Ca y est, j'ai retrouvé les passages qui m'avaient marqué à ce sujet lors de ma lecture d' "Anthropologie du combat" de Jean-Luc Guinot (qui intervient parfois sur le forum, et quand c'est le cas, c'est toujours à suivre de très près...).
Je me permets de citer ici quelques extraits de cet intéressant ouvrage, relatifs à cet aspect de l'entraînement, qui va d'ailleurs au-delà du seul fait de ne pas s'arrêter mécaniquement alors que telle ou telle technique apparaît ratée (et donc de rester dans une logique d'enchaînement) mais qui induit en outre
un conditionnement mental positif ...
Dans un premier passage, où il propose un certain nombre de critères permettant de reconnaître un bon système de combat, JL Guinot évoque notamment le critère suivant:
" (...) Il (le système de combat) doit inclure des scénarios de mise en situation réelle, reproduisant le stress d'une agression, mais attention ! Il est important que cela puisse être fait de façon réaliste mais pas n'importe comment, ainsi vous devez toujours réussir à vous sortir d'une situation d'agression en vainqueur, il en va de votre équilibre psychologique, fuyez l'enseignant qui ne respecte pas ce principe. (...)"Un peu plus loin, l'auteur y revient à propos de la visualisation et de l'imagerie mentale, en se référant d'ailleurs à un autre ouvrage éclairant, écrit par Christophe Jacquemart, qui lui aussi intervient parfois sur ce forum...
" (...) La visualisation semble donc être un atout supplémentaire pour faire face au stress, à la peur et pour l'apprentissage des méthodes de combat défensif de survie, pourtant les images doivent répondre aux critères suivants:
- Les images doivent faire appel aux différents canaux sensoriels (voir, entendre, sentir, ressentir).
- Elles doivent être adaptées à l'activité.
- Elles doivent être exactes, c'est à dire reproduire le mieux possible la situation, les dimensions d'objets, la localisation, la taille des adversaires, les couleurs, les sons d'une action, les cris.
- Elles doivent être réalistes et correspondre à vos capacités : imaginer faire face à 5 adversaires n'est pas réaliste pour une personne normale, il faut faire attention à ne pas reproduire des scènes de cinéma, nous conseillerons de regarder les sites de bagarres prises par des caméras de vidéo-surveillance pour une approche plus réaliste. Dans les mises en situation virtuelle, il est important de sentir le coeur battre, l'adrénaline couler dans les vaisseaux sanguins, les tempes battre, la pression sanguine monter.
Dans son excellent ouvrage intitulé "Programmation psycho-émotionnelle à la violence urbaine", Christophe JACQUEMART indique : "s'associer à la réussite et se dissocier de l'échec dans tous les scénarios, surtout lorsqu'on se confronte à ses peurs les plus paralysantes (se voir vaincre et pas écrabouiller)". Nous ne pouvons qu'être de cet avis et nous insistons sur cet aspect. Vous devez toujours quel que soit le scénario (imaginé ou réel) sortir vainqueur de la confrontation, fuyez les enseignants qui ne respectent pas ce principe, il en va de votre santé mentale. (...)".
On voit là notamment le fossé qui peut séparer certaines méthodes "traditionnelles" (où l'élève, jamais au niveau, est sanctionné par le "maître", voire mis KO par celui-ci, dans un grand souci éducatif, certainement) et les méthodes et pédagogies plus actuelles tenant compte des apports récents des sciences cognitives...
Pour rendre à César ce qui est à César, j'ajoute à toutes fins pour ceux qui ne les connaîtraient pas un lien vers le blog de JL Guinot :
http://defense-combat.blogspot.com/, et un autre vers le site de Christophe Jacquemart :
http://www.neurocombat.com/index.html.
Cordialement,
Bomby