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Auteur Sujet: Cueillette : quoi, et combien ?  (Lu 2437 fois)

01 août 2010 à 19:04:52
Lu 2437 fois

Irae


Bonjour !

J'aimerais savoir quel est le juste équilibre à respecter pour se nourrir (en partie) de la cueillette, sans épuiser un terrain. Que faut-il laisser à une plante pour qu'elle puisse continuer à vivre correctement malgré ce que l'on vient de lui prendre ? Par exemple, si je dois prendre les feuilles, jusqu'où puis-je aller : 1/10e, 1/4, la moitié des feuilles ? Plus ? Et aussi, quelles feuilles prélever : les petites, plus fines en goût, parfois plus nutritives, et laisser les grandes, qui, par leur surface, ont un plus grand pouvoir de photosynthèse...ou prendre les grandes, parce qu'il m'en faut moins, et parce que c'est par les petites et les bourgeons que la plante continuera son développement ?

J'aimerais avoir l'avis de cueilleurs expérimentés pour connaître la juste proportion qui permet de préserver la fertilité de la zone de cueillette pour la semaine suivante, ou le mois, ou l'année...éternellement, en fait !...enfin, jusqu'à l'arrivée des bulldozers  :D :'( :D

Merci d'avance,

Irae.
Juge d'abord le conseil ; ensuite le conseiller.
Un outil que tu ne maîtrises pas n'est qu'un problème de plus.
Le but est la simplicité. Le tout est de trouver la bonne.

01 août 2010 à 19:26:26
Réponse #1

bison solitaire


Hello  :)
N'étant absolument pas au fait de tout ça, la seule chose que je peux apporter est la suivante; je viens de passer quelques jours en Auvergne et j'ai lu le quotidien local "la montagne": il y était indiqué la législation pour la cueillette des myrtilles. Je ne saurais donc que conseiller la prise de renseignements au niveau local

01 août 2010 à 19:52:26
Réponse #2

Lemuel


De mémoire…
En général, une sur quatre. Pas prendre la racine. Couper proprement.
Pour le choix des feuilles, je ne sais pas. J'aurais tendance à prendre les plus grandes sauf indication culinaire spécifique.
Don't watch the tool, the work it can do
Watch the man that's behind, yeah !


http://natureandforcefield.tumblr.com

02 août 2010 à 19:08:50
Réponse #3

Nävis


La question est un peu générale, car tout dépend du produit récolté: s'il a un impact sur le futur de la plante ou pas, et si ce produit est indispensable à d'autre espèces.
 - récolter sans abîmer: couper sans casser, récolter sans arracher (prendre un petit sécateur), ne pas piétiner d’autres plantes
 - se servir parcimonieusement, et laisser la plus grande partie sur place (pour les oiseaux et les autres animaux)
 - pour certaines plantes, se servir "durablement" peu impliquer de participer au futur développement de la plante (replanter, favoriser un développement...)

Je rajouterai les avertissements suivants:
 - les zones cultivées sont à proscrire.
 - les terrains privés sont... privés (y compris le coin en montagne qui a l'air magnifiquement sauvage, et couvert de myrtilles).
 - et dans le domaine public la cueillette n’est pas libre; seule une cueillette raisonnable est tolérée (usage familial et immédiat), quand la législation ne donne pas de précisions.

Un guide pour les amoureux de ballade en toute saison, qui sont gourmands et qui aiment ramener des souvenirs dans leurs poches. Ne se limitant pas aux plantes et aux produits des arbres, le guide présente également d’autres curiosités naturelles à découvrir et rapporter. Chaque sujet est présenté sur deux pages, le tout accompagné de petites anecdotes et de judicieux conseils d’utilisation.
Glaner dans les alpes, Yves Thonnérieux, Tétras éditions, 2002

03 août 2010 à 17:44:43
Réponse #4

Moniot van Moeren


Ce qui est à définir, aussi, c'est le type de groupe :
  • En solo, il n'y a pas de question à se poser pour le cueilleur, sauf de ne pas dépoiler de toutes ses feuilles et de ne pas gaspiller lorsqu'on mange des racines (on tue une plante... respectons la !)
  • A plusieurs, il faut penser à varier son menu ; inutile de prendre qu'une espèce.
J'aime tout de même cette question qui montre un respect et non une consommation de ce que nous OFFRE la Nature. Si la conduite de la cueillette est faite avec cet optique, le bon sens s'en suivra, ce en se faisant guider par la personne du groupe réfèrente dans ce domaine.

MvM
"Avant notre venue, rien de manquait au monde ; après notre départ, rien ne lui manquera.", Omar Kheyyam
"N'ayons pas peur d'être en contradiction avec le monde !" mère Teresa.

04 août 2010 à 04:04:27
Réponse #5

Irae


Je viens d'écrire au père Couplan (pas besoin de le présenter ici, je pense...). Il va dans votre sens :

"Tout dépend de la plante et du lieu.
Si les conditions de croissances sont favorables et que la plante est costaude,
on pourra en prélever davantage.
 Disons qu'un quart est une proportion généralement juste."

Bon, moi, j'ai à peu près ce qu'il me faut, je vous remercie tous. Je suis content que ce soit si simple, j'avais un peu peur qu'il faille un doctorat de botanique (même si je continuerai à me renseigner sur tous les biotopes). Pour synthétiser, je retiendrai que ça se joue au feeling et au respect. Il faut se "mettre à la place" de la plante, pour savoir ce qu'elle peut tenir : ne pas lui faire ce que tu n'aimerais pas qu'on te fît...

