CHOIX DU RÉCHAUD
Le modèle et la taille du réchaud sont adaptés en fonction du nombre de personnes, du mode de déplacement, de la saison et de la destination.
Il existe une grande variété de modèles utilisant différents combustibles, avec leurs qualités et leurs défauts.
RÉCHAUDS À ALCOOLL’alcool à l’état liquide est très volatil et s’enflamme facilement, il reste opérationnel jusqu’à - 30 °C. Sa combustion dégage des fumées qui noircissent le fond des casseroles. Les modèles fonctionnant à l’alcool liquide sont peu pratiques et dangereux. On risque de répandre du combustible lors de son transvasement de la bouteille de transport au réservoir du réchaud. Et inversement, car ils ne peuvent être transportés que complètement vidés.
Les réchauds de poche à tablettes d’alcool solidifié sont plus sûrs, mais ne sont pas faits pour cuisiner. Ils servent à réchauffer une conserve, de chauffe-plats, éventuellement à se préparer une boisson chaude. Malgré leurs faibles dimensions et performances, ces derniers rendent de grands services en situations d’urgence.
RÉCHAUDS À GAZIls fonctionnent avec du butane ou du propane, parfois un mélange des deux.
• Le butane brûle difficilement en dessous de 0 °C, à - 5 °C il gèle et ne peut plus s’enflammer. À partir de 1 500 mètres d’altitude, il commence aussi à montrer des signes de faiblesse.
• Le butane additionné de 20 à 30 % de propane reste performant jusqu’ à - 8 °C.
• Le propane, quant à lui, reste efficace jusqu’à - 45 °C.
Ne pas les entreposer dans des endroits exposés à de fortes chaleurs et confinés, comme par exemple le coffre d’une voiture en plein soleil.
1. À cartouche jetable.
Avantages :
— prix moyen ;
— légèreté ;
— faible encombrement ;
— très large diffusion de la marque (en particulier Camping Gaz International) ;
— ne nécessite aucun outil pour sa mise en œuvre ;
— pas d’odeur, ou très faible.
Défauts :
CartouchesAssez coûteuses à la longue. De plus, les nouvelles cartouches à vis et à valve ou agrafables (clipsables) sont 30 à 50 % plus chères ;
— encombrantes pleines comme vides ;
— interdites en avion (en cabine comme en soute) ;
— faible autonomie ;
— incompatibilité et ininterchangeabilité avec d’autres modèles et marques de réchauds ou de cartouches ;
— mise en place dangereuse, sans respect strict des instructions du fabricant.
RéchaudInstable.
Sensible au vent.
Bruyant.
UTILISATION PAR GRANDS FROIDSSi on veut prendre son café dès le réveil, il vaut mieux dormir avec le réchaud : à condition que le système de fermeture (valve, robinet) soit parfaitement fiable.
Pendant les déplacements à pieds, une demie heure avant les autres repas de la journée, on le porte près du corps sous les vêtements, ainsi le gaz se réchauffe suffisamment.
Un réchauffeur de fortune peut être installé en enroulant des fils de cuivre autour des branches des étriers assurant le maintient de la cartouche, de telle façon qu’ils puissent venir en contact de la flamme. Dès que la pression nécessaire est obtenue, il faut s’empresser de les éloigner de la chaleur, sinon il y aurait une
surchauffe dangereuse du gaz. Nous ne recommandons pas ce dispositif aux distraits pour des raisons évidentes de sécurité.
Ne pas poser la cartouche directement en contact du sol.
Un manchon fabriqué avec une vielle chaussette dont on a coupé le pied, l’isolera de l’air ambiant. On peut aussi l’envelopper de chiffons ou d’une écharpe de laine.
Sauf pour l’isolation du contact du sol, ces recommandations ne sont évidemment valables que pour les petits réchauds.
2. À bonbonne.Certains brûleurs ont besoin d’un détendeur pour fonctionner. La liaison entre eux impose l’emploi d’un tuyau en caoutchouc, le gaz le rend cassant et friable à l’usage. Le vérifier régulièrement et le changer avant la date de péremption. On évite son usure prématurée en fermant d’abord l’alimentation sur la bouteille, ainsi le gaz restant dans le tuyau n’y stagne pas, car il est brûlé avant la fermeture du robinet du réchaud.
