagner...


22 septembre 2013 à 20:39:03
Réponse #10

inzemix


J'allais faire tout un laïus inutile concernant les bergers et la surveillance de troupeaux a "taille humaine", mais... Ça sert à rien de prêcher des convaincus !

Finalement, je ne peux que dire... Mais ou va le monde... Des dizaines d'années qu'on galère pour repeupler en grands prédateurs notre territoire, et quand on y arrive enfin, qu'est ce qu'on fait ??? On les tue... Youhou, j'adooooore la logique humaine !

22 septembre 2013 à 23:28:32
Réponse #11

cheveyo


Moi ce qui m' énerve à chaque fois on élimine sans essayer de trouver des solutions pour vivre ensemble (que se soit humains - animaux ou humain - humain).

23 septembre 2013 à 09:42:24
Réponse #12

piero


Je ne reviendrais pas sur le problème du loup, je peux comprendre que dans certains endroits il puisse devenir gênant et je n'ai pas toutes les clés pour juger si oui où non il faut en arriver à l'abattage.

Par contre ton article soulève un problème pire encore: on prend les gens pour de la m*rde! Que les gardes du parc national,  n'aient même pas été prévenus est un énorme manque de respect pour leur travail et pour leur personne. On nous prend pour des putains de pions   >:( Faut pas s'étonner que les gens partent en déprime quand on leur montre comme là à quel point ils ne représentent rien par rapport à un préfet, comme on se fout de leur travail et de leurs pensée, comme on se fout de leur existence.

 Je suis désolé d'en arriver à être si virulent mais j'ai dans mon entourage très proche, dans un secteur et un contexte complètement différent un autre exemple de décrédibilisation de la personne qui dure depuis de nombreuses années et ton article touche là où ça fait mal.

Tant qu'on ne s'aime pas entre nous, faut pas penser aimer la nature.

23 septembre 2013 à 10:03:57
Réponse #13

Bomby


Bon, avant de partir dans un vain concours d'indignation, autant essayer d'être précis sur les faits, qui honnêtement m'échappent en partie.

Si je comprends bien, un plan de "prélèvement" de 24 loups avait de toutes les façons déjà été décidé ("prélèvement" : j'adore les euphémismes de ce genre de la novlangue politiquement correcte !).

Mais seuls les agents de l'office national de la chasse étaient habilités à opérer ces "prélèvements". Or, apparemment, leur action n'a pas été jugée suffisante, avec donc des "prélèvements" insuffisants, ce qui aurait donc conduit l'administration à élargir l'autorisation de tuer des loups à tous les chasseurs sur les départements des Alpes-Maritimes et du Var.

Est-ce bien ça ?

Si oui, quelqu'un peut-il m'expliquer en quoi ceci change significativement les choses ?

Quelqu'un sait-il par ailleurs selon quels principes et à partir de quelles informations sont fixés les plans de "prélèvements" ?

Et comment on peut vérifier leur bonne ou mauvaise exécution sur un territoire administratif donné, dont bien évidemment les animaux concernés ignorent le découpage ?

Pour le loup, existe-t-il donc désormais l'équivalent d'un système de bracelets tel qu'il y en a pour certains gros gibiers ?

Merci d'avance.

Cordialement,

Bomby
« Modifié: 24 septembre 2013 à 10:38:18 par Bomby »

23 septembre 2013 à 20:22:52
Réponse #14

Outdoorsman


Est-ce bien ça ?

Si oui, quelqu'un peut-il m'expliquer en quoi ceci change significativement les choses ?

Le loup est une espèce particulière qui déchaine les passions.
Entre des gardes assermentés qui font des affuts avec un fusil à lunette à visée nocturne et un nombre précis d'animaux à tuer et une battue sans contrôle d'officiel et basé sur le déclaratif des protagonistes, je vois un écart.

Quelqu'un sait-il par ailleurs selon quels principes et à partir de quelles informations sont fixés les plans de "prélèvements" ?

Rappelons d'abord que cette espèce est PROTEGEE, en France comme en Europe. La France a obtenu auprès de l'UE une dérogation pour éliminer les animaux qui posaient problèmes (ceux qui se spécialisaient sur les troupeaux). Cette gestion peut être entendable. Malheureusement cela a très vite "dégénéré" vers des quotas sortis d'on ne sait où et qui servent surtout à servir un compromis acceptable par tous.

La dérogation n'a plus de sens dès lors que les tirs échappent au contrôle de l'Etat.

Et comment on peut vérifier leur bonne ou mauvaise exécution sur un territoire administratif donné, dont bien évidemment les animaux concernés ignorent le découpage ?

