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Auteur Sujet: [Océan] Courants de baïnes  (Lu 14224 fois)

18 avril 2013 à 11:30:00
Lu 14224 fois

Mishkin


Bonjour,

Hier il faisait beau et chaud, les gens qui le pouvaient sont allés à la plage.
Hors saison la plage n'est pas surveillée et seul un panneau d'interdiction de baignade placé de loin en loin fait supposer du danger.
Des potes surfeurs ont ramené à terre un mec d'une cinquantaine d'année qui s'était fait embarquer par la baïne et qui sans leur intervention serait aller nourrir les crabes.
C'est le premier de cette saison et peut-etre pas le dernier.

Moi-meme surfeur j'ai eu 2 fois l'occasion de ramener des gens en difficulté, un ado qui ne s'était rendu compte de rien et qui, quand il est passé à coté du pic (lieu où cassent les vagues, où les surfeurs démarrent) en partant franchement au large s'est mis à paniquer. Et un enfant qui luttait déja au moment où j'empruntais le chenal pour me rendre au pic. J'ai bien saladé la mere quand on est sortis.
Trimballer un poids mou et affolé sur sa planche, lui dire que dans tous les cas il ne lache pas la planche, et que on est bientot sortis, c'est bientot fini. C'est pas facile.

Les surfeurs recherchent le chenal créé par la baïne pour se rendre facilement au pic sans se ramasser X vagues sur le rable, il arrive meme qu'on puisse passer et arriver au pic avec les cheveux secs par houle de 1m50 si on s'y prend bien.
Mais les baigneurs dépourvus de planche ne doivent surtout pas faire de meme.

Les gens se font avoir par ignorance des forces en jeu, une baïne c'est vicelard. Le calme relatif qui y regne fait croire à tord que la baignade y est sans risque.
Malgré tout on peut y survivre, il faut connaitre le fonctionnement et garder son calme et ses forces.





Visitez ce lien (source des images) : http://www.nageur-sauveteur.com/milieu-marin/baine.php
Edit : et cet autre : http://fr.wikipedia.org/wiki/Ba%C3%AFne ainsi que les liens connexes qui s'y trouvent, bonnes images et schémas

Si vous avez l'occasion demandez aux surfeurs, aux sauveteurs de vous apprendre à lire le littoral
Etudiez les schémas qui sont affichés en saison par les MNS

Evitez de grossir les rangs : http://www.sudouest.fr/2013/04/14/le-porge-33-une-baigneuse-de-22-ans-se-noie-1024933-739.php

On ne regrette jamais trop de précaution

edit2 : dans le lien wiki sus-cité ya ça qui me plait bien BAINE=Bassin Apparement Inoffensif à Noyade Eventuelle

à+

Mishkin
« Modifié: 18 avril 2013 à 19:16:51 par Mishkin »

18 avril 2013 à 11:39:44
Réponse #1

gustuvi


Déjà lire la panneaux serait pas mal tu vas a Biscarosse Plage les gens se baignent sous le panneau qui doit faire 2m x 1.5 ATTENTION BAINES !!!  :down:

et ça je le vois toutes les fois ou j'y vais 
a quoi ça sert de vouloir avoir raison quand c'est tellement simple de laisser les autres avoir tort

18 avril 2013 à 11:45:46
Réponse #2

Karto


Merci Mishkin ! Ca démystifie pas mal le truc pour les méditerranéens incultes. ;)

Du coup en fait si malgré tout on est pris dans un tel courant, le truc c'est de nager perpendiculaire au courant, c'est ça ?

18 avril 2013 à 12:39:19
Réponse #3

raphael


Je pensais que c'était à marée descendante que le courant de baine était le plus gros risque : la cuvette qui se vide  :-\
Se connaitre et s'accepter


18 avril 2013 à 12:50:55
Réponse #4

Mishkin


Du coup en fait si malgré tout on est pris dans un tel courant, le truc c'est de nager perpendiculaire au courant, c'est ça ?

Affirmatif, une fois embarqué c'est plus la peine de batailler pour revenir tout droit à la plage, dés les premiers signes de non-retour on commence tranquille à nager parallele à la plage pour se sortir de la veine ensuite il faut faire en sorte de rentrer au bord face à un pic.
C'est facile à voir quand on est sur la plage mais moins évident quand on se trouve derrière, au moment où traverse le pic on va prendre des vagues sur la gueule, pas de probleme quand on peut se soutenir avec une planche ou un moyen de flottaison, moins drole quand on est juste en calbute de bain, fatigué et dans l'eau froide.

