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Auteur Sujet: Petite ballade dans le désert  (Lu 4492 fois)

27 janvier 2011 à 19:20:14
Lu 4492 fois

Chris-C




Retour sur un petit trek dans le Sahara tunisien.

Quelques photos pour le coté esthétique du voyage et peut être donner l'envie à certains
d'aller voir les dunes, mais pour la description je vais parler que du rapport avec la vie sauvage
et tenter de vous faire partager les quelques réponses en matière de survie dans le désert.
Vous allez voir ça va aller vite.

Présentation rapide du trek:
Nous sommes 4, plutôt habitué à passer de 1 à plusieurs jours dehors en bivouac. Jamais
dans cette univers. C'est pour cela que nous sommes partie accompagné d'une équipe de guide/chamelier.
Le voyage peut être abordé de 2 façons différentes:
version total touriste: on fait rien hormis marcher, on se laisse vivre, les chameliers
gèrent tout.
Version découverte active: on participe à la vie de la caravane, moment pour échanger, pratiquer
et apprendre,

Dans le 2ème cas j'ai remarqué qu'il faut y aller en douceur. Tous nos gestes sont observés.
Normal on peut pas se permettre d'être maladroit avec la réserve d'eau par exemple.

Le trek se déroule fin Octobre, au thermomètre les t°c en journée ne dépasseront pas les 28°c
et ne descendront pas en dessous des 10°c la nuit. Pour nos guides c'est l'hiver!!!
Le vent présent en permanence donne une impression plus fraîche; à l'abri du vent on cherche l'ombre et sinon on reste au soleil pour la sieste.
Le vent vient principalement du Nord. Il y aura quand même un midi particulièrement chaud,
le vent est tombé, 30°c au thermo. C'est pour nous l'occasion de tester le désert comme on l'a imaginé. Le soleil devient écrasant, la réverbération sur sur le sable clair uniformise l'environnement et donne la sensation d'être dans un four. L'air chaud nous fait transpirer même au repos, les mouches s'en donne à cœur joie, vive la sieste de m*rde.....

Sur cette semaine niveau ambiance climatique on testera, les t°c correct pour marcher avec du vent,
quelques passages de hautes dunes avec le sable qui s'arrache sur les crêtes et qui fait gratter les yeux et croustille sous les molaires. Une nuit magique avec du tonnerre et des éclaires sur 360° qui donneront 3 h de pluie sur le matin. Les jours suivant la pluie seront plus frais et les nuits très humide.
Bref on ne pouvait espérer mieux pour voir le désert dans tout ses états sur une période si courte
et tordre le coup à quelques idées préconçues.

Je vais faire correspondre le reste de la description du voyage avec la règle des 3.

3 secondes sans prudence/conscience,

Le Sahara est un des environnement qui se prête le plus à la rêverie et à avoir la tête en l'air sans prendre beaucoup de risque. Pas de trou, de ravin abrupte, de gros cailloux, de branche cachée
et vicieuses, tout est doux et mou. Le seul truc à faire gaffe c'est de pas rester sur la route des dromadaires et de prévenir les guides que l'on prend son temps, juste pour éviter qu'ils ne s'arrêtent pour nous attendre tout le temps.

3mn sans oxygène... je passe c'est pas le facteur géographique qui change grand chose.

3 heures sans régulation thermique,
du vent, de la chaleur, de la fraicheur, de la pluie, de l'humidité y'a de quoi s'occuper!
En une semaine je suis passé de marcher pieds nus et en t-shirt à Woolpower 200,chemise coton épaisse, smock tout fermé,chaussettes, chaussures, chapeau, foulard autour du cou.

