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Auteur Sujet: Les modèles mentaux  (Lu 49650 fois)

31 mai 2007 à 19:03:31
Réponse #25

kartoffel


Bonsoir à tous.
Désolé je suis encore au bureau et ne vais pas prendre le temps de répondre à tous vos messages, même si beaucoup le mériteraient.

Je voudrais juste répondre très vite à Nirgoule.
Bien sûr, tu as raison, le phénomène dont je parle n'est qu'une toute petite partie du problème de la psychologie de la survie. La relation au groupe en est une autre partie, d'ailleurs sûrement plus importante. On avait parlé un peu de ces questions il y a bien longtemps dans un fil qui a dû atteindre bien 15 pages mais était un peu confus.

La question des dynamiques de groupe est essentielle, mais je ne saurais pas l'aborder, par manque d'expérience et de réflexion. Si tu te sens, je t'enjoins vivement à lancer un sujet dessus ! Ca risque d'être excellent !

31 mai 2007 à 21:58:22
Réponse #26

triptop


Grâce à vous on révise nos classiques !



L'allégorie de la caverne de Platon

 
c'est le résumé qui est sympa
« Modifié: 31 mai 2007 à 22:04:29 par triptop »
"Honi soit qui mal y pense !"

31 mai 2007 à 23:10:38
Réponse #27

cubitus


Bin dis donc... il y en a des neurones qui s'agitent chez les survivors !!!  :up:

Super sujet, super post.

Mon opinion :

- coller à la réalité, éviter de sombrer dans l'illusion, être dans l'instant présent sont des notions que l'on retrouve effectivement en zen, mais aussi dans les arts martiaux. Là l'illusion, comme en survie, peut signifier la mort. Et provoquer l'illusion chez son adversaire peut lui être fatal...

- c'est un sujet très étudié par les neuro-sciences actuellement : non seulement notre cerveau construit une "réalité" qui lui convient, qu'il connait, mais quand il va être confronté à des informations contradictoires avec sa fausse-réalité, il va construire une argumentation pour expliquer cette contradiction.
Ca explique notamment comment parfois une personne qui a manifestement tort, peut se rendre ridicule à essayer de justifier son erreur...

Petits exercices pour vous :
- ne mentez jamais : mentir, c'est justement construire une réalité qui est différente.
- ne jugez pas : tout jugement est forcément une construction de votre esprit.
- fermez les yeux : la vision est notre sens principal, qui fait qu'on néglige le plus souvent les autres. S'asseoir quelque part, fermer les yeux et ressentir ce qui nous entoure, permet aux autres sens de reprendre leur place dans notre petite cervelle.
- inscrivez vous dans une école de kung-fu... ( oui bon d'accord j'aurais pas du mais je pensais que mise à la fin comme ça, ça passerait presque inaperçu...   ;D).
La seule chose qui ne change jamais, c'est que tout change tout le temps.
Proverbe chinois

01 juin 2007 à 00:22:56
Réponse #28

Blue


Cubitus, peux tu développer ce qui dans le Kung fu provoque ces effets positifs que j'a constaté chez ma fille aînée ?

Qu'est qu'il y a spécifiquement dans cet art, qui provoque une prise de conscience de soi, de ses capacités...qui "pose" comme ça une personne....

Blue

01 juin 2007 à 00:45:03
Réponse #29

PlatypuS


Après avoir parcouru le post de bout en bout (ouf, quel morceau !!  :doubleup:), je voudrais pointer un aspect qui me semble important mais quelque peu délaissé de l'argumentation de Kartoffel (et des autres aussi, y a pas de raisons !! :D):

Tu exposes à juste titre ta théorie sur notre propension à monter des modèles mentaux de la réalité, et j'ai lu beaucoup de reponses qui suggéraient (et même affirmaient) qu'il était nécessaire de remettre constamment en cause ces modèles.

Cependant, je n'ai pas lu de réponse en ce qui concerne la "recette" d'un tel modèle, le processus de fabrication, car c'est en fait un point crucial (d'après moi qui suis scientifique).

Tout théoricien vous dira qu'un modèle mal posé mène à l'échec toute extrapolation fondée dessus, vous serez tous d'accord, je pense... mais quel est le cheminement mental, le raisonnement qui mène à un modèle qui tient la route?