Il y a des histoires de gens qui ont simplement fait le bouchon et se sont fait ramener prés du bord par la veine sans plus de soucis (quelques centaines de metres plus loin tout de meme) mais je n'ai l'ai jamais experimenté ni vu de mes yeux

Dans ce lien http://www.littoral33.com/baines.htm il est dit :

Citer
Le meilleur comportement à adopter reste donc de se laisser porter par le courant sans lui opposer de résistance et à attirer l'attention des sauveteurs.

C'est dans ce cas que le bon gros sifflet prend son importance http://www.davidmanise.com/forum/index.php/topic,5642.msg451180.html#msg451180

Les surfeurs se trouvent généralement face à un pic (généralement parce que des fois on se met sur "l'épaule", coté du pic)
Les pecheurs en surf-casting tendent généralement face à un pic, le bar aime l'eau brassée et oxygenée (généralement parcequ'il y a des néophytes  :D)
Les MNS installent toujours leur baignade face à un pic, entre deux baïnes.

Sur ce dernier point, il y a une astuce.
Sur la cote le jus est soit du Nord vers le Sud soit l'inverse, pour connaitre le sens on peut des fois le voir directement sur l'eau, l'écume des vagues glisse d'un coté ou de l'autre.
On peut aussi observer les autres baigneurs et voir dans quel sens ils sont déplacés
On peut voir de quel coté de la baignade le MNS siffle et engueule le plus les baigneurs qui dépassent les limites de la zone.
Je vais toujours me baquer du coté où le courant passe en premier sur la baignade, je nage un peu, je me retourne souvent pour apprécier ma dérive et dés que je me rapproche trop de la limite je sors, je remarche jusqu'à mon point de départ et c'est reparti pour un tour.
On voit beaucoup de gens entrer dans l'eau par le coté "sous le courant", pas se rendre compte qu'ils dérivent (meme si on a pied) et se retrouver dangereusement prés de la veine. et se faire pourrir et taper l'affiche par les sauveteurs (qui ont pas que ça à foutre, vu le nombre de gens se trouvant parfois dans la baignade)

Les jours de grand courant, on peut voir des fois deux MNS coté sous le jus et un seul coté au jus.

à marée haute, le jus circule aussi dans la baïne et c'est la forme de celle-ci qui fait que la veine part vers le large
Edit : cette information n'est pas généralisable et trop spécifique à mon bout de cote, c'est le courant parallele qui engendre cet état de faits, et encore pas tous les jours, mais   ça existe ...
Par contre à marée haute la difference entre pic et baïne est plus flagrante, le chenal est plus marqué et encore plus calme


à+

Mishkin
« Modifié: 25 avril 2013 à 12:52:30 par Mishkin »

18 avril 2013 à 12:57:22
Réponse #5

kovaks


Sur la cote le jus est soit du Nord vers le Sud soit l'inverse
Attention, uniquement sur la côte dont tu parles ou une à la géographie proche. En général le courant principal est du à la marée, montante ou descendante, et s'inverse donc. Par chez moi (Bretagne Nord), c'est souvent Ouest-Est à la montante, et est-Ouest à la descendante, la Manche se remplissant et se vidant.

18 avril 2013 à 13:03:53
Réponse #6

Mishkin


Oui c'est exact et tu fais bien de le préciser  :up: chez moi, Nord-Médoc, la cote est pile face à l'Ouest (Nord-Sud donc)

Une autre chose :

Nager parallelement c'est pas la méthode miracle qui sauve à tous les coups, on peut retomber dans la veine suivante et repartir pour un tour de manège et dans tous les cas un autre danger guette : l'hypothermie.

19 avril 2013 à 09:29:01
Réponse #7

Chris-C


Citation de: Karto
Ca démystifie pas mal le truc pour les méditerranéens incultes

Phoque ïou fada............ ça sent la semelle de beton là..........................  ;#


Merci pour ce post. Encore une fois  s'informer

19 avril 2013 à 11:06:04
Réponse #8

Karto


Phoque ïou fada............ ça sent la semelle de beton là..........................  ;#

Bah je m'incluais dans le lot là. 8)
Les baïnes partent sévir dans les régions où les gens les tolèrent hein. On a ce qu'on mérite. Normal.