En faisant faire le boulot par des agents de l'ONCFS.

Pour le loup, existe-t-il donc désormais l'équivalent d'un système de bracelets tel qu'il y en a pour certains gros gibiers ?

Heureusement non.
Je dis heureusement car pour qu'une espèce soit chassable, il faut qu'elle soit écologiquement stable, c'est à dire que son biotope ne soit pas menacé et que ses effectifs soit suffisant sur une zone donnée.
Avec 250 loups en France, on est loin du compte. (Le week end dernier c'est 1% de l'effectif qui a été dégommé !).

Le jour où le loup sera chassable, si ces critères sont effectivement remplis, je serai heureux.
« Modifié: 23 septembre 2013 à 20:42:27 par Outdoorsman »
"On a beau donner à manger au loup, toujours il regarde du coté de la forêt. " Ivan Tourgueniev
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"Dégaine toi du rêve anxieux des bien-assis" Léo Ferré

23 septembre 2013 à 21:23:22
Réponse #15

Bomby


Merci Outdoorsman, c'est plus clair pour moi et tu confirmes un certain nombre de choses que je supposais.

Quid cependant du fait que les gardes de l'ONCFS ne tuent pas "suffisamment" de loups par rapport aux "prélèvements" fixés, et notamment dans les régions où les troupeaux sont régulièrement attaqués ?

Est-ce une question de temps, de saison, de moyens ?

Y aurait-il d'autres solutions à bas coûts meilleures que celle d'ouvrir la chasse au-delà des agents de l'ONCFS ?

Cordialement,

Bomby

24 septembre 2013 à 07:23:43
Réponse #16

Outdoorsman


La chasse au loup à l'affut est extremement difficile. C'est un animal discret et malin.
Il y a quelques années, j'ai fait 3 jours d'affut avec les gardes pour tuer un loup qui harcelait un troupeau. On n'a pas vu la queue d'un loup. Et puis une nuit il y a eu un peu de brouillard et au matin 10 moutons avaient été tués. Nous étions 3, à différents postes et on a rien vu, ni entendu.

Tirer un loup ça prend du temps et des hommes. Les gardes de l'ONCFS n'ont ni l'un li l'autre.

Cependant, hormis le tir d'animaux vraiment problématiques, la chasse au loup n'est pas la solution aux problèmes des bergers. Tirer un loup voire une meute entière ne fait que reporter le problème. Ça laisse un territoire vacant qui sera bientôt récupéré par une autre meute.

Le problème de la filière ovine est beaucoup plus complexe et général. On travaille depuis 15 ans à essayer de rendre cette filière très utile à la nature (maintient d'espaces ouverts) compatible avec la présence des loups. Des progrès ont été faits mais des bergers vivent encore des drames.

Ce n'est pas le coté financier qui pose problème : les indemnisations sont correctes. C'est le coté psychologique. Voir son travail anéanti en une nuit, c'est raide.

Cependant, l'homme ne peut pas toujours avoir la priorité sur la nature, résoudre nos problèmes par l'éradication des concurrents n'est plus digne de notre espèce, même si c'est la solution la plus facile.
"On a beau donner à manger au loup, toujours il regarde du coté de la forêt. " Ivan Tourgueniev
"Là où il y a une volonté, il y a un chemin" Edward Whymper
"Dégaine toi du rêve anxieux des bien-assis" Léo Ferré

24 septembre 2013 à 07:48:32
Réponse #17

Zecrow


J'aime bien ta réponse Outdoorsman  :up:

Il semble que les chiens errants tuent beaucoup plus de moutons que les prédateurs naturels.
Parmi les solutions, quid du retour des bon gros chiens de garde des troupeaux, comme ça se fait/faisait dans les Pyrénées (contre les ours) ?
http://www.loup.org/chiens.htm
« Le secret du bonheur ne consiste pas à rechercher toujours plus, mais à développer la capacité d'apprécier avec moins. »
Dan Millman

J'y travaille ! :-)

24 septembre 2013 à 09:26:38
Réponse #18

guillaume


Il ne faut pas oublier non plus qu'évaluer une population précisément est impossible, il y a toujours une marge d'erreur.

Du coup, on base des prélèvement sur des estimations et non des chiffres représentant la réalité. Cela vaut pour toutes les populations.

a+

24 septembre 2013 à 10:31:57
Réponse #19

mrfroggy


citation d Outdoorsman : "Cependant, l'homme ne peut pas toujours avoir la priorité sur la nature, résoudre nos problèmes par l'éradication des concurrents n'est plus digne de notre espèce, même si c'est la solution la plus facile."

