Retour sur un petit trek dans le Sahara tunisien.
Quelques photos pour le coté esthétique du voyage et peut être donner l'envie à certains
d'aller voir les dunes, mais pour la description je vais parler que du rapport avec la vie sauvage
et tenter de vous faire partager les quelques réponses en matière de survie dans le désert.
Vous allez voir ça va aller vite.
Présentation rapide du trek:
Nous sommes 4, plutôt habitué à passer de 1 à plusieurs jours dehors en bivouac. Jamais
dans cette univers. C'est pour cela que nous sommes partie accompagné d'une équipe de guide/chamelier.
Le voyage peut être abordé de 2 façons différentes:
version total touriste: on fait rien hormis marcher, on se laisse vivre, les chameliers
gèrent tout.
Version découverte active: on participe à la vie de la caravane, moment pour échanger, pratiquer
et apprendre,
Dans le 2ème cas j'ai remarqué qu'il faut y aller en douceur. Tous nos gestes sont observés.
Normal on peut pas se permettre d'être maladroit avec la réserve d'eau par exemple.
Le trek se déroule fin Octobre, au thermomètre les t°c en journée ne dépasseront pas les 28°c
et ne descendront pas en dessous des 10°c la nuit. Pour nos guides c'est l'hiver!!!
Le vent présent en permanence donne une impression plus fraîche; à l'abri du vent on cherche l'ombre et sinon on reste au soleil pour la sieste.
Le vent vient principalement du Nord. Il y aura quand même un midi particulièrement chaud,
le vent est tombé, 30°c au thermo. C'est pour nous l'occasion de tester le désert comme on l'a imaginé. Le soleil devient écrasant, la réverbération sur sur le sable clair uniformise l'environnement et donne la sensation d'être dans un four. L'air chaud nous fait transpirer même au repos, les mouches s'en donne à cœur joie, vive la sieste de m*rde.....
Sur cette semaine niveau ambiance climatique on testera, les t°c correct pour marcher avec du vent,
quelques passages de hautes dunes avec le sable qui s'arrache sur les crêtes et qui fait gratter les yeux et croustille sous les molaires. Une nuit magique avec du tonnerre et des éclaires sur 360° qui donneront 3 h de pluie sur le matin. Les jours suivant la pluie seront plus frais et les nuits très humide.
Bref on ne pouvait espérer mieux pour voir le désert dans tout ses états sur une période si courte
et tordre le coup à quelques idées préconçues.
Je vais faire correspondre le reste de la description du voyage avec la règle des 3.
3 secondes sans prudence/conscience,
Le Sahara est un des environnement qui se prête le plus à la rêverie et à avoir la tête en l'air sans prendre beaucoup de risque. Pas de trou, de ravin abrupte, de gros cailloux, de branche cachée
et vicieuses, tout est doux et mou. Le seul truc à faire gaffe c'est de pas rester sur la route des dromadaires et de prévenir les guides que l'on prend son temps, juste pour éviter qu'ils ne s'arrêtent pour nous attendre tout le temps.
3mn sans oxygène... je passe c'est pas le facteur géographique qui change grand chose.
3 heures sans régulation thermique,
du vent, de la chaleur, de la fraicheur, de la pluie, de l'humidité y'a de quoi s'occuper!
En une semaine je suis passé de marcher pieds nus et en t-shirt à Woolpower 200,chemise coton épaisse, smock tout fermé,chaussettes, chaussures, chapeau, foulard autour du cou.
Culturellement quand j'ai chaud j'ai envi d'avoir le moins d'habit sur moi, ici la protection contre
le soleil impose d'être couvert de la tête aux pieds.
La base pour la journée c'était t-shirt coton qui pompe la transpiration et pardessus une chemise de coton manches longues et ample qui protége le haut du corps, freine l'évaporation de notre précieuse eau, crée une surface d'ombre sur le t-shirt qui augmente de rafraichissement du corps.
Ça devient vite un jeu en marchant, créer des zones d'ombre sur le corps laissant passer l'air avec
n'importe qu'elle bout de tissu.
ma technique de protection, un foulard sur la tête coincé avec un chapeau large bord. Le foulard
peut être enrouler autour du visage en protection contre le sable. Et le chéche par dessus le chapeau
pour augmenter les zones d'ombre et profiter des courants d'air.
La technique du chéche des nomades ne m'a pas convaincu, il faut apprendre les bons gestes et
de toute façon refaire la manip régulièrement, de plus l'air ne circule pas beaucoup...Avec le vent et l'air sec de la journée, la transpiration s'évapore très vite lorsque l'effort
cesse. Il faut juste mettre un t-shirt sec en fin de journée quand le soleil disparaît car la t°c baisse très vite.
La bivouac ce fait sous une tente en poil de chèvre tressé, très épais, très lourd, très isolante et
offrant une très bonne protection contre le vent et l'humidité. Si je dois y retourner
je prendrai un sursac de couchage. Avec le vent et l'humidité je n'ai pas pu dormir à la belle
étoile et heureusement que la nuit de l'orage, la pluie c'est mise à tomber seulement 1h avant
le lever, car quelques minutes après être sorti du sdc, la laine de chèvre à montré ses limites.
La même chose en pleine nuit et le matos était trempé pour au moins les 2 nuits suivantes.
1er matinla tente aprés la pluieeau + sable le poids de la tente à bien grimpé, d'ailleur le porteur doit le savoir il râle au moment de le bâter.
L'aprés midi suivant la pluie il a fallut faire une pause pour faire sécher le matos.la tente sur le porteurA chaque fin de journée on sort des dunes pour trouver des zones plus plate, plus fourni en bois
pour le feu. Le feu aucun problème tout est sec, par contre il faut savoir s'abriter du vent, les dunes
ne sont pas une bonne protection, elles canalisent, dirigent et donne de la vitesse au vent.
Même au pied de 4 dunes, entouré par des murs de sable, il est présent. La bonne technique consiste à observé les guides et à imiter. La végétation sous l'effet du vent se retrouve tantôt agglutiné de sable qui offre une bonne protection contre le vent, tantôt le vent creuse autour des touffes d'herbes
laissant apparaître les racines parfois au dessus du sol de plusieurs cm.
Cette protection aide bien évidemment a gagner quelques degrés, du style t-shirt le soir autour du feu et polaire + coupe vent hors de l'abri.