la nature c'est l'état
Hier à la télé, un de ces "conseils de pro" qu'on entend sur n'importe quel sujet (en l'occurence, l'automobile) - c'est pas du mot à mot, mais c'était à peu près çà - : "
vous avez heurté un gibier, genre chevreuil ou sanglier ? Photos, constatation par les gendarmes, etc., pour "fixer" les circonstances de l'accident, et après, si ce n'était pas en rasion d'une chasse en cours (là, vous attaquez les chasseurs), vous vous retournez contre l'État".
Ben voyons, si un cochon ou une biche a eu l'idée stupide de se mettre sur votre route, c'est de la faute de l'État.
Je sais pertinemment, pour y être passé moi-même, qu'on est désemparé et souvent désarmé dans ce genre d'accident (sans parler des éventuelles conséquences beaucoup plus dramatiques hélas que de la tôle froissée). Mais c'est juste pour appuyer le propos de Patrick : dans la nature, le responsable (si on n'en trouve pas d'autre) c'est l'État ...
et que leur gamin n'était pas encore champion local
Idem dans mon club, à force de récriminations plus ou moins franches de mômes et surtout de parents ("
comment çà, on a payé la cotise, le gosse est venu toute l'année, et il ne passe pas sa ceinture ?" - ou la même avec le paternel ...), mon senseï a décrété que dorénavant, il revenait au système tradi blanc - marron - noir (à la nippone), et qu'on pouvait rester en blanc longtemps ... Et chaque nouveau licencié en début de saison, on le lui explique clairement ...
les touristes qui prennent les locaux pour des figurants de parc d'attraction...
Il y a ... longtemps
, en tout début de carrière en fait, je me suis retrouvé affecté sur une station météo perdue au milieu de nulle part, à la pointe orientale de La Désirade (près de la Guadeloupe), pour des missions d'un mois sur deux. Petit paradis : climat non pas antillais mais sec, premier voisin à 5 km, ni téléphone, ni électricité, la BLU ... de temps en temps
, et de l'eau ... quand il pleuvait (elle venait remplir les citernes de récup, bien salées par les embruns, vu qu'on était à 10 m de l'océan, face aux alizés). Bref, pour des déviants sociaux comme nous sur ce forum
, le pied total.
Sauf les dimanches.
Là, traditionnellement, pour se faire un peu d'argent, 2 ou 3 types avaient acheté des mini-bus et transportaient les touristes d'un bout à l'autre de l'île (20 km de long, une seule piste). Avec arrêt photos-point de vue à l'extrêmité, le coin le plus sauvage,
i.e. justement là où il y avait la station météo. Et de rentrer dans la station pour visiter. Passe encore, j'étais même heureux de voir du monde et de leur présenter les lieux, même si un peu de politesse de leur part ne m'aurait pas dérangé. Là où je me fâchais, c'est quand je les retrouvais dans mon logement (contigü), qui ne fermait pas à clé ... Et les grosses colères, c'est quand je les voyais ressortir des toilettes, où bien sûr ils étaient entrés sans rien me demander, et surtout en tirant abondamment la chasse d'eau. De l'eau que je devais économiser chaque jour pour espérer en avoir assez pour le mois
(rassurez-vous, je me lavais dans l'océan lors de la chasse quotidienne, et on n'était pas en danger de mort : en dernier recours les pompiers nous ravitaillaient avec leur citerne) ... :
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