Culturellement quand j'ai chaud j'ai envi d'avoir le moins d'habit sur moi, ici la protection contre
le soleil impose d'être couvert de la tête aux pieds.
La base pour la journée c'était t-shirt coton qui pompe la transpiration et pardessus une chemise de coton manches longues et ample qui protége le haut du corps, freine l'évaporation de notre précieuse eau, crée une surface d'ombre sur le t-shirt qui augmente de rafraichissement du corps.
Ça devient vite un jeu en marchant, créer des zones d'ombre sur le corps laissant passer l'air avec
n'importe qu'elle bout de tissu.


ma technique de protection, un foulard sur la tête coincé avec un chapeau large bord. Le foulard
peut être enrouler autour du visage en protection contre le sable. Et le chéche par dessus le chapeau
pour augmenter les zones d'ombre et profiter des courants d'air.
La technique du chéche des nomades ne m'a pas convaincu, il faut apprendre les bons gestes et
de toute façon refaire la manip régulièrement, de plus l'air ne circule pas beaucoup...


Avec le vent et l'air sec de la journée, la transpiration s'évapore très vite  lorsque l'effort
cesse. Il faut juste mettre un t-shirt sec en fin de journée quand le soleil disparaît car la t°c baisse très vite.

La bivouac ce fait sous une tente en poil de chèvre tressé, très épais, très lourd, très isolante et
offrant une très bonne protection contre le vent et l'humidité. Si je dois y retourner
je prendrai un sursac de couchage. Avec le vent et l'humidité je n'ai pas pu dormir à la belle
étoile et heureusement que la nuit de l'orage, la pluie c'est mise à tomber seulement 1h avant
le lever, car quelques minutes après être sorti du sdc, la laine de chèvre à montré ses limites.
La même chose en pleine nuit et le matos était trempé pour au moins les 2 nuits suivantes.

1er matin


la tente aprés la pluie


eau + sable le poids de la tente à bien grimpé, d'ailleur le porteur doit le savoir il râle au moment de le bâter.
L'aprés midi suivant la pluie il a fallut faire une pause pour faire sécher le matos.



la tente sur le porteur



A chaque fin de journée on sort des dunes pour trouver des zones plus plate, plus fourni en bois
pour le feu. Le feu aucun problème tout est sec, par contre il faut savoir s'abriter du vent, les dunes
ne sont pas une bonne protection, elles canalisent, dirigent et donne de la vitesse au vent.
Même au pied de 4 dunes, entouré par des murs de sable, il est présent. La bonne technique consiste à observé les guides et à imiter. La végétation sous l'effet du vent se retrouve tantôt agglutiné de sable qui offre une bonne protection contre le vent, tantôt le vent creuse autour des touffes d'herbes
laissant apparaître les racines parfois au dessus du sol de plusieurs cm. 
Cette protection aide bien évidemment a gagner quelques degrés, du style t-shirt le soir autour du feu et polaire + coupe vent hors de l'abri.

27 janvier 2011 à 19:22:05
Réponse #1

Chris-C


3 jours sans eau.

Pour les dromadaires en cette période c'est 1 semaine sans ravitaillement.
L'eau bue pendant toute la semaine est celle transportée depuis le début.
Le seul puits croisé sur notre trajet ne donnait pas d'eau potable, elle était
saumâtre. On fait le plein quand même pour la cuisine.



L'eau sert à la boisson et la cuisson. Elle est potable selon les guides. Mais nous utiliserons
différent moyen pour la rendre clean. Déjà elle est claire. Je n'ai pas réussi à comprendre si elle
venait d'une source ou prise à la surface d'un lac d'eau douce. Ce qui pour moi se traduit
par non potable.
J'ai commencé le séjour en utilisant le traitement chimique de Aquarima. 2 Flacons, le diodine
de chlore et son activateur.
Quelques gouttes de l'un mélangé à quelques gouttes de l'autre, une quinzaine de chaque si ma mémoires est bonne pour  1L d'eau. Il faut attendre l'activation 5 min avant de mélanger à l'eau.
Puis attendre à nouveau 30min pour boire. Je vous laisse imaginer avec le vent et le sable comment
l'opération était pratique chaque jour pour traiter les 8L d'eau de base. De plus le produit pendant la réaction ça pu, bref le reste du séjour j'ai utilisé micropur + paille filtrante et sur la fin juste la paille.
J'ai consommé entre 4 et 6 litres d'eau par jour et j'ai peu uriné. Ma poche à eau m'a manqué, il faut boire régulièrement et c'est vite pénible de s'arrêter pour prendre la gourde. On est tenté de boire moins souvent et en plus grande quantité, ce qui est moins efficace pour une bonne hydratation.

