Nos Partenaires

Auteur Sujet: Réflexion commune sur un Potager/Verger Sauvage  (Lu 21456 fois)

11 mars 2010 à 13:07:25
Réponse #25

DriGar


Oui et non...

Si c'était le cas, il n'y aurait pas ces végétaux à l'état sauvage.
Dans des conditions bien adaptées, et avec un minimum d'intervention humaine (qui se situerait, dans ma "théorie" plutôt en amont qu'en aval), on doit pouvoir réussir à faire un potager sauvage.

Mais encore une fois, tous les fruits ou légumes ne sont pas adaptés, je pense, à ce type de "production".

Par "salade", tu parles de quelle espèce ?


A première vue, les végétaux consommables potentiellement adaptés au Potager Sauvage (à étudier plus précisément) :
- Pommes de terre,
- Courges (large choix),
- Haricots,
- Courgettes,
- Carottes,
- Épinard,
- Radis,
- Cresson,
- Mâche,
- ...

Pour le Verger Sauvage :
- Pommes,
- Kiwi,
- Mûres,
- Prunes sauvages,
- Framboise,
- ...

Et :
- Noisettes,
- Marrons,
- ...

11 mars 2010 à 13:55:22
Réponse #26

Wapiti


Idée intéressante avec des plantes indigènes.

Les espèces d'importation comme les solanacées (pomme de terre, tomate, piments, poivrons), les cucurbitacées et les légumineuses (haricots et fèves) attirent l'œil exercé, justement parce qu'elles ne sont pas indigènes. Même retournées à l'état sauvage, en milieu rural (cas du type de terrain décrit) elles ne peuvent passer inaperçu. Il faut penser aux chasseurs, aux cueilleurs de champignons, etc., qui parcourront les terres avoisinantes, voire traverseront ces semis apparemment à l'abandon, pour la plupart agriculteurs, ils les reconnaîtront. Ce qui n'implique pas forcément qu'ils viendront s'y approvisionner, mais sûrement intrigués, ils peuvent surveiller discrétement.

Les arbres fruitiers pour donner des fruits consommables doivent être greffés et ne produisent qu'après au moins trois ans.

En revanche, carottes, panais et vesces (lentilles), mûres du roncier et framboises sont parfaitement plausibles.

Quant à la qualité, ne pas trop se faire d'illusion, il y a une grosse différence entre un cultivar et une pousse spontanée.

Près des habitations en ruines on trouve dans ce qui reste des jardins des plantes qui ont continué leur vie sans intervention humaine. Les pommes de terres sont parfaitement reconnaissables, toutefois leur dimension en est très réduite, la plante s'épuisant avec le temps.

Mon centime de franc.

À +

  


« Modifié: 11 mars 2010 à 14:30:02 par Wapiti »

11 mars 2010 à 14:06:03
Réponse #27

Camaro


A première vue, les végétaux consommables potentiellement adaptés au Potager Sauvage (à étudier plus précisément) :
...
Tu peux rajouter les pois aussi.
Et la rhubarbe.

Par contre, pour la carote il faut un sol bien meuble, donc travaillé.
Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort ... mais parfois ca fait vachement mal.

11 mars 2010 à 18:09:47
Réponse #28

DriGar


Merci pour vos retours !

J'ajoute ici en vrac les infos que je draine à gauche ou à droite... Une fois bien avancé sur le dossier, et si les modos sont d'accord, je ferai un topic récapitulatif complet (de toutes les infos de tout le monde).

Liste de végétaux non productifs mais utiles :
- Les œillets d'Inde qui repoussent insectes et maladies.
- Les capucines repoussent certaines maladies & doryphores.
- Les tournesols favorisent la croissance des légumes.
- Les trèfles blancs, comme dit précédemment.
- L’Euphorbia lathyris, la fritillaire impériale, la jacinthe, la jonquille, l’oignon, l'ail, le ricin... tous ces plans sont des "repousses-taupes".
- Les capucines, pétunias ou de l'ail... effraie anti-puceron.

Liste de végétaux potentiels type aromatique ou condimentaire :
- Aneth
- Cerfeuil
- Coriandre
- Ciboulette
- Fenouil
- Livêche
- Menthes
- Persil
- Raifort
- Réglisse
- Roquette
- Safran
- Verveine citronnelle

Complément de liste (cf. message précédent) pour le verger sauvage :
- Myrtillier
- Figuier
- Groseille
- Framboisier
- Fraises des bois

Liste des animaux/insectes utiles (et dont il faudra favoriser en préparant le milieu):

D'autres infos à lire ici.

