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Auteur Sujet: Bivouaquer chez les ours  (Lu 7859 fois)

19 février 2012 à 19:06:17
Lu 7859 fois

AC


En cherchant sur Google comment les campeurs s'en tirent au pays des ours, on trouve des détecteurs de mouvement à infrarouge passif, des détecteurs périmétriques à faisceaux lumineux ou à fils tendus... Et même des clôtures électrifiées portables.

Et chez les milis, on fait toujours des tours de garde, ou il y a des solutions plus modernes ?

Edit: Les modos ont extrait mon message de ce fil. Je précise que ce n'est pas moi qui ai l'intention d'aller déranger les ours  :-)
« Modifié: 21 février 2012 à 14:57:45 par AC »

19 février 2012 à 19:16:05
Réponse #1

azur


Et chez les milis, on fait toujours des tours de garde, ou il y a des solutions plus modernes ?
Il existe des moyens de protection: jusqu'au traité d'Ottawa, on utilisait des mines antipersonnel, et maintenant, on dispose de mines éclairantes à fil qui fonctionnent tout aussi bien. Mais il y a toujours des tours de garde, parce qu'aucune machine ne peut complètement remplacer l'être humain. En plus, la garde est impérative dans certains milieux dangereux (sous igloos en particulier), et puis... la dernière garde fait chauffer l'eau pour avoir du café chaud au réveil!
Tout le monde savait que c'était impossible... est venu un idiot qui ne le savait pas, et qui l'a fait!
------------------------------------------
Boviner, c'est contourner par le centre...

19 février 2012 à 21:10:04
Réponse #2

Fauxvoir


Mais si c'est un vrai bois ou une vraie forêt, normalement, tu peux trouver des coins de bivouacs impossibles à trouver de nuit.

20 minute de marche des accès routiers (parking ou chemin ouvert à la circulation). puis tu t'enfonce dans un chemin forestier sur au moins 100m. tu quittes à nouveau ce chemin forestier pour t'enfoncer dans la végétation.
+1 :up:

Et tu évites le feu de bivouac, la nourriture trop parfumée, l'emploi de lampe torche et de lumière vive et les couleurs fluo pour la toile de tente ou de tarp.

Tu peux ajouter une ligne autour de ta tente (simple pelote de ficelle disposée entre 20 et 30 cm du sol et entourant ton bivouac) attachée ou non à des objets bruyants.

...ou/et encore un spray à portée de main...

Une rapide observation des déchets présents dans les poubelles ou au sol te donnera une indication sur la fréquentation des lieux. L'état d'entretien de la zone boisée aussi (présence de vieux bois ou non).

Évite aussi de garer ta voiture sur le parking à proximité de ton futur campement. Une voiture qui passe la nuit seule en forêt attire l'attention sur le fait que quelqu’un est certainement à proximité... Si tu cherches à être discret, ce n'est pas la bonne voie.

Fais toi confiance et ne te force pas, ne dors pas dans un endroit que tu "ne sens pas"! Mais le principal ennemi reste et sera toujours sa propre peur.
Si tes résultats ne sont pas à la hauteur de tes espérances, dis toi que le Grand Chêne aussi, un jour, a été un gland...
On fait la science avec des faits, comme on fait une maison avec des pierres; mais une accumulation de faits n'est pas plus une science qu'un tas de pierres n'est une maison. Henri Poincaré (1854-1912)

19 février 2012 à 21:29:32
Réponse #3

Ulf


Citer
Une rapide observation des déchets présents dans les poubelles ou au sol te donnera une indication sur la fréquentation des lieux.

Bien vu !

Je suis sorti cet après midi pour m'exercer au pistage. En y prêtant attention, outre la faune: des détritus dont des canettes de bière laissées en tas et les "toncars" de joints. Pas besoin d'être profiler pour comprendre: plus d'une personne, surement défoncées, suffisamment peu de sens moral pour en avoir rien à branler de laisser sa m*rde derrière soi.

C'est décidé, je renonce.

