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Auteur Sujet: Compétition vs. coopération  (Lu 6244 fois)

31 janvier 2007 à 09:34:19
Lu 6244 fois

kartoffel


Mes chers compatriotes,

d'abord le sujet me tient à coeur. Je n'ai jamais vraiment mis mes idées en forme et je crois que le forum est un bon enroit pour le faire et les laisser mûrir au contact des votres, vu le nombre d'esprits brillants qui s'expriment ici chaque minute. Et désolé si le ton est un peu abstrait.

Et puis surtout le thème est assez central au thème de la survie à toutes les sauces depuis que notre premier aïeul protozoaire a trouvé drôle de se scinder en deux. Qu'on regarde la survie d'une espèce, d'un individu, d'un groupe... depuis l'amibe jusqu'à la holding financière, les notions de compétition et de coopération sont des causes déterminantes de vie ou de mort. Pire encore, et là ça fait mal, elles sont intimement liées et la survie résulte d'un juste équilibre entre les deux.

Bin oui, même si Darwin a depuis longtemps donné à la compétition ses lauriers de phénomène naturel et donc justifiable, la coopération n'a pas attendu l'apparition des êtres pensants pour faire contrepoids à sa cousine. Je crois ainsi, malgré tout le respect que j'ai pour eux, que les bernard-l'hermites qui s'acoquinent avec des anémones de mer n'ont, malgré ce geste évident de coopération, pas le quart de la moitié du commencement de l'esprit que doit avoir notre David par un soir de beuverie. Tout comme d'ailleurs les champignons et les arbres, les fourmis d'une fourmillière, les termites d'une termitière ou... non, j'allais dire une connerie.


D'abord, qu'est-ce qui différencie le plus la collaboration de la compétition ? Oui, bon, certes dans un cas c'est chacun pour soi (surtout si une ressource est limitée) alors que dans l'autre on essaye de faire bénéficier tout le monde des aptitudes de chacun. Vu sous cet angle, la collaboration a l'air vachement plus sympa. A titre personnel, moi qui n'ai pas du tout l'esprit de compétition (sauf quand je suis absolument certain de gagner ;) ), j'aimerais bien que la collaboration puisse être un mode plus dominant de l'espèce humaine. Vu comme ça il est d'ailleurs surprenant que dans le compétition des peuples et espèces la nature n'aie pas plus privilégié justement ceux qui collaborent :)

Mais à mes yeux (qui s'ouvrent à peine sur le monde, donc mon avis vaut ce qu'il vaut...) il y a un trait qui différencie bien plus compet et collabo que les simples effets de leur nature profonde. La compétition peut s'installer à l'initiative d'une seule des parties, alors que la collaboration requiert la participation de tous les protagonistes. Enfin je simplifie pas mal, on peut évidemment me dire que plusieurs être qui collaborent peuvent former un groupe qui se met en compétition avec d'autres êtres ou d'autres groupes... ça devient vite trop compliqué pour ce petit post sans prétentions sur un forum de bourrins ;) Mais en gros on ne peut pas se permettre d'être gentil si l'autre en face a décidé d'être méchant. La compétition apparaît plus spontanément que la collaboration, quoi. Dans un face à face, on a 3 cas de compétition possibles, contre un seul cas de collaboration. Face à un problème de ressources limitées par exemple, la compétition est la première attitude qui vient à l'esprit, même si l'expérience montre que le choix est parfois hâtif et que la coopération permet par exemple d'exploiter des ressources qu'on n'exploiterait pas seul, et de contourner ainsi le problème.