l'eau est toujours la bienvenue, quelques heures seulement aprés la pluie


J'ai questionné les guides pour savoir comment trouver de l'eau dans le désert.
Réponse au puits...
Je précise: mais si je suis perdu, que je sais pas ou est le puits.
Réponse: tu meurs

m*rde pas de super technique digne d'un bon bouquin de survie....
J'ai en tête ces conseils ou il faut creuser aux pieds des dunes pour trouver de l'eau....
Mais laquelle, creuser à la main oui, sauf quand il a plu ou le sable et dur et tassé...

Pour les nomades, boire c'est soit l'eau qu'il transporte entre chaque puits,soit le lait
des femelles dromadaires . Faut juste les attraper en sachant qu'elle sont libres dans le
désert, donc difficile à approcher , sans parler qu'il faut tomber au bon moment et donc négocier
avec sa progéniture.



3 semaines sans bouffe,

La nourriture traditionnelle du nomade c'est la farine, l'huile d'olive et le lait de chamelle, orange
pour la vitamine C, important avec la forte sudation et les dattes en fonction de la saison.
Pour les touristes c'est salade de fruit/légume et pain du désert + thon le midi et soupe + légumes
avec accompagnement de féculent et des dattes pour désert.
Je crois que sur la semaine j'ai mangé au max 100g de viande.
La viande est un luxe, les protéines produisent beaucoup d'énergie à la digestion, demande de beaucoup boire , donc peu adapter à la vie en climat chaud et difficile à conserver.

J'ai bien sûr essayé de savoir quoi mangé si livré à moi même dans le désert, mais comme pour
l'eau mes questions semblaient dénué de sens. Du coup je sais ce que mange les chèvres et les dromadaires mais pas si c'est bon pour moi.
En faite c'est comme questionner un vieux berger de montagne sur comment trouver de l'eau
en montagne et ce qu'il mange quand il est perdu au fond d'une vallée, on passe pour un touriste.



L'orientation,

J'avais des bouts de cartes et une boussole.... pourquoi faire je sais pas. On n'a jamais su d'où on était
partie, faire une triangulation doit vite tourner à la démence.
Et quand tu demandes aux guides où on est, vu qu'ils ne lisent pas notre alphabet que notre prononciation en Arabe semblait plutôt comique et bien on a eu comme réponse « par là » avec un
geste de la main balayant une zone d'au moins 10,000km² en jaune sur la carte...
Les puits indiqués fournissent de l'eau douce ou salée. J'imagine la gueule de celui qui c'est tapé
100 bornes pour rallier un puits, déshydraté et de tomber sur de l'eau saumâtre.
Bref le désert c'est une destination qui se prépare très consciencieusement.

Qui fait la triangulation?


Ce que je retiens suite aux discussions avec les chameliers et ce que j'ai vu, c'est que si quelque chose ne va pas le plus simple, c'est de chercher quelqu'un. Faire le mort au plus chaud de la journée
et ce mettre sur un point dominant à la recherche de mouvement. Pas si désert que ça le désert,
berger, ramasseurs de bois, touristes, militaires.  L'équipement de signalisation prend tout sont sens ici.

Voilà pour une 1ère immersion très sympa, en douceur, le point négatif c'est le manque de répère
et de but chaque jour, n'ayant pas à gérer le cap, on sait pas où on est, où on va, ce qui revient
à marcher pour marcher.