19 février 2012 à 22:32:34
Réponse #4

Loriot


Tu renonces pas! Tu te trouve une compagnie sympa qui veuilles bien venir avec toi pour tes premières nuits en bivouac, vous vous trouvez un coin tranquille, vous passez une nuit peinard, magique, ou humide et mouillée.
Les gligli perso, jamais eu de problèmes avec et c'est pas faute d'essayer! ;D
Les foireux... Jamais vu dans les bois quand il fait nuit et noir... (ont peur)

Courage vas-y! Tu verras c'est bien!
« Modifié: 19 février 2012 à 22:37:49 par Loriot »
Quand Pourine veut la lune tu lui baises les pieds

20 février 2012 à 10:29:48
Réponse #5

Achille



20 février 2012 à 10:33:50
Réponse #6

Ulf


Citer
Tu es en Moselle?
As tu deja une expérience du camping "traditionnel"?
Tu veux bivouaquer en tente ou tarp?

Oui je suis en Moselle.

Oui je campe, en tarp, dans les Vosges, bien à l'écart. Jamais fait de camping traditionnel (on parle bien de camping municipal par exemple?).

C'est camper dans les bois à proximité des villes où j'ai un peu les boules.

20 février 2012 à 11:38:21
Réponse #7

buchbass


Tu peux essayer le hamac.
Ca permet d'avoir plus de choix d'emplacement et en particulier au coeur des bois où t'as moins de chance de croiser des gens la nuit.

Perso j'ai deja fait parti de ces groupes de jeunes. La raison principale c'est qu'ils habitent chez papa-maman et qu'ils ont pas d'endroits pour se biturer la tronche.
Je ne crois pas qu'ils en sont pour autant des tueurs en puissance...
Ce qui est sur c'est qu'ils sont pas en mode "aventurier".
Ils vont dans un endroit qu'ils connaissent, facile d'accès la nuit.
Ils se déplacent en meute et emmettent des grognements facilement identifiable à 300 mètres à la ronde...  ;#
Donc si tu évites ces emplacements, en t'enfonçant dans un bois, hors sentier, tu réduis grandement les probabilités de mauvaises rencontres.

Franchement la nuit dans un bois, même pas grand, même a 200 mètres d'une ville, je me sens bien plus en sécurité que dans une ville, dans un bar, une discothèque...
Le plus dur c'est pas la chute, c'est l’atterrissage.
Pour l'instant tout va bien. Pour l'instant tout va bien...

21 février 2012 à 00:16:16
Réponse #8

floproteus


Citer
2 pour ceux qui ont bivouaqué dans une forêt avec un danger d'ours (pays de l'est, canada), ce qui revient au même problème de prédation, comment avez fous fait pour fermer l'oeil de la nuit ?
Petite parenthèse, l'ours n'est pas un prédateur pour l'homme. Si tu respectes quelques règles simples que tu trouveras sur le forum, tu ne risque pas grand chose. En Norvège, il y en a un qui est venu tourner autour de ma tente - car je n'avais pas respecter la première règle de sécurité - et j'ai simplement crié "go away" (en anglais, me demandez pas pourquoi ;#). Il est partie et je me suis rendormie.

Fin mars je pars pister les ours bruns en Slovénie, pour moi les choses sont claires :

- respecter l'animal
- rester humble


 ;)

[EDIT]

Bon aller, je suis pas flemmard, voici les fameuses règles :

Avant :
- ne pas garder de nourriture au campement et la pendre dans un arbre
- manger loin du lieu de bivouac
- ne pas garder de savon, dentifrice, etc, dans la tente
- uriner autour du campement pour signaler sa présence

Pendant :
- rester grouper
- écarter les pans de son blouson pour se grossir
- parler calmement
- reculer doucement sans tourner le dos à la bête
- ne pas crier
- ne surtout pas fuir

Après...
- faire le mort en cas d'attaque (cette méthode à déjà sauvé des vie mais je m'en sentirai absolument incapable...)
- les pouces dans les yeux (facile à dire !)
- prier pour mon salut parce que les deux méthodes précédentes n'étaient dues qu'a des coups de chance et que je vais probablement mourir...

