titre: ENTRE ENFER VERT ET PARADIS D'EMERAUDE
auteur: Bruno Lambert
Récit – 14,4 cm x 22 cm – 185 pages – 20 photographies
Resume officiel: Ce récit d’aventure vécue relate un étonnant voyage au cœur d’une contrée mythique, encore très peu explorée. En 1998, l’équipe des Marcheurs de la Terre s’engage pour une traversée autonome de la forêt guyanaise et doit réaliser une série de reportages. L’expédition est suivie en temps réel par de nombreux établissements scolaires français. Mais les choses ne se déroulent pas comme prévues : l’équipe se scinde, le projet est à redéfinir. Pendant trois mois, Corinne et Bruno se retrouvent seuls à progresser dans la jungle inextricable. Aux cours de ce périlleux voyage, ils devront faire face à la maladie, aux pillage, à la sécheresse exceptionnelle des cours d’eau. Ce livre traduit la détermination qui pousse ce couple d’explorateurs des temps modernes à toujours vouloir aller plus loin dans l’aventure. Il est aussi un hymne à la nature sauvage ainsi qu’une mine d’informations sur la forêt tropicale.
Mon avis: Recit d'une expedition en Guyane faite par Bruno et sa compagne ayant pour but de relier Saul à Maripasoula principalement par la voie fluviale ,en canoé . Le livre se lit facilement, les descriptions de l'environnement sont bien faites.
« Cette mini croisade des temps modernes dans laquelle le suspense est permanent, ne pourra que passionner les amateurs d’aventures, de voyages, de rêves… et de cauchemars récurrent.s » La Provence
« Cet ouvrage traduit une détermination hors normes d’un duo d’explorateurs des temps modernes résolu à toujours aller de l’avant malgré des événements et des éléments hostiles. » La Marseillaise
Quelques extraits:... Corinne a rêvé de jaguar… En me levant, je découvre de larges empreintes de félins entre les deux hamacs ! L’idée que le fauve nous ait reniflés me glace le sang. Pour les Amérindiens, le jaguar symbolise l’esprit de la forêt, un animal sacré par lequel s’effectue les mutations. Si l’esprit de la forêt nous a visités, je voudrais croire qu’il a voulu nous soutenir dans notre quête. Car ce voyage prend des allures de pèlerinage et de chemin de croix.
(…) Un petit ouistiti agile escalade les racines d’épiphytes et les martins-pêcheurs, toujours plus nombreux, tiennent l’affût, perchés sur les basses branches. Un grand pic tambourine sur un tronc creux. Le puissant martèlement résonne dans les frondaisons et plonge la forêt dans une atmosphère mystérieuse. (…) La veine de courant slalome entre les rochers arrondis et polis. Le flux nous pousse, des vaguelettes se forment et déferlent dans un bouillon d’écume. Au sortir du rapide, j’aperçois un caïman somnolent, étendu sur la berge. Je le trouve anormalement grand. Cette espèce n’a pas l’air d’appartenir à celles répertoriées dans cette partie de la Guyane. Elle me rappelle les gros caïmans noirs exterminés dans cette région depuis des lustres qui vivent aujourd’hui dans les marais de Kaw, sur la frange littorale.
(…) John avait 76 ans. Dans les bars de la côte, il était accompagné de deux superbes métisses à la peau cuivrée et couverte de métal jaune. Toute sa vie durant, John a prospecté l’or et le diamant des confins de l’Alaska à l’Afrique du Sud. Mais c’est en Guyane qu’il a déposé son sac : « le pays est sûr, les filles sont belles et le rhum est bon ». Ce vieux baroudeur avait une forte personnalité et s’était rendu localement célèbre par les bains de gas-oil tiède qu’il prenait pour se débarrasser des tiques et autres parasites. (…) En partageant le quotidien des orpailleurs, j’ai appris à chercher, c’est sûr… et à trouver, ça l’est moins, de l’or. De quoi m’offrir une nouvelle paire de chaussure chez un Chinois de Cayenne et racheter une poignée d’hameçons !
(…) Nous avons juste le temps de rehausser les hamacs car Dieu merci, les sangliers ne sont pas encore arboricoles ! Les cochons passent et nous ignorent en poursuivant leur chemin vers l’aval. (…) J’imagine nos valeureux chasseurs français dans une telle situation. Eux qui assiègent le cochon dans les maquis et garrigues provençaux comme les maharadjahs, jadis, traquaient le tigre pour satisfaire les désirs sanglants des Britanniques. Nos héros locaux qui s’autorisent le droit de plomber les petits oiseaux au nom de la tradition. Ces braves guerriers qui font flancher nos dirigeants, électorat oblige, pour prolonger éternellement le temps de la tuerie.