Avantages :
— autonomie plus grande, intéressante pour les groupes ;
— stables avec les grosses bonbonnes.
Défauts :
— bonbonnes coûteuses à l’achat, mais lorsqu’on échange une vide contre une pleine, on ne paye que le gaz ;
— lourds, selon la capacité de la bouteille ;
— volumineux.
RÉCHAUDS À PÉTROLE, À ESSENCE OU MIXTESAvantages :
— carburants disponibles partout ;
— puissance de chauffe ;
— autonomie ;
— s’adaptent aux circonstances sans trop de difficultés (climat, altitude, région) ;
— légèreté et encombrement sont proches de celle des réchauds à cartouches jetables.
Défauts :
— instabilité comparable à celle des réchauds à cartouches jetables ;
— coût élevé ;
— mise en œuvre complexe et dangereuse (voir les Réchauds à alcool) ;
— nécessitent des accessoires et de l’outillage ;
— bruyant ;
— odeur.
Dans ces appareils, le combustible est brûlé sous forme d’aérosol. C’est pourquoi, une pompe est intégrée au réservoir permettant d’augmenter la pression à l’intérieur.
La projection du mélange air-carburant se fait grâce à un injecteur, il se bouche facilement et son aiguille est fragile. Par conséquent, les combustibles doivent être filtrés, avant remplissage, pour les débarrasser des impuretés, ceux contenant de la paraffine ou du plomb sont néfastes au bon fonctionnement des réchauds.
Le réchaud à pétrole a besoin d’être préchauffé à l’alcool pour faciliter la vaporisation du carburant avant de l’allumer. En fait, c’est du gaz de pétrole qui est brûlé.
Le pétrole présente l’avantage d’être disponible quasiment partout. Il fournit en principe le plus de chaleur. Malgré ses qualités, autour de - 10 °, - 15 °C., il ne s’allume plus, il faut alors le réchauffer. Cette opération présente des risques et demande une exécution attentive et quelques précautions.
Même en France, l’essence sans plomb devient difficile à trouver en droguerie. De nos jours les modes écologistes imposent de plus en plus son usage dans les moteurs. Malheureusement, les pompistes acceptent rarement d’en vendre moins de cinq litres. Si par bonheur on en trouve, elle contient parfois un peu de paraffine, hélas on ne s’en aperçoit que par temps froid.
Les réchauds polycarburants (avec ou sans plomb), bien que d’un coût plus élevé, sont parmi les plus pratiques du marché, car on est sûr de les faire fonctionner quel que soit le combustible.
La mise en œuvre de ces réchauds demande quelques accessoires et de l’outillage :
— bouteilles spéciales pour le transport du carburant ;
— entonnoir pour faciliter le transvasement du combustible, si possible muni d’un filtre ;
— injecteurs et pièces de rechange diverses ;
— outils appropriés pour les démonter.
La boutique du concessionnaire étant rarement au coin de la piste, ne pas oublier de se munir de quelques pièces et accessoires de rechange adaptés au modèle choisi (joints d’étanchéité, injecteur, etc.).
PARTICULARITÉS DES PETITS RÉCHAUDSPuissance.Quel que soit le combustible, ils fournissent une flamme de 1 000° à 1 200 °C. C’est plus que suffisant, très peu de fours domestiques dépassent 300 °C, c’est d’ailleurs à cette température que le bois s’enflamme.
Influence du vent. La couronne de flamme est sensible au vent, beaucoup de réchauds sont munis d’un pare-vent à la base du brûleur : c’est une petite coupe de métal. Quand il n’en est pas équipé par le fabricant, il est possible de l’acheter séparément.
Stabilité.
Les dimensions réduites de la grille du brûleur n’assure pas une bonne stabilité au récipient qui y est placé. Le commerce propose des élargisseurs de grille pour y remédier. Ils ont le défaut de n’être que posés sur la grille. On a intérêt à les lier solidement aux points d’appuis avec du fil de fer.
L’ensemble du réchaud manque lui aussi d’équilibre en raison du faible diamètre de la cartouche ou du réservoir, surtout quand ce qui y est mit à chauffer est plus lourd et plus large que lui. À cet effet, beaucoup de réservoirs sont c*nçus avec des pieds repliables.