Le choix / l'étude du sol :

Pour le type...



les sols argileux : ils sont fertiles, retiennent bien l’eau et sont par conséquent non lessivés par les pluies. Toutefois, ils sont difficiles à travailler et deviennent durs en séchant. Il faut éviter de les piétiner et ils sont longs à se réchauffer au printemps.
> Pour préparer la terre aux plantations :
Bêchez le grossièrement en automne, et incorporez des matières organiques et du sable pour le drainer.

les sols sableux : ils sont faciles à travailler et se réchauffent vite au printemps. Toutefois, ils sont perméables à l’eau. Il sont donc pauvres en éléments nutritifs, et en été ils se dessèchent vite.
> Pour préparer la terre aux plantations :
Apportez massivement du compost, et limitez le drainage en plantant un engrais vert en automne.

les sols limoneux : ils sont riches, se réchauffent vite au printemps et sont faciles à travailler. Ils sont également perméables.
> Pour préparer la terre aux plantations :
Apportez du compost pour compléter les matières organiques déjà présentes.

Note : la présence de verts de terre montre que le sol est fertile.
Note 2 : La terre "idéale" contient 65% de sable, 20% d'argile, 10% de calcaire et 5% d'humus.
Note 3 : On peut aussi vérifier le PH du sol (étude labo ou achat dans le commerce de kits).

Association des légumes/plantes entre elles :

Légumes    - Associations Bénéfiques - Associations Néfastes

Ail      Betterave fraisier laitue carotte tomate pomme de terre     Fève haricot pois chou
Asperge     concombre persil poireau pois tomate    ail betterave oignon
Aubergine     haricot    pomme de terre
Bette     céleri laitue oignon    asperge poireau tomate
Betterave     céleri choux laitue oignon radis    asperge carotte haricot tomate
Carotte     ciboulette haricot nain laitue oignon poireau pois radis tomate    betterave bette
Céléri-rave     betterave haricot pois radis    laitue maïs persil
Chicorée        chou
Chou     pois betterave céleri haricot laitue mâche pomme de terre    radis ail chicorée oignon poireau tomate fraisier
Chou-rave     betterave céleri laitue poireau    haricot radis tomate fraisier
Concombre     asperge céleri chou laitue maïs pois haricot    pomme de terre radis tomate
Courgette et courge     laitue maïs pomme de terre    radis
Echalote     betterave fraisier laitue tomate    fève haricot pois
Epinard     haricot fraisier laitue navet radis   betterave bette
Fève     maïs ail carotte céleri radis    échalote betterave pomme de terre
Fraisier     haricot épinard laitue mâche navet oignon poireau tomate    chou
Haricot     aubergine carotte céleri chou concombre epinard maïs pomme de terre    ail betterave échalote fenouil oignon
Laitue     pois radis betterave carotte choux, chou-fleur concombre cornichon fraise oignon poireau    épinard persil tournesol maïs
Mâche     poireau    aucun
Maïs     pois    betterave céleri laitue menthe romarin
Melon       
Navet     pois laitue    ail
Oignon     betterave carotte fenouil fraise laitue poireau tomate    haricot choux fève haricot pois pomme de terre
Poireau     betterave carotte céleri épinard, laitue, oignon pomme de terre tomate    choux haricot pois
Pois     radis carotte céleri choux concombre cornichon fève laitue maïs navet pomme de terre    ail échalote oignon poireau
Pomme de Terre     haricot pois capucine céleri choux fève    aubergine concombre cornichon oignon pommier tomate tournesol
Radis     haricot pois betterave pois    choux pomme de terre
Tomate     asperge carotte céleri maïs oignon radis    betterave haricot pois pomme de terre
Topinambour     pomme de terre    aucun
Plus d'infos ici et ici.



11 mars 2010 à 18:21:39
Réponse #29

DriGar


Afin d'avoir un potager sauvage, il faut des plantes dites "rustiques".

On se tournera donc plutôt vers des plantes natives du lieu (comme déjà dit) mais aussi résistantes.
Le rendement est moindre, les fruits et légumes moins gros... mais c'est naturel et nécessite beaucoup moins, voire pas du tout, d'entretien.

