Là tu pose un autre problème qui à mon sens est à gérer par chacun avec sa propre conscience, celui de sa propre humanité (par extrapolation ça me fait penser à certains passage de "the road" de McCarthy), définir les limites de son "égoïsme" (terme trop fort et pas complètement adapté mais l'idée est là) et essayer de les appliquer à la situation.
Je pense que là il y a trois axes de travail majeures:
- La quantité ( un problème insoluble pour des raisons économiques, de mobilité.....si un land rover ne suffit pas )
- Le camouflage du BOB et de toi même lorsque tu l'utilise (questions de situation)
- L'éventuelle défense (voir avec un raisonnement extrèmes, avec les armes à la mains?) du BOB
C'est aussi un problème de tes propres limites physiques: moi et je sais que c'est stupide (et que je vais me faire gentiment honnire pas trop fort quand même s'il vous plait c'est un exemple ) mais au vu de mon addiction à la nicotine, ça je donnerait pas.
En Haïti nous avons opté pour une double solution:
- On a donné ce qu'on avait en quantité à savoir les médicaments que l'on a donné à un médeçin local, en ne gardant que le strict minimum pour nous, puis après ce qu'on avait c'est à dire du temps.
- En cachant et se cachant aux moment des repas, de la toilette etc.
Je sais qu'en retournant au boulot cet aprem je vais prendre un petit savon (pour la forme) parce que dans mon contrat de travail, il y a une clause qui dit grosso modo que toute prise de partie, ou aide au plan local nous est interdite. C'est dans l'absolu une "bonne clause" parce qu'elle participe à notre sécurité (sans cette clause dans une zone de guerre qu'est-ce qui m'empècherais de prendre les armes et de faire le coup de feu?) mais c'est aussi une clause qui à mon regard et à celui de la quasi totalité de mes collègues est moralement inappliquable.
Un problème individuel de conscience à mon sens, mais une question interressante et que chaque possesseur de BOB devrait se poser.
Mav
Donc cette question je la pose ici, parce que je suis certain qu'elle a traversé l'esprit de nombre d'entres nous, moi en premier.
Contexte. J'habite en ville, dans appartement, j'ai des réserves. Coup de bol mes chiottes sont super mal foutus, beaucoup trop grand. J'y stocke en particulier quelques dizaines de litres d'eau. Pour une bonne semaine pour une personne en gros.
Manque de bol, j'ai aussi une vie sociale, des amis qui me connaissent, connaissent aussi certaines de mes péoccupations, et des gens qui viennent chez moi. Et qui vont pisser, et tombent sur (entre autres) l'eau.
"- Ahem c'est pour quoi faire la flotte dans les chiottes.
- Ben je sais pas, au cas où…
-au cas où quoi ?
- Tu sais qu'il y a des réservoirs d'eaux dans cette ville ? Si il y en a c'est qu'il doit y avoir une raison. Bon, ben moi j'ai de l'eau aussi, en cas de coupure ou je ne sais quoi."
En général ça s'arrête là, même si j'ai l'air un peu bizarre.
Il y a aussi les gens qui me connaissent très bien, et le sujet tombe franchement sur le tapis.
"Nan mais si y a un problème moi je vais grave chez Lemuel !
-Oui moi aussi !
- Moi aussi !
- Moi aussi !
- Ben non vous dégagez tous, vous rentrez pas.
- QUOI ?!? T'ES DÉGUEULASSE !
- Écoute, tu t'es assez payé ma gueule avec mes packs de Volvic, je t'ai déjà expliqué le pourquoi du comment, et toi même dans ta remarque tu n'exclus pas la possibilité d'un si, mais tu préfère venir me péter les c*u!lles plutôt que de t'acheter un pack d'eau de plus chaque semaine pendant deux mois, tu dégages.
- OUIIIIII MAIS ATENDS
- OUIII QUOI ATTENDS C'EST DEGUEUELASSE
- OUIII JE SUIS D'ACCORD AUSSI, MOI AUSSI JE VEUX VENIR, ON EST AMIS APRÈS TOUT.
- Bon, ok, dans ce cas, toi tu peux venir, et je te laisse à la porte, et tu décides qui rentre où qui rentre pas."
Conversation dans a bonne humeur et de on esprit. Sauf que à ce moment là, la personne réfléchit deux secondes et rigole un peu moins. Évidemment personne n'a jamais fait de stock.
Le mieux serait que ça se sache pas, mais voilà c'est pas possible.
Et c'est un sacré de cas de conscience si on se pose un peu la question. Moi je suis tout seul, c'est pas si grave. J'imagine le dilemme de ceux qui s'équipent pour leur famille. Et un peu chacalement, c'est aussi mon dilemme parce que je me dis, 4 amis qui viennent squatter chez moi. C'est potentiellement 5 morts. Si ils viennent pas c'est potentiellement 4 morts et 1 vivant. Mais si ils viennent c'est aussi potentiellement 2 - 3 - 4 - 5 vivants
Pas facile à se poser et à s'avouer comme problématique. alors oui, on est en France, on voit pas bien ce qui pourrait se passer qui amène ces circonstances là.
Mais se poser la question, dans l'absolu, pour rigoler, ça ne fait pas de mal… ni rigoler très longtemps. Moi j'aime bien rigoler. J'aime mes proches, mes moins proches et proches quand même. Je ne me vois pas garder ma porte fermer. j'aime ne pas me voir garder ma porte fermer. Mais je n'ai pas grande idée concrète de ce qu'est la vraie détresse.
Et comme dirait l'autre, c'est pas quand on se noie qu'il faut apprendre à nager.
Ca pose pas mal de questions sur les autres, sur soi, sur le rapport de soi aux autres.
Prévoir plus. Prévoir qu'on va donner. Parce que c'est humain. Parce qu'on ne laisse pas crever des personnes la bouche ouverte quand on peut les aider.
Question : quand on prévoit l'imprévisible (donc pour quelque chose d'infini), le concept de prévoir plus ne laisse-t-il pas songeur ?
Ca n'attend pas vraiment de réponse. Je crois que sur ce sujet, c'est un peu, chacun sa m*rde.
Je pose juste une question en me disant qu'il peut-être bon de réfléchir à ça aussi.
Bonne nuit !