Enfin et pour vraiment emmêler la pelote d'idées, non seulement on peut collaborer puis retourner sa veste et concurrencer, ou le contraire, mais on peut tout à fait être en compétition et malgré tout être obligés de collaborer en même temps pour ne pas rompre un statut-quo dans un sens imprévisible. Je vois ça tous les jours au boulot avec notre plus gros concurrent, on voit ça tous les jours à la télé entre les pays qui ne s'aiment pas, et à 18 ans je voyais ça à chaque fois que mon meilleur pote et moi craquions pour la même fille au même moment (et comme on avait les mêmes goûts ça arrivait souvent ; depuis l'éloignement géographique entre lui et moi a heureusement résolu ce dilemne collaborer/concurrencer...)





P'tain y'a des soirs où j'ai l'impression de servir à rien... y'a encore quelqu'un qui lit ?



Entre collaborer et concurrencer il faut donc chercher l'équilibre.

John Nash (oui oui, le gars du film) a donné une définition frappante de bon sens de ce qu'il considérait comme un équilibre. L'équilibre selon Nash, c'est quand aucune des parties n'a intérêt à changer de stratégie. Il y a des équilibres de Nash plutôt mignons, quand on se fait bien plaisir en collaborant, et il y en a d'autres qui le sont beaucoup moins. Ainsi la paix armée entre deux pays est un cas scolaire d'équilibre de Nash, au moins jusqu'à ce que l'un d'eux s'épuise.

Moi, je suis convaincu qu'en partant d'une situation de départ unique on peut aboutir à des équilibres différents selon la bonne volonté qu'on met pour introduire un maximum de collaboration dans la progression vers l'équilibre final. Introduire de la collaboration c'est pas toujours très beau, ça veut aussi dire faire des sacrifices au bénéfice du groupe, ça peut vouloir dire peut-être renoncer à mieux pour soi dans l'immédiat. La limite à la collaboration, c'est quand l'objectif final n'est plus atteint, par exemple quand on ne survit pas en collaborant avec des cons qui se la joueraient parasites. A ce moment là c'est compétition ou neutralité (bye bye les cons).



Bon allez, je fais une chute abrupte : faut que j'aille me coucher pour avoir encore la force de copier/coller ce texte dans quelques heures au boulot ::) En résumé pour moi le point essentiel c'est que la collaboration parfaite est un bel idéal, mais qu'il faut accepter ses défauts et savoir plutôt chercher un équilibre avec des formes de compétition.

See you,

Mathias


31 janvier 2007 à 10:07:49
Réponse #1

Pierrot


Purée, tu parles bien Mathias, chapeau pour ton analyse.  :up:

Pour ma part, n'ayant aucunement l'esprit de compétition, j'ai constaté depuis longtemps qu'il est tout de même présent partout.
De ce fait si l'on ne suit pas le mouvement on se retrouve sur le bord du chemin laissé pour compte.
Cela commence dès l'école, où si l'on n'intègre pas le moule on est vite dirigé vers une voie de garage.
Et ça continue dans le monde du travail puisqu'il faut passer des concours et être meilleur que les autres, on te juge sur un oral de 20 minutes pour décider de ta vie, le pire étant quand plus tard tu fais la connaissance de ceux qui t'ont juger.
La compétition est injuste à mon avis mais la collaboration n'est souvent pas mieux quand on voit comment se sont déroulés les régimes communistes dans certains pays.
Il est à mon avis dans la nature de l'être humain de vivre en groupe mais aussi de profiter des systèmes en place et de tenter de dominer les autres, ce qui fait que nous en sommes arrivés aujourd'hui à ce que les 3/4 de la population soient exploités et vivent plus ou moins dans la misère.

31 janvier 2007 à 10:25:17
Réponse #2

corwyn


Il manque cependant quelque chose d'essentiel dans ton analyse.
Compétition et collaboration sont les deux faces d'une pièces, mais cette pièce à aussi une tranche : l'indifférence (en opposition à la compétition ) ou l'individualisme (en opposition à la collaboration) et cette tranche à autant, voir plus d'importance que les faces. Mais je constate qu'individualisme sonne péjorativement, utilisons plutôt individualité.

