Bonjour à toutes et à tous !
Alors oui, cet événement date d'il y a 5 ans... Et je n'en parle que maintenant, car il n'y a que depuis peu que je ressens l'envie/le besoin d'en parler, histoire de fermer ce dossier une bonne fois pour toutes.
Depuis ce temps, j'ai beaucoup changé, mûri j'espère, mais je garde (et cela même si j'ai du mal à l'avouer) une "peur" des grandes agglomérations (plutôt un sentiment de malaise intense) suite à tout ça.
Bref je m'égare.
Les faits :Le 8 juillet 2013, un lundi vers 18h, je suis avec deux amis dans le centre ville de Dunkerque. Nous sommes assis sur un banc aux abords d'un parc. Je savais que le parc était mal fréquenté, mais je pensais être assez au bord pour y être tranquille.
Alors que nous discutions, un homme et une femme s'approchent. Aucuns de nous trois ne les connait, mais ils "brisent" notre cercle de discussion pour serrer les mains/saluer. Comme je ne les connaissais absolument pas, que j'avais les mains prises par une bouteille de soda, ainsi qu'un très mauvais caractère, je "décline" fermement leurs salutations par un "Non, je ne vous connais pas.".
A ce moment, l'homme s'approche très (trop) près de moi, et je croule sous ses questions auxquelles il ne me laisse pas répondre : "Qu'est-ce qu'il y a ?! Tu m'aimes pas c'est ça ?! C'est parce ce que je suis arabe ?!" Etc, etc.
Je remarque au passage ses pupilles extrêmement dilatées (mes amis me confirmeront plus tard qu'il ne semblait pas dans un état normal (sous entendu, drogue et/ou alcool)).
Mes amis se lèvent du banc mais n'interviennent pas.
La femme prend rapidement le relais de l'homme avec le même genre de discourt, centré sur mon soi-disant comportement raciste (apparemment évident à ce moment là... ).
Pendant que la femme me crie dessus, l'homme recule d'un pas. Je comprends alors qu'il faut calmer la situation. Je m'adresse donc à l'homme, je lui présente mes excuses et lui souhaite le bonjour. Mais cela ne suffit pas à les calmer, ni l'un, ni l'autre.
A cet instant, la femme est devant moi, l'homme à ma gauche et mes amis à ma droite à 2-3m. Je jette un œil rapide sur l'homme, et je vois qu'il porte sa main à son dos, mais je ne relève pas. La seconde d'après, je le vois faire un geste brusque dans ma direction sans comprendre pourquoi. J'ai senti que quelque chose m'avait touché au cou, je fais alors un grand pas en arrière et porte ma main à mon cou, je frotte plusieurs fois : rien, pas de sang. Je vois alors que l'homme agite un grand couteau de cuisine et qu'il menace mes amis qui prennent eux aussi de la distance.
L'agitation dure quelques instants, le temps pour moi de contourner le banc pour prendre mes affaires qui y étaient restées. Ensuite nous avons couru vers le centre commerciale proche (à cet époque mon handicap me permettait encore de courir quelques dizaines de mètres), où nous avons alerté le service de sécurité, puis police, dépôt de plainte etc...
Ma blessures n'étant que superficielle, je ne me suis pas inquiété sur ce point. J'ai cependant consulté un médecin légiste dans le cadre de l'enquête, qui m'a alors indiqué que le coup était passé à 5 cm de l'artère...
Je ne m'étendrai pas sur les suites judiciaires, sachez simplement que l'agresseur a été arrêté.
Mon analyse :Le jour même je ne réalisais pas vraiment ; pour moi ce n'était pas plus grave qu'une bagarre de lycée (j'avais 18 ans). Quelques jours après, les mots du légiste m'ont un peu ramené à la réalité : j'aurai très bien pu y rester.
La plus grande erreur que je crois avoir commise, c'est évidement de laisser faire mon sale caractère et de refuser les salutations, certes un peu forcées mais néanmoins pacifiques du monsieur.
Deuxième erreur : ne pas avoir calmé le jeu tout de suite... J'ai trop attendu avant de réagir et de m'excuser.
Troisième erreur : ne pas avoir relevé la main dans le dos du mec (main cachée = main armée, mais ça je ne l'ai appris que bien plus tard, sur ce forum.) J'aurai dû, dès ce moment là, me reculer et me mettre hors de sa portée.
Quatrième erreur : vouloir reprendre mes affaires au lieu de fuir tout de suite. J'ai stupidement risqué de me retrouver à nouveau près de lui juste pour des fringues et une boîte de céréales ( des céréales quoi !
).
Voilà les erreurs que j'ai relevées, mais mon analyse n'est pas objective.
En ce qui concerne les répercutions sur moi, et bien comme je le disais, je suis automatiquement tendu comme un string quand je suis en ville, sur mes gardes tout le temps, au risque de me fatiguer et de ne pas voir venir la vraie menace le moment venu.
Pour ne rien n'arranger, ma santé m'empêche de courir, je me vois donc mal fuir un agresseur en marchant un peu vite. En résumé, en ville j'ai peur de me faire de nouveau agresser et de ne pas pouvoir fuir cette fois là.
J'ai aussi un gros problème avec les personnes en état d’ébriété avancée... Mais bon, ça je fais avec.
Voilà, le fait de mettre ça par écrit me fait me rendre compte que même 5 ans après, je m'en souviens toujours aussi bien, alors qu'à l'époque je n'avais pas considéré que c'était un événement marquant de ma vie. C'est entre autres, ce qui m'a poussé vers le monde de la survie, et par conséquent, fait découvrir un univers que j'adore. Donc au final, c'est un peu un mal pour un bien, dans un sens.
Désolé pour le pavé, j'ai essayé de rendre ça le plus claire possible. Merci d'avoir lu, et pour ceux qui en auront l'envie, merci pour vos réponses
Au plaisir,
Pnoey