Le feu d’une bûche
L’idée est de faire un feu à partir d’une seule bûche, sans amadou et sans petit bois.
J’avais déjà travaillé l’item au Club Ceets mais la pédagogie n’était pas au point. Ce week-end, j’ai donc tout mis à plat (sur la pelouse
).
J’ai choisi un morceau de bois blanc bien sec (rien à voir avec du vin mais un érable ; ça aurait pu fonctionner avec tous les autres feuillus) que j’ai prélevé sur un chablis (arbre couché dans un bois mais qui ne touchait pas terre).
L’objectif est d’allumer un feu avec le moins de chose possible : un couteau (manque la scie sur l’image, celle d’un couteau suisse a suffi pour ce diamètre), un briquet et… une bûche d’environ 8 cm de diamètre et de 80 cm de long (moins que la hauteur d’une jambe).
La bûche a été coupée en 4 morceaux de taille identique.
Chaque morceau a ensuite été refendu : l’un en deux, l’autre en quatre, le suivant en huit et le dernier en …
J’ai mis de côté deux morceaux (2 x 1/16ème) pour faire des copeaux et brindilles. Il faut environ 15 minutes pour faire suffisamment de copeaux (une bonne poignée, un petit bol ; plus ils sont fins, plus ils s’enroulent, mieux ils brûlent).
Avec le reste du morceau qui m’avait servi à faire des copeaux, j’ai fait des hérissons (on laisse les copeaux attachés au morceau). Les miens ne sont pas terribles mais ça suffira. Les copeaux doivent prendre facilement la flamme et la communiquer au reste du morceau de bois.
Enfin, j’ai refendu 1/16ème pour obtenir des petites brindilles d’environ ½ cm de côté.
Une fois l’intégralité du bois prêt, on peut envisager d’allumer le feu. C’est l’un des points clés de la réussite du feu : avoir préparé l’ensemble de son bois avant l’allumage.
L’allumage des copeaux (la sciure ne m’a pas servi sur ce coup-là) s’est fait au briquet. Taillés dans le cœur du bois parfait, ils sont très secs. Immédiatement, ils se sont enflammés.
L’allumage des hérissons et des brindilles les plus fines demande de faire attention quelques secondes pour ne pas étouffer la flamme naissante.
Une fois enflammés, ceux-ci vont communiquer la flamme aux autres morceaux qui peuvent être de plus en plus gros.
La forme pyramidale du feu permet une bonne circulation de l’air. La pyramide peut être couchée au moment d’allumer les morceaux les plus gros pour éviter l’effondrement anarchique du foyer.
A noter que déjà le feu (il va durer une heure) est de taille suffisante pour réchauffer quelqu’un au cœur de l’hiver.
Tout compris, la préparation de ce feu (aller chercher le bois, le couper, le fendre, faire des copeaux…) demande plus d’une demi-heure. Il n’est donc pas adapté en cas d’extrême urgence (hypothermie) mais représente une solution satisfaisante dans la plupart des situations. Ni besoin d’amadou ni de chercher du petit bois.
Si j’avais voulu disposer d’un feu plus longtemps, il aurait fallu que je prépare plus de bois (le ramasser, le recouper et le fendre). Rien que cela peut prendre une heure pour ramener le bois (selon le terrain, la quantité de bois de disponible…) et entre une demi-heure et une heure (selon la quantité) pour le préparer. A vue de nez, je compterai environ une bûche comme celle-là par heure pour une température clémente et une par demi-heure ou quart d’heure par temps froid.
A+
PS : l’utilisation du barbecue pour ce tuto plutôt qu’une démo en pleine nature est volontaire : il s’agit d’inciter à la prudence tous ceux qui voudraient s’essayer pour la première fois. Pour tester une nouvelle technique, la retenue s’impose et le faire en toute sécurité pour soi et les autres ne coûte souvent pas grand-chose (gants, lunettes, seau d’eau
). Pour les mineurs, demandez la présence d’un adulte. Take care.