 :up:
ce sont les mots qui sont dans ma tete,mais je n aurais pas su les ecrire  :)
Les Hommes qui sont nés pour jouir véritablement de la vie font ce qui leur plaît, à l’heure où cela leur plaît, et ne perdent pas leur temps à prévoir l’avenir, à se garer de catastrophes imaginaires. (Alfred Capus)

24 septembre 2013 à 10:54:22
Réponse #20

Bomby


La chasse au loup à l'affut est extremement difficile. C'est un animal discret et malin.
Il y a quelques années, j'ai fait 3 jours d'affut avec les gardes pour tuer un loup qui harcelait un troupeau. On n'a pas vu la queue d'un loup. Et puis une nuit il y a eu un peu de brouillard et au matin 10 moutons avaient été tués. Nous étions 3, à différents postes et on a rien vu, ni entendu.

Tirer un loup ça prend du temps et des hommes. Les gardes de l'ONCFS n'ont ni l'un li l'autre.

Cependant, hormis le tir d'animaux vraiment problématiques, la chasse au loup n'est pas la solution aux problèmes des bergers. Tirer un loup voire une meute entière ne fait que reporter le problème. Ça laisse un territoire vacant qui sera bientôt récupéré par une autre meute.

Le problème de la filière ovine est beaucoup plus complexe et général. On travaille depuis 15 ans à essayer de rendre cette filière très utile à la nature (maintient d'espaces ouverts) compatible avec la présence des loups. Des progrès ont été faits mais des bergers vivent encore des drames.

Ce n'est pas le coté financier qui pose problème : les indemnisations sont correctes. C'est le coté psychologique. Voir son travail anéanti en une nuit, c'est raide.

Cependant, l'homme ne peut pas toujours avoir la priorité sur la nature, résoudre nos problèmes par l'éradication des concurrents n'est plus digne de notre espèce, même si c'est la solution la plus facile.

Merci à nouveau, Outdoorsman.

Je crois comprendre en outre que la décision d'ouvrir la chasse aux loups aux chasseurs locaux et non plus seulement aux agents de l'ONCFS, au-delà de l'imprécision sur le nombre de bêtes pouvant être abattues, amène également un changement de méthodes et de résultats : là où les agents de l'ONCFS procédaient par affût sur zones sélectionnées en fonction des dégâts sur les troupeaux (avec les difficultés que ceci implique), les chasseurs "classiques" procèderaient eux à des battues, au cours desquelles il serait peut-être moins difficile d'abattre des loups mais sans discernement sur l'identité du loup tué. En sorte que les prédateurs de troupeaux locaux ne seraient pas forcément abattus mais que la reproduction de l'espèce pourrait être plus compliquée, ce qui revient à n'atteindre bien aucun des objectifs (certes un peu contradictoires) poursuivis, entre la préservation des troupeaux d'ovins et la protection d'une espèce menacée...

Est-ce à peu près ça ?

A partir des aspects psychologiques que tu évoques, et qui sont de fait importants (mettons-nous deux secondes à la place des éleveurs concernés), on peut peut-être aussi lire la tentation de l'autorité administrative, à travers l'élargissement aux chasseurs locaux des possibilités de chasse aux loups, d'apporter une réponse "politique", opérationnellement inadaptée mais "facile" et efficace en termes de défouloir psychologique voire de vengeance, donc relativement efficace en termes d'apaisement des mécontentements locaux...

Ce qui pourrait se comprendre mais ne grandirait a priori pas l'autorité administrative en charge de la question.

Cordialement,

Bomby

24 septembre 2013 à 11:01:17
Réponse #21

Ulf


Citer
on peut peut-être aussi lire la tentation de l'autorité administrative, à travers l'élargissement aux chasseurs locaux des possibilités de chasse aux loups, d'apporter une réponse "politique", opérationnellement inadaptée mais "facile" et efficace en termes de défouloir psychologique voire de vengeance, donc relativement efficace en termes d'apaisement des mécontentements locaux...

Et cerise sur le gâteau, la collectivité locale peut penser que moins de loups vivants, c'est moins d'indemnisations à verser.

24 septembre 2013 à 12:23:28
Réponse #22

Kilbith


Bonjour,

Je ne voudrais pas aborder ici le sujet de la réintroduction du loup dans nos montagnes. Et je n'ai pas d'avis tranché sur le bien fondé sur "l'autorisation du tir du loup" ni même sur sa réintroduction.

C'est un sujet compliqué et il est difficile d'émettre un avis sérieux quand on n'est pas une "partie prenante". Être "pour les loups" quand on ne subit aucun inconvénient est une position aisée. De même être "contre le loup" quand on en subit directement les inconvénients est compréhensible...et ce n'est pas facile de sortir de cette situation. Je constate souvent cela au sujet des ours dans ma région.

