Je serais également très intéressé à l'avis d'un (des) MUL Survivor averti, qui me permettrait de revoir certaines choses.
Bonsoir
Je n'ai pas d’expérience militaire formelle mais ai travaille une dizaine d'années dans des pays en guerre et côtoyé dans le cadre de ma profession des forces armées gouvernementales comme des mouvements de guérilla.
J’ai donc une petite idée de ce qui peut attendre une soldat suisse déployé dans le cadre d’une brigade multinationale dans un contexte de maintien de la paix ou d’un soldat canadien en Afghanistan.
Pour nos amis suisses, le Kosovo, c’est comme à la maison et vous n’y serez pas envoyés si il y a un risque de conflit ouvert (tout du moins pas avant quelques années) et le matériel réglementaire sera largement suffisant pour tenir des check points et faire du renseignement d’ambiance au contact de la population. Plus vous ressemblerez au troufion de base, plus vous aurez des chances d’être efficaces… Si ça chauffe, votre capacité a gérer une foule violente sans avoir recours a des moyens létaux sera fondamentale.
Pour nos amis canadiens, l’Afghanistan est une autre paire de manche des que l’on sort de Kaboul, des zones Tadjiks, Ouzbekes ou de l’Hazaradjat.
Les petits gars d’en face seront souvent en basket avec une kalash, une RPK ou un RPG et leur matériel se limitera a un brelage, souvent un chest webbing Chicom en coton ou artisanal en cuir contenant trois ou quatre chargeurs, et peut être une bouteille de Coca de 1.5 litre a moitie remplie d’eau. Pour se protéger du froid et se camoufler, ils auront une couverture en laine (patthu) et peut être un bout de nan (galette) dans un mouchoir noue. Connaissant parfaitement le terrain, ils bénéficieront de la bienveillance de la population locale (dont ils sont issus) pour leur logistique et leur renseignement. Leur rusticité et leur équipement leur permettront de couvrir facilement 30 a 40 kilomètres par jour, de choisir le moment et l’endroit ou il vous tomberont dessus et décrocheront sans problème après avoir vidé un ou deux chargeurs ou fait détonner leurs IED.
Dans ce contexte, l’ équipement que vous mentionnez me semble totalement inadapté. Le poids de celui-ci ne vous permettra pas de couvrir le tiers de la distance d‘un fil du pays et si vous avez un contact après six ou huit heures de marche vous serez tellement vannés que vous ne les verrez peut être même pas venir.
Une unité qui voudrait les débusquer a pied, ne devrait porter qu’une petite dizaine de kilos dans des sacs de ce type, même sur plusieurs jours…
Sac Lowe 35 litres, 1 kg.…pour emporter les moyens radio, de vision nocturne, l’eau et la nourriture. Le reste serait calque sur ce qu’emporte l’opposition.
Dans tous les cas, l’aspect interculturel (capacité a interagir avec la population) serait vital, ce qui signifie respecter les « barbes blanches », parler leur langue, respecter leur culture, éviter de les mettre dans la m*rde face a la guérilla et ne jamais regarder ou adresser la parole aux femmes.
Voila l' humble conseil d'un civil ayant traine ses guetres dans ces contextes et bu le the avec ces "fils du pays".
Mandana Boshi.