Selon moi, les secours sont à joindre :
- si l'évacuation du blessé par les moyens du bord est impossible ou si elle risque d'aggraver son état (la particularité du milieu aura un fort impact sur ce dernier point : éloignement, température extrême, nature du terrain, ...)
- si je suis confronté à des symptômes que je n'arrive pas à référencer à quelque chose que je connais et dont je sais que je vais pouvoir gérer l'évolution (l'appel pourra avoir comme objectif une demande de conseils)
- si le blessé l'exige ou n'est pas en état psychologique de faire face à une gestion autonome du problème
1) ça les met au courant que dans tel massif il y a une jeune femme dont l'état pourrait empirer, et ça les permet de se "pré-préparer" au cas où.
le point soulevé par David sur l'autre post est super important je trouve:
"ça les met au courant que dans tel massif il y a une jeune femme dont l'état pourrait empirer, et ça les permet de se "pré-préparer" au cas où."
Par contre question:
c'est utile de re-contacter pour dire "c'est bon, bien rentré, ras"?
Appeler les secours ?
A -> estimation du temps que nous pourrions tenir sans aide
B -> estimation du temps nécessaire pour rejoindre l'aide par ses propres moyens
Si A>B , on appelle pas
Si A<B, on appelle les secours
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Il y a aussi C: estimation du temps nécessaire pour être trouvé par les secours.
Si C>A, on est cuits =)
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Tout est une question de temps comme le suggère la règle des 3 (3H sans chaleur, 3J sans eau etc.)
Salut, mieux vaut appeler les secours trop, que trop tard, sa permet a tous de prendre la meilleure décision et de réduire les risques d'accident pour les secours( Intervention d'hélico alors que la météo est encore a peu prés potable), de plus un appel aux secours ne veut pas forcément dire, de mettre tous le matos en branle (particulièrement hélico, avion, beaucoup de véhicule) , d'une part il peuvent conseiller (particulièrement en médical) ou choisir un moyen "léger" d'intervention. (c'est ce qui se pratique dans le var pour les incendie de forets, le moindre petit feu est éteint très rapidement par les pick up de l'ONF, gain de temps, moins de matériel et moins de dégâts)
@ + Jonas
Avis d'un permanencier du SAMU89 (moi)
Il ne faut JAMAIS hésiter à appeler si l'on a un doute. Vous ne dérangez personne! Si votre appel est jugé non urgent vous patienterez un peu plus que d''habitude seulement.
Entre ceux qui appellent les secours pour un bobo ou un coup de pompe, et ceux qui vont sentir leur amour propre contrarié de devoir demander une aide extérieure et finalement avoir à gérer un truc grave, il y a un juste milieu à trouver.
C'est l'objet de ce fil.
Il émane de cette discussion : http://www.davidmanise.com/forum/index.php/topic,58897.0.html qui expose un cas concret dans un contexte de moyenne montagne. Toutefois, je pense que les propos peuvent être étendus aux milieux éloignés où les secours ne sont pas immédiatement disponibles et où une évacuation peut s'avérer délicate.
Pour le déclenchement et la préparation d'un secours en montagne, je renvoie également à ce fil : http://www.davidmanise.com/forum/index.php/topic,49468.0.html qui fera l'objet d'un article dans le Carcajou n°4.
D'abord un premier rappel : le meilleur moyen en Europe de joindre par téléphone les secours est de composer le 112 puisque ce numéro passe par n'importe quel opérateur disponible, quelque soit votre fournisseur.
2ème élément qu'il faut avoir à l'esprit : appeler les secours, ce n'est pas forcément déclencher un secours et une évacuation. Cette décision relève du service de secours lui-même, pas de vous.
Ainsi, vous serez dans un premier temps mis en relation avec un médecin régulateur qui pourra vous donner des consignes en terme de médication ou de conduite à tenir vis à vis du blessé.
On peut donc appeler les secours pour avoir un avis médical distancié et éclairé.
Selon moi, les secours sont à joindre :
- si l'évacuation du blessé par les moyens du bord est impossible ou si elle risque d'aggraver son état (la particularité du milieu aura un fort impact sur ce dernier point : éloignement, température extrême, nature du terrain, ...)
- si je suis confronté à des symptômes que je n'arrive pas à référencer à quelque chose que je connais et dont je sais que je vais pouvoir gérer l'évolution (l'appel pourra avoir comme objectif une demande de conseils)
- si le blessé l'exige ou n'est pas en état psychologique de faire face à une gestion autonome du problème
Voilà, c'est un premier jet d'ouverture.
Bien sûr l'expérience (sur le milieu, sur les connaissances médicales, ...) de chacun est à prendre en compte mais l'idée serait d'établir (à froid) une sorte de liste qui permette à chacun d'allumer des signaux de détresse pour l'aider dans sa prise de décision.
A vous
bon on sait maintenant quand faut pas abuser ::)
http://www.europe1.fr/faits-divers/deux-alpinistes-poursuivis-pour-avoir-abuser-des-secours-2406227 (http://www.europe1.fr/faits-divers/deux-alpinistes-poursuivis-pour-avoir-abuser-des-secours-2406227)
Je suis d'accord.
On peut paniquer un peu, mais il faut rester cohérent.
Au but du fil, on est les yeux et les oreilles du médecin régulateur. Faut vraiment pas dire des conneries ou dramatiser. Comme l'a dit ma formatrice de SST, "Il faut dire ce qu'on voit, pas ce qu'on pense".
Sinon, pour l'appel en général, chaque cas est particulier et je pense que le "feeling" joue un grand rôle.
J'ai passé mon PSE (Premiers Secours en Equipe N1) il y a peu. Et même si je vais pas me balalder avec un BAVU dans le sac de rando, je pense quand même que ça risque d'être utile. On apprends à poser un CHUT, à bien parler avec la victime, et à gérer un peu tout le reste.
Je pense que le fait de savoir faire un bilan médical de base (pouls, respiration, TRC (Temps de Recoloration Cutannée), pupilles...) peut aider à la prise de décision.
Si je vois quelqu'un qui se sent pas très bien, peut-être que c'est les résultats de son bilan qui m'aideront à me décider. Un pouls pas très bien frappé et lent me décideront plus qu'un "simple" état de malaise.
Je ne dis pas que j'ai raison hein, mais en gros c'est comme ça que je raisonne.
Par contre je ne me baserais jamais totalement sur un de mes résultats. Je m'en sers juste pour faire pencher la balance en faveur (ou en défaveur) d'un appel.
la personne à qui j'ai laissé mon itinéraire puisse alerter les secours en cas de besoin mais surement pas que cette personne les appelle pour rien...Pour avoir largué beaucoup d'ados dans la nature pour 24 à 48h de "raid", et n'en avoir perdu aucun, ;D j'exhume des notes prise (jadis !) en formation :
Je voudrais pas mobiliser les secours pour rien si je casse mon téléphone par exemple ^^)Qui a écrit : "2 c 1 ; 1 c rien !" ?