Pierrot, je pense que si tu n'as pas l'esprit de compétition tu n'as pas à te conformer dans un moule ni à te faire juger en 20 minutes.
Le problème n'est pas tant la compétition, l'indifférence ou la collaboration mais bien de l'équilibre et de la synergie des trois.
Dans le cas du communisme, le principe collaboratif à été poussé à l'extrême, jusqu'à oblitérer le droit à l'individualité et c'est ce qui a contribué à son échec.
La pauvreté des moyens engendre la richesse du résultat.
-------------------------------------------------------
Contrairement aux chasseurs qui, eux, ne sont pas des lapins, les pollueurs, eux, sont des ordures.

31 janvier 2007 à 10:29:11
Réponse #3

guillaume


Dans le cas du communisme, le principe collaboratif à été poussé à l'extrême, jusqu'à oblitérer le droit à l'individualité et c'est ce qui a contribué à son échec.

Et on en revient à dire qu'il faut un juste équilibre entre les deux.

a+

31 janvier 2007 à 10:31:40
Réponse #4

Pierrot


Citer
Pierrot, je pense que si tu n'as pas l'esprit de compétition tu n'as pas à te conformer dans un moule ni à te faire juger en 20 minutes.

Je ne me suis pas conformé dans le moule et j'ai été en échec scolaire.

J'ai voulu évoluer dans mon travail et là j'ai bien du entrer en compétition avec d'autres candidats et le jour de l'oral, on m'a jugé en 20 mn.




31 janvier 2007 à 15:17:24
Réponse #5

Rouri


Bonjour,

Félicitation pour le sujet. :doubleup:

En stratégie, il existe le terme «ccoopétition» (terme développé par C.Harbulot) qui est un mélange de coopération et de compétition. La «coopétion» a lieu, lorsqu’au moins 2 individus, groupes ou organisations coopèrent pour atteindre un but précis, alors que dans d’autres domaines, ils sont en compétition. Les alliances commerciales en sont un bon exemple. Ainsi, plusieurs compagnies américaines se livrent une lutte féroce sur le territoire américain, mais font des alliances stratégiques pour conquérir des marchés étrangers.

Le but de la compétition est de connaître l’adversaire, de pirater son savoir et de devancer ses initiatives. Tout en veillant à sauvegarder ses intérêts propres. Ainsi, la «coopétition» prend forme lorsqu’une partie des intérêts des 2 «alliés-adversaires» coïncide. Ils vont ainsi collaborer à faire progresser leurs intérêts communs dans un but précis et parfois durant une période précise. Cette dynamique «allié-adversaire» devient intéressante lorsque on l’applique comme grille de lecture pour analyser les questions géoéconomiques. On commence à comprendre certaines stratégies de puissance des nations comme la Chine.

Pour en revenir à la survie en groupe, lorsque j’ai suivi des cours axés sur la survie, l’instructeur nous attachait 2 par 2 pour accomplir certaines tâches…Mais, les 2 participants n’avaient pas la même tâche à accomplir, et ce, dans un court laps de temps. Ce qui provoquait un stress! (De plus, l'instructeur était un emmerdeur de première classe!) Il faut souligner, que chacun des participants étaient noté uniquement sur sa tâche à accomplir et non sur celle de son «allié-adversaire». C’était là l’astuce! Ce lien physique et l’obligation de faire 2 tâches différentes dans un court laps de temps, nous obligeaient à se fixer des priorités et à s’y tenir... et surtout à discuter! Dans ses conditions, des tâches aussi simples que d’allumer un feu et de construire un abri, demande une collaboration parfaite des 2 «alliés-adversaires».

Cet exercice, s’il est bien mené provoque d’abord de la frustration. Que l’on le veule ou non, nous sommes tous individualiste! On ne pense qu'à notre notation sur notre tâche! Ensuite pour évacuer cette frustration, nous sommes obligés de communiquer et de faire des compromis avec notre «partenaire». C’est le début de la collaboration... qui n'est pas facile! Mais une fois que les priorités sont établies le pire est fait. Bref, le but de cet exercice c’est de nous apprendre que dans des situations de stress où notre survie est en jeux, la «coopétition» est une obligation.

