Bonjour bonjour,
Voici le récit illustré de ma soirée d'hier et de cette nuit :
Depuis deux jours, j'avais cruellement envie de partir prendre l'air en solitaire, de passer une nuit à l'extérieur. J'adore me balader avec mes filles dans la verte, mais de temps à autres, j'apprécie ce petit bonheur égoïste de jouir seul d'un beau paysage, de l'observation d'un animal ou de toute autre surprise offerte par Dame Nature. Seulement voilà, depuis deux jours, chez moi, il pleut. Et je dois l'avouer, monter le camp sous des averses m'emballait moyennement
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Hier en fin d'après midi, voyant que le ciel semblait se dégager, je me jette sur mon sac qui attendait ce moment avec impatience. Hop hop hop, c'est partie pour un petit périple vers le point culminant de mon secteur, un sommet vertigineux dépassant les 750 m d'altitude
(si si, je déc*nne pas, ça vous scotche hein!). Après 15 minutes de bagnole, je délaisse ma vieille et fidèle Opel Astra grise, essence 1.4L, modèle 1993 (avec l'antenne cassée svp) ... Pour m'engager sur un sentier forestier qui me permettra d'atteindre mon objectif au bout d'un petit kilomètre.
Et là, premier hic : quel abruti je suis!!! je n'ai pas pris de guêtres et les hautes herbes qui envahissent le chemin, léssivées apr deux jours de pluie, me trempent jusqu'à la taille. Bien sûr je ne réalise mon état d'humidité que lorsque le slip a été atteint et que les bijoux de familles se les caillent grave
. Evidemment, dans ma grande prévoyance, je n'ai pas prévu de vêtement de rechange pour une si petite nuit. Bref, je peux pas continuer sur ce chemin ou autant plonger dans une piscine. Je fais demi tour et me rabat sur un champ en contrebas qui offre un beau panorama. La pluie se met soudain à tomber, comme un signe de malheur... je sort mon Poncho (content le gars, il a pas tout oublié quand même!)
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J'arrive dans le champ, la vue est chouette... les puristes de la montagne et des paysages somptueux rechigneront surement, moi je trouve la vue vraiment sympa, dégagée, calme, apaisante. D'autant plus qu'un arc en ciel me salue, ce qui me remonte pas mal le moral après mes quelques petis déboires. Je me mets en quête de deux arbres, correctement espacés, en lisière du champ pour y fixer mon hamac et profiter pleinement du paysage, c'est que le lever de soleil du lendemain, je l'attends de pied ferme celui-là.
Tadammmm, hic "number two" : la tête en l'air que je suis a oublié que le massif calcaire sur lequel je suis actuellement est couvert de "chênaie blanche" (Buis très épais et chênes), franchement impénétrable... bon, bein je laisse tomber l'idée du hamac et monte simplement mon tarp-bâche-brico-à 5 euros avec deux "mats" et des "sardines" de fortune prélevés sur un frène voisin (Pub : merci Mora et Fiskars). J'improvise un tapis de sol avec mon poncho D4 "de m*rde" (et oui, pensant coucher en hamac, j'avais pas de tapis de sol non plus). Evidemment, l'herbe est détrempée, le bois mort alentours aussi. J'en confectionne cependant un petit tas et c'est partie pour l'allumage du feu avec un oeuf Manise version "coton+huile de tournesol". Un put**n de lance-flamme ce truc. Ca part bien et fort. Ca brûle comme il se doit : je met l'eau à bouillir dans la popote alors que la nuit tombe.
Pendant que les nouilles chinoises cuisent, je m'approche au plus près du feu pour sécher au maximum mes affaires. J'en profite pour commencer un bon bouquin (acheté sur un vide grenier 1 € = franchement y'a que ça de vrai les vide greniers !), et je pose pour une photo qui prouvera au monde mes indiscutables capacités intellectuelles. Une fois l'estomac et le cerveau rempli, je continue le séchage intensif recto-verso, comme dans un toaster, au point de m'en roussir le sourcil et l'arrière train. Mais tout se passe bien et je peux rejoindre mon sac de couchage, plus ou moins sec... et chaud.
Hic "troisième" : bon sang de bon dieu de .................. moi qui estimait la légère pente du terrain comme supportable avant de m'être couché, je déchante très vite. Avec cette pente sur le côté, la nuit promet d'être terrible... Malgré cela, je trouve un sommeil bienvenu entre 23h et minuit je pense. A 2h du mat, un chevreuil paniqué, aboyant plus fort et avec encore plus d'insistance que le clébard de mes voisins passe pas loin et me réveille. Je peine à retrouver le sommeil avec cette satanée pente qui rend le couchage très médiocre. Le pied de mon sac de couchage dépasse de mon poncho-tapis de sol et se gorge de l'humidité du sol : je commence à avoir froid aux arpions (expression de mon feu grand père adoré désignant les orteils). Je me rendors, jusqu'à 5h30 du mat où c'est avec joie que je me lève aux premières lueurs du soleil, crevé mais heureux d'en avoir fini avec cette sale nuit. Je relance le feu pour faire du thé, puis je plie le camp, en laissant le terrain le plus propre possible. Mon chemin de retour me permettra de voir un autre paysage non moins splendide : un lever de soleil sur les méandres du Haut-Rhône et rien que pour ça, je regrette pas une seconde d'avoir passé une nuit de galère.
Voili voilou, c'est tout pour aujourd'hui. Comme quoi, tout se finit bien, mais j'ai un paquet de choses à revoir pour être vraiment au point niveau survie. J'ai qu'une hâte, ressortir.
A vos commentaires !
Jérôme aka Belfeuil