[/EDIT]
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21 février 2012 à 00:48:25
Réponse #9

_Dadou


j ai juste une supposition , une observation.. il semble que la position d'intimidation et de combat de l'ours soit debout

je me demande ce qui se passe dans sa tête quand il nous voit dans notre position naturelle.. aurais tu une réponse pour ca?



Dadou
« Modifié: 21 février 2012 à 00:54:48 par _Dadou »
Le facteur causant le plus grand risque de mortalité c'est la natalité.

21 février 2012 à 01:02:10
Réponse #10

floproteus


Citer
il semble que la position d'intimidation et de combat de l'ours soit debout
Ca c'est un mythe, quand un ours se met debout c'est simplement pour avoir une meilleur vue aux alentours et "prendre le vent".
Pour intimider, il fait plutôt ça (regarde à partir de 1min30) :

RENCONTRE AVEC UN OURS SLOVENE
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21 février 2012 à 01:06:59
Réponse #11

_Dadou


Vu, merci.



Dadou
Le facteur causant le plus grand risque de mortalité c'est la natalité.

21 février 2012 à 01:27:10
Réponse #12

floproteus


Citer
quand un ours se met debout c'est simplement pour avoir une meilleur vue aux alentours et "prendre le vent".

Petite vidéo qui illustre parfaitement ce que je viens de dire :

OURS DEBOUT
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21 février 2012 à 07:01:24
Réponse #13

jeanjacques


Avant :
- ne pas garder de nourriture au campement et la pendre dans un arbre
- uriner autour du campement pour signaler sa présence

Pour le premier point, dans un monde parfait, oui, il faudrait le faire. Mais trouvé le bonne arbre est rarement évident et de beaucoup de récit lu, la plupart mette la nourriture direct dans le SDC. Et jusqu'ici, il n'y a apparemment jamais eu de probleme. L'Hypothèse retenue par certain étant qu'ainsi tu marques clairement que cette nourriture t'appartient et qu'il faudra en découdre pour l'obtenir (bon, évidemment le rapport de force fait qu'il ne vaudrait mieux pas arriver à la dernière étape...).

Pour le deuxième point, je n'ai pas d'avis mais je n'ai vu nul part cela mentionné.
Adhérent Unpact.

21 février 2012 à 07:37:48
Réponse #14

_Dadou


Flop  pour ta prochaine aventure, tu le sais surement déja, aux states ils vendent un peu pertout des petit containers a nourriture "bear proof".

amuse toi bien.

Dadou
Le facteur causant le plus grand risque de mortalité c'est la natalité.

21 février 2012 à 11:57:55
Réponse #15

floproteus


Citer
Pour le premier point, dans un monde parfait, oui, il faudrait le faire. Mais trouvé le bonne arbre est rarement évident et de beaucoup de récit lu, la plupart mette la nourriture direct dans le SDC. Et jusqu'ici, il n'y a apparemment jamais eu de probleme. L'Hypothèse retenue par certain étant qu'ainsi tu marques clairement que cette nourriture t'appartient et qu'il faudra en découdre pour l'obtenir (bon, évidemment le rapport de force fait qu'il ne vaudrait mieux pas arriver à la dernière étape...).
Je comprend bien le concept mais j'avoue que je tenterai pas... A vrai dire, faire comprendre à un ours de 200 kg que cette nourriture m'appartient ;# ! Je serais plutôt du genre "non, non, vas-y, sers toi !" :lol:

Citer
Pour le deuxième point, je n'ai pas d'avis mais je n'ai vu nul part cela mentionné.
J'en ai entendu parler la première fois par Les Stroud puis j'ai revu cette méthode plusieurs fois sur des blogs de thru hikers.
Bien sûr, pas de preuve que ça soit réellement efficace mais on notera que cette technique a été utilisé par Farley Mowat avec les loups (livre : Mes amis les loups).
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21 février 2012 à 12:12:35
Réponse #16

Kilbith


Ca c'est un mythe, quand un ours se met debout c'est simplement pour avoir une meilleur vue aux alentours et "prendre le vent".
Pour intimider, il fait plutôt ça (regarde à partir de 1min30) :

RENCONTRE AVEC UN OURS SLOVENE

ce que je vais dire est valable pour les Pyrénées....