Parmi les plants rustiques :
- L’arroche des jardins (Atriplex hortensis)
- la roquette (eruca sativa)
- le poireau perpétuel (allium ampeloprasum) / Ancêtre de l'actuel poireau
- l’artichaut (Cynara scolymus)
- Le topinambour (Helianthus tuberosus)
- Le choux Daubenton (Brassica oleracea)
- La campanule raiponce (Campanula rapunculus)
- la rhubarbe (Rheum rhaponticum, rhabarbarum)
- le fraisier
- le framboisier

Pour les fruits (ça fait doublon pour certains, voire triplon... mais encore une fois : je ferai le tri de toute cette collecte d'info et de vos avis afin de refaire tout au propre ensuite afin de proposer un "guide") :
- Noyer
- Châtaignier (idéalement déjà sur le terrain)
- Noisetier (idéalement déjà sur le terrain)
- Pommier (nombreuses variétés, très rustique)
- Poirier (très rustique, craint juste quelques maladies ; aucunement la météo)
- Vigne (pas adapté à ma région)
- Kiwi (très bien adapté à ma région)
- Cerisiers (autofertiles)
- Cognassier
- Pêcher (variété adaptée au nord loire)
- Prunier (très rustique mais doit être à l'abri du vent)


Site à lire pour le choix des plants / arbres.
Autre lien qui vend des graines de très anciens légumes, qui pour certains étaient cultivés dans l'antiquité
« Modifié: 11 mars 2010 à 18:28:53 par DriGar »

11 mars 2010 à 19:02:09
Réponse #30

ulysse



12 mars 2010 à 20:49:23
Réponse #31

manu3259


Salut Drigar, c'est très intéressant comme projet :up:
Tu as déjà fait un super travail, mais le sujet est très vaste. Voilà quelques petites observations que j'ai pu réaliser:
La plupart des espèces qui constituent le potager sont des légumes domestiqués et selectionnés depuis des lustres, un peu comme les animaux de bétails;ils n'existent pas sous cette forme à l'état sauvage. On parle de "souches"; J'y connais pas grand chose, mais je crois que la pomme de terre qui existe à l'état sauvage vient d'Amérique du Sud. il faudrait idéalement utiliser des légumes proches des souches qui existent à l'état sauvage.
Pour comparer,l 'ancêtre de tous les chiens est le loup, mais relachés dans une nature sauvage ou l'intervention de l'homme serait absent, pratiquement tous les chiens disparaitraient assez vite.
Je pense que c'est ce qu'il se passerait aussi avec les légumes, et les arbres fruitiers.

Dans ma famille on avait un potager jusqu'a il y 3 ans, qu'on louait, mais suite au décès du propriétaire et à la vente de ce terrain, le nouveau propriétaire a récupéré le terrain pour un projet d'immeuble; depuis rien n'a été fait mais le terrain est retourné petit à petit à l'état sauvage. Je peux néanmoins encore accéder au terrain;
Les plantes qui ont tout se suite été supplantées: les fraisiers, haricots, tomates.
Les plantes qui ont tenu l'année suivante: potirons, ciboulette, persil, groseilliers, groseille maquereaux, framboises, rhubarbe.
Je m'y connais mal en plantes sauvages, mais les plantes qui ont proliférées et étouffés ces plantes étaient des genres de rumex, et surtout des liserons, qui ont formé un tapis très dense par endroits.
Mais cette année, (si les travaux n'ont pas tout bétonné d'ici là  :() je suis curieux de voir ce qu'il restera, mais je pense pas grand chose. Peut être le framboisier et la rhubarbe; même les arbustes genre groseillers vont être étouffés je pense;
donc je pense qu'il y a certainement moyen d'avoir un potager semi sauvage, mais pas sans intervention au niveau de l'élimination des plantes sauvages concurrentes; il faut d'abord essayer d'avoir une idée du type de végétation naturelle qui s'établirait sur ton terrain,en fonction du type de sol: forêt de feuillus, de conifères, garrigue... c'est pas toujours évident car les milieux sauvages ne sont pas homogènes, et l'intervention de l'homme n'est pas toujours visible.
Par exemple la forêt de pins des Landes n'est pas un milieu naturel, dans le sens ou l'homme sélectionne les arbres qui y poussent, ce qui n'est pas visible à première vue; 
« Modifié: 12 mars 2010 à 21:33:54 par manu3259 »
"Les primevères et les paysages ont un défaut grave: ils sont gratuit. L'amour de la nature ne fournit de travail à nulle usine" Aldous Huxley

13 mars 2010 à 15:21:41
Réponse #32

DriGar


Merci pour ton retour très intéressant et argumenté d'expériences !

En, effet, il va y avoir un travail important à faire sur :
- 1/ l'étude du sol (et donc des plantes à privilégier, mais aussi des plantes "parasites" potentielles)
- 2/ l'étude de la végétation naturelle du terrain et des alentours (qu'est ce qui bouffe l'espace : ronce, liserons, ...)
- 3/ l'étude de ce qu'il faudrait semer pour "combattre" ces plantes parasites mais qui ne seraient pas elles même des parasites aux plantes comestibles & co souhaités.

Le tout étant, une nouvelle fois, de savoir si c'est possible.