Le lien du voyage de Corin, vous y trouverez des infos dont je n'ai pas parlé,
la composition de sa trousse de 1er secours m'a bien inspirée et  était utile.
http://www.davidmanise.com/forum/index.php/topic,16573.0.html


A+




27 janvier 2011 à 22:06:13
Réponse #2

lambda


Merci Plumok, pour cce beau retour!
ces panoramas!  :o

2 questions a chaud comme ca:

- au niveau scorpion et bestioles venimeuses (serpent? araignee?) qu en est il?
- pour l'orientation, l'usage des etoiles, de la course de la lune et du soleil n est pas utilise dans ces pays?

a+ et merci!

Lambda
"I want to live in a society where people are intoxicated with the joy of making things." William S. Coperthwaite

28 janvier 2011 à 11:40:31
Réponse #3

Chris-C


Citer
- au niveau scorpion et bestioles venimeuses (serpent? araignee?) qu en est il?

Comme c'est l'hiver en cette période, il n'y a pas beaucoup de vie qui promène, on a vu un poisson des sables et oiseaux,
dromadaires en liberté, scarabée et beaucoup de tique, les dromadaires en sont couvert si bien que quand tu les suis de temps en temps du vois ceux qui ont fini leur repas tomber dans le sable.... de belles olives.
Par sécurité les guides nous demandaient de pas s'approcher des grosses touffes de végétation. On y voit de nombreux trous, qui est dans le trou... je sais pas.

Citer
pour l'orientation, l'usage des etoiles, de la course de la lune et du soleil n est pas utilise dans ces pays?

J'ai pas de réponse précise à t'apporter. Ils n'ont pas l'air de se déplacer la nuit. Pendant les périodes trop chaudes
personne ne va dans le désert. La contrainte de l'eau devient trop ingérable. Les dromadaires doivent passer au puits tout les 2 jours
au printemps et au début de l'automne.
La vie des nomades est rythmées comme nos paysans d'avant... la période des dattes, du ramassage de bois, de faire le berger dans le désert, de promener les touristes. Tout cela est une question de saison.
Pour un touriste trekkeur, qui devrait se déplacer la nuit, c'est surement une bonne technique. A savoir que l'on était en pleine
semaine de pleine lune, donc trés limité en nombre d'étoile.
Le retour du désert ma définitivement fait acheter un GPS.

a+  :)

 


28 janvier 2011 à 13:46:52
Réponse #4

soyot


Bonjour Plumok,

Merci pour ce superbe récit dont j'apprécie beaucoup le ton et le point de vue.

J'en retiens, entre autres évidemment, deux passages:

"Le Sahara est un des environnements qui se prêtent le plus à la rêverie"
       Quelle belle caractérisation de la rando !

"J'ai bien sûr essayé de savoir quoi manger si livré à moi-même dans le désert, mais comme pour l'eau mes questions semblaient dénuées de sens."
     Des ethnologues disent que notre société occidentale, fondée sur l'écrit, use et abuse     de la parole qui finit pas n'avoir plus grande valeur, tandis que les sociétés de l'oralité sont beaucoup plus économes de ce moyen précieux de communication. De plus l'apprentissage s'y fait par l'observation. Question de temps ! Et nous voici revenus à la rêverie...

Si tu en as le temps et l'envie, j'apprécierais que tu puisses nous parler des oiseaux que tu as vus.

Sinon, intrigué par ta mention de poisson des sables (qui semble tenir de la blague), je suis allé voir sur la toile et ai trouvé, entre autres, ce site avec une vidéo sur la nage du poisson
http://www.cite-sciences.fr/francais/ala_cite/science_actualites/sitesactu/question_actu.php?langue=fr&id_article=12644

28 janvier 2011 à 15:45:58
Réponse #5

Paintedhorse


Bonjour,

Excellent retex.

Quelques questions me viennent à l'esprit.

Question eau:

Est ce que les guides buvaient autant que vous?
L'eau que tu dis salée, était elle totalement proscrite pour l'homme? Impropre à la préparation des repas?
Je te pose la question car j'ai en mémoire mes lectures de"Frison Roche" et "Théodore Monod" ou ils parlent du thé à l'eau "natronée" ou simplement de l'eau natronée. Est ce la même eau?
En ce qui concerne les dattes:
Comment les consommiez vous?
Dans une émission télévisée (de bonne facture), il conseillait de les macher et ensuite de les remettre dans un sac en peau de chèvre. La malaxation les rendant beaucoup plus digeste pour la consommation réelle. Est ce que cela te dit quelque chose?