Il me semble que sur la vidéo l'Ours n'est pas du tout agressif, il communique juste un truc du genre "fait pas chi**". Sous réserve de ne pas détaler comme un proie il n'y a pas de risque (pas facile à faire).

Là où c'est plus raide, c'est qu'un ours peut éventuellement te charger...mais pour une charge d'intimidation. Normalement, il s’arrête à quelques mètres. Ce n'est pas facile pour un quidam de reconnaitre une charge d'intimidation d'une vraie charge de prédation.

Et là, clairement, si tu as un equalizer tu risques de ne pas prendre le risque de vérifier s'il s'arrête à quelques mètres et perdre ainsi ton principal avantage. D'où l'importance de se signaler et dans les rares cas où ce n'est pas possible (la chasse avec un accordéon c'est difficile) tâcher d'éviter les coins à ours.
"Vim vi repellere omnia jura legesque permittunt"

21 février 2012 à 13:38:07
Réponse #17

philippe12


bonjour a toutes et a tous

tu as donné le bon mot : LA PEUR >:(

la zone ou tu bivouaques - ne doit pas te faire peur - sinon tu dors mal et récupéres mal - autant marcher un peu plus loin  ;#
un autre solution est de suivre des stages avec David  qui augmenteront ta zone de confort et te permettront de bivouaquer n 'importe ou  ;#  mais n importe pas comment ;)

mon REX - je ne sors jamais sans mon chien - il dort sous mon hamac et n'a jamais mordu personne  :love:
avec ma douce il dort devant la porte de la tente :  ca la rassure et je suis moins agressif  ;#


cordialement

la joie est dans vos valeurs, ..contenez vous , soyez contents et conscients .. c'est cela la joie

21 février 2012 à 14:23:49
Réponse #18

floproteus


Citer
Il me semble que sur la vidéo l'Ours n'est pas du tout agressif, il communique juste un truc du genre "fait pas chi**". Sous réserve de ne pas détaler comme un proie il n'y a pas de risque (pas facile à faire).
Exactement. :)

Citer
Là où c'est plus raide, c'est qu'un ours peut éventuellement te charger...mais pour une charge d'intimidation. Normalement, il s’arrête à quelques mètres. Ce n'est pas facile pour un quidam de reconnaitre une charge d'intimidation d'une vraie charge de prédation.

Et là, clairement, si tu as un equalizer tu risques de ne pas prendre le risque de vérifier s'il s'arrête à quelques mètres et perdre ainsi ton principal avantage. D'où l'importance de se signaler et dans les rares cas où ce n'est pas possible (la chasse avec un accordéon c'est difficile) tâcher d'éviter les coins à ours.

J'ai bien les exemples vidéos, c'est très parlant pour les comportements... en voici donc un pour la charge d'intimidation d'une ourse qui défend ses petits :

CHARGE D'INTIMIDATION

Courageux, le monsieur...
<<<  cliquez ici ;) !

21 février 2012 à 14:35:50
Réponse #19

AD


Je n'ai jamais eu vraiment peur au bivouac. Comme dit plus haut, si on trouve un sport où on a un bon feeeling, le tour est joué et j'y dors comme une marmotte !   :-[

Mais les ours c'est une autre paire de manches ... et ça me fait flipper pas à peu près  :o
Voilà plus d'un an 1/2 qu'on est au Québec, et nous n'avons toujours pas fait de camping !
(Si, une seule fois, avec un ami habitué, qui avait un 12 à portée de main car il allait chasser le lendemain matin. C'est con, mais ça rassure vachement !)