L'idée étant, une fois le terrain et l'espace Potager/Verger sauvage délimité, de demander à un paysan du coin de venir avec son tracteur pour retourner toute la terre. Ca permet de partir de "zéro", et de choisir la végétation.

Si tu as l'occasion d'étudier ce qu'il y a encore comme plants dans ton potager à l'abandon Manu, je suis preneur !
Tu aurais des photos par hasard ?

28 mars 2010 à 20:44:11
Réponse #33

manu3259



L'idée étant, une fois le terrain et l'espace Potager/Verger sauvage délimité, de demander à un paysan du coin de venir avec son tracteur pour retourner toute la terre. Ca permet de partir de "zéro", et de choisir la végétation.


Pas forcément, vu que c'est ce que font les agriculteurs, et qui fait qu'ils doivent mettre des pesticides car les graines des 'mauvaises herbes' poussent plus rapidement que leurs cultures. Dans la nature ces plantes sont par la suite remplacées par d'autres, plus ligneuses en général. Donc tu recommencerais 'pour rien' en labourant entièrement.Dans certains cas, il vaut peut être mieux simplement faucher ou arracher autour des semis, pour leur donner l'avantage sur les autres graines.
tu pourrais t'inspirer des cultures que pratiquaient certains indiens, (les iroquois?) Les 3 soeurs, maïs haricots et potirons; ils plantaient d'abord le maïs, puis les haricots grimpants qui se servaient du maïs comme tuteurs, puis autour les potirons, qui recouvraient la terre et protégeaient contre les mauvaises herbes.

Je vais essayer de retourner sur le terrain prochainement, je te dirais ce qu'il en est. Actuellement je recherche aussi un jardin, mais c'est pas évident dans des coins assez urbanisés, le prix des petits terrains agricole disponibles augmente du fait de la demande en "terrains de loisirs", pour les weeks end des gens qui vivent en clapiers pendant la  semaine; :lol:(je fait parti aussi de ces gens, pas taper  ;#)
« Modifié: 28 mars 2010 à 20:52:42 par manu3259 »
"Les primevères et les paysages ont un défaut grave: ils sont gratuit. L'amour de la nature ne fournit de travail à nulle usine" Aldous Huxley

28 mars 2010 à 21:27:47
Réponse #34

Moleson




J'ai donc imaginé le terme de "potager sauvage".
Ma vision de ce dernier est assez simple : planter à même le terrain (sans préparation réelle préalable) et laisser la nature faire son taf pour la pousse. Venir ensuite simplement cueillir le fruit de son travail sa cueillette.
En gros, le potager des glandouilles en pleine nature  ;D.
Je pense au potager mais aussi aux arbres fruitiers.


L'intérêt ?

Disposer de légumes et fruits définitivement très très bio sans réel et soutenu effort.
Évidemment, la productivité doit être extrêmement moindre qu'un potager standard où on bêche, où l'on met de l'engrais, etc.

Ça peut être utile dans le cas de survie autarcique en nature ; mais aussi dans la vie de tous les jours pour faire un complément de légumes et fruits pour ceux qui n'ont malheureusement pas assez de temps pour s'occuper d'un potager en bonne et due forme.


Les difficultés probables...

Sans aucun entretien, les plantes risquent de s'entre-exterminer ; le terrain d'être rapidement une jungle...
Les fruits et légumes n'auront pas le temps de grossir car directement bectés par les insectes et oiseaux... et rongeurs !

Mais toute difficulté peut être surmontée, soit par de l'huile de coude (pas trop d'actualité dans l'idée de potager sauvage), soit par des idées (certaines plantes protégeant d'autres plantes de certains insectes, etc)

L'idée...




Le problème ça va juste pas marcher.

Le jardin sans effort, il y a quelques siècle que l'on essaye. :lol:

Tout ce que tu vas planter, va être supplanté par les plantes habituellement appelées mauvaises herbes.

Il y a pas de miracle, enlever les mauvaises herbes pour laisser pousser ce que tu veux voir pousser. Et ça c'est du travail.

En ce qui concerne de labourer le terrain. Une première fois, cela t'épargne énormément de travail. Fait le en automne, ainsi le gel va t'ameublir la terre. Après toi de voir, mais du devra quand même d'une manière ou une autre préparer la terre pour acceuillir des semi. Une alternative au labour est de semer alternativement des plantes qui ameublissent la terre, par exemple la terre après une culture de pomme de terre est très meuble.

Le côté nature, tu peux le vivre en associant des plantes qui vont bien ensemble, voire en plantant des plantes qui repoussent les insectes nuisibles.

Globalement on peut vivre sans produits chimique, quoique une invasion de limace, c'est très intéressant à combattre de manière naturelle...  :lol:

Bref un jardin, c'est du travail, beaucoup de travail et surtout une longue courbe d'apprentissage.