On peut ne peut se servir des erreurs des autres que pour essayer d'entrevoir si notre modèle nous mènera au même sort, car bien souvent, on ignore tout du modèle monté par lesdits autres. Donc on cherche à ne pas faire les mêmes erreurs physiques, mais rien ne nous garde de faire les mêmes erreurs conceptuelles. :-\

On peut en même temps renforcer notre modèle en prenant comme base les données les plus objectives possibles. La règle des 3 de David est une donnée solide par exemple. L'observation attentive de l'environnement fournira une bonne partie des données supplémentaires, de même en ce qui concerne l'écoute de ses propres besoins (qui doivent toujours être passés au filtre "logique").

je finirais donc avec une question pour mes honorables senpais:
voyez vous une autre base solide pour l'édification d'un modèle de situation et que j'aurais omis de mentionner? (booouuuh >:( honte sur moi, scientifique à 2 balles :down:)

Bien à vous... et que la force soit avec vous  ;D

PS: bien joué Karto  :doubleup:

PS: pour Blue: ma copine :love: a pratiqué le kung fu pendant un bon moment et c'est un réservoir de zénitude, la bestiole (bien qu'un peu fofolle aussi sur les bords :love: :love: :love:)!! à mon humble avis de profane, ça vient de la connaissance de soi que prodigue la pratique d'une discipline martiale: connaissance de son corps, de ses réaction, de sa force, maîtrise de sa colère ou de son stress (perso, j'ai passé ma crise d'adolescence grace à l'aïkido: c'est fou ce que ça m'a appris sur moi ce truc :doubleup:)
« Laeti vescimur nos subacturis. »
« Le savoir est fait de succès. La sagesse est faite d'échecs. »

01 juin 2007 à 07:29:08
Réponse #30

Blue


Et si justement tout le truc venait du fait qu'il n'y ai pas de modèle valable, que seule une improvisation adaptée à la situation précise et uniquement à elle, en se libérant de nos préjugés et habitudes, de nos fameux modèles préconcus (exemples : il y a du brouillard mais le refuge n'est pas loin donc inutile de..., la nana a dit qu'elle sautait, on l'a tous fait donc elle va le faire...J'ai pas soif donc c'est pas utile que je cherche de l'eau, etc. etc.) était la solution ?

Mais qu'est ce qui stimule le déclenchement de ce petit déclic qui nous dit : "Ca y est, tu y es, mon gars - ou ma grande- bouge toi les fesses, improvise, tu n'es plus dans le schéma habituel de ton modèle ?"
Ben oui, parce que perso, en stuation de crise, j'ai jamais entendu cette phrase là dans ma tête...

Pourquoi pour certains, c'est une évidence et pour d'autres...rien, nada, c'est ceux que tu retrouves en hypothermie à 100m d'un refuge avec des vêtements chauds et une tente dans leur sac ?
Pourquoi certaines situations, même inédites vont déclenchées les réponses appropriées et d'autres pas chez la même personne ?
Et même pourquoi certains jours à situation similaire, on va bien réagir et à un autre moment non ?

Quel est le catalyseur qui va nous pousser à sortir des fameux modèles ?

Situation pourrie + quoi = bonne réaction ?

Blue


01 juin 2007 à 08:24:34
Réponse #31

DavidManise


Tout théoricien vous dira qu'un modèle mal posé mène à l'échec toute extrapolation fondée dessus, vous serez tous d'accord, je pense... mais quel est le cheminement mental, le raisonnement qui mène à un modèle qui tient la route?

Deux principes de base :

- L'experimentation, a savoir de sans cesse confronter son modele a la realite, au jugement des autres, etc, etc.
- Le rasoir d'Occam, a savoir que plus un modele est simple et moins il risque d'etre faux...

Pour le reste, les situations de survie, nos reactions a celles-ci, la psychologie et nos "framings", nos cadres mentaux, sont tellement complexes qu'il est parfaitement farfelu d'esperer y opposer une recette toute faite ou un modele qui marche tout le temps...  sauf si on reste volontairement dans l'ultra-simple.  Comme la regle des trois.