L'abris:
Est ce que une tente en toile solide serait plus/aussi efficace que celle en laine de chèvre? Notamment sous la pluie.


L'orientation:

Quid des bornes tout les X km dont certains ouvrages parlent?
Une orientation au compas ne peut elle dépanner?

Question vêtements:

Tu conseillerais de s'habiller européen ou local?
Je veux dire par là, est ce que s'habiller en djellaba n'apporte rien voir est même déconseillé?


A+

Merci encore pour ton compte rendu.

31 janvier 2011 à 12:24:01
Réponse #6

Chris-C


Citation de: Soyot
Si tu en as le temps et l'envie, j'apprécierais que tu puisses nous parler des oiseaux que tu as vus.

salut,

c'était des truc avec des plumes....  ;#
Je ne sais pas précisément quel type d'oiseau j'ai vu, des corbeaux et d'autres plus petit comme nos moineaux.
Désolé....





Citation de: Paintedhorse
Est ce que les guides buvaient autant que vous?

Seulement pendant les pauses, ils n'ont pas de contenant avec eux, donc ils se servent aux jerricans.
Par contre ils boivent du thé tout le matin, toute la soirée et au repas du midi. Un thé trés fort, trés sucré.
Du coup savoir si en quantité c'était équivalent je ne peux te dire. Un des guides a eu des maux de tête, j'ai pensé à la déshydratation.
Il n'y avait pas de raison de se priver en tout cas.


Citation de: Paintedhorse
L'eau que tu dis salée, était elle totalement proscrite pour l'homme? Impropre à la préparation des repas?
Je te pose la question car j'ai en mémoire mes lectures de"Frison Roche" et "Théodore Monod" ou ils parlent du thé à l'eau "natronée" ou simplement de l'eau natronée. Est ce la même eau?

On l'utilisé pour préparer les repas. Sinon c'était pas la peine de la transporter  ;)
je connaissais pas le Natron:
Citer
Le natron est un minéral composé de carbonate de sodium hydraté, de formule Na2CO3·10H2O, ainsi qu'une roche évaporitique contenant principalement du carbonate de sodium et du bicarbonate de sodium et permet d'obtenir le carbonate de soude et le bicarbonate de soude ou hydrogénocarbonate de sodium. Il se présente sous la forme d'une substance blanche, évanescente, que l'on trouve au bord de certains lacs.

Le système cristallin du minéral est monoclinique. Son éclat est vitreux, transparent à translucide et sa couleur incolore à blanche.

Les oasis du Sahara ne disposent souvent que d'une eau très saline ; aussi du natron se forme-t-il dans les bassins recevant les eaux usées.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Natron

il semble que ce soit la même chose.

Citation de: Paintedhorse
En ce qui concerne les dattes:
Comment les consommiez vous?
Dans une émission télévisée (de bonne facture), il conseillait de les macher et ensuite de les remettre dans un sac en peau de chèvre. La malaxation les rendant beaucoup plus digeste pour la consommation réelle. Est ce que cela te dit quelque chose?

On les mangeait normalement, elles étaient bien mûres, contrairement à c'elles achetées sur la route qui était vieilles et séches.....

Citation de: Paintedhorse
L'abris:
Est ce que une tente en toile solide serait plus/aussi efficace que celle en laine de chèvre? Notamment sous la pluie.

