Le mental, un sujet vaste avec 6,5 milliards de réponses.
Définir en premier pourquoi l’on désire un mental d’acier.
Si c’est pour aller en vacances depuis trente ans dans le même endroit à la même place cela n’aura pas la même importance qu’un unijambiste qui fut le premier à traverser le Groenland à pied.
Le mental est un mécanisme qui se travaille comme des sorties vélos, kayak ou autres. Tout doux au départ, commencer à découvrir la forêt de limites que notre éducation nous a inculqué. Ensuite savoir pourquoi ont nous les a transmis. Une mère qui dit à son enfant : « fait attention tu vas te faire mal » met déjà une limite à son gamin, comme cet officier qui dans l’hélico regarde droit dans les yeux un bleu en lui disant : « j’ai déjà fait toute les guerres du monde alors tu ne vas pas m’emmerder tu saute et tu obéis même s’il y a du grabuge ! »
Décortiquer ses limites sans jamais les dépasser car c’est une mort programmée, mais les découvrir.
Ne pas prendre les conseils des autres pour comptant, mais découvrir qu’aujourd’hui on peu faire ça parce que c’est le moment…
Bien sur une forme physique irréprochable est nécessaire (quoi que !), mais où ça devient intéressant c’est quand le mental prend le dessus du corps qui dit je souffre.
J’ai lu quelques livres sur la préparation physique et j’ai toujours été surpris du vide qu’il y a sur le côté émotif qui va donner le coup de pouce en plus.
Mon expérience de renforcer son mental a commencé quand à 18 ans sur le conflit du Liban je me suis retrouvé amputé de la jambe droite.
Grace à ça, oui je dis bien grâce a cela j’ai su que je rentrais dans un dojo où l’on allé m’apprendre à devenir un combattant pacifique. On m’a dit ce que je pouvais et ne pouvais pas faire. J’y ai cru un instant et tout ceux qui encore aujourd’hui par ignorance, peur me disent tu ne pourras pas le faire ont été à leur insu mes profs de mental.
Chaque seconde est une séance de préparation, un matin, il pleut, il vente, c’est peut être le moment de prendre son vélo et faire une longue sortie. La route glisse, l’eau ruissèle sur le visage, on commence à avoir froid. Deux solutions arrêter ou continuer. Je continue toujours et au lieu de penser noir, je positive. S’il pleut aujourd’hui ce sera tout benef dans ma prochaine aventure qui me mènera en Alaska ou il ne cesse jamais de flotter, je vais travailler le côté émotif, mes pensées me mèneront sur un feu de cheminé au milieu d’une forêt du Yukon, sur le regard ébahi d’un automobiliste qui me double et me fait un signe de la main pour me féliciter…
Ensuite le pourquoi on est là, ni le passé ni le futur doivent être des ennemis juste un présent. Quand le corps rentre en souffrance il lui amène, les idées noires, la haine, la rage ce n’est pas ça qui vous fera avancer. Un proche qui t’a trahi surgit l’esprit, comme le boxeur sur le ring esquiver le coup et passer à autre chose, on a le droit d’avoir ces noirceurs, mais elles doivent glisser come le fleuve qui rencontre le bloc de granit sur sa route, il ne le fracasse pas, mais il le contourne.
J’ai traversé l’Atlantique à la rame, l’océan me rendait malade, me secouait, je lui parlais mal, je l’insultais… Quelle erreur, il m’aura fallu 30 jours pour m’assagir et lui présenter mes excuses car si j’étais là c’était mon choix et finalement je l’ais pris comme prof de mental. 54 jours de rame pour commencer à comprendre pourquoi j’avais perdu une jambe…
Depuis j’ai enchainé les premières mondiales dans l’aventure extrême et mon mental s’est endurci que par l’amour de la vie. Je sais que la rage, la violence, la vengeance, ne sont que de faux profs de mental.
Ma bafouille est longue, mais je crois que la base de la vie à part l’amour c’est échanger…
Bon vent à tous
http://www.boutdevie.org/categorie/blog-frank-bruno/