Bref, on cherche surtout a eviter les erreurs, a ne pas avoir faux. 

Ciao ;)

David
"Ici, on n'est pas (que) sur Internet."

Stages survie CEETS - Page de liens a moi que j'aimeu

01 juin 2007 à 08:58:09
Réponse #32

Diesel


Je pense aussi qu'une certaine humilité et aussi le fait d'accepter le fait que l'on fasse des erreurs y soit aussi pour beaucoup.
Les gens qui ne se remettent pas en question en acceptant pas la critique, la contradiction ou toutes autres formes de jugement sont certainement moins aptes à prendre conscience que quelque chose leur échappe.

Ne pas accepter ce qui paraît être la norme, remettre en question les choses les plus concensuelles, avoir l'esprit critique et ouvert me paraissent être une des clés. Ainsi sollicité notre conscience acceptera plus facilement de se remette en question face à une situation "anormale". Beaucoup de chose sont question de perspective, il suffit de changer un peu l'angle sous laquelle on regarde pour voir différemment les choses. Encore faut-il ne pas avoir cette paresse intellectuelle qui nous est si gentiment imposé un peu partout.

Bref, sortir du cadre trop rigide que notre société nous impose. Et surtout ne pas regarder TF1  ;D
« Modifié: 01 juin 2007 à 16:03:32 par Diesel »

01 juin 2007 à 10:00:24
Réponse #33

bellis


Citer
Pourquoi certaines situations, même inédites vont déclenchées les réponses appropriées et d'autres pas chez la même personne ?
Et même pourquoi certains jours à situation similaire, on va bien réagir et à un autre moment non ?

Quel est le catalyseur qui va nous pousser à sortir des fameux modèles ?

Situation pourrie + quoi = bonne réaction ?

pour ma par la Question est LA
tout préparé que l'on puisse l'être, on met  plus de chance de son côté mais on n'est jamais assuré de ne pas passer à côté, il semble qu'il y ai là un facteur inconnu qui appuit sur le bon ou le mauvais bouton de reflexion et qui va faire toute la différence

bellis :)

01 juin 2007 à 13:46:49
Réponse #34

cubitus


Hé hé, vraiment très intéressant...

Il y a aussi un autre aspect des "schémas mentaux" qu'il ne faut pas oublier : ce sont eux qui nous sauvent dans pas mal de situations !

En effet ces schémas "pré-enregistrés" sont utilisés par une partie du cerveau qui ne fait pas appel au raisonnement, une fois le schéma bien maitrisé.
exemple : après quelques dizaines d'heures de conduite vous n'êtes plus obligé de réfléchir pour passer les vitesses, ça se fait tout seul. Du coup le cerveau "raisonnant" peut être utilisé à autre chose : évaluer une trajectoire, discuter avec son voisin, écouter une émission radio,...

En cas de pépin (coup de frein par exemple) le cerveau "raisonnant" n'a pas le temps de mettre au point une stratégie, ce sont les "réflexes" (mauvais terme mais tout le monde comprend ce que je veux dire) qui jouent... évitement, freinage, dérapage +/- controlé, etc...

C'est tout l'utilité de tout entrainement : entrainement au pilotage, aux arts martiaux, ... aux gestes de survie.
Si vous comptez uniquement sur votre cerveau "raisonnant" pour vous tirer d'un mauvais pas, vous allez choper une migraine !

Il vous faut utiliser des "programmes". Par exemple : marcher, courir, éviter un arbre, sauter,... Ca normalement tout le monde le fait ( +/- bien ...).
A nous d'en rajouter : faire du feu, chercher de l'eau, filtrer puis décontaminer l'eau, construire un abri.
Si toutes ces actions deviennent "automatiques", le cerveau peut alors travailler à autre chose en même temps.

Ce qui n'empêche pas que si la situation se dégrade et échappe aux situations "programmées" il faut ce fameux "déclic" qui permet de revenir en mode "je raisonne sur ce que je fais, là".

Et là je rejoins Diesel, je crois qu'il faut s'habituer à se remettre en question , accepter les critiques, être ouvert...
La seule chose qui ne change jamais, c'est que tout change tout le temps.
Proverbe chinois

01 juin 2007 à 14:37:53
Réponse #35

DavidManise


A nous d'en rajouter : faire du feu, chercher de l'eau, filtrer puis décontaminer l'eau, construire un abri.