Les cartouches jetables n’en étant pas munies, le constructeur a prévu une embase amovible pour les remplacer.
On améliore encore la stabilité en perçant un trou dans les pieds des uns ou dans les branches du socle des autres, des piquets de tente ou des gros clous y sont passés permettant de les fixer plus solidement au sol, ou sur tout autre support.
Commodités.On peut remplacer le brûleur d’origine par un modèle plus performant. L’ancien est gardé en secours.
Quelques modèles de réchaud sont vendus dans une boîte de rangement métallique servant aussi à cuisiner, c’est une alternative à la gamelle quand on voyage léger.
RÈGLES DE SÉCURITÉRéchauds à gaz.• Toujours
retirer complètement le brûleur avant de mettre une cartouche sur le réchaud.
• Vérifier la
présence du joint d’étanchéité empêchant les fuites de gaz, il se situe à la base du brûleur autour de la pointe destinée à perforer la cartouche.
Réchauds à combustibles liquides (alcool, essence pétrole).
• Toujours transporter les combustibles dans les bouteilles c*nçues à cet effet.
• Avant d’approcher une flamme du brûleur, essuyer soigneusement le réchaud de toutes les coulures de combustible, car on en renverse toujours un peu.
• Ne jamais allumer le réchaud à l’endroit où il a été rempli, pour les mêmes raisons que ci-dessus.
• Ne pas mettre son visage au-dessus du réchaud au moment de l’allumer, mais de coté.
• Allumer le réchaud à bout de bras, la main portant la source d’inflammation protégée par un gants de cuir ou un chiffon humide.
• Toujours avoir un linge humide à proximité.
RÈGLES COMMUNES À TOUS LES RÉCHAUDS• Toujours
lire attentivement les instructions de montage et d’utilisations fournies par le fabricant. Le montage ou la mise en œuvre d’un appareil n’est pas toujours aussi évident qu’il y paraît. Trop de personnes imbues d’elles-mêmes estiment que ce serait faire injure à leur intelligence de s’abaisser à lire les modes d’emploi. Ce sont celles-là qui sont le plus souvent la cause d’accidents. C’est bien connu : « Ça n’arrive qu’aux autres ! Jamais à elles ».
• Ne jamais changer la cartouche ou remplir le réservoir près d’une flamme, d’un autre réchaud allumé, s’il l’est lui même ou s’il est encore chaud.
• Ne jamais entreposer à la chaleur
• Ne jamais cuisiner dans un espace confiné, une tente de faible volume ou de hauteur sous plafond, trop près de ses parois ou de matières inflammables.
• Ne jamais laisser un réchaud sans surveillance.COMMENT MAÎTRISER UN INCENDIE DE RÉCHAUDSi par accident le réchaud, le réservoir ou la cartouche s’enflamment, ne pas les pousser au loin pour ne pas communiquer le feu à l’environnement, car les flammes qui en jaillissent, forment une torche de plus d’un mètre de haut.
Pour maîtriser puis éteindre le feu, on le couvre à l’aide d’un torchon ou d’une serpillière humide. En s’en approchant on se protège le visage en se dissimulant derrière et les mains en tenant le linge comme indiqué par la figure. Par contre,
ne jamais tenter d’éteindre un feu d’essence, d’huile ou de pétrole par aspersion d’eau, ce qui a pour conséquence de le disperser en projetant du combustible enflammé dans toutes les directions. La méthode du chiffon humide évite ce problème.
Pour les mêmes raisons, lorsqu’un corps gras prend feu dans un récipient, on l’étouffe sans tarder avec un couvercle. Si cela ne suffit, pas on double en appliquant la technique du linge humide.
• Ne jamais laisser gagner un feu, l’éteindre tout de suite. CONCLUSIONTout le monde l’a compris, le choix du réchaud dépend des besoins que l’on en a, des circonstances et des lieux dans lesquels il sert. Le côté financier n’est pas à négliger, il peut être coûteux à l’achat mais d’un entretien modique, et inversement. La facilité et la sécurité de mise en œuvre sont aussi à considérer.
Tiré de
La cuisine de l'aventure.