Comme j'ai pondu le texte cet aprèm' mais que je me sens pas de le mettre en ligne "là-tout-de-suite-maintenant" (à lire en un seul mot
),
je poste ici le projet de wikifaction sur ce sujet pour le moins délicat.
Évidemment, si vous trouvez que j'ai mis quelquechose de faux, ou juste d'imprécis, ou que vous voulez rajoutez, je vous en prie, dites, et je modifierai l'article en conséquence.
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Comment déféquer dans la nature ?I La posture
1 D'un point de vue physiologiqueLa défécation est tout ce qu'il y a de plus naturel (et indispensable). Dans la nature (forêt, campagne...), il n'y a pas tout les équipements présents dans une maison. Évidemment, on peut prendre le temps de trouver ou de fabriquer un siège (branche basse horizontale...), mais dans le cadre d'une randonnée, c'est beaucoup de peine pour un seul moment de "méditation".
La position la plus courament adoptée est celle "accroupie", en prenant la précaution de tenir les vêtements bien en avant (pour éviter de les "parfumer"). De plus cette position, accroupi, l'arrière des cuisses appuyant sur les mollets, est la meilleure d'un point de vue physiologique: le rectum est au plus bas, les abdominaux pré-contractés, permettant une expulsion propre et confortable.
2 D'un point de vue psychologiqueMais ce qui est le plus confortable de façon impartiale ne l'est pas forcément au vu des croyances/habitudes. Si la position accroupie est la plus confortable et pratique, elle est très fortement connotée négativement pour la plupart des occidentaux.
Elle est considérée comme une posture de sauvages/barbares n'ayant pas d'accès aux toilettes à chasse. Précisons que ces toilettes à chasse polluent 10 à 12 litres d'eau pour le moindre pipi, tout en habituant les gens à avoir un siège haut à disposition pour soulager leurs besoins naturels.
Cette position assise se justifie en cas de santé (problèmes musculaires, de dos, d'équilibre...) et il est tout à fait possible de trouver dans la nature une branche ou un assemblage de matériaux secourables pour poser son séant.
Il est amusant de remarquer que le passage d'une position accroupie (usuelle dans les pays ne disposant pas courament de toilettes à chasse) à celle assise se passe nettement mieux que celle dans le sens contraire. Une personne apprenant à utiliser des toilettes assises risque de vouloir s'accroupir sur les bords du siège... tout en acceptant ce changement comme symbole d'une "évolution" vers la "civilisation"... autant faire accroupir un occidental peut se révéler impossible.
La simple idée de "faire dans les bois" peut provoquer des rétentions de selles de plusieurs jours. Au delà de quelques jours, il existe un réel risque d'occlusion intestinale!! Je précise que cette pathologie grave peut mener aux urgences pour une opération.
B L'installationElle est différente selon qu'on est de passage (en randonnée), en bivouac, seul ou à plusieurs.
Dans tous les cas,
on ne fait pas n'importe où n'importe comment!!Avant :
- On se place évidemment à l'écart de tout sentier ou passage humain ou animal, de préférence dans un taillis pour s'assurer un minimum d'intimité (on entend venir).
- Si on est plusieurs, on ne va jamais seul : quelqu'un reste à une cinquantaine de mètres de distances, sur le sentier, afin de guetter et d'assurer ainsi une intimité plus parfaite.
- On se met à 50-150m de tout camp (selon la fréquentation de la fosse), et à au moins 300m de tout cours d'eau.
Après :
- On dissimule soigneusement toute trace de son passage, que ce soit par respect pour la nature et les gens qui viendront ensuite, ou pour ne pas exciter un animal (surtout s'il est de grosse taille!!).
Pour celà, on peut brûler le PQ si celui-ci n'est pas biodégradable (càd s'il fait trop sec). Il faut faire très attention à ne pas provoquer d'incendie!! On surveille son papier qui brûle (de préférence sur un foyer improvisé ou une terre proprement dénudée, par exemple dans la fosse elle-même), et on l'enterre ensuite afin d'éviter toute reprise de feu.