Je sais pas, contre la pluie ma tente decath aurait été plus efficace c'est sûr. Les nomades utilisent le matos qu'ils fabriquent avec ce qu'ils ont.
ça change de notre façon de faire en général.
Ils ont des chèvres, des brebis et des dromadaires, alors la tente elles est en poils de tout ça  :D
Pour bien comprendre le truc, pendant la pluie, je suis sorti pour leur dire de venir se mettre à l'abris, ils étaient enroulé dans leur burnous, avaient ravivé
de feu, et c'étaient planqué dans les grosses touffes d'herbe à attendre que ça passe. Ils n'ont pas tout le matos pour faire face à tout les aléas du voyage.
Il font avec ce qu'ils ont.


Citation de: Paintedhorse
L'orientation:

Quid des bornes tout les X km dont certains ouvrages parlent?
Une orientation au compas ne peut elle dépanner?

Je sais pas au niveau des bornes, je penses que l'on ne suivait pas de route bien précise. Ces gens avaient l'air aussi à l'aise que moi dans
mes montagnes.... pas besoin de quoi que ce soit pour se diriger. J'ai vu des traces, on a croisé une piste au début, mais pas vu de borne.

Le compas je connais pas, mais il me semble que pour s'orienter il faut au moins un point de repère.... et là  :-\

Citation de: Paintedhorse
Tu conseillerais de s'habiller européen ou local?
Je veux dire par là, est ce que s'habiller en djellaba n'apporte rien voir est même déconseillé?

Nous étions tous habillés en chemise et pantalon.... moi j'aime bien avoir des poches et la djellaba avec poche cargo y'a pas je crois  ;D
Pas de réponse précise à t'apporter, hormis que je préfére faire avec ce que je connais. Mais j'imagine assez penible de faire un trek avec une robe...


Voila rien de bien précis par apport à tes questions, mais ça obligera à y retourner tester d'autre chose.....  ;)
« Modifié: 31 janvier 2011 à 15:51:16 par plumok »

31 janvier 2011 à 12:55:30
Réponse #7

Gwangi


Citer
J'ai questionné les guides pour savoir comment trouver de l'eau dans le désert.
Réponse au puits...
Je précise: mais si je suis perdu, que je sais pas ou est le puits.
Réponse: tu meurs

m*rde pas de super technique digne d'un bon bouquin de survie....

Technique amérindienne pour traverser le désert sans eau : on abat son cheval, on boit une partie de son sang. Puis on le vide, on lave son intestin "à sec" (en en coupant une section, puis on le retourne comme une chaussette et on essuie bien) pour en faire une gourde que l'on remplit du sang du généreux équidé ! C'est authentique, mais j'ai jamais bien compris comment on "retenait" le sang le temps de laver l'intestin. Doit falloir être vachement rapide ! Et problème : disposer quand même d'une monture ou autre animal quelconque...

Sinon autre technique, toujours amérindienne : on prend un caillou lisse, type petit galet, que l'on place sous sa langue. Cela fait saliver en boucle, ce qui apparemment mettrait un peu plus l'humidité de son corps en "circuit fermé" et ralentirait la perte d'eau par les pores/transpiration. J'imagine que c'est pas la panacée, mais peut-être que cela fait gagner quelques précieuses heures malgré tout.

A mon avis, la réflexion des chameliers reste quand même remplie de bon sens pragmatique. Et j'espère ne jamais me retrouver dans une situation telle que je doive adopter l'une ou l'autre de ces deux techniques ! ;)

Citer
au niveau scorpion et bestioles venimeuses (serpent? araignee?) qu en est il?
Quand j'étais au Mali, j'ai racheté dans un village un bracelet-torque-fétiche à l'image d'un scorpion, en bronze local, censé empêcher toute piqûre de scorpion ou autre. Radical : depuis que je le porte, je n'ai jamais été piqué ! ;D Pourtant j'y avais eu droit en France... ::)

31 janvier 2011 à 16:01:58
Réponse #8

Chris-C


Salut Gwangi,

c'est des techniques éprouvé que tu nous donnes là, ou tirées de lectures..... parceque des techniques dans les livres
y'a n'a plein, mais sur le terrain, se réhydrater au sang de cheval, avec la chaleur et les mouches ça doit vite sentir le boudin et
le boudin ça donne soif ;#

Citer
Cela fait saliver en boucle, ce qui apparemment mettrait un peu plus l'humidité de son corps en "circuit fermé" et ralentirait la perte d'eau par les pores/transpiration.