On aimerait aller faire un tour dans l'ouest canadien cet été. Mais déjà que les petits ours bruns québécois m'inquiètent, la gorge me serre quand je m'imagine dormir au pays des grizzlis (d'ailleurs, je ne m'imagine pas tellement dormir, plutôt passer de belles nuits blanches !!)   :'(
Non, parce que les bombes à poivre, c'est bien gentil, mais quand t'es DANS ta tente, puis que t'as un museau d'ours qui renifle ta tente, mais DEHORS, ben ton spray il ne sert plus à grand chose là !

J'essaye de me convaincre que c'est comme tout, faut se lancer, savoir les comportements de base, et une fois qu'on a vu que ça se passait bien, ben c'est parti ...
Allez, encore quelques mois pour lire tous les post du forum consacrés aux ours ... une bonne dose de courage, et on sautera le pas un jour   ;D

21 février 2012 à 16:43:21
Réponse #20

Bison


Citer
C'est con, mais ça rassure vachement

C'est pas con ...
Un enfant qu'a pas une paire de bottes, une canne à pêche et un lance-pierre, c'est pas un vrai. (A. Gavalda)

21 février 2012 à 18:18:28
Réponse #21

AD



C'est pas con ...

Bon, c'est peut-être pas con, mais j'ai du mal à me faire à l'idée de me trimballer un fusil en randonnée  :-\

22 février 2012 à 09:48:08
Réponse #22

botchchikii


Salut :)

Je me permets d'intervenir dans ce post, c'est un sujet qui m'intéresse. Je plussoie Floproteus :
Citer
Petite parenthèse, l'ours n'est pas un prédateur pour l'homme. Si tu respectes quelques règles simples que tu trouveras sur le forum, tu ne risque pas grand chose. En Norvège, il y en a un qui est venu tourner autour de ma tente - car je n'avais pas respecter la première règle de sécurité - et j'ai simplement crié "go away" (en anglais, me demandez pas pourquoi ). Il est partie et je me suis rendormie.

Fin mars je pars pister les ours bruns en Slovénie, pour moi les choses sont claires :

- respecter l'animal
- rester humble

Pour ma part, j'ai fais quelques rencontres avec les ours noirs dans le nord du québec, et en ce qui concerne le bivouac, les seules fois où j'ai été réveillé par ces animaux, c'était au camp de base. Donc un endroit où tu peux difficilement enlever odeurs et attirances car c'est un camp sédentaire. Et les ours qui se sont rapprochés ont régulièrement fait des dégats (parce qu'aussi je n'avais pas entièrement respecté les consignes) seulement lorsque je n'étais pas là.

Pour les bivouacs, donc non sédentaires, j'avais deux techniques. La première consistait à éloigner tout ce qui était bouffe du tarp (je faisais un coin cuisine à un autre endroit au moment de poser le camp et laissait la nourriture à cet endroit). mettre la bouffe en hauteur n'est pas toujours évident (et j'ai vu que ça ne marchait pas forcément non plus). Comme cela, il y a moins de chance d'entendre un ours renifler le tarp durant la nuit. l'inconvénient, c'est que si un ours passe, t'as de bonnes chances de dire au revoir à ton stock ! . Ça s'était pour les sorties non lointaines.

pour les sorties plus lointaines, avec plus de km et d'autonomie, je préférais garder le sac de bouffe avec moi car je considérais que la perte de ma nourriture pouvait m'être préjudiciable loin de tout. Lors de ces sorties, je n'ai jamais été reniflé. Et si ca avait été le cas, ce n'était pas la fin du monde à mon sens. Il y a un monde entre renifler et venir te piquer ta bouffe quand t'es dans la même pièce ! L'ours est méfiant envers l'homme et ne va pas prendre de risques inconsidérés pour juste de la nourriture. les premières fois… Le problème avec l'ours est qu'il va prendre de l'assurance à mesure des rencontres. Le claquement de mains qui va le faire partir fissa le premier coup, il va le faire rigoler quand ça fait 5 fois que tu lui fais le coup :D pas con l'ours. D'où les problèmes accentués sur les camps permanents. Mais pour une nuit, une bonne gueulante de dessous du tarp, ça va lui faire tout drole à l'ours :p

J'aurais voulu aborder un autre aspect de la vie avec les ours (mais qui existe avec tout être vivant) et qui ne concerne pas directement le bivouac. Je trouve cela important et peu mis en avant. C'est la communication non verbale lors des rencontres.

