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Auteur Sujet: Kyoto: Le Canada se retire de ses responsabilités environnementales  (Lu 3447 fois)

13 décembre 2011 à 14:23:59
Lu 3447 fois

Aishpanu


Ca y est, c'est officiel! :
Maintenant qu'il a saboté autant que possible les négociations à Durban, le Canada passe à l'histoire comme étant le premier pays à se retirer des accords de Kyoto (réchauffement climatique).  >:(
Alors que plus de 190 pays en sont signataires, le Canada se retire: outre une responsabilité historique concernant les émissions passées, une augmentation de 30% de ses émissions par rapport à 1990.
Pour ne pas que les pollueurs risquent de passer à la caisse, le Canada est prêt à mettre en péril la survie d'espèces végétales et animales, voir  la survie de certaines populations humaines.
La honte déferle sur le "plus beau pays du monde" :down:
Guide Boréal

13 décembre 2011 à 14:30:04
Réponse #1

Eremos


Ouaip, pas trop fier de tout ça  :(

... quand l'argent mène le monde ...  :bheurk:

13 décembre 2011 à 14:40:18
Réponse #2

Ishi


 :bang: :bang: :bang:
Et oui, l'humanité fonce droit à sa perte.
Le Canada est le premier et d'autres suivront.
Il est toujours plus facile de tourner le dos à un problème que de l'affronter de face.
Steph
La terre n'appartient pas à l'homme, l'homme appartient à la terre.

13 décembre 2011 à 15:38:29
Réponse #3

Luffy


Quelle honte!!!! Ils veulent vraiment se le prendre le mur!!!!!  :bang:
Parce qu'ils croient qu'une poignée de $ va leur sauver le cul... C'est virtuel, l'argent, l'économie tout ça. L'argent n'est pas une chose matérielle, contrairement à la Terre. L'argent symbolise juste une dette, un du lors d'un échange!!!  >:( Bientôt, l’économie aura eu raison de la planète où nous vivons, il pourront se le mettre au ........ leur argent quand ce sera vraiment devenu invivable. Parce qu'on aura nulle part ailleurs où aller !!!!!!!!!!!!!!
C'est clair que pour un si beau pays  :love:, qui donne une telle envie de s'y installer de part son cadre de vie "nature", des efforts qu'ils semblaient faire pour l'environnement (bien plus qu'en France à ce que j'en ai vu), ça me troue le cul  :'( Je suis écœuré.  >:(

Si d'autres commencent à suivre, il ne faudra plus attendre grand chose de l'avenir... :sorry:
"S'éloigner de tout rapproche un peu de l'essentiel." Loïck Peyron

13 décembre 2011 à 23:41:29
Réponse #4

VieuxMora


Aishpanu, Eremos, Filmanue;

Je crois que vous êtes tous trois des Français d'origine qui travaillez au Canada. Que pouvez vous faire concrètement, localement, pour influer sur cet état de choses ?

14 décembre 2011 à 07:46:46
Réponse #5

Daeron


Moauis , défendre la sortie du protocole de Tokyo parce que il y en a qui font pire , je n'en vois pas la logique . Défendre la sortie du protocole de Tokyo parce qu'il faut que le Canada se développe ,là aussi la logique m'échappe .
Si la survie de notre écosystème global passe après les lignes de dollars devant un écran , après la possibilité d'avoir un peu plus de pouvoir d'achat...alors là oui je comprends la sortie du protocole de Tokyo .
L'idée n'est pas de démoniser le Canada...franchement avec la situation dramatique actuelle  se focaliser encore sur les états nations est trop réducteur .put**n réflechissons en tant qu'espèce et à la Terre que nous souhaitons laisser à nos enfants...