Moléson

29 mars 2010 à 09:12:45
Réponse #35

Kynes


Salut,

Ça fait quelques années maintenant que j'ai un potager de 150m carré, et mon objectif est de nourrir ma famille de 3 sur toute l'année avec le moins d'effort possible (je suis encore loin de la retraite^^), ton idée de jardin sauvage est intéressante. Les idées apportées le sont tout autant.

Ce que je retiens de mon expérience personnelle:

Il te faut un coin un minimum ensoleillé, si possible à l'abri des consommateurs (à deux pattes comme à quatre!)
Un potager nécessite un minimum d'entretien, surtout au début, pour "réguler" la concurrence naturelle. (les herbes sauvages ont tendances à pousser bien plus vite et a asphyxier les plantes potagères).
Une fois les potagères lancées (en semant en godet par exemple, le plant est plus grand, plus fort, il a déjà un avantage face aux sauvages) il faut continuer à les accompagner car la concurrence reprends vite.
Pour éviter ça je pratique le paillis, avec paille, foin, BRF, etc. ça m'évite les corvées d'arrosages même en plein été, ça protège la terre du gel en hiver (je suis en haute Savoie) et ça limite la pousse des herbes sauvages, sauf les pissenlits qui arrivent à se frayer un chemin. Ce qui est un moindre mal puisque ça se mange!

Le principal soucis étant les périodes de semis et la récolte. Il y a des légumes à semer en mars, d'autres en Mai, certains en Aout. Tu à des récoltes qui arrivent tôt, fin Juin, d'autre tard, fin septembre. Donc si tu veux profiter de ton investissement il faut quand même y passer régulièrement, au grand minimum une fois par semaine. C'est pour ça que je préfère avoir mon jardin quasi-sauvage en bas de chez moi!

Pour un vrai potager sauvage avec zéro travail et une récolte quand l'envie s'en fait sentir, il reste la cueillette sauvage, en partant du principe que le champ, la foret, la campagne proche de chez toi sont ton potager sauvage!


PS: Les survival seed c'est un coup marketing pour moi... pour pouvoir compter sur son potager lors d'une crise il faut l'anticiper! 2 à 3 mois pour les variétés les plus rapides, à moins que le suburbian preppers soit prêt à manger des radis à tous les repas en attendant...

03 avril 2010 à 00:11:57
Réponse #36

thorgaal


Je vais apporter ma petite pierre à l'édifice puisque je fais moi-même du jardinage à tendance sauvage depuis quelques mois.

Disons que ce que je fais ressemble à un potager bio classique si ce n'est que :
- je ne bêche qu'une seule fois, pour ameublir mon sol très argileux qui n'a pas été cultivé depuis des années, puis je monte des buttes ou "ados" en reversant la terre des allées sur les planches de cultures, un fois ce travail fait, je ne compte plus toucher à la structure du sol avant plusieurs années.
- les planche de cultures ne sont pas rectangulaire mais plus ou moins arrondies, ondulées, ramifiées, pour que cela n'est pas l'air trop "artificiel", seul la largeur est à peu près constante entre 1m et 1m20 environ.
- je fais des semis de graines à la volée en mélange, une 12aines d'espèces par planche, pour les associations, je ne retiens qu'une seule règle : ne pas mélanger les légumineuses (pois, haricots, fèves) avec les liliacées (oignon, ail, poireau).
- je désherbe le moins possible, juste pour faire un peu de place à de jeunes plants de légumes ou bien favoriser une plante sauvage spontanée que je juge plus intéressante qu'une autre.

Je ne peux pas encore donner de résultats pour ce qui est des légumes, on verra cet été  8). J'ai semé beaucoup de variétés de légumes qui sortent un peu de l'ordinaire, anciennes, nouvelles ou exotiques, je vous ferai mes recommandations quand j'aurai vu les résultats...

Pour ce qui est des plantes sauvages indigènes, j'ai de la renoncule rampante et du liseron que j'essaie de limiter car très étouffant et sans grand intérêt.
J'essaie aussi de me débarrasser au moins en partie de l'égopode podagraire, une ombellifère à rhizomes traçants qui se montre très envahissante dans mon jardin, la bonne nouvelle c'est qu'elle est comestible et même plutôt bonne, le problème c'est que j'aimerais bien pouvoir manger autre chose de temps en temps, et qu'elle n'est pas vraiment d'accord pour laisser de la place ;#.
Sinon j'ai de la mâche sauvages et de la cardamine hirsute qui sortent spontanément un peu partout en fin d'hiver, pas mal de pissenlits, de coquelicots, du tussilage, que de bonnes choses qu'il serait dommage de désherber!