Si toutes ces actions deviennent "automatiques", le cerveau peut alors travailler à autre chose en même temps.

Tout a fait. 

J'ajouterais aussi que si on n'a pas les schemas mentaux de base pour poser ce type d'actions, nous ne serons pas en mesure de les inventer sous stress.  Les situations de survie sont sans doute parmi les pires moments pour etre performants de la gamberge.  Sous stress, nous sommes cons et nous  nous rabattons sur les acquis.  Point barre.  Donc autant avoir les bons acquis...  avant.

Ciao ;)

David
"Ici, on n'est pas (que) sur Internet."

Stages survie CEETS - Page de liens a moi que j'aimeu

03 juin 2007 à 20:53:37
Réponse #36

alezan


.  Sous stress, nous sommes cons et nous  nous rabattons sur les acquis.  Point barre.  Donc autant avoir les bons acquis...  avant.

Ciao ;)

David

j'aimerais savoir a quand intervient l'instinct de survie, le truc  qui te sauve la mise pour ainsi dire "malgrés toi" et qui te fait decouvrir des possibilités physiques ou morales que tu ne soupçonnais même pas

il  serait peut etre interessant de mettre en paralelle instinct de survie et schema mental ,je pense que l'un ne peut pas aller sans l'autre


03 juin 2007 à 21:45:48
Réponse #37

Blue


Tout a fait. 

J'ajouterais aussi que si on n'a pas les schemas mentaux de base pour poser ce type d'actions, nous ne serons pas en mesure de les inventer sous stress.  Les situations de survie sont sans doute parmi les pires moments pour etre performants de la gamberge.  Sous stress, nous sommes cons et nous  nous rabattons sur les acquis. Point barre.  Donc autant avoir les bons acquis...  avant.

Ciao ;)

David

Je n'en suis pas sûre  totalement... Il y a aussi des trucs qeu tu fais sous stress que tu en ferais pas à froid, les montées d'adrénaline sont aussi là pour te bosster, physiologiquement le stress n'est pas négatif à la base, il le devient si c'est trop ou de manière trop répétée...mais c'est aussi un booster...

On peut aussi devenir bien plus performant intellectuellement et physiquement sous stress...Mais il n'empêche que si tu as en plus des acquis sur lesquels t'appuyer, c'est encore mieux...

Blue

03 juin 2007 à 21:56:16
Réponse #38

cubitus


Hmmm ... physiquement oui, intellectuellement pas sur.

Le stress a un effet "éveillant", ça te fait fonctionner plus vite, ça augmente ta vigilance, mais ça a aussi tendance à limiter ton raisonnement, à te mettre des "oeillères".

Dans mon métier (urgentiste) le stress est courant, et je me rends compte avec les années que limiter la montée du stress grace à l'expérience permet de mieux gérer les situations "critiques". On prend du recul avec la situation alors qu'on est "dedans".
La seule chose qui ne change jamais, c'est que tout change tout le temps.
Proverbe chinois

03 juin 2007 à 21:59:21
Réponse #39

PlatypuS


Au départ l'instinct de survie fonctionne sur un modèle extrêmement simplifié d'une situation:
Danger immédiat => Réaction immédiate orientée vers l'auto-conservation.

L'acquisition de savoirs et leur approfondissement jusqu'à en faire quelque chose de "naturel" sert alors à mieux concevoir le "modèle d'urgence" dès le début.

Perso, je fais la distinction entre:
_un "modèle d'urgence", c0nçu rapidement et simplement sous stress (ou panique) par l'instinct de survie sur la base d'une "expérience reptilienne", une mémoire procédurale profondément ancrée dans l'inconcient (un registre d'astuces qui ont aidé nos ancêtres à ne pas se faire bouffer). L'entraînement sert à enrichir cette mémoire procédurale, à rendre les actions plus automatiques, plus naturelles. Il ne modifie pas le modèle en lui même, mais la façon dont il est établi.
_et un "modèle de planification", c0nçu plus lentement et prudemment par la raison sur la base de connaissances théoriques poussées et d'un certain recul par rapport à la situation, permettant de mettre en balance des objectifs, d'évaluer des priorités, et de déterminer des stratégies pour atteindre ces objectifs. L'expérience intervient ici aussi dès la conception du modèle, puis dans l'établissement de la stratégie à adopter...

