Salut,
Beaucoup de choses justes, mais quelques détails:
S'il y'a un risque que l'intégrité du tube digestif soit compromise, le contenu pouvant se répendre dans le péritoine... donc péritonite à venir...
Si l'intégrité du tube digestif est compromise comme tu le dis ( rupture d'organes creux ) que la personne soit à jeun ou pas, il y aura toujours des sécrétions et - pour ce qui est de l'intestin - des matières fécales qui feront irruption dans le milieu stérile qu'est le péritoine, mêmes en petite quantité, ça finira donc systématiquement en péritonite a plus ou moins longue échéance, qu'on se le dise c'est une catastrophe, en particulier les péritonites stercorales issues des dites matières fécales pas particulièrement dénuées de germes. Dans ce cas, on ne donne effectivement rien a boire ou manger mais pour que la patiente soit à jeun et puisse être opérée à moindre risque, pas pour éviter que la nourriture se retrouve dans le ventre. Le mal est déjà fait et on a même pas besoin de la nourriture pour ça.
Pour la personne inconsciente effectivement, j'espère que tout le monde aura le bon sens suffisant pour ne pas lui mettre un goulot de bouteille dans la bouche.
Si c'est d'un coup de chaleur ou de deshydratation... plutôt oui!
Si c'est d'un traumatisme abdominal ou crânien... plutôt non!
C'est un peu ça oui. Si la personne va nécessiter des soins d'urgences et une anesthésie, ou à défaut une chirurgie qui va donc nécessiter une anesthésie, il faudra la garder à jeun. Ce qui est souvent fait à l’hôpital dans ce cas là, c'est de placer des compresses mouillées dans la bouche du patient pour l'humecter un peu et lui éviter l'inconfort d'une bouche très sèche ( ça rejoint le post de Lambda ).
A partir de là le problème n'est plus à petite VS grandes gorgées, ou encore un biscuit VS un sandwich, là on est dans la situation: la victime est-elle à jeun ou pas ? C'est la loi du tout ou rien. D'où l'utilité de moins se poser la question sur la manière d'hydrater ou nourrir, que celle d'hydrater / nourrir ou pas.
Après tout est à adapter aux situations extrêmes. Si vous êtes perdu dans un environnement très isolé et que ça peu durer plusieurs jours, il n'y a pas plus radical pour plier un blessé en état de stress et qui peut éventuellement perdre du sang, que de ne pas l'hydrater. Mais je pense que ce genre de parenthèse représente un pourcentage de situation infiniment moins fréquent que celle de la petite randonnée ou du trek un peu plus costaud qui se finit mal, mais toujours à proximité de secours ( si besoin héliportés ) rapides, comme c'est très souvent le cas. Une personne avec une fracture ouverte ne sera pas mise en péril parce qu'on ne lui aura pas donné à boire pendant 2 heures, même si elle le demande en gémissant et avec insistance, et même si ça crève le cœur de devoir lui refuser.
Enfin pour finir avec quelques cas concrets qui pourront mieux évoquer le problème à certains:Je comprends aisément que donner à boire à une personne blessée à l'abdomen ou même au thorax est dangereux.
Mais quid des autres cas dès l'instant où elle est protégée?
Si elle est consciente et le demande, quels sont les risques?
Une personne qui a reçu un très gros choc à la tête avec perte de connaissance initiale, puis qui revient à elle, elle a très mal mais ouf ça va beaucoup mieux, le petit saignement éventuel a été jugulé par pansement compressif, une petit suture ne nécessite pas d'être à jeun, et puis elle a vraiment très soif et / ou faim, et comme tu dis, elle est consciente. Tu lui donnes donc à boire et / ou manger en toute bonne foi. Vingt minute après tu la trouves un peu ralenti, puis franchement somnolente, en moins d'une demi-heure elle ne te répond plus. Te voilà avec une victime inconsciente, l'estomac bien plein. Si elle n'a pas vomi et inhalé d'elle-même avant l'arrivée des secours ( rappel de l’intérêt de la PLS ), elle a encore des chances de le faire lors de l'intubation par l'équipe médicalisée ( pour m'être fait vomir dessus lors de l'exposition au laryngoscope quelques fois, je témoigne de l'inconfort ).
Est ce aussi interdit de donner de petites gorgées?
Comme dit au dessus, c'est un faux problème. C'est la loi du tout ou rien, si tu lui as fait boire deux verres d'eau par petite gorgées, la personne n'est plus à jeun.
Bien sûr dans une telle situation il reste une solution ultime qui résoudra bien des soucis:
=> Allo le 15
=> " oui bonjour, j'ai un gros problème, mon ami à ceci et cela, que dois-je faire ? Est-ce que je peux lui donner à boire ou à manger ? "
Vous aurez une réponse fiable en quelques secondes.