ça c'est des conneries  ;)
Tu vas sucer le cailloux jusqu'a ce que ta salive devienne de plus en plus épaisse, preuve que tu continus de perdre de l'eau.
Pour limiter les pertes hydrique, faut éviter l'augmentation de la t° corporelle, rester calme, et à l'ombre.
En plus les cailloux dans le désert ils sont tout petit petit..... on dirait des grains de sable  ;#

a+


31 janvier 2011 à 16:18:46
Réponse #9

Maximil


Merci Plumok pour ce retour, bien agréable à lire.
Fabrication maison de stylo-plume , roller , bouchons de bouteilles , kubotan , koppo-stick etc... http://maximil.chez-alice.fr/index.htm
Photographies de Maximil
Patines de chaussures de Maximil

31 janvier 2011 à 17:27:48
Réponse #10

lilou6201


Sympa ta ballade en tout les cas il faut bien réfléchir et avoir tout ce qu'il faut avant de se lancer. Au fait tu en as fait du chameau ou dromadaire ??? Photo sympa d'ailleurs de l'animal avec son piercing... ;#

31 janvier 2011 à 18:26:35
Réponse #11

Melkor


Salut Plumok, super topic merci =)

Une petite question également :
Le thé étant diurétique, est-ce une bonne idée d'en consommer autant ?
Je suppose qu'il savent ce qu'ils font mais je pose quand même la question.

31 janvier 2011 à 18:50:23
Réponse #12

Gwangi


Perso, j'ai effectivement jamais testé ni rencontré quelqu'un qui l'avait fait. Mais c'est bel et bien tiré de travaux d'anthropos + témoignages d'époque (attention : pas des témoignages de "civilisés" parlant de ces "sauvages d'indiens", mais bien des témoignages directs lors de l'établissement des réserves). Ce n'est pas que de la fiction, même si l'on peut cependant imaginer qu'en effet il y a pu avoir exagération dans la transcription/relation à l'époque...

Après, je veux bien faire confiance à Plumok pour le coup des cailloux. Mais le sang frais, au moins, ça c'est largement réalisable. Après tout, la sanquette c'est vachement bon !

01 février 2011 à 10:44:40
Réponse #13

François


A ma connaissance, les pistes balisées tous les km (ou tous les 5 ou 10 km), ce sont les grandes pistes transsahariennes : Reggane - Bordj-Moktar et Tamanrasset - Arlit, par exemple.
La manière traditionnelle de voyager, c'est tout bêtement de suivre les pistes, qui normalement évitent les zones de dune (qui occupent moins d'un cinquième du Sahara). Et si possible d'accompagner quelqu'un qui connait le trajet, et/ou de parler beaucoup avec les gens aux étapes pour avoir les renseignements nécessaires : durée, directions, état de la piste, reliefs, points de repère, pièges à déjouer, gens à rencontrer ou plus souvent à éviter, état des puits, état des pâturages si on voyage avec des animaux, etc.
On peut bien sur se déplacer en dehors des pistes, sans moyens de positionnement ni d'orientation, mais à condition de bien connaitre le coin et d'avoir ses repères.

Question orientation, en l'absence de boussole, compas ou GPS, rien d'original, il faut utiliser une combinaison d'indications : soleil quand il est visible et pas trop haut, relief si il y en a, orientation des cours d'eau temporaires et des dunes quand elles sont orientées, sens du vent si celui-ci est régulier, lune planètes et étoiles la nuit.
Espérer le meilleur, prévoir le pire.

02 février 2011 à 11:57:47
Réponse #14

Melkor


Citation de:  "plumok"
Citation de:  "Paintedhorse"
Est ce que les guides buvaient autant que vous?