20 avril 2013 à 02:13:32
Réponse #9

Mishkin


Bonsoir,

la Méditerranée a surement aussi son lot de dangers méconnus des océaniens, comme par exemple les vents de terre qui emportent ou à minima mettent en difficulté des véliplanchistes ou des kitesurfeurs inexpérimentés. remonter le vent ça peut etre galere des fois, etre obligé de remonter le vent parceque sinon on va pas rentrer ça peut etre bien flippant.

à+

Mishkin

20 avril 2013 à 11:09:35
Réponse #10

kovaks


Effectivement. En Yougo, les thermiques atteignent des vitesses impressionnantes, bien supérieures à ce qu'on voit sur le littoral atlantique. ça monte une mer franchement toxique, je déconseille en kayak. Mauvais souvenir! :o

20 avril 2013 à 15:16:26
Réponse #11

Mishkin


Salut,

En gaulois : Vague qui casse au bord. Mais Brice de Nice dit "shorebreak".

C'est un autre danger du littoral et pas des moindres.
Le shorebreak se fout que vous soyez jeune ou vieux, grand ou petit, fort ou fragile il vous attrape, vous bouscule et vous retourne comme une crepe. avec plus ou moins de dommages.

"Le Shorebreak (ou vague de bord) est un anglicisme utilisé notamment par les surfeurs pour désigner un type de vague très particulier : une vague très puissante qui a la particularité d'éclater près du rivage (et donc dans très peu d'eau).. C'est le royaume des bodyboarders et des skimboarders qui raffolent de ce type de vagues creuses mais aussi des différents traumatismes...
 Ces vagues se forment généralement à marée haute. À hauteur comparable, une shore break sera plus puissante et plus épaisse qu'une vague éclatant au large. Une telle vague a aussi la caractéristique d'être très rapide entre le début du déferlement, et le moment ou elle éclate.

Le shore break est redouté car la puissance de la vague frappant dans peu d'eau projette très lourdement sur le sol les personnes qui se retrouvent dedans, pouvant causer des blessures extrêmement graves sur la colonne vertébrale et pouvant mener à une tétraplégie. Les accidents (cervicaux notamment) sont très nombreux. Une bonne condition physique, et une très bonne connaissance de genre de vague (et la manière de chuter) est requise afin de limiter un maximum les risques lorsque l'on veut s'y mesurer, en nageant ou en surfant.
 
C'est, après la noyade, la principale cause d'accidents à l'océan."

http://www.sauveteur-nautique.com/comprendre-locean/shorebreak

Cette vague peut vous balayer comme un pantin, meme les pépères de 120 Kg subissent la meme mécanique. Quand on se trouve sous le point d'impact de la levre on ramasse toute un masse d'eau en mouvement sur la tronche et vous allez devenir partie intégrante du mouvement. suivant la taille de la vague et selon où vous vous trouviez au moment de l'impact, vous risquez d'aller embrasser le fond.
Il y a mieux, le reflux peut vous faire une balayette et vous placer pile là où il faut pour vous décoller du fond, vous faire monter en suivant les autres molécules d'eau, vous intégrer à la lèvre et vous rejeter à grande vitesse vers le fond, généralement pas dans une position adéquate.

Voyez sur les schémas le trajet des molécules d'eau, vous allez emprunter le meme.


source



On peut plonger dans le creux pour traverser cette vague mais si on ne plonge pas suffisament profond sous le trajet de l'eau on va avoir le temps d'émerger la tete derriere la vague mais on va aussitot se faire réaspirer (c'est la sensation que ça me donne) vers le bas, partir avec la levre et atterir, généralement violemment, sur le fond.
J'ai vu de mes yeux des épaules luxées, des cous tordus, des planches de surf cassées, j'ai moi-meme pris des beignes à en tituber, j'ai vu des petits gamins se faire rouler dans les galets du bord comme des céteaux dans la farine.
Cette vague (suivant la houle bien sur) peut se lever dans 30 cm d'eau voire casser direct sur le sable, c'est le pire. J'ai vu un bodyboarder se ramasser une levre d'environ 25cm d'épais sur la cage thoracique et se faire aplatir par la vague (1m environ), il a trés mal respiré pendant 20mn.

Certaines vagues se levent, semble casser mais finissent par se tasser et roulent à grande vitesse vers le haut de la plage, celles-là c'est pas vraiment un souci sauf que toute la masse d'eau qui est montée va immanquablement redescendre, les baigneurs dans le trajet retour sont alors attirés vers la vague suivante qui, elle ,va etre grossie de toute cette flotte suplementaire, va s'enfler plus que les autres, la levre va s'épaissir et il ne fait pas bon de se faire attraper ou se trouver sous le point d'impact.

