Hm, je crois que ça veut surtout dire que tu peux faire un bon couteau avec un acier passable si tu soignes tes ttt thermiques ( en accord avec la "typologie de l'acier que tu travailles) et tu peux ruiner un acier super génial de la mort qui tue si tu fais tes traitements thermiques comme un cochon.
En bref l'école de l'acier c'est une école d'humilité, je te dis pas combien j'ai foiré de lames quand des fois je me prenais pour un coutelier... Faut se donner du temps, prendre le temps d'apprendre. Pour certains ( au Japon et pas que pour les aciers, voir également les mecs qui font les laques et pas qu'au Japon) cette école dure toute leur vie. Etre à ce qu'on fait, "Ici et maintenant", concentré, être "dedans", ne pas aller à l'excès ( ça j'ai du mal) c'est quelquefois l'enthousiasme, tout le contraire de la rigueur, le sérieux à l'ouvrage...
Je serais surement excessif en disant que l'on peut même faire un bon couteau ( c'est quoi un "bon" couteau d'ailleurs) avec une vulgaire ferraille ou un bout de fer à béton ( du reste mon tout premier était fait avec ça, comme tout le monde), il n'aura juste que les limites d'un couteau en fer à béton. Tant que je ne le prends pas pour ( et que je ne fais pas un film sur) ce qu'il n'est pas....
C'est pas trop que ça sent forgefr par ici, c'est surtout que le bonhomme est une référence internationale en matière de métallurgie ( pas que de coutellerie ou de forge), je pense que tous ceux qui "tatent de l'acier" seront unanimes là-dessus, en plus il est gentil et simple, ce qui ne gache rien.
En conclusion, 50% des ttt, nous sommes d'accord, c'est important, mais les émoutures aussi ( j'en ai assez loupé pour le savoir), 20% du choix de l'acier, certes. Mais c'est un peu comme si on essayait de dissocier l'âme de l'esprit et du corps, hors les trois vont ensemble. Par exemple, les couteaux en damas, c'est super chouette, c'est magique à faire, mais faut être prêt et savoir pourquoi on va faire un couteau en damas. Y'a plein de raisons différentes : reconstitution, recherche d'une morphologie particulière pour une tâche particulière. Au final, chaque couteau est fait( ou devrait l'être) avec un but et je crois que le vrai discours est là. Faire un couteau pour faire un couteau, ça sert à rien. Faire un couteau pour qu'avec on puisse faire autre chose, ça c'est un "vrai" but et c'est ce but là qu'il faut, amha, poursuivre.....
Voilà ce que je lis.
Bon d'accord, A.Wirtz il dit tout ça en vachement plus court....