En vivace, je conseille la rhubarbe, qui ne demande aucun soin et peut-être multipliée facilement avec des morceaux de racine.

Il y a aussi quelques légumes que je ne mets pas dans le potager proprement dit : les patates ont droit à une culture plus classique en lignes dans un petit carré de terre qui leur est réservé, sans quoi leur culture serait trop pénible, de plus beaucoup de légumes n'apprécient pas leur voisinage.
Les topinambours aussi sont à l'écart, je les sème dans les fondations d'une ancienne cabane de jardin qui à été démolie, comme ça le cadre en béton évite qu'ils ne s'échappent.
Les courges tiennent beaucoup de place au potager, c'est pourquoi je préfère les transplanter au verger, elle apprécient d'avoir un peu d'ombre en été et peuvent facilement couvrir l'herbe et même grimper dans les arbres, de plus le compost que je leur apporte profite aussi aux fruitiers.

La règle est de ne pas essayer de "combattre" la nature : à moins de l'empoisonner (et encore), elle aura toujours le dernier mot, on peut par contre agir un petit peu pour favoriser une plante sauvage plutôt qu'une autre, les abris à lézards plutôt que ceux à limaces etc...
Il faut aussi de l'amour et beaucoup de patience, on dit que les légumes sont plus beaux quand le jardinier passent du temps à les regarder, je ne sais pas si c'est vrai, mais j'ai pu en revanche constater que "l'œil du berger engraisse le troupeau", alors pourquoi pas!  ::)

Je vous conseille de jeter un oeil au site "plants for a future" (en anglais), il y a des choses intéressantes.
Tant dort le chat qu'à la fin il s'éveille.

05 avril 2010 à 23:31:23
Réponse #37

sebastienb


Au passage, son nom n'a pas été évoqué ici il me semble : Masanobu Fukuoka est un des pionniers du concept d'agriculture naturelle http://fr.wikipedia.org/wiki/Masanobu_Fukuoka

Le naturel n'exclut pas l'intervention pour améliorer le système : les adeptes du "forest gardening" pratiquent souvent le "chop and drop" (je coupe et je laisse à terre) pour permettre aux plantes de respirer et enrichir le sol.

Pour un potager/verger sauvage, perso, si j'avais la surface, je planterais abondamment chataigners, noisetiers, chènes etc pour produire en abondance et sans effort (avec un peu de patience quand même) des hydrates de carbones facilement stockables. En lisière, je favoriserait orties, lamiers, ronces, framboisiers, aubepines ou rosiers rugosa. Des cornus malus aussi, comestibles et vigoureux (le cornouiller sanguin lui n'est pas comestible attention). Les néfliers sont aussi intéressants comme fruits d'hiver. Au niveau des herbacées, je planterai des asperges en quantité. Je mettrai quelques plantes oleagineuses comme du chanvre, de la bourrache... Au potager, il y a le choix mais on n'est plus dans le sauvage, plus dans le naturel apprivoisé.

25 avril 2010 à 18:55:36
Réponse #38

Madudu


Je viens de faire un tour sur le site d'un permaculteur de ma région : aupetitcolibri.free.fr
C'est un site très intéressant et l'information y est facile d'accès, même pour les débutant comme moi.

Petite sélection de documents qui peuvent nous intéresser dans ce fil :

-10 conseils pour son potager écologique : principes de base de la culture sur butte, d'inspiration "Fukuokanienne"
http://aupetitcolibri.free.fr/SE_FORMER/10ConseilsPotagerEcolo.doc
-Proposition de culture sur butte pour débutant : exemple d'un itinéraire cultural sur butte  :up:
http://aupetitcolibri.free.fr/SE_FORMER/ButteGrandFormat.pdf
-Faire une butte professionnelle : comment construire une butte, très complet mais c'est un brouillon
http://aupetitcolibri.free.fr/SE_FORMER/FaireUneButteProfessionnelle.pdf
-Les limaces, les escargots et leurs prédateurs, notes découlant de ses mésaventures avec les limaces et escargots  ;#
http://aupetitcolibri.free.fr/SE_FORMER/Limace_predateurs.doc
 
Voilà :)

