Le pire est rarement le plus probable.
Les pénuries dans les pays développés n’ont pas engendré systématiquement de guerre civile. Des mouvements de colère mais rarement plus.
Ce qui pourrait entraîner des pillages et affrontements généralisés serait une désorganisation générale causée par une absence des institutions (police, services publiques), une rupture des infrastructures (énergie, transport).
La rupture des approvisionnements pourrait être causée par des grèves ou par un arrêt des énergies importées.
- En période de crise économique, je ne crois pas en France au chaos causé par les grèves. Celles de 68 l’ont été en plein boum économique sur le thème du partage de la croissance. Ailleurs nos syndicats se révèlent en général responsables (incertitude toutefois par rapport aux nouveaux venus).
- l’approvisionnement en électricité est fourni par le nucléaire et l’hydraulique. Le pétrole et gaz sont en revanche plus sensibles aux crises sauf à garder un euro relativement fort. Un retour au franc amènerait un enchérissement du prix du litre de carburant. Mais n’oublions pas qu’une baisse de la demande entraîne une baisse des prix. Si l’Europe consomme moins de pétrole les prix chuteront.
La désorganisation des services publics n’est envisageable en France que dans l’aboutissement d’une longue période d’instabilité progressive et organisée. Hypothèse probable avec une montée des extrêmes suivie d’une prise de pouvoir et prolongée d’une volonté délibérée de sortir du système (scénario 1917-1918 en Russie). Cette montée des extrêmes étant l’aboutissement d’une grande difficulté voire d’une incapacité des partis traditionnels à organiser et répartir les richesses sur du moyen - long terme.
Donc je ne m’attends pas à devoir tirer sur mes voisins et pour cela préparer l’avenir en me procurant un calibre 12 et ses 70kg de cartouches. Ce n’est pas le plus probable.
Ce qui est en revanche plus certain sont les conséquences directes et indirectes que le pays baisse son niveau d’endettement ne pouvant plus faire face aux remboursements ou ne pouvant plus emprunter à des taux faibles (note AAA) :
- légère baisse des dépenses publiques avec un moindre recrutement de personnel voire arrêt de recrutement dans certains secteur, stabilité du point d’indice fonction publique, report de certains travaux (TGV, tunnel sous Alpes, canaux, etc), fermeture ou baisse de niveaux de certains services (aéroports peu fréquentés, hôpitaux, écoles, ramassage scolaire, diverse allocations ou aides, ...). Baisse des couvertures maladie.
- forte baisse des dépenses publiques avec une baisse des salaires du Public, fin des statuts particuliers, baisse des retraites, baisse des indemnités chômage et suppression d’allocations (maternité, jeune locataire, étudiant, etc). Forte baisse des couvertures maladie, fin de la CMU.
- Légère hausse des prélèvements comme une TVA relevée, taxe sur l’essence, le tabac, l’alcool, les heures supplémentaires.
- Forte hausse des prélèvements avec des tranches supplémentaires de l’impôt, hausse des taxes sur les salaires. Impôt sur les successions.
L’expérience montre que la méthode appliquée pendant 2 à 3 ans suffit pour revenir à un taux acceptable. L’argentine a mis 10 ans cela dit.
Très concrètement pourrons nous vivre avec un carburant auto à 3€, sans allocation familiale ou allocation logement, sans remboursement sécu, sans carte d’étudiant. Pour les fonctionnaires un salaire amputé de 20%, sans le bus qui passe devant la maison pour amener les petits à l’école. Sans France 2, 3, 4, Arte et Ô. Avec des coupures électriques les soirs d’hiver aux pics de consommation. L’interruption de l’éclairage public à 22h jusqu’à 6h. Etc.