Voilà ce que j'en pense...

(PS: j'écris à mesure que d'autres écrivent derrière, alors désolé pour la cohérence du fil...  :-\)
« Laeti vescimur nos subacturis. »
« Le savoir est fait de succès. La sagesse est faite d'échecs. »

14 novembre 2007 à 17:41:46
Réponse #40

Bison


Bonjour, voilà que je relis ce post - que j'avais bien sauvé dans une rubrique ad-hoc de mes favoris - à la suite d'une réflexion sur la "désorientation".

La désorientation voilà bien un exemple de conflit entre notre représentation mentale et la réalité! Elle peut aboutir à une situation de grande confusion intellectuelle!

Il y a quelques années, j'ai été "désorienté" ... Rien de bien critique, mais quelle leçon! Honte à moi donc. Distrait en rando du dimanche (papotage avec mon fils et ma femme), j'ai raté un embranchement en pleine campagne.

Pas de veine ... sur le mauvais chemin, j'ai rencontré un ou deux repères que j'attendais sur le bon chemin (ça arrive), ce qui m'a conforté dans mon modèle :  j'étais convaincu d'avoir obliqué là où il le fallait, j'étais conforté dans cette certitude par les repères rencontrés. Tout cela n'a eu qu'un temps ... je suis arrivé à un village, qui n'était pas le bon!

Je peux vous dire ceci :  il m'a fallu un bon quart d'heure pour l'admettre!  :o  Et encore ... à contre-coeur. La réalité s'imposait évidemment à moi, mais j'avais encore du mal à l'admettre, à accepter le fait que je n'avais pas pris le bon chemin. Mon fils en rigole encore, ma femme a décidé de prendre des leçons d'orientation!

Pour info, je me sers d'une boussole depuis bientôt cinquante ans, et pas que dans nos vertes campagnes ... Il n'est jamais trop tard pour se faire piéger, pour prendre une bonne leçon de choses, pour réapprendre l'humilité.

Comment donc se protéger de ces "modèles" si forts qu'ils nous masquent longtemps la réalité?

1. L'entraînement ... apprendre à reconnaître des situations traitresses. Le succès dépend beaucoup de l'art de l'instructeur, de sa capacité à "mettre en situation" ... Mais on peut arriver à quelque chose! Un de ces jours, je participerai à un stage ... à deux stages, certainement! ;)

2. L'expérience. Le vécu personnel, le vécu de proches, le vécu de confrères. Vécu discuté, analysé, vécu sur lequel on se construit des stratégies, des tactiques, des décisions prédéterminées. Cela marche, quand on accepte dans un groupe, de partager ces expériences, ce vécu.

3. La forme physique et mentale ... faut pas espérer être génial quand on est crevé ... Donc, mieux vaut éviter les situations où on risque d' affronter des difficultés en état de délabrement physique et mental. Plannifier une arrivée au refuge à la tombée de la nuit, après une longue journée de marche ... c'est pas un bon plan!

4. La jeunesse ... Pourquoi les jeunes, les inexpérimentés, font-ils si souvent preuve d'éclairs de génie pour se tirer d'affaire!  :doubleup:  On dit qu'il y a un bon dieu pour eux (pas toujours, hélas). Mais il doit bien y avoir autre chose pour expliquer ces miracles. La jeunesse, c'est aussi une mémoire vierge, une ouverture ... et souvent aussi une très grande résistance à la panique ... au moins pour certains, qui n'ont pas encore appris à avoir peur, qui ignorent la peur!

5. Le travail en groupe. Il y a plus de conneries possibles en groupe, mais ce ne sont pas les mêmes ... alors, si on a appris à bien "communiquer", à gérer l'esprit critique, le tri peut se faire, et on s'apperçoit qu'un groupe bien "construit" peut être très résistant à ces modéles irréalistes. En particulier ... les dames garderont plus souvent  "les pieds sur terre" que les mecs. Il faut le vouloir, pour constituer un groupe où chacun est suffisemment "fort" pour mettre au pluriel la phrase magique qui reste à introduire ci-dessous, et oser y répondre tout haut ...