31 janvier 2007 à 16:13:44
Réponse #6

DavidManise


Le choix de la compétition vs. celui de la coopération est largement déterminé par les facteurs culturels qui sous-tendent tout le contexte du truc.

Exemple, dans une société inuit traditionnelle, toi et ton pote, Karto, auriez très bien pu être avec la même fille, et même vous marier, avoir des gamins.  Vous auriez tous deux été l'un des deux pères des gamins...  pères possibles, quoi.  C'était parfaitement intégré à la culture inuit et tout le monde fonctionnait comme ça.  Alors que chez nous, c'est une femme, un mec.  Au moins officiellement.  C'est parce que nos rapports de filiation et nos règles de transmission intergénérationnelles passent toutes, traditionnellement, par le père, et sont limitées au noyau familial.  Chez les inuits, tout le monde est le père de tout le monde, tout le monde est la mère de tout le monde, etc.  Les biens sont à la fois individuels et collectifs (en fonction des besoins de chacun).

Pour ce qui est du commerce, et des rapports de coopétition dont tu parles, Rouri, tout repose sur un axiome fondamental : on doit croître et grossir et s'engraisser.  Up or out.  C'est le mythe fondateur du commerce.  Si tu sors de ça, tu te libères subitement d'une foule de contraintes qui n'existent qu'à l'intérieur de ce système là.  Et ce système ne repose sur absolument rien de tangible.  Il n'est logique que vu de l'intérieur...  comme n'importe quelle idéologie/religion.

Dans les faits, il existe des cultures où la compétition n'existe pas vraiment au sein des groupes, et où on peut dire -- avec exactement le même niveau de réalisme que toi en parlant de coopétition -- que "dans des situations de stress où notre survie est en jeux, la COLLABORATION est une obligation."

C'est la seule attitude logique pour les gens dont les "paradigmes" de base sont réglés sur la coopération.  Et ils vont s'entre-tuer en voulant trop bien collaborer, même si ça n'est pas la bonne chose à faire dans une situation donnée...  tout comme on a souvent vu des gens s'entre-tuer plutôt que de collaborer...  même si ça n'était pas du tout la bonne chose à faire dans une situation donnée. 

En fait, pour nous la coopétition n'est obligatoire que parce que tout le monde est formaté -- culturellement -- sur une trame individualiste.  Devant l'obligation de la coopération, on choisira de coopétitionner...  bref on fait une trève et on négocie...  et à la moindre occasion on s'encule à qui mieux-mieux.  Tout dépend de l'équilibre des forces et des stratégies des joueurs.

Personnellement, si je suis enchaîné à quelqu'un et que je dois faire un truc vite, j'offre de coopérer pleinement, et de manière équilibrée pour que les deux arrivent à leurs fins.  Si ça n'est pas fondamentalement et structurellement et durablement possible pour l'autre, je lui coupe le bras et je vis ma vie libéré de lui.  Il a choisi.  Bref, la coopération n'est pas nécessairement un truc de tendres.  C'est, égoïstement, la seule manière d'éviter les antagonismes bouffeurs de temps et d'énergie.  Je coupe donc les ponts définitivement avec les joueurs qui ne collaborent pas réellement.  Ainsi j'épure mon carnet d'adresses, en quelque sorte.  Tu peux me fourrer UNE fois.  Jamais deux, parce que soit t'es déjà mort, soit je suis déjà loin. 