Face à un gros shorebeak à traverser, je plonge le plus possible à ras du fond, si je peux j'y plante mes doigts et je ressort dés que l'ondulation a cessé (on le sent).
On peut courir sur plage et traverser tete la premiere à travers le creux
On peut attendre qu'elle ait cassé, passer entre deux, barboter tranquille derriere et ... se méfier au retour.
Et si on se fait choper quand meme ? ne pas faire la poupée de chiffons, essayer de rétablir l'assiette pour amortir le choc, se préparer à ramasser ...

Bon allez pas croire hein, l'Atlantique c'est fabuleux quand meme, il faut juste savoir un peu avant.
Je vous fais cadeau des vives, raies electriques (trés trés rare), méduses et autres joyeusetés.
Vous plaignez pas, ya pas vingt ans encore on se baignait et surfait avec les croix de Rommel et divers obstacles anti-débarquement.

à+

Mishkin

22 avril 2013 à 00:11:47
Réponse #12

Aleksi


Aaaaah, le shorebreak, tout un poème... 
J'y est quelques uns de mes meilleurs souvenirs, et quelques uns de mes pires. Quoi qu'il en soit, c'est une bonne manière de se souvenir, a pourtant 5-10 metres du bord, qu'avec la mer on ne joue pas...
Quand on se fait maltraiter par un bon shorebreak bien épais, bien rapide, bien "marron", en général on va s’asseoir quelques minutes apres.
Ceci dit, en dehors des chocs avec plus ou moins de conséquences (car il faut savoir qu'une chute dans le shorebreak, on a 100% de chance de percuter le sol avec une certaine intensité, puisqu'on monte jusqu'au sommet de la vague puis on se fait propulser a pleine puissance), le pire que j'ai connu un bon nombre de fois mais sans aucune conséquences, c'est lorsque après t’être bien vautré et avoir été aplati au fond, si par malheur tu es dans l'axe de déplacement de la vague (j'entends avec la tete vers la plage, les palmes / pieds vers le large), un effet d'aspiration se produit et la vague, non contente de t'avoir écrabouillé la tronche dans le mélange de sable et de galet, aspire tes palmes vers le haut pour les renvoyer au-dessus de la tete, qui elle est toujours plaquée au fond... Cela peut entraîner les séquelles qu'on imagine au niveau de la colonne.

Pour passer le shorebreak, on peut également attendre une accalmie (même lors des tempêtes il y en a, principe des séries) et on peut passer la barre de shorebreak en gardant presque les cheveux au sec pour reprendre l'expression. Sinon, canard classique, dans le creux de la vague en essayant de ne pas resortir trop tôt sinon... Le phénomène a déjà été décrit plus haut, et c'est une des pire sensations...


22 avril 2013 à 15:49:28
Réponse #13

Calypso


Perso, j'en ai vraiment assez de l'attitude des "locaux" face à ce phénomène (j'entends par là des personnes parfaitement au courant du risque et fonctionnement des baïnes).
Je veux dire, tout bordelais ou presque connaît l'existence des Baïnes. Qu'un touriste se fasse surprendre, vu la spécificité/localité du problème, je veux bien... mais qu'un local, parfaitement au courant prenne délibérément des risques en pensant que "ça n'arrive qu'aux autres et aux touristes"...

Ca n'est pas toujours du à un manque d'information. C'est AUSSI du à la connerie pure. J'en ai gros sur la patate car le mois dernier une amie est allée faire mumuse avec son bodyboard dans l'eau, sans palmes en plus, et qu'elle s'est faite piéger, emporter/s'est épuisée en 5 minutes et ne pouvais pas revenir, sans les surfeurs à qui j'ai du faire des signes, je vois pas comment elle s'en serait sortie.
Et dire ensuite "bah ça va j'étais pas toute seule" m'énerve encore plus. Compter sur les autres pour avoir la vie sauve... top...

Quand les baïnes sont de sortie, parfois, il faut savoir rester sur la plage.
 :closedeyes:
"Vers l'infiniii et au delààà"
"And when the day does come when you and I depart, you'll be the one whose leaving 'cause you'll never leave my heart."

FREEEDOOOM !!!

