Salut
La question de la capture d'un animal sauvage est normale de la part d'un enfant, mais cela ne signifie pas que la réponse doit être affirmative. Les enfants aiment bien quand on cadre leur environnement avec une réponse "négative", à condition qu'elle soit expliquée et accompagnée d'arguments qui donnent du sens. J'ai l'impression que les mômes sont très réceptifs au besoin de respecter cette liberté. Presque plus que certains adultes en fait.
C'est comme cela que les limites se mettent en place.
Près de chez moi, il y a une association pour faire découvrir la nature aux enfants.
Ils ont entrepris plein d'actions* pour favoriser l'installation des animaux aux abords de fermes ou dans des jardins privés, et ils emmènent régulièrement les enfants (et parfois quelques adultes ) en mini groupes pour les observer. Et quand les ornithos viennent baguer les oiseaux dans le coin, on peut passer un moment avec eux et voir quelques magnifiques oiseaux.
Et ils expliquent avec patience pourquoi on ne doit pas les capturer plus longtemps que nécessaire.
* il y a des livres supers pour cela, mais je ne trouve plus les références.
As tu un lien web au sujet de cette association ?
Si tu retrouves les références des livres auxquelles tu penses, fais moi signe.
Qu'on veuille avoir du respect pour chaque forme de vie qui existe sur cette planète, du majestueux éléphant au plus petit cafard en passant par l'anodin brin d'herbe je le conçois. Mais si il n y a clairement pas de hiérarchisation à faire entre les formes de vie, il faut toutefois faire un distinction entre le végétal, l'animal puis entre les différentes formes animales. Et ce, surtout quand on parle de notion d'enfermement, de contrainte, d'entrave, de mal être.
Du coup, tu viens de hiérarchiser là non ?
Mais je comprend ton besoin de différenciation. Quand je dis qu'il est, je crois, nécessaire, de vouer un respect identique à toutes formes de vie aussi bien végétale qu'animale, il est obligatoire, qu'en pratique, ce respect ne prenne pas les mêmes formes. Je ne priverais, par exemple, sous aucune condition un animal sauvage de ses libertés (sauf si sa vie est en danger à cause de nos comportements destructeurs), tout comme je respecterais les forêts entourant mon patelin en les entretenant de façon réfléchies et
durables (pas de monoculture, pas de destruction systématique des arbres morts etc).
Si il parait évident qu'enfermer un mammifère vivipare faisant donc parti des tetrapodes ( mammifères, reptiles, oiseaux, amphibiens ) pour l'observer peut, dans certaines conditions, être extrèmement néfaste pour l'animal ainsi que pour les observations proprement dites ( observer une meute de loup dans la forêt canadienne ou à Courzieu n'a strictement rien à voir ) je ne pense pas qu'enfermer des insectes ai les mêmes conséquences.
De la même facon qu'installer une orchidée en pot ou tailler un Bonzaï ne peut pas s'apparenter à une privation de liberté et à de la mutilation, l'installation d'un terrarium pour fourmis ne peut selon moi pas être assimilé à l'enfermement d'un animal pouvant entrainer des troubles type depression ou toc ( l'ours qui fait inlassablement le tour de sa cage ou l'éléphant qui ne cesse de balancer sa tête de droite à gauche ).
Ou alors faut il aussi arrêter d'utiliser une éponge pour la vaiselle ou la toilette parce que c'est un animal ?
Qu'en savons nous ? Donner moi une preuve qu'un arbre ne perçoit pas son environnement et y répond d'une certaine façon. Donne moi une étude qui nous montre que des fourmis sont aussi intelligentes qu'une pierre. Encore une fois, ce sont mes convictions. Mais elles ne sont pas là pour faire jolies et crier sur tous les toits "regardez moi je suis un écolo, je suis trop cool". Non, je suis persuadé que c'est à travers ce respect, cet amour de la nature que nous arrêterons de saigner à blanc notre planète, et qu'un jour, elle pourra panser ses plaies sans avoir eu besoin de nous éradiquer auparavant.
Ajoutons à ca le fait qu'un terrarium provoquera à n'en pas douter d'avantage de fascination et donc de réception à ton message de la part des enfants, franchement pourquoi se priver ?
Je suis persuadé qu'un enfants peut être autant fasciné par un animal gambadant joyeusement dans son espace naturel, avec ses comportements sauvages et habituels. Il suffit d'éduquer cette génération à être sensible à ce genre de beauté de la nature.
Tu nous parle du message, de mon message, tu tombe dans le mille. Ce que j'avance depuis le début de ce topic est justement directement relié à ce dernier.
La réelle question que je me pose au final est
"quel message ais je envie / dois je transmettre ?". Ce métier, c'est une chance. Imaginez, l'on nous donne la possibilité et le droit d'éduquer, de construire des individus. De leur donner des bases qui les suivrons, peut être, jusqu'à la fin de leur vie. C'est un magnifique cadeau, mais c'est aussi une immense responsabilité comme nous le fait remarqué outdoorsman.
Pour moi, quand vous êtes au contact de ce jeune public, chacune de vos action est importante, vos mots doivent être choisis et réfléchis avant de les donner en pâture à ces cerveaux, ces éponges, avides de la moindre informations, de la moindre connaissance...même s'ils vous ne le montrent pas toujours.
Construire un bocale à fourmis avec eux revient à leur transmettre comme message qu'il est normal, bon, acceptable "d'enfermé pour éduquer et protéger".
Et je sais pas si c'est que j'ai envie de leur mettre en tète.