Moniot : merci, mais je dois avouer qu'il y avait une part d'égoïsme dans ma question : pour le moment, ma cueillette est nomade, mais pour le jour où je me poserai sur un terrain durablement, je voulais savoir comment ne pas détruire mon garde-manger ;D. Mais bon, je prendrai mon quart, et je verrai bien à quelle vitesse ça repousse.

Merci et bonne journée,
Irae.

Juge d'abord le conseil ; ensuite le conseiller.
Un outil que tu ne maîtrises pas n'est qu'un problème de plus.
Le but est la simplicité. Le tout est de trouver la bonne.

05 août 2010 à 10:59:23
Réponse #6

Lemuel


Par contre y a un a truc auquel il faut faire gaffe, c'est tout con, mais bon : le problème de la cueillette, c'est que ça t'oblige à bouger tout le temps. Si tu prélèves un quart quelque part et que tu retournes au même endroit le lendemain, c'est pas bon. :)
On voit tout de suite ce que ça pose comme question sur les limites du truc en tant que système principal d'alimentation. Pour nourrir un bonhomme comme ça, il faut de sacrées quantités. Et d'autant plus que ça nuit à une installation confortable qui sauve de précieuses calories…
Don't watch the tool, the work it can do
Watch the man that's behind, yeah !


http://natureandforcefield.tumblr.com

05 août 2010 à 14:30:38
Réponse #7

jilucorg


Eh oui, pas pour rien que l'homme a inventé l'agriculture (et idem l'élevage pour réduire les aléas d'approvisionnement liés à la chasse et à l'épuisement de la ressource) :) Et après ça, boum ! agriculture --> propriété du sol --> clôtures --> cités --> frontières --> guerres...

  
jiluc.

05 août 2010 à 17:43:23
Réponse #8

Moniot van Moeren


Citation de: Lemuel
Par contre y a un a truc auquel il faut faire gaffe, c'est tout con, mais bon : le problème de la cueillette, c'est que ça t'oblige à bouger tout le temps. Si tu prélèves un quart quelque part et que tu retournes au même endroit le lendemain, c'est pas bon. :)
On voit tout de suite ce que ça pose comme question sur les limites du truc en tant que système principal d'alimentation. Pour nourrir un bonhomme comme ça, il faut de sacrées quantités. Et d'autant plus que ça nuit à une installation confortable qui sauve de précieuses calories…
... pour cela, j'ai opté pour des sorties sauvages itinérantes/nomade, contrairement au "buchcraft à l'anglaise" plus sédentaire. Ainsi, je cueille pendant mon déplacement : ainsi je ne prélève jamais (ou que rarement) au même endroit et je suis sûr de pouvoir varier mon repas selon le paysage. En croisant, je traverse des chemins ; là, je peux faire le plein avant de m'enfoncer de nouveau dans le bois.

Citation de: Irae
Moniot : merci, mais je dois avouer qu'il y avait une part d'égoïsme dans ma question : pour le moment, ma cueillette est nomade, mais pour le jour où je me poserai sur un terrain durablement, je voulais savoir comment ne pas détruire mon garde-manger. Mais bon, je prendrai mon quart, et je verrai bien à quelle vitesse ça repousse.
Comme vient de l'écrire l'ami Lemuel, rien n'est pire que le groupe sédentaire, même temporaire, pour l'équilibre d'une biotope : entre les déchets générés, la modification du paysage (en installant un abri durable) et le prélèvement régulier... tout est fait pour épuiser le secteur ! Si tu y associes une agriculture intensive (sans artifice chimique), tu es condamné à te déplacer, comme le faisaient les tribus germaniques jusqu'au haut-moyen-âge. Si tu ne veux pas détruire ton garde-manger, vois plutôt à cultiver. Si des plantes dites sauvages t'intéressent, domestiques les. L'équilibre naturel a bien du mal avec notre mode de sédentaire à l'occidentale... A toi de voir...

Citation de: julicorg
Eh oui, pas pour rien que l'homme a inventé l'agriculture (et idem l'élevage pour réduire les aléas d'approvisionnement liés à la chasse et à l'épuisement de la ressource). Et après ça, boum ! agriculture --> propriété du sol --> clôtures --> cités --> frontières --> guerres...
... le gaspillage, l'iniquité, ...  l'épuisement de la planète pour assurer sa propre jouissance ! ;)
P.S.:"L'Homme est un singe qui se prend pour Dieu, qui décide qui doit vivre, qui doit mourir ! Mais ce n'est qu'un singe déchainé !", Cap. P.Watson
MvM
"Avant notre venue, rien de manquait au monde ; après notre départ, rien ne lui manquera.", Omar Kheyyam
"N'ayons pas peur d'être en contradiction avec le monde !" mère Teresa.

06 août 2010 à 16:31:16
Réponse #9

Lemuel


Eh oui, pas pour rien que l'homme a inventé l'agriculture (et idem l'élevage pour réduire les aléas d'approvisionnement liés à la chasse et à l'épuisement de la ressource) :) Et après ça, boum ! agriculture --> propriété du sol --> clôtures --> cités…

…cités a proximité des zones les plus fertiles > agrandissement des cités sur lesdites zones > destruction des sols les plus précieux.
Don't watch the tool, the work it can do
Watch the man that's behind, yeah !


http://natureandforcefield.tumblr.com

 


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