14 décembre 2011 à 07:52:04
Réponse #6

Moleson


je vais sans doute me faire flinguer mais je vis dans ce pays contrairement à la plupart d'entre vous ...
et je suis bienheureux que mon pays se soit retiré de cet accord qui n'est que du brouillard ...

ce qui me faît rire c'est que l'Europe vient nous donner des leçons sur l'écologie .... :o
 eh les gars réveillez-vous, vous avez vu ce qu'a donné un tsnunami et une ou plusieurs centrales nucléaires ???? !!!!  quid d'un tremblement de terre ..... ne croyez pas les experts vous auriez des surprises ....

si les pays les plus gros pollueurs peuvent continuer à faire ce qu'ils veulent on dirait que celà vous dérange moins (Quid de la Chine, de la Fédération de Russie ???!!! mais le Canada oui celà gêne ...)   parce qu'en proportion nous ne polluons que peu ...grand pays et peu d'habitants ...

bref à vous lire çela ressemble plus à un pays à démoniser qu'à un pays à aimer ....  à quand un boycott de nos produits ( à m*rde il y en a déjà qui le font ...)  :down:

et ce n'est pas une signature non appliquée ou retirée qui font que les habitants ne font plus d'effort .... d'ailleurs quels pays respectent à ce jour l'accord de Kyoto ???!!!

bref celà sera peut être le seul son de voix discordante mais j'y tenais ...

ps : si vous reprenez un post que j'ai fait cet été il semble que les européens quand ils viennent nous visiter sont moins sensibles au respect de la nature quand ils sont ailleurs ....!!!!   
La raison de se retrait s'appelle 13 milliards de $, que le Canada aurait du payer en tant que compensation pour ne pas avoir respecté les engagements de Kyoto.
D'une certaine manière ça me rappelle les sanctions en Europe pour les pays qui ne respectent pas la stabilité économique.

Finalement sur le fond le Canada à raison en disant que ces accord que ce soit Kyoto ou Dublan c'est du pipeau, après faut voir que faire d'autre.

Moléson

14 décembre 2011 à 08:24:19
Réponse #7

raphael


La consommation de charbon dans le monde continuera à croître d'ici 2016

http://www.lemonde.fr/planete/article/2011/12/13/la-consommation-de-charbon-dans-le-monde-continuera-a-croitre-d-ici-2016_1618126_3244.html

quand on voit ca et que plus on attends plus le retour a une situation acceptable va être impossible.

Kyoto ou pas , je crois que les dés sont jetés
Se connaitre et s'accepter


14 décembre 2011 à 08:46:20
Réponse #8

DavidManise


Bon, eh, filmanue...  l'image de marque du Canada, on s'en tape un peu non ?  ;)

David
"Ici, on n'est pas (que) sur Internet."

Stages survie CEETS - Page de liens a moi que j'aimeu

14 décembre 2011 à 09:24:18
Réponse #9

Karto


(édité : ceci était une réponse à filmanue qui, semble-t-il, a effacé toutes ses interventions entretemps)

Les seuls messages qui me touchent dans cette discussion, c'est ceux d'Aishpanu et de Daeron. Le reste c'est du vent. On n'est pas sur Youtube, c'est tout ;) J'aime ma terre, mais ne me sens pas insulté chaque fois que quelqu'un met en avant une mauvaise décision du gouvernement français.

Et puis objectivement les politiques environnementales au Canada sont parmis les pires du monde civilisé. Quand je bossais dans le pétrole y'avait un univers entre les efforts qu'on faisait en Mer du Nord pour travailler proprement, et le massacre écologique au Canada. C'est un fait, c'est tout. L'image de marque, on s'en fout. Les faits, c'est ce qui compte.

Et si tu veux qu'on te prouve le contraire de ta dernière phrase : en France, on n'est nulle par à l'abri des centrales nucléaires, les vins bios sont traités au sulfate de cuivre, Paris pue et les gens y meurent à petit feu en se dissolvant dans leur propre stress, on a massacré la Côte d'Azur qui était peut-être un des plus doux endroits d'Europe en 1930, et on donne des leçons aux autres. Vala ;)
« Modifié: 14 décembre 2011 à 13:00:35 par Karto »

14 décembre 2011 à 09:31:09
Réponse #10

Chris-C


Va pas croire Filmanue qu'il ya une coalition contre un pays.
Je suis pas franchement patriotique, le Canada se retire d'un traité!!!! ça veut dire quoi, tout les Canadiens s'en foute ou les dirigeants ont fait un choix?