En revanche, je m'étonne qu'il semble aller de soi que le faire exécuter les tirs de sélection par les agents de l'ONCFS c'est mieux et surtout plus "normal" que par les chasseurs locaux.

Il est difficile d'argumenter après l'excellent post d'outdoorsman (que j'ai le plaisir de connaitre IRL) qui explique clairement la situation. Mais je voudrais tout de même apporter un éclairage un poil différent.

- La présence du loup, si elle n'a pas de prix pour certains, a un cout pour tous. Il le semble aller de soi qu'en ces temps difficiles sur le plan budgétaire ces couts soient pris en considération par nos représentants politiques. De même si des élus locaux prennent en compte l'avis des gens qui les ont élus, cela me semble normal et je dirais même sain.

- La tir du loup demande une expertise, du temps et des effectifs. Je ne suis pas certain que l'ONCFS puisse répondre à toute ou partie de ces demandes.

- Par chez moi (donc le SO, je ne préjuge pas de la situation des Alpes), les chasseurs sont la plus part du temps des locaux regroupés au sein d'association locales.
Ils connaissent particulièrement bien leur territoire.
Ils sont souvent expert dans ce domaine précis : la chasse.
Non seulement ils agissent gratuitement, mais en plus ils sont contributeurs nets.

- Culturellement, les chasseurs on toujours joué localement un rôle de "protecteur des troupeaux contre la faune sauvage" dans un cadre d'économie pastorale. On peut discuter du bien fondé de cette pratique mais elle est ancrée. La population locale leur attribue donc (et exige) souvent ce rôle.

- Dans chaque groupement de chasseur il existe un "lieutenant de louveterie" dont la fonction historique était justement de coordonner les actions de régulation contre le loup.
De nos jours c'est surtout un titre honorifique, il n'en reste pas moins qu'il a la possibilité de mobiliser immédiatement l'ensemble des chasseurs pour une action donnée (action bien sûr légale et en accord avec les autorités). Tout chasseur se doit de répondre à cette demande.

Il apparait que des structures spécialisées dans l'élimination des loups (et des autres perturbateurs de l'économie locale) existent depuis fort longtemps. Elles sont ancrées dans la culture de ces régions et ont prouvé par le passé leur efficacité. Ne pas y avoir recours, encore plus au profit d'un système couteux, est donc automatiquement très mal perçu par les groupes locaux.


Voilà, je voulais préciser ce cadre. Il ne me semble donc pas anormal que la puissance publique se repose sur lui. Il existe, il est légitime, il a fait amplement ses preuves et il est parcimonieux des deniers publiques.

Pour la suite du débat, ce serait encore mieux si on pouvait éviter les clichés du type "tous bourrés : ils vont défourailler partout"...qui souvent ont la même pertinence que ceux émis par les mêmes chasseurs ruraux sur les parisiens ou les banlieusards et qui, au final, reflètent surtout une grande méconnaissance.   ;)

 
"Vim vi repellere omnia jura legesque permittunt"

24 septembre 2013 à 12:38:44
Réponse #23

Outdoorsman


Merci à nouveau, Outdoorsman.

Je crois comprendre en outre que la décision d'ouvrir la chasse aux loups aux chasseurs locaux et non plus seulement aux agents de l'ONCFS, au-delà de l'imprécision sur le nombre de bêtes pouvant être abattues, amène également un changement de méthodes et de résultats : là où les agents de l'ONCFS procédaient par affût sur zones sélectionnées en fonction des dégâts sur les troupeaux (avec les difficultés que ceci implique), les chasseurs "classiques" procèderaient eux à des battues, au cours desquelles il serait peut-être moins difficile d'abattre des loups mais sans discernement sur l'identité du loup tué. En sorte que les prédateurs de troupeaux locaux ne seraient pas forcément abattus mais que la reproduction de l'espèce pourrait être plus compliquée, ce qui revient à n'atteindre bien aucun des objectifs (certes un peu contradictoires) poursuivis, entre la préservation des troupeaux d'ovins et la protection d'une espèce menacée...

Est-ce à peu près ça ?

A partir des aspects psychologiques que tu évoques, et qui sont de fait importants (mettons-nous deux secondes à la place des éleveurs concernés), on peut peut-être aussi lire la tentation de l'autorité administrative, à travers l'élargissement aux chasseurs locaux des possibilités de chasse aux loups, d'apporter une réponse "politique", opérationnellement inadaptée mais "facile" et efficace en termes de défouloir psychologique voire de vengeance, donc relativement efficace en termes d'apaisement des mécontentements locaux...