Seulement pendant les pauses, ils n'ont pas de contenant avec eux, donc ils se servent aux jerricans.
Par contre ils boivent du thé tout le matin, toute la soirée et au repas du midi. Un thé trés fort, trés sucré.
Du coup savoir si en quantité c'était équivalent je ne peux te dire. Un des guides a eu des maux de tête, j'ai pensé à la déshydratation.
Il n'y avait pas de raison de se priver en tout cas.

Je me permet de reposer la question car ça m'intéresse vraiment :
Le thé étant diurétique, est-ce une bonne idée d'en consommer autant ?

Si quelqu'un à le pourquoi du comment, merci d'éclairer ma lanterne =)

02 février 2011 à 12:24:15
Réponse #15

Chris-C


oups, j'avias zappé ta question Melkor  :-[

Alors oui ils boivent beaucoup de thé vert, mais il faut relativiser "le beaucoup".
En faite dés qu'ils allument le feu, ils sortent la théière, mes la quantité de liquide consommé est trés faible,
par contre le thé est trés fort. Au point qu'ils ne le proposent pas au touriste naturellement.
Ils font un thé plus dilué pour les autres personnes.
Une fois que tu as gouter leur thé par contre, perso, je voulais plus rien d'autre....
Un pote ma dis par contre qu'il ne pourrait pas en boire régulièrement au risque de trouble de l'estomac.

Alors comment expliquer la logique, car finalement la consommation du thé apporte peu d'eau à l'organisme, mais va augmenter
la production d'urine.
Pour moi c'est autre chose qu'ils cherchent dans la consommation du thé, déjà le partage et la convivialité du moment,
mais je pense aussi qu'il y a quand même beaucoup de "bienfait"* lié à la consommation du thé, qui font passer le coté diurétique au second plan.

Finalement c'est pas grave de consommé un aliment diurétique, si à coté tu as accés à suffisament d'eau pour t'hydrater.
Aprés c'est comme tout, c'est pas parceque ils sont nomades, bergers, habitués à vivre sur le terrain, qu'il font tout bien comme il faut.

* http://www.passeportsante.net/fr/solutions/plantessupplements/articleinteret.aspx?doc=the_sionneau_p_ps

a+

02 février 2011 à 14:24:25
Réponse #16

Gwangi


Au Mali, pareil : les guides se font un thé vert qu'ils émulsionnent : ils le transvasent et retransvasent à plusieurs reprises d'une petite théière émaillée dans une autre. Le tout est chauffé sur un petit brasero léger, fabrication maison, en fil de fer tressé. Ils s'en servent trois au final (et moi aussi, j'avais du mal à m'en passer !). Le premier, très fort, est très amer. Le second, sucré, est beaucoup plus doux. Et le troisième, très très sucré, est... pur sucre ! La sensation finale est vraiment relaxante et désaltérante, mais à mon avis, il convient là aussi de se méfier des propriétés normalement diurétiques du thé.

Pour ceux que ça intéresse (et qui aiment la poésie), ils ont une symbolique autour de ces trois thés : le premier est amer comme la mort, le second doux comme la vie et le troisième sucré comme l'amour.

Détail amusant : en Ethiopie, ces trois thés existent aussi, mais avec une symbolique différente (mais, je trouve, encore plus poétique) : le premier est amer comme la vie, le second doux comme l'amour et le troisième sucré comme la mort !

02 février 2011 à 15:10:52
Réponse #17

François


Plus prosaïquement, j'ajouterai qu'à long terme un léger diurétique comme le thé est tout à fait indiqué contre la formation de calculs rénaux, qui sont un véritable fléau dans les contrées chaudes où la tendance naturelle est d'uriner peu et très concentré.
Il ne faut pas oublier que ces gens vivent en permanence dans le désert ou pas loin, ce qui n'a rien à voir avec une opération de survie ponctuelle.
Plus au sud le diurétique léger, c'est plutôt la bière ;)
Espérer le meilleur, prévoir le pire.

02 février 2011 à 18:27:33
Réponse #18

Melkor


Ya pas de mal plumok ;)
Et merci pour vos réponses !

 


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