Aishpanu à fait un tir groupé, on est assez intelligent pour comprendre ce qu'il veut dire.
En matière de respect de la planéte on doit pas être nombreux au niveau pays à pouvoir donner des leçon aux autres ;)

Par contre j'ai franchement plus de mal avec le type d'énervement de Luffy, même si par sentiment d'impuissance je peux comprendre que
quand on aime les choses simples et la beauté du monde ont puisse se sentir oublié par les decisions des puissants.

Pour ma part je suis bien trop peu instruit pour pouvoir me faire une idée de qui a tord et qui a raison. De qui a tord et le sait mais y voit son interet, pareil pour ceux qui ont raison.
L'éco système, les enjeux économique, le rechauffement climatique, la place du citoyens, le respect de ceux qui n'ont pas encore émis de pollution, tout cela donne une équation avec tellement d'inconnu qu'il ne faut pas en vouloir au humain qui la simplifie pour y trouver leur
compte.

Encore une fois je suis incapable de savoir qui a raison, trop de domaine à maitriser pour pouvoir se faire son idée sans être influancé.
je poste ce lien, pas pour convaincre ou pour dire c'est ça la vérité, mais pour apporter une vision qui, je pense, se veut neutre.
Il y a ici quelques personnes qui pourront nous dire si c'est encore une tartine de nouvelles inconnues pour notre équation géante ou si ça aide vraiment à y voir plus clair..........

L'écologie est devenu une constituante du pouvoir, attention donc à pas dévier sur un sujet trop politique.

http://www.pensee-unique.fr/theses.html#evolution


14 décembre 2011 à 09:37:36
Réponse #11

Ishi


moi pas mais si je suis tout seul je comprendrai la position du forum et je m'y soumettrais.

un peu comme si on écrivait l'image de marque de la France on s'en tape pas sûr que celà plairait à tous ne crois tu pas ?

Grillé par Karto,
Moi aussi, je peux te dire que l'image de la France, je m'en moque comme de l'an 40.
Nos dirigeants, quelque soit leur bord se moquent de l'avenir de notre planète, ils ne savent raisonner qu'en chiffre de croissance et non à long terme.
Franchement, oui j'aime le Canada pour ses grands espaces et son coté encore sauvage.
Mais quand je voie certaines images (en autre l'exploitation des sables bitumineux ou celles des gazs de schiste) excuse moi, mais j'ai envie de vomir.
D'ailleurs, concernant l'exploitation des gaz de schiste, une partie de la population est sorti dans la rue pour s'y opposer et dans certaines régions (en autre la mienne), l'état a retiré les permis d'exploitations.
Après, lorsque tu réponds que nous n'avons aucune leçon à donner, tu as raison mais tord à la fois, car nous, les conneries sont déjà faites et le retour en arrière sera extrèmement difficile.
Steph
La terre n'appartient pas à l'homme, l'homme appartient à la terre.

14 décembre 2011 à 14:26:46
Réponse #12

Eremos


Pour ma part je suis bien trop peu instruit pour pouvoir me faire une idée de qui a tord et qui a raison. De qui a tord et le sait mais y voit son interet, pareil pour ceux qui ont raison.
L'éco système, les enjeux économique, le réchauffement climatique, la place du citoyens, le respect de ceux qui n'ont pas encore émis de pollution, tout cela donne une équation avec tellement d'inconnu qu'il ne faut pas en vouloir au humain qui la simplifie pour y trouver leur
compte.

Encore une fois je suis incapable de savoir qui a raison, trop de domaine à maitriser pour pouvoir se faire son idée sans être influencé...

Je te rejoins, Plumok, concernant la complexité de tout ce bazar.

Aishpanu, Eremos, Filmanue;

Que pouvez vous faire concrètement, localement, pour influer sur cet état de choses ?

Pour moi, la question de Kyoto, c'est pas un choix entre le bien et le mal. C'était plutôt une solution de moindre mal.