24 avril 2013 à 19:40:57
Réponse #14

modl


J'étais aux obséques de l'étudiante de 22 ans noyée dans une baïne, c'était une ancienne élève...
Elle a grandi dans le bocage du nord Deux-Sévres, et elle est ensuite partie faire des études. Elle ne connaissait sans doute pas les baïnes, et si on rajoute (d'après le journal) une température de 12° dans l'eau, on a tous les élèments pour expliquer le drame.Comme trop souvent AMHA, c'est le manque d'infos qui tue.
Dire "attention aux baïnes", c'est bien, mais ce post explique ce que c'est vraiment, avec schéma à l'appui.
Si on pouvait avoir ça sur TOUTES les plages concernées...
Merci pour ceux qui ont transmis les infos.
Heureux les fêlés, ils laissent passer la lumière...

25 avril 2013 à 13:34:39
Réponse #15

Mishkin


Salut,

@ Modl : Arf, désolé de ça homme :( ,cette série de morts dans ma région et la mésaventure de mes potes m'ont incité à ouvrir ce fil.

@ Calypso : Oui c'est malheureusement vrai, mon vieux m'a raconté une histoire de peche à la senne (qui date de quand lui était gamin ...) où c'est le cheval de trait qui a sauvé les quatre bonshommes (tous natifs) qui étaient à l'autre bout, uniquement préoccupés de cerner les poissons, ils ont pas vu qu'ils s'approchaient de la baïne, s'en sont trop approchés, ils ont perdu pied, le filet a été embarqué avec les mecs au bout et c'est le brave canasson (mené par son maitre) qui a tout tiré au sec.

Complément :
La configuration d'une baïne change au gré des marées, en été elle ne ressemble plus à ce qu'elle était l'hiver, d'une saison sur l'autre elle se déplace, se comble ou se creuse.
Les facteurs de changement sont les marées à gros coef, les fortes houles et les coups de vent qui érodent la plage et le cordon dunaire.
Il y surement aussi les actions de remodelages/reprofilages/criblage à coups de bulldozer/cribleuse, ce n'est que mon humble avis, ce n'est pas prouvé mais le sable qui a permis au banc Nord de Cordouan de sortir des flots ils s'est surement pas téléporté ...

Edit de mon message (N°4) plus haut où les infos étaient un peu trop spécifique à mon bout de littoral

trouvé des vieux fils :
                             
Savoir bien nager
http://www.davidmanise.com/forum/index.php/topic,2901.40.html

L'élémént aquatique : les dangers
http://www.davidmanise.com/forum/index.php/topic,3604.msg70716.html#msg70716
En particulier les posts de Anto

à+

Mishkin
« Modifié: 25 avril 2013 à 15:03:27 par Mishkin »

05 mai 2013 à 02:19:29
Réponse #16

Mishkin


Salut,

Chez moi, aujourd'hui, "comme dans les livres"



Ce qui se voit aussi c'est des gens qui vont se balader tout au bout du banc de sable (fleche rouge) puis y stationnent suffisament longtemps pendant que la marée monte pour se retrouver piégés, n'osant pas mouiller leurs godasses, l'eau coupe la retraite (flèche bleue) et la pire des décisions est de rentrer en coupant par le chenal.
C'est arrivé de nombreuses fois.


Sa copine juste à coté, 50 metres au Nord, en formation, elle sera surement prete avant l'été, peut etre meme que son flux va rejoindre celle du Sud, tout remodifier et créer une baïne encore plus grande !



à+

Mishkin

10 août 2013 à 21:21:04
Réponse #17

gahús


Salut,

En gaulois : Vague qui casse au bord. Mais Brice de Nice dit "shorebreak".

C'est un autre danger du littoral et pas des moindres.
Le shorebreak se fout que vous soyez jeune ou vieux, grand ou petit, fort ou fragile il vous attrape, vous bouscule et vous retourne comme une crepe. avec plus ou moins de dommages.

"Le Shorebreak (ou vague de bord) est un anglicisme utilisé notamment par les surfeurs pour désigner un type de vague très particulier : une vague très puissante qui a la particularité d'éclater près du rivage (et donc dans très peu d'eau).. C'est le royaume des bodyboarders et des skimboarders qui raffolent de ce type de vagues creuses mais aussi des différents traumatismes...
 Ces vagues se forment généralement à marée haute. À hauteur comparable, une shore break sera plus puissante et plus épaisse qu'une vague éclatant au large. Une telle vague a aussi la caractéristique d'être très rapide entre le début du déferlement, et le moment ou elle éclate.