De même on ne part pas en laissant un trou à demi bouché avec un étron dedans... Une fois le besoin accompli, on met un peu de terre, on touille avec un baton, puis on finit de combler en tassant d'une semelle ferme. Par dessus on redispose des feuilles mortes (s'il y en a), et un signe distinctif tel qu'une pierre ou deux bâtons posés en X (comme sur une mine antipersonnel...). Celà évite au randonneur suivant la déconvenue de creuser dans votre "laissée".
1 Une mini-fosseSi on est juste de passage, seul ou à 2-3... on creuse un simple trou dans le sol. La profondeur peut aller de 20 cm (vraiment peu profond) à 60cm ou plus (l'idéal pour dissimuler son odeur à un potentiel animal de grande taille!).
Il suffit, une fois le/les besoins soulagés, de reboucher, et voilà.
2 Une vraie feuilléeSi on est assez nombreux, ou qu'on compte rester pour utiliser la fosse plus d'une fois, il faut creuser une fosse de plus grande taille.
Une fois la zone de bivouac délimitée, il faut définir l'emplacement des latrines :
- Sous le vent dominant par rapport au camp, pour une raison évidente d'odeurs...
- À quelque distance du camp (toujours pour éviter odeur/bruit/mouches gênants): d'une cinquantaine de mètres (fosse peu utilisée) à 150 bons mètres (en cas d'usage intensif).
- Au bout d'un chemin praticable quel que soit le temps, de jour comme de nuit, et clairement balisé (la technique de la sangle jaune vif de l'armée française me semble assez bien trouvée).
On y creuse une tranchée de 60 bons cm de profondeur, 40 de largeur et autant de longueur. Pour chaque personne on rajoute 15cm environ. Pas la peine de faire une fosse de 3km! (3m semble bien assez long) La longueur dépend aussi de la durée estimée du bivouac.
Si la feuillée doit être utilisée pendant longtemps (lisez "trop longtemps"), il est préférable de reboucher proprement la première, et de creuser à peu de distance une seconde sur le même modèle, plutôt que d'en faire déborder une...
Une fois les toilettes creusées, on peut installer des parois et un toit pour assurer un peu d'intimité et offrir un accès "agréable" (autant que possible) même en cas de grain.
On laisse à disposition :
- le PQ (biodégradable), ou les feuilles adéquates,
- un sceau de chaux, de feuilles mortes broyées, de cendre...
- une pelle, pour le cas où on ai à manipuler de la chaux, aussi pratique si la fosse est grande pour répartir les caquounets au fond (et ne pas faire de dômes)
C Le matériel nécessaireIl dépend évidemment de l'expédition prévue.
Pour une petite rando seul ou peu nombreux, il suffit d'avoir :
- son PQ biodégradable, si on n'est pas sûr de trouver des feuilles "confortables" (genre marronnier)... ou tout simplement parce qu'on préfère. N'oubliez pas de mettre ledit rouleau dans une pochette waterproof dans votre sanc à dos.
- un outil pour creuser. Celà peut être, très simplement, ses mains, ses chaussures, un bout de branche trouvé sur le lieu... Personnellement je ne pense pas qu'une pelle s'impose (dans ce but) dans les régions tempérées et froides, où il y a généralement des arbres à proximité.
Pour un vrai bivouc, par contre :
- la pelle devient indispensable,
- un moyen pour isoler les latrines est nécessaire. Il peut s'agir de branches de conifères formant une tente/hutte, ou de bache à tendre sur une armature.
- un "guide" devient nécessaire pour retrouver la fosse en toute condition (et sans tomber dedans!) : la sangle jaune fluo militaire est pas mal, mais celà peut aussi être une simple corde accrochée à la sortie du camp à un point connu de tous.
- un contenant quelconque met les feuilles mortes, la cendre ou la chaux, à disposition de chacun afin de couvrir sa laissée.
Conclusion
Quel que soit le cas dans lequel vous vous trouvez, pensez toujours aux autres. Vous aimez que la nature soit propre, alors ne la salissez pas, que ce soit bactériologiquement, en souillant les eaux, ou visuellement, en laissant des traces (étron, PQ).*
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Bon, j'ai sûrement laissé des fautes d'ortographes, des imprécisions... mais ça fait un moment que je suis dessus et j'en ai marre.
Je vous en prie, donnez vos avis pour rendre l'article plus précis.