Ce qui pourrait se comprendre mais ne grandirait a priori pas l'autorité administrative en charge de la question.

Cordialement,

Bomby

Tu as tout compris

Et cerise sur le gâteau, la collectivité locale peut penser que moins de loups vivants, c'est moins d'indemnisations à verser.

Pour avoir siégé à la commission d'attribution des indemnités, je peux témoigner que nous n'avons jamais eu de pressions de ce type (c'était il y a 10 ans).

Je ne voudrais pas aborder ici le sujet de la réintroduction du loup dans nos montagnes.
 

Le loup n'a pas été réintroduit, il est revenu dans les Alpes françaises tout seul comme un grand par expansion des population italiennes  ;)

Il apparait que des structures spécialisées dans l'élimination des loups (et des autres perturbateurs de l'économie locale) existent depuis fort longtemps. Elles sont ancrées dans la culture de ces régions et ont prouvé par le passé leur efficacité. Ne pas y avoir recours, encore plus au profit d'un système couteux, est donc automatiquement très mal perçu par les groupes locaux.


Voilà, je voulais préciser ce cadre. Il ne me semble donc pas anormal que la puissance publique se repose sur lui. Il existe, il est légitime, il a fait amplement ses preuves et il est parcimonieux des deniers publiques.

Tout cela est juste. Mais comme le dit Bomby plus haut, ici il ne s'agit pas éradiquer mais de faire du tir sélectif ce qui est peu compatible avec la technique de battue.

Je rappelle qu'on parle d'une espèce PROTEGEE

Pour la suite du débat, ce serait encore mieux si on pouvait éviter les clichés du type "tous bourrés : ils vont défourailler partout"...qui souvent ont la même pertinence que ceux émis par les mêmes chasseurs ruraux sur les parisiens ou les banlieusards et qui, au final, reflètent surtout une grande méconnaissance.   ;)

+ 1000
Compte sur moi pour ne plus intervenir si ça dérape.
"On a beau donner à manger au loup, toujours il regarde du coté de la forêt. " Ivan Tourgueniev
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"Dégaine toi du rêve anxieux des bien-assis" Léo Ferré

24 septembre 2013 à 13:10:31
Réponse #24

Kilbith


Le loup n'a pas été réintroduit, il est revenu dans les Alpes françaises tout seul comme un grand par expansion des population italiennes  ;)
Je me doutais que tu relèverais ce point.  ;)

Du point de vue des "opposants"  dans la mesure où il n'y avait plus de loup dans les Alpes françaises (de mémoire depuis les années 30) il s'agit bien d'une réintroduction. Que celle-ci ait eu lieu de façon "active" par transport ou de façon "passive" par "laissez-faire" ils y perçoivent dans les deux cas une même volonté.

Merci de m'avoir permis de réaliser cette exercice de "décentration" par rapport à notre sujet.   ;D ;)

Citer
Tout cela est juste. Mais comme le dit Bomby plus haut, ici il ne s'agit pas éradiquer mais de faire du tir sélectif ce qui est peu compatible avec la technique de battue.
Je n'ai pas discuté de technique de chasse. En effet, si l'objectif est un prélèvement sélectif : l'affût ou l'approche sont des méthodes plus adaptées que la battue. Se pose d'ailleurs la qualification du tireur pour identifier la bonne cible.

Citer
Je rappelle qu'on parle d'une espèce PROTEGEE
Je n'ai pas discuté le statut juridique de l'espèce et encore moins de son bien fondé. On peut effectivement critiquer les autorités dans leur décision (mais peut être que statut d'espèce protégée laisse la possibilité ponctuelle de tir sélectif aux autorités). En revanche, je voulais discuter du choix des moyens utilisés.

Si je comprend bien tes propos : Le principal problème est d'ordre symbolique. En permettant aux chasseurs de réaliser le prélèvement, symboliquement on fait passer le loup dans le clan des espèces "chassables". Alors qu'en en confiant le prélèvement à l'ONFCS on n'aurait pas (ou moins) cette atteinte symbolique au statut d'espèce protégée.

AMHA : Pour le loup cela ne change pas grand chose (sous réserve d'un tir effectivement sélectif). En revanche, c'est une défaite symbolique et donc..."politique". C'est vrai qu'il existe un risque : "une fois passé les bornes, il n'y a plus de limites".

 :)
« Modifié: 24 septembre 2013 à 13:16:14 par Kilbith »
"Vim vi repellere omnia jura legesque permittunt"

 


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