Le shore break est redouté car la puissance de la vague frappant dans peu d'eau projette très lourdement sur le sol les personnes qui se retrouvent dedans, pouvant causer des blessures extrêmement graves sur la colonne vertébrale et pouvant mener à une tétraplégie. Les accidents (cervicaux notamment) sont très nombreux. Une bonne condition physique, et une très bonne connaissance de genre de vague (et la manière de chuter) est requise afin de limiter un maximum les risques lorsque l'on veut s'y mesurer, en nageant ou en surfant.
 
C'est, après la noyade, la principale cause d'accidents à l'océan."

http://www.sauveteur-nautique.com/comprendre-locean/shorebreak

Cette vague peut vous balayer comme un pantin, meme les pépères de 120 Kg subissent la meme mécanique. Quand on se trouve sous le point d'impact de la levre on ramasse toute un masse d'eau en mouvement sur la tronche et vous allez devenir partie intégrante du mouvement. suivant la taille de la vague et selon où vous vous trouviez au moment de l'impact, vous risquez d'aller embrasser le fond.
Il y a mieux, le reflux peut vous faire une balayette et vous placer pile là où il faut pour vous décoller du fond, vous faire monter en suivant les autres molécules d'eau, vous intégrer à la lèvre et vous rejeter à grande vitesse vers le fond, généralement pas dans une position adéquate.

Voyez sur les schémas le trajet des molécules d'eau, vous allez emprunter le meme.


source



On peut plonger dans le creux pour traverser cette vague mais si on ne plonge pas suffisament profond sous le trajet de l'eau on va avoir le temps d'émerger la tete derriere la vague mais on va aussitot se faire réaspirer (c'est la sensation que ça me donne) vers le bas, partir avec la levre et atterir, généralement violemment, sur le fond.
J'ai vu de mes yeux des épaules luxées, des cous tordus, des planches de surf cassées, j'ai moi-meme pris des beignes à en tituber, j'ai vu des petits gamins se faire rouler dans les galets du bord comme des céteaux dans la farine.
Cette vague (suivant la houle bien sur) peut se lever dans 30 cm d'eau voire casser direct sur le sable, c'est le pire. J'ai vu un bodyboarder se ramasser une levre d'environ 25cm d'épais sur la cage thoracique et se faire aplatir par la vague (1m environ), il a trés mal respiré pendant 20mn.

Certaines vagues se levent, semble casser mais finissent par se tasser et roulent à grande vitesse vers le haut de la plage, celles-là c'est pas vraiment un souci sauf que toute la masse d'eau qui est montée va immanquablement redescendre, les baigneurs dans le trajet retour sont alors attirés vers la vague suivante qui, elle ,va etre grossie de toute cette flotte suplementaire, va s'enfler plus que les autres, la levre va s'épaissir et il ne fait pas bon de se faire attraper ou se trouver sous le point d'impact.

Face à un gros shorebeak à traverser, je plonge le plus possible à ras du fond, si je peux j'y plante mes doigts et je ressort dés que l'ondulation a cessé (on le sent).
On peut courir sur plage et traverser tete la premiere à travers le creux
On peut attendre qu'elle ait cassé, passer entre deux, barboter tranquille derriere et ... se méfier au retour.
Et si on se fait choper quand meme ? ne pas faire la poupée de chiffons, essayer de rétablir l'assiette pour amortir le choc, se préparer à ramasser ...

Bon allez pas croire hein, l'Atlantique c'est fabuleux quand meme, il faut juste savoir un peu avant.
Je vous fais cadeau des vives, raies electriques (trés trés rare), méduses et autres joyeusetés.
Vous plaignez pas, ya pas vingt ans encore on se baignait et surfait avec les croix de Rommel et divers obstacles anti-débarquement.

à+

Mishkin

En complément : un article dans le quotidien sud-ouest.


http://www.sudouest.fr/2013/08/05/resister-au-shorebreak-1132741-3558.php

Outre les courants de baïne, il existe un autre phénomène particulier sur nos côtes : le « shorebreak » ou rouleau de bord, qui peut s’avérer redoutable.
Parmi les dangers du littoral aquitain, outre les courants de baïne, il convient de se méfier du « shorebreak ». Traduisez en français : rouleau de bord. Cette vague se forme généralement à marée haute. En effet, la houle n’étant plus freinée, pendant cette période, par les bancs de sable, elle vient s’écraser et claquer en une seule vague sur le rivage. La puissance d’un rouleau de bord et sa dangerosité sont accentuées par un rivage en pente. Une telle vague a aussi la caractéristique d’être très rapide entre le début du déferlement et le moment où elle éclate..