6. A défaut de pouvoir bénéficier de la réflexion critique de coéquippiers, il y a une phrase, une phrase unique qu'il faudrait graver un peu partout :

"Mais qu'est-ce que je ferais, si j'était moins con?"  

Piquée du film "Le cœur des hommes" de Marc Esposito.





« Modifié: 29 mai 2010 à 16:22:02 par Bison »
Un enfant qu'a pas une paire de bottes, une canne à pêche et un lance-pierre, c'est pas un vrai. (A. Gavalda)

29 mai 2010 à 08:28:11
Réponse #41

Karto


A noter : la publication d'un article du New Scientist sur un sujet connexe : http://www.newscientist.com/article/mg20627606.100-living-in-denial-why-sensible-people-reject-the-truth.html

Ca m'a fait sourire de voir combien de sujets évoqués dans cet article le sont aussi dans le forum ;)

Le résumé en une ligne de l'article, c'est qu'en rejetant une réalité trop complexe, on peut se donner la fausse impression de reprendre le contrôle.

02 juin 2010 à 20:55:00
Réponse #42

basic


Je me demande s'il n' y a pas derrière pas mal de situation de la persévérance mal placée. Persévérer c'est avoir une certaine perception du la durée de l'effort nécessaire pour arriver au but : si je continue à faire X... fois ce truc, ça va forcément marcher. C'est l'attitude mentale qu'on nous a toujours recommandée, à l'école, au boulot, dans le sport, et effectivement, comme pour les rats la récompense est souvent au bout. J'ai lu dans le temps l'histoire pitoyable d'un vieux couple d'américains morts à deux kilomètres de la route principale qu'ils avaient essayée de rejoindre, abandonnant leur voiture en panne dans le désert. Ils savaient où ils étaient, ils savaient qu'ils n'étaient pas loin d'une voie passante, il savaient qu'ils pouvaient marcher la distance qui les en séparait ils ne savaient pas grand chose de la déshydratation. Et ils n'avaient pas le temps d'attendre à l'ombre de leur voiture la baisse de température du soir.

03 juin 2010 à 02:09:20
Réponse #43

pere castor


ca sent la PNL tout ca!!

03 juin 2010 à 06:58:56
Réponse #44

Bison


Rien grand chose quand même, au niveau linguistique ...
Un enfant qu'a pas une paire de bottes, une canne à pêche et un lance-pierre, c'est pas un vrai. (A. Gavalda)

03 juin 2010 à 08:34:27
Réponse #45

aurochs


Ne pourrait-t-on pas classer le modèle que nous présente excellement Karto sous le rubrique : de l'esprit critique ???

Aurochs

03 juin 2010 à 12:06:32
Réponse #46

PlatypuS


L'esprit critique en lui même n'est pas un modèle, mais un outil d'élaboration de modèles... ou alors j'ai pas compris ce que tu voulais dire ? ::)
« Laeti vescimur nos subacturis. »
« Le savoir est fait de succès. La sagesse est faite d'échecs. »

03 juin 2010 à 15:59:19
Réponse #47

Nirgoule


La montée de la complexité est une des données les plus importantes à gérer dans nos sociétés. Complexité du droit, des techniques, brassage des cultures, changements économiques, etc.
Dans ce contexte on assiste à des paradoxes.
D’un côté les « Savoirs » progressent, au point que l’homme est obligé de se spécialiser pour  maîtriser une parcelle de savoir.
De l’autre, en réaction, certains abdiquent devant ce « trop » de connaissances à intégrer pour comprendre le monde. C'est ainsi que progressent les idéologies réductrices. Elles offrent un refuge, une vision fausse du monde mais simple et donc accessible pour des personnes en difficulté de compréhension et d’adaptation au monde.

Un des enjeux de notre avenir, est notre capacité à réduire ces complexités pour ne pas basculer dans des totalitarismes.

