D’habitude en hiver je par seul ou en binôme, auquel cas la logistique est plutôt simple et la responsabilité est vis-à-vis des autres est amoindrie. Pour le prochain coup, nous partons à 7 personnes pour deux nuits de bivouac dans le Jura. Parmi ces 7 personnes, il y’a trois débutants en bivouac hors tente et un de plus qui n’a jamais bivouaqué en hiver, la logistique se doit donc d’être très bonne, d’abord pour des raisons évidentes de sécurité, et ensuite, pour des raisons de plaisir car je ne voudrais pas gâcher leur première expérience.
La neige est enfin au rendez-vous et il promet de faire froid. Le départ est donné vendredi soir avec le sac de chacun fin prêt et contrôlé. Rendez-vous à 16h15 pour un départ de Genève projeté à 16h30, quid des retardataires. Il nous faudra en temps normal 1 heure de route pour monter au Jura sauf si la neige s’en mêle et qu’il faille monter les chaînes. Dans le cas le plus optimiste, nous arrivons au parking à 17h30 et le temps de faire un dernier briefing et se répartir le matos en commun ainsi que les victuailles, le départ, raquettes au pieds, sera donné vers 18h à la tombée de la nuit.
L’emplacement du bivouac pour le premier soir a été choisi pour sa facilité à s’y rendre de nuit, et possiblement, dans des conditions de visibilités réduites. Je connais bien la région où nous nous rendons et le chemin a été reconnu d’avance en longeant le plus possible des obstacles naturels, y compris les petits détours et croisement de nos traces qui visent à décourager les randonneurs du lendemain à les suivre. Les points de passages sont connus et sont facilement reconnaissables, des points GPS on néanmoins été pris mais si il fait vraiment mauvais, la précision du GPS s’effondre, les portions sous bois dans ce cas sont souvent avec perte totale de signal GPS.
Ce dernier dimanche, nous sommes partis à 3 pour abattre un arbre mort sur pied, fendre d’avance le bois nécessaire et le cacher sous un grand sapin, les perches pour l’abri sont également préparée d’avance et si tout ce passe bien, le travail le soir à l’arrivée de nuit, sera minime. Pour parer à l’éventualité d’une difficulté à démarrer le feu, un de nos débutants insiste pour prendre un sac de bois d’allumage avec lui au cas ou notre bois pré coupé soit trop humide pour lancer rapidement le feu ce qui me semble une bonne chose avec autant de monde à gérer.
Sur le plan du matos, nous prendrons avec nous les scies et les haches que nous avions avec nous dimanche passé, càd une scie montée sur cadre de 80cm, une hache de 1kg avec un manche d’env. 50cm, une petite scie laplander pour l’élagage, la Sawvivor de 18 pouces, un grand Leuku Roselli et autres petits couteaux genre SAK, Opinel etc. individuels. Une grande bâche poly tramée de 3x4m servira d’abri principal avec en complément une bâche d4 de 3x3m, le tout monté avec des cordes attachées entre des arbres ainsi que des perches pour créer les éléments de stabilisation et d’anti-affaissement qui pourrait être occasionnés par le vent et la neige. Des carrés militaires serviront de réflecteurs à chaleur pour le feu. Tout le monde est équipé de sacs de couchage ainsi que de sur sacs de type militaire ou autre, un matelas principal dont les provenances sont très variables ainsi qu’un petit en mousse pour augmenter l’isolation et avoir un truc à se mettre sous les fesses pour la soirée autour du feu, et finalement, une couverture de survie.
Pour l’habillement du classique, t-shirt non coton, sous-couche, couche + pull, pour les jambes, slip toujours non cotton, collants, pantalons de skis ou pantalon solide avec une polaire en plus, deux paires de chaussettes, des gants, sous gants et sur moufles, gants de travail pour le bois et le feu. Pour la tête, bonnet, passe montagne et la capuche de la veste principale et éventuellement écharpe. Lunettes de soleil, lunettes de skis + soleil, crème solaire, stick lèvres, pharmacie en commun, réchaud de secours, un « billycan » de 4L à suspendre au feu, la vaisselle individuelle, gourde de 1.5L, boussoles, cartes, altimètre, GPS, téléphones mobiles et appareils photos, kit petit matos, para corde en rab, power tape, fil de fer etc, allume-feu secondaire etc. Pour le chaussage, bonne chaussures de marche, chaussettes épaisses plus change, guêtres avec passant sous la chaussure et des raquettes pas trop pourraves ainsi que des bâtons de rando. Les sacs à dos sont très variables de 45 à 55L, il faudra donc attacher du barda à l’extérieur pou ceux qui n’ont pas des matériaux modernes.
Pour la pitance, le menu du premier soir est fort simple car nous arriverons potentiellement tard et le camp doit être monté, donc, soupe minestrone déshydratée, pain, saucisson et cervelas grillés à bout de bâton, chocolat et kfé, biscuits. Pour l’alcool et le tabac chacun est responsable de ce qu’il apporte et une sensibilisation est faite concernant les problèmes liés à l’hypothermie. Le lendemain à midi nous prévoyons de rejoindre une cabane où on mangera la soupe préparée par le gardien. Les soir c’est la bamboula, après l’apéro qui nous requinquera, on passera au plat de résistance, soit 3kg de filet de bœuf « black angus » rôti au feu, un risotto aux bolets et le dessert, le tout convenablement arrosé.
Reste à ne pas chopper la grippe des enfants cette semaine et que la tempête ne se mêle par de la partie et que tout ce passe bien. Récit et photos la semaine prochaine.
N'hésitez pas à me faire part de vos commentaires, merci d'avance,
Kai