Ce volume d’eau important explosant sur le sable crée un reflux, appelé ressac, contre lequel il est très difficile de lutter. Le shorebreak est redouté pour la puissance de la vague frappant dans peu d’eau, directement sur le sable. Celui qui se fait projeter à pleine vitesse se trouve en contact avec une surface dure. On ne tombe plus sur de l’eau, mais sur du sable dur comme de la pierre. Cela équivaut à plonger dans une piscine sans eau.
Blessures graves


Le shorebreak est redouté car la puissance de la vague peut causer des blessures extrêmement graves sur la colonne vertébrale, pouvant mener à une tétraplégie. Les accidents cervicaux, notamment, sont très nombreux. Une très bonne condition physique et une très bonne connaissance de ce genre de vague (et la manière de chuter) est requise afin de limiter au maximum les risques, lorsque l’on veut s’y mesurer en nageant ou en surfant.

« Il ne faut pas laisser les jeunes enfants jouer dans le rouleau de bord et inviter les personnes âgées à ne pas s’aventurer dans cette vague de bord », explique un nageur sauveteur en poste sur la côte sud. Il dispense quelques conseils : « Il ne faut pas se laisser projeter par cette vague de bord, mais attendre patiemment une accalmie. En effet toutes les séries de six à sept vagues, l’océan marque une pause. Il faut profiter de ce moment-là pour sortir de l’eau, en prenant la précaution de ne jamais tourner le dos à l’océan. »


10 août 2013 à 23:04:02
Réponse #18

Moleson


Je ne sais pas si c'est un courant de baine (je découvre le terme), mais je me suis fait prendre en Inde à Goa il y de nombreuses années.

Petit shorebreak pas méchant, genre aux genoux, puis soudainement slurp.... je me suis retrouvé aspiré au large à environ 200m du bord, impossible de revenir. Un courant d'une vitesse folle m'a emporté parallèlement au rivage, je voyais défiler la plage, puis après un moment la plage à fait une boucle en creux, le courant c'est ralenti et j'ai pu rentrer au bord. J'ai du parcourir environ 1-2km pour revenir au point de départ. Je n'ai pas remis les pieds dans la mer durant le séjour.

Leçon qui m'a fait prendre conscience de la violence des courants qui peuvent exister en mer et de l'importance de ne pas luter, mais d'attendre un moment favorable.


Moléson

11 août 2013 à 10:21:05
Réponse #19

gahús


Je ne sais pas si c'est un courant de baine (je découvre le terme), mais je me suis fait prendre en Inde à Goa il y de nombreuses années.

Petit shorebreak pas méchant, genre aux genoux, puis soudainement slurp.... je me suis retrouvé aspiré au large à environ 200m du bord, impossible de revenir. Un courant d'une vitesse folle m'a emporté parallèlement au rivage, je voyais défiler la plage, puis après un moment la plage à fait une boucle en creux, le courant c'est ralenti et j'ai pu rentrer au bord. J'ai du parcourir environ 1-2km pour revenir au point de départ. Je n'ai pas remis les pieds dans la mer durant le séjour.

Leçon qui m'a fait prendre conscience de la violence des courants qui peuvent exister en mer et de l'importance de ne pas luter, mais d'attendre un moment favorable.


Moléson

Cela pourrait ressembler à un courant de baïne mais je n'en suis pas certain.
Pour qu'il y ait courant de baïne, il faut une marée et c'est le cas à Panaji/Goa


20 avril 2014 à 23:16:20
Réponse #20

Mishkin


Salut,

L'année dernière une nouveau système d'aide à l'alerte a été testé et sera certainement reconduit et étendu cette année 2014.
Des drapeaux orange international avec un numéro de code dessus, ça permet d'offrir un repère sur les kilomètres de plage et de dune quasi identiques.



Je vous invite à visiter ce lien pour de plus amples explications :
 http://www.le-secourisme-en-video.org/alerte-info-securite-n-1-des-balises-de-securite-sur-les-plages-du-littoral/

à+

Mishkin

15 juin 2014 à 23:49:11
Réponse #21

Mishkin


Salut,

J'ai découvert cette image récemment.