Bref, je pense que ce qui gouverne notre comportement, bien avant les lois et les politiques et tout, c'est d'abord et avant tout nos cultures.  Ça n'est pas pour rien que les émules d'Ayn Rand et autres think tanks conservato-capitalistes s'attaquent depuis des décennies au tissus culturel  américain et international en diffusant en masse des "mythes fondateurs" qui correspondent à leurs projets...  ça a commencé par les envahisseurs venus de l'espace contre lesquels ils fallait lutter, puis on a vu apparaître des héros mythiques...  Rocky (loser qui se bat et qui gagne, puis qui grossit et s'embourgeoise mais qui garde toujours son âme de loser qui a peur de perdre), Rambo (loser qui dit "stop" puis que se bat et qui gagne, loser qu'on va chercher en taule pour qu'il gagne, guerrier reconverti bouddhiste qui se bat et qui gagne...), Terminator (là on se pose plus trop de questions), etc.  Toujours le même pattern : peur de perdre, combat, victoire, puis accession au niveau supérieur, expansion...

Bon bref.  C'est intéressant de regarder tout ça avec des yeux d'anthropologue et de sémiologue :)

David
"Ici, on n'est pas (que) sur Internet."

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31 janvier 2007 à 19:10:16
Réponse #7

ouzala



 Henri Laborit, chirurgien et chercheur,a étudié les comportements 
 humains  en situation sociale à partir des découvertes en matière de 
 biologie du système nerveux.
 Il décrit dans son livre :" Eloge de la fuite " les mécanismes à l'origine
 de nos comportements sociaux .

 En résumé, il relate le fait qu'avec les premiers mammifères apparaît le
 système limbique qui permet les processus de mémoire à long terme.

 Les expériences agréables ou désagréables peuvent alors être
 mémorisées et l'individu normal souhaite renouveler les expériences
 agréables et éviter les autres.
 Avec l'apparition du cortex dans le processus d'évolution, on accède à
 l'anticipation de l'expérience mémorisée des  actes gratifiants  et à
 l'élaboration d'une stratégie pour les satisfaire.

 Le système nerveux commande l'action, si le résultat est négatif, il
 provoquera l'évitement et la fuite et si cette dernière est impossible,
 il provoquera l'agressivité et la lutte. Si l'action est gratifiante, la
 stratégie mise en oeuvre sera mémorisée pour être reproduite.

 A partir de là, en situation sociale, la gratification à savoir l'utilisation
 suivant les besoins des objets et des êtres situés dans le territoire de 
 l'individu s'obtient par l'établissement de la dominance.
 
 Celle-ci s'obtient par la force physique chez l'animal . L'Homme quant à 
 lui a, grâce à son industrie,  élaboré un système d'échanges puis
 d'accumulation d'un capital pour lui permettre de s'approprier les 
 objets et les êtres, dans le but de se gratifier.

 La dominance s'établit alors sur la possession du capital et des moyens
 de production . C'est elle qui est à l'origine des hierarchies non seulement
 professionnelles mais aussi de pouvoir économique et politique.

 Ainsi,  les sociétés humaines sont toujours organisées suivant un
 système hierarchique de dominance et de soumission parce que les
 motivations des individus qui les composent ont toujours été la survie
 organique, la recherche du plaisir dont les moyens d'obtention passent
 encore  par la possession d'un territoire individuel et des objets et des
 êtres qu'il contient.   
 
 En conséquence, AMHA que tu collabores avec ton prochain ou que tu
 soit en compétition avec lui , tu cherche avant tout uniquement a
 satisfaire même inconsciemment ton besoin de dominance lié à ton
 héritage biologique.     

 Mes deux cents,

31 janvier 2007 à 20:02:30
Réponse #8

kazar


j'aimerais bien que la collaboration puisse être un mode plus dominant de l'espèce humaine. Vu comme ça il est d'ailleurs surprenant que dans le compétition des peuples et espèces la nature n'aie pas plus privilégié justement ceux qui collaborent :)

Bonjour Mathias,

Je pense que malgrés ses imperfections, ses ratées et ses errances, la constitution des petits groupes humains en villages, en villes, en nations, puis en communautés de nations, indique que la collaboration est le mode plus dominant de l'espèce humaine. Cependant le large évantail des comportement possibles laisse toujours libre expression aux deux formes extrêmes que peut prendre l'égoïsme humain : l'égoïsme primaire (ou barbare : moi, moi, moi, rien que moi) et l'égoïsme altruiste (ou égoïsme conséquent : moi et les autres).

