L'hiver approchant, il est temps de réviser un peu.
Le scénario : lors d'une randonnée hivernale, l'un de vos compagnon ou quelqu'un d'un autre groupe est emporter par une avalanche. Vous disposez du kit de rando hivernal ad-hoc (pelle-sonde-ARVA), d'un téléphone portable, du fond de sac classique.
Ce protocole s'applique, avec quelques adaptations, à une situation comprenant plusieurs victimes.
1. Réfléchir et analyser : il s'agit de ne pas de se précipiter dans tous les sens, et faire n'importe quoi.
Il faut faire un bilan de la situation et définir une stratégie efficace.
Le premier objectif sera d'éviter le sur-accident, c'est à dire de se protéger et de protéger les autres survivants. Si, par exemple, l'avalanche s'est produite dans un couloir très exposé, on n'ira pas se promener dedans dans l'espoir de retrouver la victime.
2. Alerter (si possible). Les premières dizaines de minutes sont très importantes pour une victime d'avalanche. Passer 30 minutes, ses chances de survie diminuent de façon exponentielle. Il est donc important de donner l'alerte mais parfois, mieux vaut agir immédiatement.
Avant d'appeler les secours, penser à se repérer de façon très précise sur la carte afin d'indiquer un lieu exact. Si on a un GPS, l'allumer et afficher les coordonnées avant de téléphoner au secours.
Si l'on est seul : faire le 112 sur le lieu de l'accident. Si ça ne passe pas, estimer le temps nécessaire pour atteindre un crête, située de préférence au dessus d'une vallée habitée, où l'on a plus de chance d'avoir du réseau. Si le temps aller-retour est estimé à plus de 20 minutes et si l'on sait que la personne ensevelie est équipée d'un ARVA, mieux vaut agir seul dans un premier temps.
Si l'on est plusieurs, envoyer une ou deux personnes donner l'alerte.
3. Rechercher la victime : la première chose à faire est une
observation fine de la zone d'avalanche : essayer de repérer un ski qui dépasse, un sac, etc... Repérer aussi la dernière trace laissée par la victime (ça ne servira à rien d'aller chercher plus haut).
Ensuite,
définir une stratégie de recherche et coordonner les secours si l'on est plusieurs.
On part toujours du principe que la victime est équipée d'un ARVA (sauf si l'on est sûr du contraire. Dans ce cas, s'il n'y a aucun signe visuel permettant de localiser la victime, il n'y a qu'une chose à faire : aller chercher du secours. Vous n'arriverez à rien seul ou à quelques uns).
-> Demander à toutes les personnes présentes d'
arrêter leurs ARVA pour ne pas parasiter la recherche
-> Si plusieurs personnes ont des ARVA et savent s'en servir,
définir des zones de recherche pour chacun. Il ne s'agit pas que tout le monde cherche dans tous les sens en empiétant le territoire des autres.
Les chercheurs doivent aller lentement pour que l'on soit sûr de ne pas rater la victime dans les zones fouillées. Il faut pouvoir travailler par exclusion.
-> On commence les recherches par le haut (dernier endroit où a été vue la victime ou ses traces) ou par le bas. Les chercheurs se verront donc attribué des couloirs, parallèles les uns aux autres.
-> Quand on a localisé la victime, on confirme, avec précaution, à la sonde, sa présence. Dans la positive,
on laisse la sonde en place-> Lorsque la victime est retrouvée et dégagée, on éteint son ARVA et
on continue les recherches pour être certain qu'il n'y ait pas d'autres victimes
4. Dégager la victimeSi c'est possible, il est préférable de
creuser par le coté et non à la verticale de la victime (d'où l'ipmortance de laisser la sonde en place) ; cela évite que la neige s'effondre sur la personne. De plus, une plateforme se forme naturellement au fur et à fur que l'on creuse et servira pour donner les premiers soins et attendre les secours.
Lorsque l'on atteint la victime, on essaie de
dégager prioritairement sa tête.
Noter l'heure à laquelle on l'a dégagé (information pouvant être importante pour le medecin)
5. Les premiers secours-> faire un premier bilan vital : même protocole que pour un accident classique (conscience, ventilation, circulation).
Les premiers gestes de secours sont également classiques, avec cependant quelques spécificités dues au milieu :
-> Si aucun risque de sur-accident n’est à craindre, éviter de déplacer la victime. Améliorer au besoin l’entrée du trou pour qu’elle bénéficie d’un abri acceptable. Si elle est inconsciente, on la mettra néanmoins en PLS. Il faut également rapidement la protéger du froid pour éviter tout risque d'hypothermie : on l'isole du sol (vêtements, cordes, tapis de sol, sacs à dos, etc...) et on la couvre (la tête en priorité puis le reste du corps).
-> Ne rien donner à ingérer à la victime, pas même des boissons chaudes (risque d'aggraver son état en cas de lésion interne).
2 bis. Alerter : si vous n'avez pas pu le faire plus tôt, c'est le moment de donner l'alerte.
6. Préparer l'arrivée des secours-> Penser à rendre la zone bien visible mais attention à ne pas étaler des choses qui risquent de s'envoler à l'arrivée de l'hélico !
-> Tout en surveillant régulièrement l'état de blessé, on peut agrandir la plateforme pour faciliter le travail des secouristes
-> L'évacuation devra être rapide : rassembler les affaires inutiles, donner des indications précises aux secouristes
-> Savoir passer le relai aux professionnels : vous avez fait tout ce qui était en votre pouvoir : sachez passer la main à l'arrivée des secouristes
Article réalisé en partie à partir de données de l'ANENA : http://www.anena.org/quels_risques/accidentologie/premiers_secours.html