Pour toutes sortes de questions évoquées dans les médias canadiens (ratio pollution produite, population du pays (faible), superficie du pays (grande)), ce protocole était économiquement très défavorable au Canada.

Et notre gouvernement n'a pas été élu pour prendre des décisions économiquement désavantageuses (politique oblige, ce que je n'appuie pas car aujourd'hui c'est amha globalement irresponsable)

Par contre, se retirer d'un mouvement de recherche de solution globale, même imparfait, envoie un très mauvais message au reste du monde. Ce n'est pas tant les pierres qui seront lancées contre le Canada, mais plutôt que cet exemple risque d'être pris en modèle par d'autres.

Concrètement ? Je sais pas trop. Le gouvernement, sans l'appui motivé de la population ne peut pas faire grand chose. Les individus motivés, sans l'appui du reste de la population et du gouvernement, ça reste anecdotique. Pas simple tout ça  :( (d’ailleurs, si c'était simple, on l'aurait déjà trouvée, la solution ...)

Donc pour moi, Kyoto, oui, comme solution de moindre mal, en attendant quelque chose de mieux, et pour envoyer le message qu'il faut travailler ensemble à trouver des solutions transfrontalières.

Et en espérant que l'ensemble de la population va se réveiller et arrêter de croire que le gouvernement va tout faire à leur place.
« Modifié: 14 décembre 2011 à 16:01:13 par Eremos »

14 décembre 2011 à 22:48:36
Réponse #13

DavidManise


Steph : le canada et ses grands espaces encore sauvages et tout...  ben jette un oeil ici.  C'est un bout de rivière.  C'est quasiment là que j'ai appris à pagayer.  Y'a bien longtemps, déjà.

http://g.co/maps/uwwa5

Dézoome un peu.  Admire le déboisement.

Quand je pense à un "chez moi", c'est ce coin là.  Regarde ce qu'ils en ont fait...

J'ai même plus envie de vomir, personnellement.  J'ai envie de trucs plus violents que ça.

Ciao !

David
"Ici, on n'est pas (que) sur Internet."

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15 décembre 2011 à 10:14:26
Réponse #14

Bomby


(...) le canada et ses grands espaces encore sauvages et tout...  ben jette un oeil ici.  .  Regarde ce qu'ils en ont fait...


David

Salut !

Bon, je tronque exprès la citation, ce qui en exagère le sens, mais ceci pour mieux exprimer mon idée...

Plusieurs posts ici semblent exprimer l'idée qu'au Canada la conscience environnementale est bien moins élevée qu'en Europe occidentale.

Ceci au-delà même de la question, plus complexe qu'elle n'y parait à première vue, de la sortie du protocole de Kyoto (les mécanismes du protocole induisant apparemment des biais très défavorables au Canada)...

Or, certes, il n'est malheureusement pas totalement faux de dire que l'argent mène le monde, mais il ne me semble pas qu'il y ait de raisons évidentes qu'il le mène beaucoup plus au Canada qu'en Europe de l'Ouest...

Il ne semble pas non plus qu'il y ait de raisons particulières pour que les dirigeants politiques soient significativement moins responsables (ou encore plus irresponsables, peu important le point de vue)  ou plus idiots ou incompétents qu'ailleurs...

Qu'est-ce qui peut alors expliquer ce qui semble être une plus grande irresponsabilité environnementale ?

Est-ce dû à l'idée que le Territoire est tellement immense qu'il restera toujours assez d'espaces naturels ?

Ce point, s'il est fondé, est-il aggravé par le découpage fédéral du Pays ?

Y a-t-il derrière ça des raisons culturelles qui échappent aux gens de la "vieille Europe"?

Merci d'avance à ceux qui pourraient apporter des éclairages structurels ou culturels (mais pas politiciens SVP) à ce sujet?

Cordialement,

Bomby

15 décembre 2011 à 10:59:36
Réponse #15

DavidManise


Salut !