Les fourmis et les termites sont des êtres plus sociaux qu'individualisés.
L'homme, dans son évolution et sa recherche d'adaptation, de survie, est à la fois un être en constante socialisation et en constante individualisation. Elargit, spiritualisé, sublimé, l'individualité rejoint, enrichit, soutient et renforce la socialisation. Etriqué, non développé, réduit à l'idividualisme, à l'égocentrisme, l'individualité entre en opposition parasitaire et destructrice de la socialisation, comme une tumeur cancéreuse détruit petit à petit l'organisation harmonieuse d'un corps. La mort est désorganisation. Le fonctionnement de ce forum ou celui des cellules travaillant de concert au maintient unitaire d'un organisme sain ne sont-elle pas un exemple idéal de coopération? Une cellule ou un membre qui commence à déconner, et l'ensemble risque de disfonctionner.

Tient ça me fait penser à l'histoire classique :

"Quand Dieu créa l'homme, le cerveau expliqua que puisqu'il controlait toutes les parties du corps, il devait être le Chef.

Les jambes répondirent qu'elles emmenaient l'homme partout ou il voulait aller, donc elles devaient être Chef.

L'estomac dit que puisqu'il digerait toutes les nourritures, il devait être le Chef.

Les yeux expliquèrent que sans eux l'homme ne pourrait rien faire, donc qu'ils devraient être Chef.

Puis..... Le trou du cul de déclara candidat.
Les autres parties du corps ont tellement ri que..... Le trou du cul se facha et se ferma.

Au bout de quelques jours, le cerveau s'embruma, les jambes se mirent à flageoler,
L'estomac devint malade, les yeux louchèrent et ne virent plus rien.

Ils cedèrent tous.....
Et le trou du cul devint Chef.

Ce qui prouve qu'on n'a pas besoin,
d'être un cerveau pour être Chef

Seulement UN TROU DU CUL".

Je crois que beaucoup de conflits, à quelques niveau que ce soit, naissent à l'initiative d'une minorité de trous du cul égocentriques qui décident de se la jouer perso plutôt que de viser un objectif plus vaste qu'eux-mêmes. Cela finit généralement par leur retomber sur la gueule, mais comme la vie est généreuse elle "récompense" les autres également pour avoir été assez cons pour se laisser faire.

Stéphen.

31 janvier 2007 à 21:08:17
Réponse #9

James


Desole si c'est legerement a cote du fil de discussion:

Interressant, j'ai fait recemment un training de "negociation's skills", connaissances de negociateur, et, il y a pas mal a raconter sur la maniere d'aborder un conflit, selon les gens.

A noter que theoriquement, il existe plusieurs types de nego, le plus interressant etant evidemment quand tout le monde part dans une optique "win-win".

On peut negocier "soft" ou "dur", il importe de dissocier les gens de l'objet de la negociation. une nego "dure", se montre dure vis a vis des gens et dure sur l'objet de la nego, on est en force et on ne fait de cadeau a personne. une nego soft se montre douce pour les gens et prete a faire des concessions sur l'objet. Le plus efficace est de bien dissocier le but des personnes, les interets des emotions, et de negocier soft avec les gens, et dur sur l'objet.

Meme en face du plus obtu des negociateurs, il existe un moyen de le faire ecouter. Si ca vous branche, je vous ferais un chti resumé.