07 août 2010 à 05:03:59
Réponse #39

gmaz87


Bonjour,
Je déterre ce vieux post pour faire un peu le point sur le sujet.
J'ai semé un peu de tout, carottes, tomates, patates, haricot, maïs, le tout vers avril/mai et en deux endroits: bord de talus sur un chemin de terre et fond du jardin.
Le bord du talus rien a dire c'est un truc 100% nature.
Le fond du jardin était nu aux semis et ensuite laissé sans entretien.
Les résultats sont nuls, les semis se sont fait étouffer par les herbes et/ou bouffer par les limaces et autres.
Circonstances aggravantes sans doute, la succession de chaleur et ensuite de pluie compliqué ici d'une sèvère averse de grêle en juillet n'a pas aidé à la pousse.
Donc en fait, je n'ai rien récupéré.
Si  ;D, le pourpier sauvage qui envahit mon jardin, mais lui est venu seul.
Je pense que les légumes tels que nous les connaissons et sauf exception peut être , ne sont pas propices à une culture dans la nature, du moins sans un minimum de travail et d'entretien.
Si l'un d'entre vous à une autre expérience en ce domaine, je suis intéressé.
A+
Gérard
Quand le débutant est conscient de ses besoins, il finit par être plus intelligent que le sage distrait.»
(Lao Tseu)

L'ennui naquit un jour de l'uniformité

08 août 2010 à 18:44:25
Réponse #40

Madudu


Il faut nécessairement intervenir, sans quoi les espèces que l'on cultive succombent.
Après, il y a quand même des techniques peu gourmandes en temps et qui permettent de faire des rendements corrects. Le paillage et le non-travail du sol sont des moyens efficaces de diminuer efficacement la présence des mauvaises herbes...mais faut attendre plusieurs années et se faire chier comme tout le monde à désherber à la main.
Sinon, pour gérer les précurseurs de la forêt (ronces, orties, épineux en tous genre...) des "prédateurs de la forêt" font bien le boulot, il s'agit des ruminants. Les chèvres sont les plus adaptées aux milieux qui ont déjà commencés à se fermer. Mais bon, il reste que certaines espèces doivent êtres élliminées par l'homme car non-consommées par les ruminants. Par contre on ne parle plus de potager sauvage ^^, mais ça peut se faire dans un verger et ça reste dans l'optique "de la bouffe pour pas trop de boulot".

Si on veut de la bouffe pour zéro boulot, le seul moyen c'est de planter des arbres. Ils ne donneront pas autant que s'ils reçoivent de l'entretien, mais ils donneront.

09 août 2010 à 11:52:36
Réponse #41

maritho


je n'y connais rien  ;D ;D mais je trouve le fil intérréssant. si j'étais toi je chercherai sur internet : jardin de curé et jardin médiéval , il y a surement de bonnes pistes. amitiés

09 août 2010 à 22:46:56
Réponse #42

Stephane


Je vois deux problèmes majeurs a ce genre de "potager". Les plantes potagères sont, en général, des espèces exotiques, cultivars domestiques, et moins bien adaptées que les indigènes a notre région.
Je fais un potager a chaque année mais, comme je suis paresseux et déteste désherber, il a souvent presque l'air d'un champs. Je dois quand même lui donner un minimum si je veux que les plantes que j'y sème poussent et me donnent une récolte.
Le sol doit pratiquement toujours être préparé sinon, les plantes indigènes l'occuperont et les potagères n'y auront pas de place. Un truc pour ne pas trop avoir a désherber que je vais essayer l'an prochain: couvrir la moitié du jardin avec une toile opaque (polythène) et cultiver l'autre moitié et alterner a chaque année. Les plantes et les graines ont le temps de mourir et la terre est bien aérée par les vers de terre et autres "composteurs".
Il y a quelques rares plantes qui peuvent pousser d'elles-mêmes mais, dès que l'on désire cueillir, a part les fruits d'arbres a graines ou fruitiers, il faut presque toujours ajouter des nutriments et aider les plants.
Le second problème c'est qu'on part du postulat que, si NOUS ne rajoutons aucun pesticides, le jardin sera "bio" mais, il ne faut pas oublier que, si le jardin est sur un terrain qui ne nous appartient pas, ou qu'il est a nous mais mitoyen a un terrain ne nous appartenant pas, il est impossible de controler l'intrant en pesticides et herbicides chimiques.

Mon potager, avec un minimum d'entretien, n'a peut-être pas l'air "sauvage" mais, il me permet de manger des récoltes acceptables alors que mes arbres fruitiers et quelques plantes sauvages disposées dans les zones boisées de mon terrain, font un apport supplémentaire intéressant. J'essaie, bien qu'ici au Quebec ce soit très difficile, d'utiliser le maximum de plantes qui peuvent passer l'hiver pour mon potager.
Stephane Deshaies
Estrie, Quebec

Pour conserver la même opinion en politique, il faut souvent changer de parti!

20 janvier 2017 à 19:27:09
Réponse #43

JeanDuVoyage


Petite remontée sur un sujet qui vaut le coup d'être approfondi, en essayant de ne pas faire doublon avec ce qui a déjà été dit.