Pour vivre et survivre à l’avenir, il faut faire des choix :
Quelle école ? Quel métier ? Quelle éducation pour mes enfants (taper pas taper) ? Quelle médecine pour moi et mes enfants (homéo ou allo)? Quelle culture (culture d’origine, melting pot ou culture dominante) ? Quel code vestimentaire ? Manger de la viande ou pas ?  Bordeaux ou Bourgogne  ;# ?

Imaginons que nos parents ou grands parents n’avaient pas à faire ces choix. Leur niveau de vie était plus bas, mais le niveau de complexité plus faible (hors période de crise).

D’ailleurs complexité et niveau de vie sont liés, la productivité d’un spécialiste est plus forte qu’un généraliste.

Il n’est donc pas étonnant que face à un problème complexe, certains font n’importe quoi, d’autres abdiquent et plus rarement d’autres encore réfléchissent. Dans ce dernier cas, il est fréquent que plusieurs solutions possibles apparaissent, ce qui ajoute au désarroi.


"Vous les français vous ne doutez jamais de rien."
"Je doute toujours mais je ne désespère jamais." Maigret

09 juin 2010 à 09:53:49
Réponse #48

wihlow


hello,

J'aime les sujets psychologiques ^^ surtout que bon étant un peu en psycho... mais je crois que y a déjà beaucoup qui à été dit,  j'ai survolé certains passages...  :-[ (je suis en exas... moi qui venais me détendre les neurones :P) par contre à propos de "modèles" et d'inhibition, si vous chercher plutôt sous "schémas d'actions" ou "routines d'actions", ou sous fonction exécutives, rubriques neurpsychologie cognitive, ou psychologie cognitive, y aura peut être plus d'infos. Pis si y en a qui ont des questions ou autres, j'ai accès à pleins d'infos (biblio etc...) mais il me faudra une ptite hypothèse pour cerner l'info!  (par contre avant le 12 juin je serai pas trop dans le coin exas obligent... donc mp si vous voulez une réponse sûre.)

Ciao,

Kevin

"If you're going through hell... keep going"

"La chance s'est la capacité de s'adapté instantanément à l'inattendu"

"L'espoir est une pratique, non une fin"

09 juin 2010 à 12:26:28
Réponse #49

Ascanio


4. La jeunesse ... Pourquoi les jeunes, les inexpérimentés, font-ils si souvent preuve d'éclairs de génie pour se tirer d'affaire!  :doubleup:  On dit qu'il y a un bon dieu pour eux (pas toujours, hélas). Mais il doit bien y avoir autre chose pour expliquer ces miracles. La jeunesse, c'est aussi une mémoire vierge, une ouverture ... et souvent aussi une très grande résistance à la panique ... au moins pour certains, qui n'ont pas encore appris à avoir peur, qui ignorent la peur!
Il paraît que ce sont les vieux menuisiers qui se coupent les doigts, et que les accidents de la route arrivent le plus souvent sur le trajet du boulot.
"Mais qu'est-ce que je ferais, si j'était moins con?"  
A faire graver sur sa boussole et le manche de son couteau !  ;#

Ayant une personnalité atypique, je suis souvent confronté au modèle mental préconçu : lorsque mes interlocuteurs s'aperçoivent que je ne rentre pas dans leurs cases ("tu manges de la viande ? :o" t'as pas une tête à faire de la capoiera" etc), je crois lire la panique dans leurs yeux.
Est-ce que l'esprit se fige avec l'âge, comme les cartilages s'ossifient ?
Pouvons-nous faire un modèle sans tomber dans le paradoxe, le koan, genre : "le modèle, c'est de ne pas avoir de modèle, petit padawan" ?
Pour ma part, je pencherais aussi pour les arts martiaux, celui que j'ai cité valorise la "malicia", par exemple.
Mes deux centièmes de maravédis
" Celui qui sait s'orienter n'a pas besoin de GPS. " (pcc Lao-Zi.)

 


Keep in mind

Bienveillance, n.f. : disposition affective d'une volonté qui vise le bien et le bonheur d'autrui. (Wikipedia).

« [...] ce qui devrait toujours nous éveiller quant à l'obligation de s'adresser à l'autre comme l'on voudrait que l'on s'adresse à nous :
avec bienveillance, curiosité et un appétit pour le dialogue et la réflexion que l'interlocuteur peut susciter. »


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