Il existe des negos qui sont un bijou. Lors des accords Salt, le congres americain voulait rajouter un amendement. on prit un senateur junior, et on l'envoya convaincre le russe du moment (juste avant gorba, me rapelle plus son nom). Le russe commence son monologue par un discours d'une heure sur pourquoi l'amendement est une mauvaise idee, le senateur finit par dire qu'il approuve, mais il demande au russe de l'aider a revoir point par point, pour expliquer aux senateurs seniors. En revoyant point par point le russe s'appercoit que son non est un non de position, et finit par approuver l'amendement.....
« Modifié: 31 janvier 2007 à 21:11:37 par James »

31 janvier 2007 à 22:23:14
Réponse #10

zoltan charles henderson


C'est un exemple de recadrage connu et illustrant bien le techniques de négociations.

Il y en a d'autres pour la plupart issues de l'ecole de Palo Alto.

Je trouve cela intéressant même si j'ai quitté cette planète depuis pas mal d'année.

Si tu veux j'ai encore pas mal de "brol" à ce sujet. Toujours bon de partager.

01 février 2007 à 12:46:55
Réponse #11

DavidManise


Moi ça m'intéresse bien, ZCH...  !  T'as ça sous quel format ?

Merci ;)

David
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01 février 2007 à 19:06:06
Réponse #12

Persea


Désolée si je suis un peu hors sujet, juste une petite réflexion au sujet de la collaboration.
Je pense que pour une bonne collaboration, il faut que les infos circulent correctement entre les différents  "agents". Et c'est pas toujours le cas. Je vois ça tout les jours de part mon métier, je suis en contact avec de nombreuses personnes, commerciaux, comptables, dirigeants, de tous les coins de la France, et les problèmes ont toujours la même origine. L'information n'a pas été bien transmise, voire pas du tout. Manque de temps peut-être, mais ça pourrit le système.

Un exemple flagrant de compétition/coopération, c'est tout simplement le rapport entre salariés. On bosse ensemble pour une entreprise. Pour que ça tourne correct, on doit coopérer, mais il y aura toujours une certaine compétition à qui aura la meilleure paye. J'en connais qui bossent, échangent des infos et déconnent ensemble, mais par derrière, pour avoir les bonnes grâces du boss, ça descend les collègues en douce et ça balance à tout va....

David... euh...  :-[
Un sémiologue c'est quoi ?  :-[
<<Si tu bois le sang de notre Terre, moi, femme jaguar de la montagne je boirai le tien...>>

texte pris lors d'une manifestation anti-pétrole a Macas (peuple Shuar, Equateur)

01 février 2007 à 21:08:43
Réponse #13

DavidManise


Un sémiologue c'est quoi ?  :-[

C'est quelqu'un qui étudie le sens.  La symbolique, les façons de transmettre des infos dans le langage parlé, écrit, chanté, mythique, whatever.  C'est une branche de l'anthropologie sociale/ethnologie.  Sorry :-[

Ciao !

David
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02 février 2007 à 12:55:52
Réponse #14

Kilbith


Khuée, Khuée  ;)

Pourquoi : Sorry  :-[ ?

            ....on est tous moins c*n maintenant  :love:

did, :)

02 février 2007 à 13:19:23
Réponse #15

guillaume


Je suis preneur aussi ZCH, j'y comprendrai probablement pas grand chose mais ça vaut le coup d'essayer :).

James, vas-y balance ton résumé, c'est toujours bon à prendre, surtout venant de toi ;).

a+

05 février 2007 à 15:01:15
Réponse #16

James


Ok, je ferais un chti resume quand je le sens ;-)

 


Keep in mind

Bienveillance, n.f. : disposition affective d'une volonté qui vise le bien et le bonheur d'autrui. (Wikipedia).

« [...] ce qui devrait toujours nous éveiller quant à l'obligation de s'adresser à l'autre comme l'on voudrait que l'on s'adresse à nous :
avec bienveillance, curiosité et un appétit pour le dialogue et la réflexion que l'interlocuteur peut susciter. »


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