1. le jardin sauvage, la permaculture et le jardin "naturel" sont à la fois des perspectives extremement attrayantes... mais aussi le lieu de tous les fantasmes. Pour avoir lu un peu Fukuokoa, j'ai trouvé des trucs ou il délirait completement ("les femmes africaines sont heureuses de faire 10km tous les jours pour aller chercher de l'eau", "il suffirait de balancer des bombes à graines pour reverdir le Sahara"). Coté Permaculture, il y a un effet de mode terrible avec toutes les conséquences habituelles des effes de mode : gurus autoproclamés, néophytes qui s'instaurent maîtres de stages (payants) après un an de pratique, sans compter tous les permaculteurs numériques qui passent plus de temps à gloser sur FB que dans le jardin. Par conséquent, mef.

2. le point de départ logique pour qui s'intéresserait à ce sujet consisterait en tout premier lieu à parfaire ses connaissances sur les espèces endémiques et sa compréhension d'un écosystème (interrelations entre les espèces). Ensuite, commencer par une lecture de paysage approfondie : qu'est-ce qui pousse, sur quel sol, conditions climatiques, etc... On commencera par favoriser les plantes déjà présentes et potentiellement comestibles/utiles. Ce n'est qu'après qu'on commencera à penser à en introduire d'autres.

3. un certain nombre de plantes autrefois cultivées sont retournées à l'état sauvage. C'est le cas de la mauve ou du chénopode, autrefois cultivés par les Romains. Le châtaignier a aussi été introduit par l'homme. En fait, une bonne partie de notre flore a été introduite par l'Homme.

4. de mon point de vue, le maitre mot, c'est l'ethnobotanique : comprendre et connaître tous les usages des plantes, que ce soit en Europe ou ailleurs, aujourd'hui comme hier. Il y a des trésors à glaner du coté des archéologues qui travaillent sur les périodes paléolithiques et néolithiques (débuts de l'agriculture). Faut aussi aller creuser du coté des agricultures forestières amérindiennes, comprendre comment l'Homme, comme n'importe quel animal, du reste, fourmi, abeille ou sanglier, impacte et aménage son environnement en fonction de ses besoins. Finalement, l'homme n'est qu'un agriculteur parmi d'autres.

5. la clef de l'agroforesterie, c'est la greffe. Sur un prunellier aux fruits acides, je vais greffer un prunier cultivar aux fruits savoureux. Sur un merisier sauvage, des cerises griottes. Une chose que peu de gens savent, c'est qu'il n'y a pas que les arbres qui sont greffables : on peut greffer de l'estragon sur de l'armoise commune, des tomates sur du tabac, etc...
Le magicien de la greffe, chez nous, c'est Maurice Chaudière. Pas que de la greffe, d'ailleurs.
Une de mes amies greffe régulièrement autour de chez elle, aux hasards de ses ballades. Ni vu ni connu, elle crée un jardin forêt.

6. Il y a du monde qui se balade dans la forêt. Des hommes et des bêtes. Pas sur qu'ils vous soient très reconnaissants pour tous vos efforts. Peut-être qu'ils apprécieront. Peut-être qu'ils saloperont. A vous de voir comment vous envisagez la chose. L'avantage d'un potager cloturé, c'est que vous avez à priori plus de chance de bénéficier du fruit de vos efforts. Le micro jardin optimisé et hyper productif, c'est pas forcément une mauvaise option. Après les deux ne sont pas incompatibles. Ils peuvent même être complémentaires.

7. La polysémie du mot culture est une piste intéressante. Il désigne aussi bien le fait de cultiver la terre, que d'aller au théâtre ou que d'être français ou lapon. Une Culture, c'est un mode de vie global. Dès lors, quand on parle d'agroforesterie ou de monoculture, il peut être intéressant d'envisager votre pratique particulière dans un contexte global. Comment allez-vous vivre avec ? En quoi est-ce que cela va affecter les autres aspects de votre vie quotidienne ? CQFD, il ne s'agit pas seulement de greffer, de planter ou de récolter mais aussi de conserver, cuisiner, etc...


 


Keep in mind

Bienveillance, n.f. : disposition affective d'une volonté qui vise le bien et le bonheur d'autrui. (Wikipedia).

« [...] ce qui devrait toujours nous éveiller quant à l'obligation de s'adresser à l'autre comme l'on voudrait que l'on s'adresse à nous :
avec bienveillance, curiosité et un appétit pour le dialogue et la réflexion que l'interlocuteur peut susciter. »


Soutenez le Forum

Les dons se font sur une base totalement libre. Les infos du forum sont, ont toujours été, et resteront toujours accessibles gratuitement.
Discussion relative au financement du forum ici.


Publicité

// // //