Je pense qu'au Canada, la nature n'est pas une rareté comme en Europe, et donc de fait elle a moins de valeur.  Par ailleurs, vu les espaces qui séparent les zones polluées ou déboisées des zones habitées, les gens, tout simplement, ne voient pas de leurs yeux. 

Le milieu de la Gaspésie est largement déboisé.  Pourtant de la côté, qui est à peu près la seule partie habitée, rien ne se voit.  Ils préservent même des bandes de forêt près des rivières exprès, parce que les touristes y passent en canoé...

Ciao ;)

David
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15 décembre 2011 à 13:07:12
Réponse #16

raphael


une explication possible mais du coté americain :

http://www.latribune.fr/opinions/tribunes/20111214trib000671188/l-isolationnisme-energetique-des-americains.html
Au-delà d'une discutable utilisation de la politique monétaire pour préserver leur compétitivité vis-à-vis du reste du monde ("guerre des monnaies"), un aspect moins évident et moins commenté de la stratégie des États-Unis dans la crise actuelle est leur politique énergétique.

Celle-ci consiste à sécuriser pour longtemps une énergie à bas coûts. Le pays, pour cela, s'appuie sur ses ressources domestiques, via le développement récent des gaz de schiste et le rôle persistant d'un charbon bon marché. Il compte aussi sur celles de son orbite proche (pétrole canadien). L'annonce, voici quelques jours, du projet d'inversion du pipeline Seaway reliant le principal point de stockage pétrolier du pays dans l'Oklahoma (Cushing) au golfe du Mexique est un indice supplémentaire de cette construction. Permettant de fluidifier les échanges internes sur le continent, et prévu à terme pour être renforcé par d'autres tuyaux du même type (extension du pipeline Keystone XL de Cushing à Houston), ce projet signe le fait que le golfe du Mexique n'aura plus, à terme, une vocation uniquement importatrice.

Les États-Unis veulent devenir d'ici à 2030 une "bulle " énergétique, indépendante, sans doute à peu près complètement isolée de l'évolution des prix mondiaux, et impliquée dans les échanges internationaux avant tout dans un but d'optimisation. L'écart de prix avec le reste du monde sur le gaz est déjà stupéfiant : du simple au triple avec l'Europe, au quintuple avec l'Asie ; celui sur le charbon est également impressionnant avec un prix local une fois et demie à huit fois inférieur au prix international selon les références. La sécurisation des sables asphaltiques canadiens, le développement local envisagé du pétrole de schiste et des ressources en offshore profond dans le golfe du Mexique permettent d'aller dans le même sens à moyen terme : réduire la dépendance envers les pays non alliés des États-Unis, mais surtout, réduire la facture pour l'économie et s'assurer un horizon important d'énergie abondante et bon marché. D'où des conséquences importantes, géopolitiques, environnementales et économiques.

Du point de vue géopolitique, cela pourrait mener à un changement de l'équilibre diplomatique dans le golfe Persique.

Du point de vue environnemental, on comprend le refus, vraisemblablement pérenne, de toute régulation locale ou internationale ayant pour conséquence un possible renchérissement des coûts de l'énergie. D'où les efforts actuels du Congrès républicain de défaire systématiquement les réglementations que tente d'imposer l'Agence de protection de l'environnement fédérale (EPA) à l'industrie charbonnière. D'où également le déni d'une bonne partie des élus américains de la réalité du changement climatique et la position dure adoptée dans les négociations internationales sur le sujet.

Du point de vue économique, on assiste déjà à la réimplantation de certaines industries énergivores ou pour lesquelles le coût du "feedstock" fossile est un des éléments majeurs de compétitivité. Le gaz est sans doute désormais vendu moins cher aux États-Unis qu'en Russie - tout un symbole. Une partie de l'industrie chimique est en train de quitter le Moyen-Orient pour revenir aux États-Unis. À terme, on peut se demander s'il n'en sera pas de même pour l'industrie de l'aluminium, qui est actuellement en partance pour la Chine, mais pourrait revoir sa position. Plus largement, on pourrait dire que les industriels américains, tendanciellement menacés dans leur dominance historique par les progrès et les faibles coûts des producteurs émergents à qui ils ne peuvent opposer qu'un appareil de production local souvent vieillissant, semblent tenir là une solution.