C'est rare de se trouver nez à nez avec un ours qui veut te croquer. Avant ça, normalement, tu vas l'entendre et le voir bien avant, et lui aussi. Si tu en es à te faire croquer, y'a de bonnes chances que tu ai raté un truc dans le dialogue qui va s'instaurer dès les premières minutes. Parce que oui, il y a un dialogue. Basé sur notre attitude, notre position, notre comportement. Les animaux sauvages connaissent parfaitement ce language universel, alors que nous avons tendance à ne plus le comprendre. Et pourtant nous continuons à le pratiquer (souvent inconsciemment). Regarder dans les yeux, fuir, avancer vers…, ce sont les messages non verbaux les plus évidents, mais il y en a des nuances. Je pense capital de réapprendre à « parler avec notre corps » si on veut comprendre comment les interactions se passent.

Et là, je vais préciser le « souvent inconsciemment » pour la pratique de la communication non verbale, car c'est une des plus grandes problématiques à mon sens. C'est bien de dire qu'il ne faut pas avoir peur de l'ours ou du loup, mais si une personne en a peur, ce n'est pas ça qui va la convaincre. Lorsqu'elle en verra un pour la première fois (et c'est quand même assez impressionnant comme bestiau), elle en aura peur. Et son corps enverra un message physique de cette peur. Tout comme celui qui rentre en forêt avec une arme, et qui, comme dit Killbith a conscience qu'il a un avantage certain avec son arme :
Citer
Et là, clairement, si tu as un equalizer tu risques de ne pas prendre le risque de vérifier s'il s'arrête à quelques mètres et perdre ainsi ton principal avantage.
On ne me fera pas croire qu'un homme armé envoie le même message non verbal qu'un autre qui ne l'est pas. je ne dis pas ça pour fustiger les gens armés, c'est un choix. Mais il faut comprendre je pense que cela joue sur le message envoyé. Et conséquemment, avec une arme ultime en main, tu n'es peut être plus dans la nécessité de dialoguer, vu que tu as « la solution ».

Tout ça pour dire que le comportement d'un animal va dépendre d'une manière importante de votre comportement et de votre état d'esprit. C'est assez drôle en fait car c'est exactement ce qui se passe entre humains. Je lis parfois la section « Survie en mileu urbain » et c'est un concept qui revient assez souvent. J'ai cru comprendre que la clé en self-defense, c'était ce qui se passait avant que ça parte en c*u!lle, désescalade, être le grey man, etc…. Si t'es au contact, c'est déjà trop tard. Ce qui m'étonne et me chagrine, c'est que pas mal pensent encore qu'en milieu sauvage, ce doit être différent. Et là, David l'a très bien dit dans un autre fil:

Citer
Devant un ours vraiment vénère qui charge vraiment (ce qui arrive rarement, heureusement), le temps de réaction est extrêmement court.  Ca cavale à 55-60 km/h ces trucs, ça commence par te percuter de front, ensuite ça freine en te marchant dessus, et ensuite ça se met sur toi et ça arrache tout ce qui dépasse...  Moralité : l'ours on lui doit beaucoup de respect.  Au pays des ours, on n'est PAS au sommet de la pyramide alimentaire, et donc oui on peut crever parce qu'un ours l'a décidé. C'est l'ordre naturel des choses, ça.
Mais avant qu'il soit vénère et qu'il charge, y'a surement moyen de faire de la désescalade et de ne pas provoquer son courroux.

