Paul Sabatier contre attaque!
Le problème n'est pas que physico-chimique, il est aussi économique.
1. Je fais abstraction de tout hypothétique changement radical de mode de consommation (sinon cela va partir en vrille).
2. On doit donc pouvoir utiliser les infrastructures, technologies et réseaux de distribution actuels (évite énormément de problèmes sociaux et nécessite moins de financement durant la phase de transition).
3. Se souvenir que la voiture électrique (et les véhicules électriques) ont été battus il y a plus de 90 ans par les ancêtres de nos moteurs à énergie fossile. L'handicap reste le même : batteries onéreuses lourdes et encombrantes, batteries pesant le même poids pleines ou vides, lenteur du rechargement, temps de vie limité...pour l'instant rien de vraiment neuf sous le soleil.
4. L'énergie électrique ne peut pas être stockée de façon efficace...si ce n'est sous forme d'énergie potentielle (ex : centrale hydroélectrique).
5. Les productions de type "éolien" sont intermittentes.
L'idée ici c'est de stocker l’énergie électrique sous une forme liquide aisément manipulable (donc on oublie l'hydrogène), compacte (petits réservoirs, performances préservées), facilement utilisable (pas de remise en cause des moteurs et de la technologie actuelle) et non polluante. Le méthane est une bonne solution pour ça. C'est moins facile à transporter et à stocker que de l'essence ou du gasoil, mais on sait faire dans les pays développés (le "gaz" arrive bien chez vous). reste à optimiser les rendement de production.
Évidemment, l’énergie éolienne n'est pas disponible partout et tout le temps. Mais justement la "méthanisation" permet de la stocker et de la transporter. Actuellement, elle ne représente que 10% de la production globale comme le fait remarquer MAD, mais plusieurs remarques :
1. La part des transports dans la consommation d'énergie n'est pas de 100%.
2. En Europe le parc automobile est quasi "full". Donc pas d'augmentation en vue.
3. On peut gagner pas mal sur la consommation des voitures; le problème n'est pas technique, il est économique, politique et fiscal.
4. Rien n'empêche de développer l'éolien (haute mer, grands parcs..) le problème est aussi économique (si le pétrole est très cher, des solutions alternatives deviennent rentables), politique et fiscal.
5. D'autres pistes sont exploitables (usine exploitant les courants marins, les marées, les différences de températures de la mer...) ici encore le problème est économique, politique et fiscal.
Bien sûr cette solution ne va pas se substituer à la production globale d’énergie (cf. MAD), mais elle peut PROGRESSIVEMENT (car n'introduisant pas de rupture socio technique) se développer en commençant dans des zones privilégiées (Danemark : vent+densité) sur des marchés de niches avant avant-gardistes (Le client Audi peut payer et peut accepter de payer un surcout technique. Audi est une marque associée à l'innovation), si la situation politique le permet (présence des Grüne dans les parlements en Allemagne) et la fiscalité s’adapte (renoncement des états à vivre des taxes sur le pétrole, d'où nécessité à terme de taxer ce qui se substiturait du pétrole ou de trouver un autre équilibre).
Par la suite, une fois les solutions techniques validées, les couts baisseront (effet d'expérience, amortissement des investissements, effets d'apprentissage, amélioration des process...) et le système se développera, peut être, vers des zones moins directement attrayantes et rentables.
CHI LO SE ?
La solution du problème, même à Paul Sabatier, n'est pas que technique et scientifique. Il faut aussi un apport des gestionnaires pour une analyse Socio-technique