L'administration et les élus, dont les obsessions actuelles, et sans doute pour longtemps, sont le taux de chômage et la croissance, sont complètement alignés. Dans ce contexte, les projets actuels d'exportation d'énergie (gaz et charbon) doivent pour nous être vus comme complètement réversibles. Ils sont aujourd'hui menés car la priorité à court terme est l'investissement et l'emploi, et les ressources domestiques apparaissent si abondantes qu'exporter, à la marge, apparaît donner plus de champ aux producteurs locaux sans tendre l'approvisionnement national. Mais cela pourrait être remis en cause s'il apparaît que cela doit renchérir le prix de l'énergie locale.

Enfin, une autre série de conséquences va concerner la redistribution des flux d'échange de pétrole et de gaz internationaux ; corollaire, la déconnexion durable des références de prix actuelles, brent et WTI - ce dernier devenant une référence purement locale - et sans doute l'apparition de benchmarks de prix différents reflétant mieux l'offre-demande d'un monde "excluant les États-Unis", plus centré sur le Moyen-Orient, l'Asie et l'Australie.

L'énergie est plus que jamais le nerf de la guerre économique, et une arme pour les États-Unis qui laissent le reste du monde lutter avec l'énergie chère. Mais ce faisant, le pays prépare-t-il l'avenir, ou ne fait-il que reculer les décisions douloureuses sur son appareil productif, inévitables à terme ? On peut aussi se poser la question de sa responsabilité internationale. L'absence de traitement du risque de changement climatique, le refus d'en envisager les conséquences peuvent inquiéter.
Se connaitre et s'accepter


15 décembre 2011 à 13:14:18
Réponse #17

Eremos


Qu'est-ce qui peut alors expliquer ce qui semble être une plus grande irresponsabilité environnementale ?

J'ai l'impression, et c'est pas seulement vrai pour le Canada, que la conception globale de la survie (à court et moyen terme) des nations est liée à leur économie, et qu'il n'y a pas vraiment eu de transfert vers le long terme, dans lequel la survie des humains est liée à leur planète.

Avec des mandats politiques courts (3 - 5 ans), pas évident de voir venir à long terme, la politique et l'économie reprennent vite le dessus.

15 décembre 2011 à 13:57:32
Réponse #18

Eremos


Le fil de Raphael est vraiment intéressant en permettant de regarder ça du point de vue étasuniens.

Le Canada n'a qu'un seul voisin, qui se trouve être son principal partenaire économique. Pour les État-Unis, le Canada est aussi son principal partenaire économique (1.4 milliard de $ quotidiennement).

Les État-Unis, faut-il le rappeler, ne se sont pas embarrassés du protocole de Kyoto.

Ainsi, dans une partie à 2 joueurs (avec les État-Unis de surcroit), il est logique que les règles du jeux soient les mêmes pour tous. Si le Canada continue avec Kyoto, paie les 14 milliards d'amende (1), il perd toute compétitivité dans ce petit jeux économique déjà extrêmement serré avec l'Oncle Sam.

Ceci explique cela, mais ça n'excuse rien.

(1) d'ailleurs, est-on bien sûr de quelle manière va être utilisé cet argent (protection de l'environnement)? voir le lien ici

22 février 2012 à 11:45:55
Réponse #19

Oursbrun


Ah bah ça c'est du beau, tu penserais que maintenant que les catastrophes naturelles se multiplissent, que certaines espèces animales disparaissent, ... qu'il y aurait une meilleure prise de conscience et que d'autres pays se sentiraient concernés et non que le Canada se retirerait, ah l'égoïsme de l'homme!

 


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Bienveillance, n.f. : disposition affective d'une volonté qui vise le bien et le bonheur d'autrui. (Wikipedia).

« [...] ce qui devrait toujours nous éveiller quant à l'obligation de s'adresser à l'autre comme l'on voudrait que l'on s'adresse à nous :
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