Voilà, c'était pour apporter ma vision des choses.




22 février 2012 à 11:07:56
Réponse #23

Kilbith


Bonjour Mickaël,

Je n'ai absolument pas ton expérience, encore moins avec la faune nord américaine. De plus le peu d'expérience que j'ai des animaux "sauvages" par rapport à toi, est d'une nature tout autre : j'ai toujours été à la chasse depuis que je sais marcher. Je ne suis pas pour autant un zélote, ni performant, ni très assidu. Mais je suis "habitué".

Pour moi, un ours n'est pas un gibier ni un compétiteur du fait de son faible nombre. Il n'y a donc aucun sens à l'abattre. Je ne dirais pas ça aussi facilement si j'étais un éleveur ou un berger. Pour moi, l'ours c'est presque un "voisin" : il a sa place, j'ai la mienne...tant qu'il ne vient pas envahir mon territoire, je respecte le sien. Il fait même partie du coté agréable de mon "quartier", comme mon voisin.

Il me faut donc expliquer le sens de ma phrase (qui était très claire seulement si tu relis le paragraphe ci-dessus) :
Citation de:  Kilbith
Et là, clairement, si tu as un equalizer tu risques de ne pas prendre le risque de vérifier s'il s'arrête à quelques mètres et perdre ainsi ton principal avantage.

Ce que je voulais dire, c'est que mon avantage sur l'ours c'est la portée de mon fusil. Idéalement je dois pouvoir "doubler" mon tir si le premier n'est pas capable de le stopper ce qui est chose courante avec un animal de cette masse et qui est en prédation. Au corps à corps je n'ai aucune chance de m'en sortir indemne, et très peu de m'en sortir vivant.

Le sens que tu donnes à ma phrase est plutôt du type : "quand on a un marteau, tous les problèmes sont des clous".
Ce n'était pas le sens premier de celle-ci. Le sens premier était plus basique : En me chargeant l'ours me pose un dilemme entre ma sécurité (le tirer à distance pour avoir le temps de doubler me donne de la sécurité) et son intégrité (vérifier s'il va s'arrêter à deux mètres ou l'abattre à distance). Et ne voulant pas me poser ce dilemme, je dois absolument l'éviter.

Tu as raison, c'est très proche des nombreuses discussions de la partie "survie urbaine" relatives au port et à l’utilisation d'objet de défense : êtes vous prêt à vous en servir? êtes vous conscient que c'est toujours une mauvaise solution? Au mieux la moins mauvaise...donc il faut éviter absolument d'être devant ce choix. Mais si on est devant ce choix, il faut agir ce n'est plus le temps de la réflexion, c'est celui de l'action.

Citer
On ne me fera pas croire qu'un homme armé envoie le même message non verbal qu'un autre qui ne l'est pas. je ne dis pas ça pour fustiger les gens armés, c'est un choix. Mais il faut comprendre je pense que cela joue sur le message envoyé. Et conséquemment, avec une arme ultime en main, tu n'es peut être plus dans la nécessité de dialoguer, vu que tu as « la solution ».
Je suis entièrement d'accord avec toi. J'ai parfaitement conscience que face à un animal je me pose naturellement en prédateur (plus ou moins supérieur selon l'équipement disponible. L'équipement étant indissoluble de ma nature exacte d'hominidé*). Cela ne veut pas dire que je n'ai pas peur...

Et je suis d'accord avec toi, ici comme ailleurs, le risque principal est : "quand on a un marteau, tous les problèmes sont des clous"


...Mais c'est valable aussi pour celui qui a choisi d'avoir les mains vides ;)


*


« Modifié: 23 février 2012 à 09:59:18 par Kilbith »
"Vim vi repellere omnia jura legesque permittunt"

22 février 2012 à 15:22:02
Réponse #24

botchchikii


Salut Killbith,

En fait, je n'ai pas voulu dire que « quand on a un marteau, tous les problèmes sont des clous » en parlant des gens armés, j'aurais pu prendre l'exemple d'un photographe ou d'un randonneur. Le cas du chasseur est intéressant car comme tu dis, il y a un aspect prédateur et aussi le soutien d'une arme. tu abordes bien ce que j'ai voulu montrer par ce paragraphe :

Citer
Je suis entièrement d'accord avec toi. J'ai parfaitement conscience que face à un animal je me pose naturellement en prédateur (plus ou moins supérieur selon l'équipement disponible. L'équipement étant indissoluble de ma nature exacte d'hominidé*). Cela ne veut pas dire que je n'ai pas peur...