Source : blog.surf-prevention.com (+ vidéos)

ça concerne surtout les surfeurs mais le principe est surement transposable à d'autres situations.
La première fois que j'ai ramené une personne au bord, je l'ai mis sur la planche et moi je nageais derrière en poussant comme je pouvais, le deuxième j'avais un grande planche, c'était un enfant, alors j'avais la place de ramer et ça avait pris moins de temps pour rentrer. les deux étaient flippés mais conscients.
Dernièrement, un pote s'est ramassé un coup de planche sur le rocher (l'os derrière l'oreille) et s'est bien fait sonner, heureusement ça s'est passé prés du bord et on était 3 pour s'occuper de lui.
Je vais tester ça dans l'eau prochainement, il me faut juste une "victime".
Bien évidemment, ça sera surement plus facile avec mon longboard de 10 pieds que sur mon os de seiche de 6'4, alors je testerais les deux ;)

à+

Mishkin

16 juin 2014 à 07:27:22
Réponse #22

fall7stand-up8


Salut à tous

Avec les planches de sauvetage nous utilisions une autre technique qui consiste à mettre la victime à plat ventre sur la planche et à se placer derriere elle le torse sur la planche et les jambes dans l'eau ce qui permet de continuer à palmer en maintenant la victime sur la planche par l'action des bras.

Avantages: -charge uniformément répartie sur la planche
                 -Ramassage possible en retournant la planche et en la plaçant            à coté de la victime dont tu passes un bras sur la planche. Tu montes ensuite à genoux sur ta planche et tu la fait pivoter en utilisant le poids de ton corps comme levier.

Inconvénient Majeur : Il faut posséder une bonne technique pour ne pas "perdre" sa victime en la ramenant au bord 

Nous avions fini par décider d'utiliser la vitesse de la rescue board pour atteindre la victime et de la ramener avec une bouée tube qui garantissait que ses voies aériennes restaient hors de l'eau.

Toujours garder à l'esprit qu'une victime inconsciente n'a pas de tonus musculaire et qu'une victime hypotherme a une coordination dégradée.
En clair l'une comme l'autre ne pourrons pas beaucoup aider.

Bonne journée

 

21 juin 2014 à 15:29:34
Réponse #23

Mishkin


Salut,

Un pote surfeur qui fut MNS et aujourd'hui formateur de formateurs SST va m'enseigner quelques trucs sur les sorties d'eau et premiers secours. Bon, moi je veux juste être un peu plus éveillé que la moyenne et capable d'augmenter les chances de survie d'une victime, pas me substituer aux maitres-nageurs hein. Et surtout pouvoir faire sans eux quand ils ne sont pas là, l'hiver ou dans les coins non surveillés où on aime se rendre .

Citer
Toujours garder à l'esprit qu'une victime inconsciente n'a pas de tonus musculaire et qu'une victime hypotherme a une coordination dégradée.
En clair l'une comme l'autre ne pourront pas beaucoup aider
Je me suis fait prêter une rescue-board et en effet, rien qu'une personne de 50Kg, bien en possession de ses moyens c'est déjà pas super stable même sur de tels paquebots et ça se ressent vite dans les bras. Je ne peux qu'imaginer avec une vraie victime ...


HS : par contre c'est super sympa ces planches en ces jours d'océan plat, ça me permet d'entretenir mes brandillons pendant que les potes font du lard. Quand la houle reviendra moi je serais affuté et eux seront à la ramasse  ;D. Je me suis fait une "rando" de 2Km pour commencer, ça tire. Je suis pas encore prêt pour traverser l'estuaire de la Gironde ou participer à la San-Sébastian/Capbreton (64Km) mais j'ai bon espoir  ;).
Quant à ramer à deux, le haut du torse confortablement appuyé sur les fesses de sa(son) partenaire sur fond de soleil couchant sur l'Atlantique c'est si ... :love:, je vous le conseille.


à+

Mishkin

21 juin 2014 à 20:56:44
Réponse #24

Pier13


Rajoute une ligne de traine avec un pti rapala sur ta rescue board et en plus de te faire les bras & t'affuter, il y a moyen de prendre du bar surtout qd c flat comme aujourd'hui.  ;)

PS : testé et approuvé en cette période à la sud de Lacanau
« On a deux vies. La deuxième commence le jour où on réalise qu'on en a juste une. »  Confucius

 


Keep in mind

Bienveillance, n.f. : disposition affective d'une volonté qui vise le bien et le bonheur d'autrui. (Wikipedia).

« [...] ce qui devrait toujours nous éveiller quant à l'obligation de s'adresser à l'autre comme l'on voudrait que l'on s'adresse à nous :
avec bienveillance, curiosité et un appétit pour le dialogue et la réflexion que l'interlocuteur peut susciter. »


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