Tu vas en foret en tant que chasseur et donc prédateur. Tu agis donc en tant que tel : tu te déplaces de telle façon à ce que tu puisses éventuellement tirer, tu pistes, bref tu en as conscience et tu le dis, tu te poses en prédateur et finalement tu utilise plus ou moins des techniques prédatrices connues d'eux et les animaux, à mon sens, vont te considérer comme tel car tu envoie ces messages non verbaux par ton attitude qu'ils connaissent pour les pratiquer ou pour s'en défendre. Tu admets que tu puisses avoir peur, ce qui est naturel. C'est un message en plus. Alors j'imagine qu'un gars sous l'adrénaline de la chasse qui croise un ours, avec la surprise et la peur, c'est possible qu'il envoie des signaux qui ne vont pas mettre à l'aise un ours (agitation, chargement et visée de la cible, peut être en surprenant l'ours qui ne l'a pas vu|senti|entendu car le chasseur est en tenue camo et face au vent pour chasser)…

Ce que je veux dire, c'est que par l'ensemble de ces signaux que tu envoies, l'animal en face va réagir en fonction et c'est la grande difficulté à donner des recommandations sur « quoi faire face à un ours » car tu te baseras (et moi aussi) sur une configuration personnelle et finalement impossible à reproduire : un gars avec un fusil n'enverra pas les mêmes signaux qu'un autre avec un fusil mais qui en plus pisse dans son froc, même s'il essaye de ne pas se l'avouer :p et donc le comportement de l'animal en face ne sera pas forcément reproductible, encore plus si on prend en compte l'unicité des individus (histoire, environnement, etc…)

C'est pour moi une source d'intérêt certain dans les interactions entre les espèces, et notamment les grands prédateurs comme l'ours et le loup car cela donne des échanges vraiment intéressants car très complexes, qui t'en apprennent autant sur toi même que sur l'espèce rencontrée :) Le gros avantage pour nous étant la méfiance innée qu'ont les animaux sauvages envers nous, ce qui nous laisse quand même pas mal de marges de manœuvre et le droit à l'erreur, car comme déjà dit : c'est pas demain la veille que tu te retrouvera nez à nez avec un tel animal, la majeure partie des rencontres se faisant à distance raisonnable et souvent à leur initiative. Et comme je le pense, une charge d'ours ne vient pas sans raison et en apprenant sur les espèces potentiellement observables et en observant leur comportement, en réfléchissant sur quel message on envoie, on doit pouvoir éviter un rapprochement source de problèmes. Ça n'enlève pas la possibilité de charge j'en conviens et là, comme disait David, on part pas gagnant.

J'ai déjà croisé un ours à 1m, quand j'ai montré la photo aux locaux, certains se sont exclamés « oh, tu t'es fait attaqué par un ours », ce qui n'était pas le cas.
J'ai croisé aussi une mère avec ses 2 petiots et même en étant très proche d'un des petits, la mère ne m'a pas sauté dessus.
Je me suis retrouvé entre un gros ours et son lunch (une carcasse d'orignal) en sortie d'hivernage, et il m'a laissé la place sans raler.
Je dois avoir une bonne tête  ;D






« Modifié: 22 février 2012 à 15:32:40 par botchchikii »

 


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« [...] ce qui devrait toujours nous éveiller quant à l'obligation de s'adresser à l'autre comme l'on voudrait que l'on s'adresse à nous :
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